HISTORIQUE DU DEVELOPPEMENT DURABLE

HISTORIQUE DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Cette partie relate les Grandes étapes du développement durable. 1968 – Le Club de Rome Fondé en 1968, le Club de Rome est une organisation internationale, non gouvernementale, vouée à l‟étude de problématiques d‟envergure mondiale – politiques, sociales et culturelles, environnementales, technologiques… – dans une perspective globale, multidisciplinaire et à long terme. Il rassemble des scientifiques, des chercheurs et des professeurs, des gens d‟affaires, des femmes et des hommes d‟État de tous les continents, entre autres, Mikhaïl Gorbachev, ex-président de l‟URSS et Rigoberta Menchú Tum, récipiendaire en 1992 du prix Nobel de la paix pour son travail pour la justice sociale et la reconnaissance des droits des peuples indigènes. Au cours des années, le Club de Rome a produit un grand nombre de rapports dont le premier, Halte à la croissance? Rapport sur les limites de la croissance (The Limits to Growth), publié en 1972, qui à l‟époque avait sensibilisé l’opinion mondiale aux limites écologiques de la croissance économique et démographique. 1972 – La parution de Halte à la croissance? Rapport sur les limites de la croissance En 1972, le Club de Rome publiait le rapport Halte à la croissance? Rapport sur les limites de la croissance (The Limits to Growth) rédigé à sa demande par une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Halte à la croissance est l‟un des tout premiers documents d‟importance à être publié abordant le sujet des limites écologiques de la croissance économique et démographique. Il expose les résultats de simulations mathématiques menées sur l’évolution démographique et la croissance économique mis en corrélation avec l‟exploitation des ressources naturelles. Le rapport présente des projections jusqu’en 2100. Le modèle de l‟équipe du MIT a été conçu pour faire ressortir les liens unissant 5 problématiques d‟intérêt planétaire : – l‟accélération du processus d‟industrialisation à l‟échelle mondiale; – la croissance rapide de la population mondiale; – la malnutrition liée à la pauvreté; – la dépendance aux ressources naturelles non renouvelables et l‟accélération de leur exploitation; – la dégradation de l‟environnement. En guise de principale conclusion, les chercheurs affirment que si les tendances observées en matière de croissance démographique et d‟accélération des processus d‟industrialisation se maintiennent, les limites 212 écologiques de ce modèle seront atteintes au terme des cent prochaines années (vers 2072) avec pour résultat un déclin rapide et incontrôlable de la population mondiale et de nos capacités de produire afin de combler nos besoins. Aussi proposent-ils de substituer l‟équilibre à la croissance en stabilisant l‟activité économique et la croissance démographique. Les chercheurs du MIT présentent un modèle de développement qui n‟est plus axé sur le progrès défini en termes de croissance – une croissance comprise comme une volonté d‟accumulation infinie dans un monde où les ressources sont limitées – mais sur la compréhension du concept de progrès comme étant l‟amélioration de notre aptitude à assurer le mieux-être du genre humain dans le respect des équilibres écologiques qui entretiennent la vie. Au-delà de la controverse suscitée par les conclusions présentées dans Halte à la croissance?, des conclusions qui n‟étaient pas de nature à laisser quiconque indifférent, ce rapport est l‟une des premières avancées vers la définition des fondements d‟un mode de développement que l‟on qualifie aujourd‟hui de durable. 