Influence de l’association Chou/Niébé sur la dynamique de Plutella xylostella (L.)

Influence de l’association Chou/Niébé sur la dynamique de Plutella xylostella (L.)

Généralité sur Plutella xylostella

Systématique : L’espèce P. xylostella communément appelée teigne des crucifères est le principal ravageur des Brassicacées où elle cause des dégâts notables pouvant aller jusqu’à la destruction totale de la culture. Le genre Plutella est constitué d’une trentaine d’espèce dont Plutella xylostella (LINNE, 1758) est la plus connue à cause de son importance économique (SALL-SY, 2005). Selon MORIUTI (1986), Plutella xylostella a longtemps été appelée Plutella maculipennis avant d’acquérir son nom actuel. La position systématique actuelle de ce ravageur est la suivante : Embranchement : Arthropoda Classe : Insecta 4 Ordre : Lepidoptera Famille : Plutellidae Genre : Plutella Espèce : P. xylostella 

Origine et répartition géographique 

L’origine de Plutella xylostella est sujette à controverse. D’après (MUSTATA, 1992), P. xylostella serait originaire de la zone méditerranéenne. Par contre (KFIR, 1998) stipule que l’insecte vient de l’Afrique australe. Ceci à cause de la diversité de ses parasitoïdes et ses hôtes dans cette région. En Afrique, elle a été signalée pour la première fois en Gambie et au Cap par DRUCE en 1880 (RISBEC, 1950). P. xylostella est cosmopolite et présent dans tous les continents du monde. Sa grande répartition est surtout due à sa forte capacité de migration. Au fait, la teigne peut voler jusqu’à 3000km (CHU, 1986). Mais peut également être occasionnée par l’export des pommes et des pépinières de chou. Figure 1: Carte de répartition de Plutella xylostella (les figurés rouges montrent la présence du ravageur) 5

Description et Biologie

Plutella xylostella est un micro lépidoptère d’environ 10 mm de couleur brun avec une bande longitudinale plus claire sur la partie dorsale qui n’apparait qu’au repos. Cette coloration est beaucoup plus contrastée chez le mâle que chez la femelle. C’est le seul dimorphisme sexuel visible, le sexage sûr ne pouvant se faire que par observation des valves génitales par stéréo microscope (GUILLOUX, 2000). Son développement est fortement lié à la température (SALL-SY, 2005), avec une émergence plus notable en janvier (67.16 %.) (SOW, 2007). Figure 2: Adulte de P. xylostella (Photo GeDAH) 

Accouplement et Ponte

La femelle attire le mâle par une phéromone sexuelle (CHOW, 1974 et al.; MAA, 1986). Le mâle a son tour possède une phéromone de reconnaissance spécifique à courte distance (CHOW et al., 1986). Tout de suite après l’émergence, les adultes s’accouplent (CHELLIAH et SRINIVASAN, 1986). L’accouplement se fait dos à dos. Un même mâle peut s’accoupler trois fois, alors qu’une femelle devient sexuellement non réceptive au bout d’un accouplement (BALACHOWSKY, 1966). La ponte débute immédiatement après l’accouplement, en générale dés le crépuscule mais elle atteint son maximum deux heures après le coucher du soleil (SALL-SY, 2005). L’oviposition est stimulée par certaines substances telles que les Figure 3: Accouplement de P. xylostella (Photo Dominique BORDAT) 6 glucosinolates sulfurés ou ses métabolites et les allyles isothiocyanates des crucifères (GUPTA et THORSTEINSON, 1960).

Œufs

Ils sont de forme elliptique et mesure 0,5mm x 0,25mm, sa coloration est claire et légèrement citrine (SALL-SY, 2005). La femelle pond ses œufs sur les feuilles ou les tiges, isolément ou par petits groupes, le plus souvent le long des nervures (BORDAT, non publié). L’incubation dure 3 jours à 26-27o C (BIROT, 1998). Figure 4: Œufs de P. xylostella (Photo D. BORDAT) 

Stades larvaires

Ils sont au nombre de quatre séparés par des mues : Chenille du 1er stade (L1), Chenille du 2e stade (L2), Chenille du 3e stade (L3) et Chenille du 4e stade (L4). La L1 est de petite taille (<1mm) et peu mobile (SALL-SY, 2005). Elle est mineuse de couleur grisâtre et d’une tête jaune. A l’éclosion, elle ronge les feuilles, traverse le tissu palissadique et loge dans le tissu lacuneux laissant apparaitre des formes de « virgules » sur les feuilles. Le stade L1 dure 3 à 4 jours (BIROT, 1998). Figure 5: Dégâts de chenille L1 de P. xylostella (Photo D. BORDAT) Au stade L2, la larve sort de la feuille et vit à sa surface. A la moindre alerte, elle se laisse suspendue par un fil (BORDAT non publié). Elle se prolonge sur 3 jours à 26- 27o C avec une taille d’environ 2 mm et possède une capsule céphalique noire (BIROT, 1998). D’une capsule céphalique beige, la L3 s’étend sur 2 jours à 26-27o C et provoque d’importants dégâts (BIROT, 1998). Sa pilosité est plus dense, avec une taille maximale de 7mm en fin de croissance (SALL-SY, 2005). 7 La L4 dure 3 à 4 jours à 26-27o C avec une couleur vert clair à vert foncé, mesure 12mm et possède une large capsule beige (BIROT, 1998). A ce stade, le dimorphisme sexuel devient apparent avec la présence d’une tâche jaune au 5eme segment abdominal des chenilles qui donneront des mâles. Ce sont des testicules visibles par transparence (Lui et TABASHNIK, 1997). Figure 6: Chenille L4 de P. xylostella (Photo GeDAH) 

