Généralités sur les vaccins et la vaccination

Historique : La découverte des vaccins est liée aux progrès accomplis dans la méthodologie et la technologie micro biologique et immunologique. Cette découverte remonte à la préhistoire ; même s’il n’existait pas de vaccins proprement dits, le principe de la vaccination était connu et appliqué. Les « pastoriens » continuent l’oeuvre du maître et mettent notamment au point le vaccin BCG contre la tuberculose (1921), le vaccin contre la diphtérie et le tétanos (1923-1924), un vaccin contre la fièvre jaune (1927) et un vaccin contre la poliomyélite (1954). Certains pays appliquant une politique de vaccination systématique, le débat entre partisans de la liberté vaccinale et tenants d’une protection vaccinale maximale de la population est lancé. Il reste toujours d’actualité. En 1958, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décide de vacciner contre la variole toutes les populations vivant en pays d’endémie. Dans les années qui suivent, le programme est renforcé et favorise la production locale des vaccins. L’OMS annonce l’éradication mondiale de la variole en 1976. Depuis le milieu des années 90, des progrès immenses ont été accomplis dans le domaine de la vaccination dans le monde, notamment l’éradication presque totale de la poliomyélite (l’OMS prévoit dans les prochaines années l’éradication mondiale de la poliomyélite ainsi qu’une réduction considérable de l’incidence de la rougeole et du tétanos maternel et néonatal dans certains pays à très faible revenu).

Le programme élargi de vaccination

Le programme élargi de vaccination (PEV) avait été décidé afin de développer la vaccination dans les pays les moins riches et ainsi lutter contre la forte morbidité imputée aux maladies infectieuses chez les jeunes enfants. Cette politique sanitaire faisait suite à une volonté de standardisation des procédures et de coordination par des instances internationales. En un mot, la vaccination se voulait universelle. En effet, le contexte qui pousse l’OMS et l’UNICEF en 1974 à proposer cette politique sanitaire, c’est le constat du taux de couverture vaccinale des enfants dans le monde qui est globalement inférieur à 5%. L’objectif assigné à cette action est alors de rendre disponible les vaccinations pour tous les enfants du monde à l’horizon 1990, sachant que, dans les pays en développement, les maladies infectieuses évitables par la vaccination représentent l’une des principales causes de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Lorsque le PEV est lancé en 1977, il prend en charge la vaccination contre 6 maladies : la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, la rougeole et la tuberculose. Depuis, d’autres antigènes ont été introduits avec plus ou moins de difficulté : la fièvre jaune en zone d’endémie amarile à la fin des années 80, l’hépatite B en 2000 et Haemophilus influenza type b en 2007 et ont portés le nombre des maladies cibles à neuf.

Les antigènes et vaccins utilisables dans le PEV [11,12] Les antigènes et vaccins utilisés ou utilisables dans le cadre du PEV sont extrêmement variés. On distingue des vaccins inactivés complets (vaccin anticoquelucheux à germe entiers) ou composés de sous-unités vaccinantes (particules virales fractionnées, anatoxines diphtérique et tétanique, antigènes capsulaires polysaccharidiques ou membranaires), des vaccins vivants atténués viraux (rougeole, fièvre jaune, poliomyélite par voie orale) ou bactériens (BCG), des vaccins issus de recombinaison génétique (hépatite B). Les antigènes polysaccharidiques (vaccins anti-pneumococcique, antiméningococcique A+C, anti-typhoïdique à antigènes Vi, anti Haemophilus Influenzae b) sont en principe inutilisables chez le nourrisson, mais le vaccin anti Haemophilus Influenzae b retrouve une activité chez le nourrisson après conjugaison à une protéine.

• Le vaccin anti diphtérique : C’est une anatoxine détoxifiée couplée à un adjuvant. Une protection efficace est obtenue après la deuxième dose administrée

• Le vaccin anti tétanique : C’est une anatoxine détoxifiée. L’efficacité est obtenue après la deuxième dose de vaccin.