1972 – Le premier Sommet de la Terre – Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain La Conférence des Nations Unies sur l‟environnement humain a eu lieu à l‟été 1972 à Stockholm en Suède. Probablement pour la toute première fois, des questions d‟ordre écologiques ont été ajoutées au nombre des préoccupations internationales. L‟un des principaux résultats de cette rencontre historique a été l‟adoption par les participants d‟une déclaration de principes et d‟un plan d’action pour lutter contre la pollution. C’est à l’issue de cette rencontre que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a été fondé. Au même moment, le Club de Rome publiait le rapport intitulé Halte à la croissance? Rapport sur les limites de la croissance. La conférence de Stockholm (1972) et « l’éco-développement » En 1972, les Nations Unies organisent à Stockholm la première conférence internationale sur l‟environnement a aboutit à la création du Programme des Nations Unies pour l‟environnement (PNUE). A cette occasion apparaît le concept « d‟éco-développement », qui s’attache à réconcilier deux approches apparemment antagonistes, celle du développement et celle de l’environnement, indissociables l’une de l’autre, et contribue à remettre en cause les modes de développement du Nord et du Sud, générateurs de pauvreté et de dégradations environnementales. La conférence de Stockholm qui devait, à l’origine, être consacrée à l’environnement, s’ouvre donc modestement aux questions du développement. La notion 213 d’éco-développement aura cependant une vie courte puisqu’elle est condamnée officiellement par Henry Kissinger lors de la conférence de Cocoyoc (1974); elle sera désormais écartée du vocabulaire institutionnel international. L’idée d’un développement qui ne soit pas uniquement guidé par des considérations économiques, mais également par des exigences sociales et écologiques va faire son chemin. La notion d’éco-développement fera, en effet, l’objet d’une réappropriation par les Anglosaxons qui lui substitueront la notion de “Sustainable Development”. 1984 – La Commission mondiale sur l’environnement et le développement : Commission Brundtland En 1984, l’Assemblée générale des Nations unies confie à Mme Gro Harlem Brundtland, alors Premier ministre de la Norvège, le mandat de former et de présider la Commission mondiale sur l‟environnement et le développement, aujourd‟hui connue pour avoir promu les valeurs et les principes du développement durable. Principalement, la Commission s‟est vue confier le mandat de recommander à la communauté internationale des moyens pour préserver l’environnement grâce à une meilleure coopération entre les nations en voie de développement et les pays dit développés, tout en prenant en considération les relations existant entre les peuples, les ressources, l’environnement et le développement. Les travaux de la Commission devaient permettre de dresser un portrait des questions environnementales globales et, enfin, conduirent à l‟élaboration d‟un programme d’action définissant les objectifs de la communauté internationale en matière de développement et de protection de l‟environnement. Au terme des travaux de la Commission, Mme Bruntdland dira de ce mandat : « […] certaines personnes souhaitèrent que cette enquête soit limitée aux « problèmes de l’environnement ». Ce qui aurait été une grave erreur. L’environnement ne peut être séparé des actions, des ambitions et des besoins de la personne humaine. Toute tentative de le faire en l’isolant des problèmes de l’humanité a donné au mot même d’« environnement » une connotation de naïveté dans certains cercles politiques. […] Mais, attention, l’environnement est le lieu où chacun de nous vit et le développement est ce que nous essayons de faire pour améliorer notre sort à l’intérieur de ce même lieu. Les deux sont inséparables » (Gro Harlem Bruntdland, Notre avenir à tous, Avant-propos, 1987). Fait important, les travaux de la Commission mondiale sur l‟environnement et le développement ont été marqués par deux catastrophes environnementales et humanitaires majeures qui font aujourd‟hui partie de l‟histoire de l‟humanité : la catastrophe survenue à Bhopal en Inde (1984), provoquée par une fuite de gaz 214 toxique dans une usine de pesticides, qui a causé la mort de milliers de personnes et blessé des centaines de milliers d‟autres, de même que l‟explosion d‟un des quatre réacteurs de la centrale nucléaire à Tchernobyl en Ukraine (1986). Les retombées radioactives consécutives à cet accident ont eu et auront pour plusieurs années encore, des effets néfastes sur la santé des populations et sur celle des écosystèmes touchés. Les travaux de la Commission ont amené en 1987 la publication d‟un rapport intitulé Notre avenir à tous, également appelé rapport Brundtland.