Chrysalide

La nymphose se fait généralement au niveau du tiers inferieur de la plante, à la surface de la feuille et parallèlement à la nervure centrale (SALL-SY, 2005). La chrysalide est entourée par une maille lâche de soie blanche. Elle est verte claire ou jaune qui fonce à l’approche de l’émergence. La chrysalide est immobile, tous les segments sont distincts et soudés entre eux sauf les derniers segments abdominaux (SALL-SY, 2005). Sa durée est de 4 jours à 26-27o C (BIROT, 1998). Figure 7: Chrysalide de P. xylostella (Photo GeDAH) 

Cycle de vie et évolution

Plutella xylostella a une durée de vie qui varie selon la température et la qualité de nourriture. En plus le nombre de génération est fonction des régions avec de nombreuses générations sous les tropiques (> 20/an). Tous les stades larvaires décrits précédemment s’effectuent sur les Brassicacées. Après la ponte les larves se développent sur l’hôte jusqu’à l’émergence. Les adultes s’accouplent sur place où migrent dans un autre champ par attraction des phéromones pour y procréer (Figure 8). Les relations chou/Plutella xylostella se résument aux glucosinolates. Ces derniers hydrolysés produisent des métabolites soufrés qui dispersent dans toutes les parties de la plante et qui sont toxiques pour la plus part des phytophages. Plutella à l’exception désulfate les glucosinolates qui ne peuvent plus être hydrolysés. Le phénomène de coévolution fait que le comportement reproducteur de la teigne soit tributaire de ces glucosinolates (Attraction des adultes et appétence larvaire). 8 Adulte Accouplement Oeufs Nymphe Larve Figure 8: Cycle de développement de P. xylostella 

Plantes hôtes et dégâts

L’espèce P. xylostella se nourrit exclusivement de Brassicacées où elle est attirée par les glucosinolates. Mais selon MONNERAT, (1995) elle préfère les espèces du genre Brassica (chou pommé, Chou-fleur…), plus attractives et plus appétissantes. Les dégâts sont causés par les quatre stades larvaires car d’après BIROT (1998), l’adulte est nectarivore. La chenille L1 par ses mines consomme l’intérieur de la feuille donnant l’aspect « fenêtré » qui est la manifestation des dégâts. Les chenilles L2, L3 et L4 par leurs morsures perforent énormément les feuilles des choux (SALL-SY, 2005). Selon BALACHOWSKY (1966), les abris larvaires formés à partir de replis foliaires causent également des dégâts sur la spéculation. 

Méthodes de lutte

Plutella xylostella occasionne des pertes économiques très significatives sur les parcelles de chou. Pour obtenir du chou plus consommable et plus commercialisable, les acteurs usent plusieurs méthodes de lutte. Le coût de la lutte contre la teigne des crucifères est estimé entre 30 et 50% du coût total de la production du chou (LIM, 1986). Parmi ces méthodes de lutte, la lutte chimique utilisant des insecticides de synthèse s’avère la plus utilisée, malgré des résultats le plus souvent insatisfaisants. Néanmoins d’autres méthodes beaucoup plus intéressantes sont mises sur place, c’est l’exemple de la lutte biologique 9 utilisant des bio pesticides à base de microorganismes ou de végétaux (Biobit, Neem…) comme la bien montré les études de SOW (2007), ou des auxiliaires du ravageur (Prédateurs, Parasitoïdes). Dans cette dernière cinq parasitoïdes sont actuellement connus au Sénégal, il s’agit de deux Braconidae (Apanteles litae, Cotesia plutellae), de deux Chalcididae (Brachymeria citrae, Hockeria sp) et un Eulophidae (Oomyzus sokolowskii) (SALL-SY, 2005). Il s’y ajoute la pratique des associations culturales comme l’association Chou/Tomate (KA, 2010). Mais chacune de ces méthodes utilisée isolement ne parvient pas à maitriser la teigne. D’où la nécessité de faire une combinaison de l’ensemble des méthodes existantes (lutte intégrée).

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : REVUE DE LA BIBLIOGRAPHIE
I.1. Présentation des spéculations utilisées
I.1.1. Le Chou
I.1.2 Le Niébé
I.2. Généralité sur Plutella xylostella
I.2.1. Systématique
I.2.2. Origine et répartition géographique
I.2.3. Description et Biologie
I.2.4. Cycle de vie et évolution
I.2.5. Plantes hôtes et dégâts
CHAPITRE II : MATETRIEL ET METHODES
II.1. PRESENTATION DES LIEUX
II.1.1. Description de la zone d’étude : La zone de Malika
II.1.2. Laboratoire d’accueil
II.2. Matériel
II.2.1. Matériel biologique
II.2.2. Matériel de terrain
II.3. Méthodes
II.3.1. Pratiques culturales
II.3.2. Protocole expérimental
II.3.3. Méthode d’échantillonnage
II.3.4. Méthode de traitement des données
III.1. RESULTATS
III.1.1. Résultats climatiques
III.1.2. Effet des traitements sur les paramètres agronomiques
III.1.3. Effet des traitements sur les paramètres entomologiques
III.2. DISCUSSION
III.2.1. Impact des traitements sur les paramètres agronomiques
III.2.2. Impact des traitements sur Plutella xylostella
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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