Infections du site operatoire dans le service de chirurgie « a » du chu du point-g

L’infection est une prolifération microbienne ayant pour conséquence des réactions cellulaires, tissulaires ou générales, se traduisant le plus souvent par un syndrome inflammatoire [1]. L’infection est dite nosocomiale lorsqu’elle apparait après 72 heures d’hospitalisation chez un patient alors qu’elle n’était pas présente en période d’incubation lors de l’admission du patient [2]. Les infections du site opératoires sont celles qui surviennent dans les 30 jours qui suivent l’acte chirurgical ou dans l’année s’il y a eu mise en place d’un implant ou d’une prothèse aggravant la situation antérieure par leur morbidité et même par leur mortalité [3] . Les statistiques portant sur la fréquence des infections nosocomiales classent celles du site opératoire en second rang (soit 11%) après les infections urinaires [3] . L’infection du site opératoire constitue une cause majeure de la morbimortalité postopératoire en chirurgie digestive. Elle complique 15.9% des interventions dans les pays africains contre 2% dans les pays développés [4] . Elle compromet l’acte chirurgical et est responsable d’un surcoût important mettant souvent en jeu le pronostic vital. Le diagnostic est généralement aisé s’il s’agit des abcès de paroi mais, difficile lorsque l’infection est profonde [2] . Son traitement est difficile car il exige quelques fois de multiples interventions chirurgicales qui aboutissent le plus souvent à des résultats très médiocres ou à des séquelles redoutables [5] .

Généralités

Définition

Suite à de nouvelles recommandations des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) publiées en 1992 aux Etats Unis, le terme d’infection de plaie chirurgicale a été remplacé par celui d’infection du site opératoire (ISO) pour inclure explicitement non seulement les infections de l’incision, mais encore celles des organes ou espaces qui auraient été exposés pendant l’opération  .

Ces recommandations définissent trois types d’ISO selon la profondeur de l’atteinte :
− Infection superficielle de l’incision : Qui se limite à la peau et aux tissus sous-cutanés.
− Infection profonde de l’incision : Qui touche des tissus tels que les muscles de la paroi abdominale.
− Infection d’organe ou d’espace : Qui se manifeste au niveau des viscères ou des cavités.

Pour être qualifiée d’ISO, l’infection doit survenir dans les 30 jours qui font suite à l’intervention, ou, s’il y a mise en place d’une prothèse ou d’un implant dans l’année qui suit l’intervention [12].

La lutte anti-infectieuse

L’infection correspond à la rupture de l’équilibre entre les germes et l’organisme d’accueil. Pour prévenir, le respect d’une hygiène rigoureuse est nécessaire afin d’éviter l’intrusion, puis le brassage des germes pathogènes au sein des structures sanitaires [5] .

Asepsie
Etymologiquement (a) = absence, (septos) = microbe ; l’asepsie se définit comme l’absence de micro-organisme dans un milieu déterminé [14] . C’est aussi une méthode préventive. En effet, elle vise à empêcher la contamination d’objets, de substances, d’organismes ou de locaux (salle d’opération) préalablement désinfectés  .

L’asepsie intégrale vise à rendre stérile la salle d’opération entière, y compris l’air qu’elle contient ainsi que les instruments et autant que possible le personnel [2].

Réalisation de l’asepsie
Elle s’applique au niveau du matériel utilisé, du praticien et des locaux [16] . Elle comporte :
− la stérilisation du matériel après décontamination [17].
− la préparation du patient [2].
− le nettoyage et désinfection des salles d’opération [2].
− la préparation des praticiens [2].
− le respect du règlement d’ordre intérieur concernant le fonctionnement du quartier opératoire [2].
− l’application de techniques de soins aseptiques [2].

Définition de la stérilisation
C’est la destruction des germes qui existent à la surface ou dans l’épaisseur d’un objet quelconque (instrument, pansement, vêtements etc…) par les moyens physiques et chimiques [14] . Les précautions peropératoires seraient vaines si la stérilisation du matériel était insuffisante. Il en est de même pour les implants, le linge opératoire, les liquides utilisés pour décontaminer le site opératoire [18] . Une bonne stérilisation comporte les points suivants :
− la destruction de la totalité des germes ;
− la conservation de l’état de stérilité ;
− la suppression maximale des risques de contamination à l’ouverture du conditionnement [19].

Méthodes de stérilisation

Il existe plusieurs procédés de stérilisation, choisis en fonction de la nature des matériaux constituant l’objet à stériliser [20] .

➤ La chaleur
Il existe la stérilisation par la vapeur humide (autoclave) et la stérilisation par chaleur sèche (poupinel).

L’autoclave
C’est la meilleure stérilisation qui se fait par coagulation des protéines. On utilise pour cela des autoclaves de Chamberlin en milieu hospitalier et des petits autoclaves pour le matériel de pansement. Plusieurs cycles sont à notre disposition que nous choisirons en fonction de la fragilité des instruments : 121° C pendant 15 minutes ; 134° C pendant 3 minutes [15] . Il existe des bandelettes–tests témoignant de l’efficacité de l’opération [15] . L’humidité aide à combattre les formes végétatives. Cette méthode est utilisée pour la stérilisation du linge, des solutés liquides, du matériel de porcelaine, les instruments dans leur emballage définitif si ce dernier est connu. Il est nécessaire que les instruments soient d’une propreté parfaite [18] . En fin de stérilisation, le refroidissement et le séchage du matériel sont obtenus par un nouveau vide. A la sortie de l’autoclave, le matériel doit être parfaitement sec [19].

Le poupinel
La chaleur sèche permet une destruction des germes et des protéines par oxydation. Elle se fait au moyen d’un poupinel. Il existe plusieurs cycles : 120° C pendant 24 heures ; 160° C pendant 2 heures et 180° C pendant 30 minutes. Les tubes témoins permettent de vérifier l’efficacité de la stérilisation .

La fiabilité du poupinel est quasi-nulle. Il n’offre aucune garantie de stérilisation. Les charges nécessaires ne sont jamais identiques en volume et en masse. Les différents matériaux ayant des densités diverses, il est impossible de déterminer de façon certaine les facteurs temps et température à assurer pour chacun d’eux [21] . Cette chaleur sèche de température imprécise, souvent insuffisante en surface des instruments, augmente les risques de dessiccation des bactéries et de concentration des formes végétatives [19] . Cette méthode permet la stérilisation du matériel en verre et en métal [15] . Elle peut être utilisée pour la stérilisation des petites boites à petits soins dans les services médicochirurgicaux [19] .

Table des matières

I. Introduction
II. Objectifs
III. Généralités
IV. Méthodologie
V. Résultats
VI. Commentaires et discussions
VII. Conclusion

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