DIVERSES APPROCHES D’ANALYSE DE TERROIRE

Analyse de terroire selon Allaire « Quand on parle de terroir, il ne s‟agit pas d‟une simple mention géographique mais de la qualité d‟un lieu. Ce n‟est pas une qualité naturelle du lieu, mais construite, culturelle. Une approche positive et une approche normative (Allaire, 2011). Au titre d‟une approche positive, le géographe, l‟agronome ou l‟anthropologue s‟intéressent notamment aux relations entre des caractéristiques du sol et du climat ou de l‟outillage dans la production des caractéristiques particulières du ou des produits d‟un terroir. L‟économiste ou l‟anthropologue s‟intéressent à la mise en évidence de capacités spécifiques, non reproductibles ailleurs, qui se traduisent dans une spécificité ou typicité du produit et permettent d‟assurer la reproduction de cette qualité au cours du temps. Ce type d‟analyse a apporté de nombreuses descriptions des terroirs suggérant une complexité des liens entre les facteurs les constituant et finalement a montré l‟impossibilité d‟un classement positif « objectif » des terroirs, dont l‟identité n‟est pas séparable d‟un mode de mise en valeur. L‟approche normative est celle du droit, qui institue des critères de définition des terroirs, mais aussi celle des économistes lorsqu‟ils considèrent le terroir à travers la réputation d‟un lieu ou des produits qui portent le nom du lieu et celle des décideurs politiques qui associent des enjeux (ou intérêts) publics à ce que l‟on pourrait appeler un droit ou une politique des terroirs. En ce sens, le terme « terroir » renvoie à une conception de la qualité, qui ne s‟exprime pas qu‟en termes techniques ou juridiques, mais aussi dans les pratiques économiques des producteurs, des cultures 219 techniques, des cultures alimentaires et des discours politiques » (Allaire, 2010). b) Hypothèse du panier de biens de Pecqueur dans (Esnouf, 2011) L’hypothèse du panier de biens repose sur l’idée d’une articulation des modes de valorisation de divers produits autour d’une même construction cognitive à l’échelle d’un territoire. Elle peut se vérifier quand, à l’occasion de l’acquisition d’un produit de qualité territoriale, le consommateur découvre la spécificité des autres produits issus de la production locale et détermine son utilité sur l’ensemble des produits offerts, le panier. Cette offre de produits liés génère un surplus du consommateur plus élevé que la somme des surplus de chaque produit. La valeur additionnelle du produit tient au fait que le consommateur achète le produit dans son contexte ; on peut donc penser qu’il achète aussi autre chose, non dit mais pour lequel il a un consentement à payer exprimé dans le prix du produit. Cependant, le regroupement de produits achetés ensemble ne donne qu’une vue partielle de la composition du panier. En effet, l’effet panier, c’est-à-dire cette pratique de l’achat lié qui implique un consentement à payer plus élevé, peut-être élargi à la consommation de produits ou de services sur des marchés différents mais appartenant finalement au même territoire et constitutifs du même environnement que le produit leader ou, du moins perçu comme tel par le consommateur. Il y a donc renforcement mutuel ou encore intensification de l’offre. On peut qualifier ce phénomène de « symbiotique ». Le produit leader attire des consommateurs qui apprécient aussi la qualité des autres produits du panier, ce qui renforce l’image de qualité globale du territoire. Le panier est donc constitué de produits et/ou services en provenance de différents producteurs et de lieux au sein d’un même territoire et leur consommation n’est pas nécessairement simultanée. Le panier de biens est un ensemble de biens et de services complémentaires qui se renforcent sur les marchés locaux. Il faut encore élargir la définition de la composition du panier. En effet, la consommation peut donc se porter sur des biens privés, mais elle peut associer aussi la jouissance d’aménités environnementales ou sociales. Cette valeur est une des composantes du prix que le consommateur consent à payer les produits de qualité territoriale. Les producteurs de ces produits internalisent donc les externalités positives territoriales. Le consommateur recherche en réalité une spécificité qui ne porte pas seulement sur les caractéristiques du produit pris isolément, mais sur une combinaison spécifique au territoire considéré. La valeur issue de l’effet panier ne nécessite pas que le consommateur achète ou utilise l’ensemble des éléments participant à l’offre de spécificité territoriale : la valeur panier peut être associée à la potentialité d’usage. En ce sens, on peut la rapprocher de la notion de prix d’option qui mesure le consentement à payer pour la préservation d’un actif naturel en vue d’un usage futur probable. L’usage est seulement une éventualité différée dans ce cas, mais l’agent est disposé à payer pour préserver l’option d’usage. Il prend en quelque sorte une option pour jouir de la liberté de consommer le bien. Le panier n’est donc pas une addition de biens privés juxtaposés mais une combinaison de biens privés et de biens publics. Ces derniers peuvent être des aménités environnementales type paysage, climat,… mais 220 aussi des investissements publics financés par la fiscalité ou par subvention et concourant à la constitution du panier. Le panier de bien est une combinaison de biens privés et publics qui concourent à élaborer l’image et la réputation de qualité du territoire.

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