Généralités et définition des mycorhizes

IMPACT DE LA MYCORHIZATION ARBUSCULAIRE DANS LA CULTURE INTENSIVE DE LA TOMATE AU SENEGAL (Lycopersicum esculentum L.)

L’agriculture irriguée, encore appelée agriculture intensive est pratiquée principalement dans les zones des Niayes et du Fleuve. De nos jours, elle est une activité économique qui nécessite des investissements et des coûts de production plus élevés que lorsqu’il s’agit de l’agriculture sous pluie. Ainsi, l’obtention de rendements élevés devient la seule préoccupation des producteurs maraîchers dont certains en ce qui concerne la zone des Niayes sont des « locataires » des parcelles mises en culture. Ces derniers, peu soucieux de la préservation du capital foncier, encore moins de l’équilibre environnemental pratiquent un itinéraire technique de production maraîchère basée sur une utilisation élevée des ressources externes telles que les intrants de synthèse.

Parmi ces intrants, les pesticides occupent une place prépondérante et représentent dans certains cas plus de la moitié des coûts de production. La fréquence des traitements phytosanitaires peut atteindre un nombre de trois par semaine, qu’il s’agisse de traitements préventifs ou curatifs, ceci en vue d’éradiquer les ravageurs des cultures et d’accéder à des rendements satisfaisants dans un contexte propice au développement des parasites (Cissé et al., 2000). Plusieurs produits phytosanitaires sont utilisés parmi lesquels : des insecticides (exemple : Diméthoate), des fongicides (exemple : Soufre, Manèbe), des acaricides (exemple : Péropal).

associées aussi bien dans le court que dans le long terme, avec notamment des cancers, des stérilités, des malformations congénitales, des déficiences mentales, des troubles neurologiques et de reproduction (Gibons et al, 1987 ; National Academy of Science, 1987 ; David et al, 1980 ; Anonyme, 1985), etc. Concernant les ressources naturelles, ce recours entraîne leur dégradation (sol, air) (PAN-CTA, 1990 ; Ngom, 1992), une contamination de la nappe phréatique (cissé et al., 2000) et par voie de conséquence un déséquilibre environnemental. A tous ces effets négatifs sur l’homme et l’environnement, viennent s’ajouter les phénomènes de résistance de plus en plus accrue des agents pathogènes aux différents produits phytosanitaires.

Il existe dans la nature, une association entre les racines des végétaux supérieurs et des microorganismes appelée mycorhization (Gerdemenn, 1968). Cette forme d’association est plus connue sous le nom de symbiose mycorhizienne arbusculaire (Domergues et Mangenot, 1970). Cette symbiose tend à réduire l’incidence des maladies racinaires et minimise l’effet nocif de certains agents pathogènes (Dehne, 1982; St-Arnaud et al., 1995). De nombreuses études montrent que les Endomycorhizes permettent une réduction de la gravité des pourritures racinaires produites par Phytophtora spp. Elles sont évoquées dans différentes revues scientifiques (Schonbeck 1979, Dehne 1982, Garcia Garrido et Ocampo 1987.). Par ailleurs, Garcia garrido et Ocampo (1988) ont noté une compensation des pertes de poids consécutives aux attaques de Pseudomonas syringae chez la tomate mycorhizée par Glomus mosseae. Ces résultats prometteurs permettent d’envisager avec l’utilisation des les MVA dans la production maraîchère, des systèmes culturaux plus sains, avec la réduction de l’usage de pesticides, tout en assurant la rentabilité des cultures et la qualité de l’environnement. L’objectif de cette présente étude est de déterminer la capacité des MVA, en l’occurrence Glomus aggregatum à se substituer aux traitements phytosanitaires. Pour ce faire, nous avons dans un premier temps testé le champignon dans un itinéraire de production au champ, avec comme plante hôte la tomate (Lycopersicum esculentum) recevant ou non des traitements phytosanitaires préventifs. Dans un second temps, l’effet de certains pesticides sur la viabilité du champignon est testé en serre.

Généralités et définition des mycorhizes

Les mycorhizes (du grec : mukës = champignon, rhiza = racine) sont des associations entre les racines des végétaux et les mycéliums des champignons du sol (Strullu, 1991). Les mycorhizes sont très répandues dans la nature et intéressent la quasi-totalité des végétaux (95%) (Strullu, 1991). Ces associations sont plus connues sous le nom de symbiose mycorhizienne arbusculaire (Dommergus et Mangenot, 1970). Elle est générale (Gerdemann, 1968) et se rencontre dans tous les écosystèmes du monde (Smith et Gianinazzi-Pearson, 1988). Il existe plusieurs types de mycorhizes et d’après la proposition de (Peyronnel et al., 1969), elles se répartissent en trois groupes principaux (ectomycorhizes, endomycorhizes, et les ectendomycorhizes).démontrés et principalement à travers une amélioration de la nutrition phosphatée, de l’absorption du potassium, de l’azote et des oligoéléments tels que le cuivre le zinc et le soufre (Olivier et al., 1983 ; Cooper et Tinker, 1978 ; Strullu et al., 1981 ; francis al., 1986 ; Declerck et al., 1994). Ces effets bénéfiques sont rendus possibles par une augmentation du volume de sol exploré et la densité du réseau mycélien (Gianniazzi- Pearson et Diém, 1982). Des travaux ont mis en évidence le rôle bénéfique des associations mycorhiziennes dans la nutrition hydrominérale et la protection des plantes contre certains agents pathogènes (Azcón-Aguilar et Barea, 1992 ; Linderman, 1992).

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