Importance médicale du paludisme

Généralités sur le Paludisme

Le paludisme est une maladie parasitaire due à des protozoaires du genre Plasmodium et sévissait déjà avant l’apparition de l’Homme. Ces très anciens parasites seraient d’origine africaine et auraient co-évolué depuis plusieurs milliers d’années avec les Anthropoïdes africains, puis avec les Hommes. En Egypte, en 1600 avant J.C., sont décrits sur des papyrus l’association frissons-fièvre et splénomégalie, ainsi que les mesures à p rendre pour éviter l’entrée dans les maisons de «vapeurs provoquant des fièvres» et la concordance entre les avant J.C., les Grecs et les Romains ont relevé une corrélation étiologique entre les fièvres intermittentes et la proximité des marécages. Le terme italien «mal aria» ou mauvais air traduit bien la liaison faite par les Italiens entre les fièvres et les miasmes véhiculés dans l’air. Le terme francophone du paludisme, introduit par Laveran (1893), traduit la liaison «fièvres- marais» (palud = marais). En 1717, Lancisi suggère que le paludisme est dû à un poison des marais transmis par des moustiques qui inoculent «les mauvaises humeurs dans le sang». A la fin du XIXème siècle, le médecin militaire Alphonse Laveran fut le premier à démontrer la nature parasitaire de l’affection en détectant «des éléments pigmentés dans les globules rouges des malades atteints de fièvres palustres, qui se présentent sous forme de croissant, de sphères, de flagelles» et l’appellera Oscillaria malariae (1881). En Italie, les travaux de Golgi (1889), de Grassi et Faletti (1892) sur P. vivax et P. malariae, et de Welch (1897), Marchiafava, Celli (1885) et de Faletti, Grassi sur P. falciparum confirment l’origine parasitaire et l’identité spécifique des parasites. Aux Etats- Unis, Mac Callum (1898) montre l’origine des formes sanguines chez P. falciparum avec la formation de microgamètes, puis examine la fécondation donnant un « ookinète ». Entre 1895 et 1898, R oss montre que le paludisme pouvait être transmis par les moustiques. En effet, après de nombreuses dissections d’anophèles, il observe que vers le 7 ou 8 ème jour, des capsules éclatent libérant de nombreux bâtonnets qui se concentrent dans les glandes salivaires. Il arrive alors à la conclusion que le paludisme est transmit d’une personne malade à un s ujet sain par l’espèce appropriée de moustique qui l’inocule en piquant. En même temps, Grassi, Bastianelli et Bignami (1899) décrivent le cycle complet de développement de P. falciparum, P. vivax et P. malaria chez An. claviger.

Importance médicale du paludisme

«Un des rares fléaux de Santé Publique qui ait traversé les siècles sans jamais perdre son activité», le paludisme touche plus de 90 pays (Fig. 1), menace près de 2,5 milliards millions de personnes (40% de la population mondiale), cause 300 à 515 millions de cas clinique par an et 1,5 à 2 millions décès par an, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Près de 90 % des cas de décès touchent les pays de l’Afrique subsaharienne, où là maladie fait sérieusement obstacle au développement économique et social. On estime à plus de 12 milliards la perte annuelle de PIB due au paludisme en Afrique où il constitue la principale cause de mortalité chez l’enfant de moins de cinq ans (20%) qui, avec les femmes enceintes, payent alors le plus lourd tribut à cette maladie (OMS, 2003). En effet, chaque année, au moins 23 millions de grossesses sont menacées par le paludisme et plus de 200.000 nouveau-nés souffrent des conséquences de cette maladie sur la grossesse. Il y est responsable de 40% des dépenses de santé publique, de 30-50% des admissions dans les hôpitaux et de pas moins de 50% des consultations externes dans les zones de forte transmission. Tous les cas de paludisme africain se rencontrent presque exclusivement en Afrique sub-sahariennne où le complexe Anopheles gambiae est le principal vecteur de Plasmodium falciparum, l’espèce plasmodiale la plus fréquente et qui induit les formes.

Les Protagonistes

Les agents étiologiques du paludisme sont des parasites protozoaires de l’embranchement des Apicomplexa (protozoaires à ap pareil apical complexe), de la classe des Sporozoae, de l’ordre des Haemosporidia, de la famille des Plasmodidae et appartiennent au genre Plasmodium. Sur plus d’une centaine d’espèces du genre Plasmodium parasitant batraciens, reptiles, oiseaux ou mammifères, seules 4 peuvent infester l’Homme : Au cours de la piqûre, l’anophèle femelle infesté injecte avec sa salive, au niveau de la peau, des sporozoïtes (15/8000) (Rosenberg & Clever, 1990) contenus dans ses glandes salivaires. Ces éléments unicellulaires filiformes, à t ravers la circulation générale, se répartissent rapidement dans tout l’organisme, pénètrent activement et indifféremment dans différents types cellulaires. Seuls les survivants ayant gagné le foie et franchi une dernière barrière constituée par les cellules de Kupffer pourront poursuivre leur cycle. On estime qu’un anophèle infecté peut injecter dans l’hôte 1 à 1000 sporozoïtes (120 en moyenne) au moment d’une piqûre (Bejon et al., 2005). b-1-1- la Phase hépatique Après sa pénétration dans l’hépatocyte, le sporozoïte s’arrondit et se transforme en trophozoïte. Certains trophozoïtes, par multiplication et développement, évoluent immédiatement jusqu’à maturité pour donner des schizontes alors que d’autres restent .

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