IMPACT DE LA PRODUCTION DE LAIT SUR LA VACHE ET LE VEAU

IMPACT DE LA PRODUCTION DE LAIT SUR LA VACHE ET LE VEAU

EVOLUTION DE LA CAPACITE D’INGESTION

L’ingestion des aliments par les animaux a pour but de couvrir d’abord leurs besoins d’entretien puis ceux de production (croissance, gestation, lactation,…). Au cours du cycle lactation-gestation, la capacité d’ingestion varie d’une façon générale en même temps que les dépenses énergétiques. Cependant, les variations de la capacité d’ingestion sont beaucoup moins importantes et moins rapides que celles des besoins énergétiques [26, 49]. Ce décalage entre l’adaptation de l’ingestion alimentaire et l’évolution des dépenses énergétiques s’explique par le fait que la capacité d’ingestion est fondamentalement limitée par la capacité du rumen lorsque la ration de base est constituée de fourrage. La capacité du rumen est étroitement liée à la taille de l’animal et au volume disponible dans la cavité abdominale. Cette dernière est comprimée (de même que le rumen) par le développement de l’utérus et des réserves adipeuses abdominales en fin de gestation [19, 29, 49]. Elle ne retrouve sa capacité normale qu’après la mise bas, avec la fonte des tissus adipeux abdominaux.

Au moment du vêlage, la capacité d’ingestion est minimale (70 à 85 % de sa valeur maximale) et augmente plus lentement que la production laitière et les dépenses énergétiques. A la fin du premier mois de lactation, elle est de 95 % [26]. Elle atteint son maximum autour des troisième et quatrième mois de lactation, puis diminue régulièrement pour atteindre 80 à 85% au moment du tarissement (dixième mois de lactation). Ce décalage entre les apports et les besoins énergétiques fait que la vache mobilise ses réserves adipeuses pour combler le déficit.

MOBILISATION DES RESERVES CORPORELLES

Au cours du cycle lactation-gestation, le métabolisme des lipides dans le tissu adipeux subit des modifications quant à son orientation vers la lipogenèse (reconstitution des réserves corporelles) ou la lipolyse (mobilisation du gras pour combler le déficit énergétique). Ces modifications trouvent leur origine dans l’établissement des équilibres endocriniens spécifiques qui apparaissent et dont l’expression est modulée par le statut énergétique de l’animal (importance et qualité de l’alimentation). LAFONTAN [33] a distingué 3 phases dans le métabolisme lipidique au cours du cycle lactation-gestation : une phase d’accumulation des réserves en début de gestation qui s’inverse à la fin de cette période et une phase de mobilisation nette des réserves lipidiques du tissu adipeux en début de lactation. CHILLIARD et al. [13] estiment que l’exportation des nutriments vers la glande mammaire en début de lactation représente 2 à 3 fois les besoins d’entretien de l’animal (en terme d’énergie nette) pour une production de 25 à 35 kg de lait par jour. Selon WILDMAN et al. cités par GALLO et al. [22], il existe une corrélation négative entre la note d’état corporel et le niveau de production laitière. Après la mise bas, le faible niveau de la capacité d’ingestion conduit à un déficit énergétique que la femelle laitière (surtout les hautes productrices) doit combler en utilisant ses réserves corporelles accumulées pendant la deuxième moitié de la gestation [6, 12, 22]. Le tissu adipeux fournit donc l’énergie qui sera utilisée par la mamelle lorsque l’alimentation n’apporte pas des quantités suffisantes de nutriments [36, 46]. Selon GALLO et al. [22], les primipares sont moins sensibles que les multipares à la diminution de la note d’état corporel. Chez les vaches Pie Noire, les réserves potentiellement mobilisables sont d’environ 90 kg de lipides [13]. Cette valeur varie selon le niveau alimentaire (quantité et qualité) et le potentiel de production laitier moyen. Cependant, l’utilisation de ces réserves semble être limitée par la capacité de l’animal à les reconstituer en période favorable. Le bilan énergétique obligatoirement négatif durant les premières semaines de lactation devient largement positif dans la deuxième moitié de lactation [26]. Un apport alimentaire insuffisant pour combler le déficit énergétique en début de lactation peut se traduire par une accumulation de corps cétoniques dans le sang et le foie entraînant ainsi des risques pathologiques (stéatose hépatique, cétose de lactation). Chez les bovins, la mise en réserve de quantités importantes de lipides pendant la deuxième partie de la gestation est nécessaire pour assurer une fin de gestation et surtout une lactation sans troubles métaboliques graves liés au déficit énergétique. Une sous-alimentation énergétique provoque non seulement une mobilisation accrue des lipides, mais elle réduit également la production laitière. Ces phénomènes de sous nutrition en début de lactation ont des répercussions sur la reproduction, en particulier dans la reprise de l’activité sexuelle post-partum.

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