• Le vaccin anti coquelucheux : il est composé de germes entiers inactivés. L’efficacité est obtenue après la deuxième dose. Il existe des vaccins anti coquelucheux acellulaires mais qui ne sont pas prônés par l’OMS en primo vaccination. Il est à noter que les vaccins antitétanique, anti diphtérique et anti coquelucheux ont étés longtemps associés chez les nourrissons formant ainsi le DTC et utilisés jusqu’à l’introduction récente de vaccin tétra, penta ou hexavalents selon les pays.

• Le vaccin antipoliomyélitique : le vaccin vivant oral ou vaccin poliomyélitique oral (VPO) de type SABIN est le plus utilisé. Il est composé des sérotypes viraux 1, 2, et 3 cultivés et atténués. Il assure une immunité intestinale dès la première dose chez 70 à 100 % de nouveaux nés. L’OMS recommande le VPO, de préférence au vaccin inactivé de type SALK-LEPINE ou vaccin poliomyélitique injectable (VPI) pour plusieurs raisons :

La poliomyélite Définition et épidémiologie

La poliomyélite antérieure aigüe, communément appelée poliomyélite est une maladie infectieuse, contagieuse et épidémique provoquée par un poliovirus. Elle atteint électivement les grandes cellules motrices des cornes antérieures de la moelle épinière et elle est caractérisée dans sa forme majeure par des paralysies flasques. Le poliovirus appartient au groupe des Picornavirus et au sous-groupe des Entérovirus. C’est un petit virus à ARN sans enveloppe. On en connaît 3 sérotypes : 1 (Brunhilde), 2 (Lansing) et 3 (Leon). L’homme est son principal réservoir. La transmission se fait par contact direct à travers les sécrétions pharyngiennes ou par les selles de sujets infectés. L’infection virale est le plus souvent inapparente et provoque l’immunité contre la souche virale en cause. En juin 2002, l’OMS a confirmé l’éradication de la poliomyélite en Europe. Dans le monde, 2971 cas ont été déclarés en 2001 dans 10 pays notamment l’Inde, le Pakistan et le Nigéria. Les risques d’importation en provenance des derniers foyers d’endémie et de retour à la neurovirulence des souches dérivées du vaccin vivant atténué incitent à envisager une interruption assez rapide de la vaccination orale à grande échelle après l’éradication. Prévention La vaccination constitue la seule mesure préventive rationnelle. On dispose actuellement 2 types de vaccins : le vaccin tué, injectable par voie sous cutanée et le vaccin vivant atténué administrable par voie orale. L’efficacité des 2 vaccins est comparable à l’égard des 3 souches de virus. Le choix entre les deux est surtout question de circonstances et de moyens techniques. La primo vaccination recommandée par l’OMS s’effectue en 3 doses espacées d’un mois chacune aux 2ème, 3ème et 4ème mois de vie chez le nourrisson. [15,16]

Les résultats obtenus suggèrent que le PEV a permis d’améliorer sensiblement la couverture vaccinale dans le village de Kabalabougou. Cependant bien que le pourcentage d’enfants complètement vaccinés dans notre échantillon était élevé, les actions de sensibilisation des mères doivent continuer pour qu’elles dégagent un moment de leur temps d’occupation au profit de la santé de leurs enfants. A travers ce travail le problème de tétanos néonatal semble être encore d’actualité car seulement 29,79% des mères sont complètement vaccinés contre le tétanos. L’analphabétisme, la non considération de la consultation prénatale et la non disponibilité des vaccins dans toutes les structures de santé publique seraient les principaux obstacles à l’obtention d’une meilleure couverture vaccinale chez les mères d’enfants âgées de 0-11 mois. Il est à signaler que deux nouveaux antigènes ont été introduits dans le PEV après notre étude. Il s’agit du PNEUMO 23 et du ROTA VIRUS. Cette étude peut être un préliminaire à d’autres études plus étendues afin de faire le point sur la vaccination (couvertures vaccinales, facteurs sociodémographiques, sanitaires pouvant agir sur la couverture vaccinale).

Table des matières

Introduction
I. Objectifs
II. Généralités sur les vaccins et la vaccination
III. Méthodologie
IV. Résultats
V. Commentaires et Discussion
VI. Conclusion
VII. Recommandations
VIII. Références
Annexes

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