IMPACTS, AVANTAGES ET ENJEUX DE LA REUTILISATION DES EAUX USEES TRAITEES DANS LA CULTURE MARAÎCHERE.

IMPACTS, AVANTAGES ET ENJEUX DE LA REUTILISATION DES EAUX USEES TRAITEES DANS LA CULTURE MARAÎCHERE.

l’exploitation est obligatoirement limitée sous peine de remontée saline24. Cette situation préoccupe les maraîchers de la zone urbaine à tel point qu’ils ont dû trouver une alternative par hasard, pour arroser leurs parcelles : les eaux usées. En effet c’est en 1975, à la suite de la rupture d’un canal à remonter des eaux usées à la station d’épuration des Niayes de Pikine que ces eaux ont été utilisées pour la première fois à Pikine Niang (1999). Depuis lors, elles ont tendance à devenir, sinon une source essentielle d’approvisionnement en eau d’irrigation, au moins une source d’appoint importante pour combler les besoins en eau. Nous allons d’abord déterminer à ce niveau les impacts de la réutilisation des eaux usées, ensuite les avantages et enfin les enjeux de cette pratique.

INCIDENCES DE L’USAGE DES EAUX USEES TRAITEES

Incidences sur le sol Faute de moyens nécessaires pour procéder à l’analyse des eaux usées au niveau d’un laboratoire, nous nous sommes limités ici à la littéraire pour montrer les impacts de l’utilisation des eaux usées sur le sol. Comme pour toute pratique culturale, celle-ci implique également des conséquences sur le sol à long ou à moyen terme. Ceci est confirmé par certains auteurs qui stipulent que l’irrigation de longue durée avec des eaux usées induit des changements des propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols (Gharbi Tarchouna, 2008 ; Masto et al. 2009). Les impacts à long terme ont été relativement peu étudiés, mais on constate un accroissement des études ces trois dernières années (Carey and Migliaccio, 2009). La littérature est cependant contrastée sur les différents effets des eaux usées sur le sol. En effet, la variabilité des eaux infiltrées est importante (eaux usées traitées, partiellement traitées ou non traités, eaux « grises » domestiques, effluents industriels, eaux de ruissellement d’orages, eaux usées plus ou moins diluées selon la disponibilité en eau du pays). Le type de sol qui reçoit les effluents est également un facteur important dans l’effet bénéfique ou néfaste de l’irrigation par des eaux usées sur les propriétés du sol. Les impacts suivants ont été relevés.

 Incidences sur la microbiologie du sol

D’après les auteurs (Palese et al. 2009, Ndiaye 2009, Ndour et al. 2008, Trevisan et al. 2002, Smith and Badaway, 2008), la réutilisation des eaux usées même traitées, a un impact sur la microbiologie des sols. Ils montrent que des bactéries pathogènes (Escherichia Coli) d’eaux usées brutes sont retrouvées jusqu’à 60 cm de profondeur en saison sèche et 180 cm en saison pluvieuse dans les sols sableux de Dakar. Selon eux la matière organique, la texture et l’activité biologique du sol conditionnent la mortalité. De plus ils avancent que les propriétés physico-chimiques du sol et la charge hydraulique de l’irrigation semblent être des facteurs importants dans la dissémination verticale des bactéries dans le sol. C’est pourquoi sur les sols sableux de Dakar, ils ne dénotent pas de changement significatif sur la biomasse microbienne ni sur son activité totale, mais trouvent une communauté bactérienne nitrifiante plus forte. La microfaune du sol (protozoaires et nématodes) est également affectée par les effluents, sa population totale apparaît à travers la littérature que dans la zone des Niayes, malgré les apports de fertilisants en quantité élevée, les cultures manquent de matières nécessaire à sa croissance ; du fait de plusieurs paramètres. Dans les Niayes de Pikine et Patte d’Oie, les itinéraires techniques sont peu adaptés aux besoins nutritionnels des plantes en fonction du stade de croissance, puisque les apports en fertilisants minéraux sont effectués en une dose élevée unique et ne sont pas enfouis dans le sol, ce qui induit des pertes par évaporation et par lessivage plus importantes et diminue la disponibilité de l’azote pour les plantes (Gaye et Niang, 2010). De plus, les apports en Ammonium par les eaux usées ne compensent pas les fertilisants minéraux, car la forme cationique de NH4+ entre en compétition avec les autres éléments nutritifs cationiques, tels K+, Ca2+ et les micronutriments métalliques. La présence importante de Na+ dans les eaux d’irrigation (eaux usées et eaux de nappe) est également néfaste pour l’absorption de K+ sur le complexe humique du sol, la CEC du sol étant déjà très faible (Guèye, 2010).

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