Intégration financière et chocs financiers externes

Intégration financière et chocs financiers externes

Aperçu sur les chocs financiers

Les années 90 ont été, essentiellement, marquées par la montée de l’instabilité financière en raison de graves crises bancaires. Les données disponibles sont éloquentes ; selon Honohan (1997)1 , les deux tiers des pays membres du F.M.I. ont été sérieusement ébranlés par des crises bancaires aiguës qui ont provoqué des pertes cumulées supérieures à 250 milliards de dollars ; par ailleurs, plus de 130 pays, soit les trois quarts des pays membres du FMI, ont connu des dysfonctionnements bancaires significatifs.

Définition des chocs financiers

Un choc financier désigne la grande dépression survenue dans le marché financier d’un ou de plusieurs pays, essentiellement à cause de l’échec du système bancaire domestique à accomplir ses principales missions. Cette dépression concerne la chute de la valeur de monnaie nationale et celle des prix des actifs. Il correspond à des perturbations qui touchent les indicateurs financiers tels que le taux de change et les prix des actifs. De même, il a pour cause essentielle le manque de confiance dans le système financier. En outre, une crise financière (un choc financier) se caractérise par une dépression imprévue et brutale enregistrée dans les prix d’un ou plusieurs actifs. Il existe trois types de crises financières3 : les crises de change ; les crises bancaires ; et les crises boursières. Nombre d’économistes affirment que les crises bancaires sont une des manifestations  les plus importantes de l’instabilité financière contemporaine. En effet, au cours des deux dernières décennies, les deux tiers des pays membres du FMI et de la plupart des pays émergents ont connu de graves dysfonctionnements bancaires1 . Selon Naamane (2003), « les crises bancaires arrivent lorsque le système bancaire accumule des fragilités pouvant être d’ordre conjoncturel (problème de liquidité…) ou plus grave encore dues à des problèmes structurels (défaillance au niveau du bilan…). Elles peuvent prendre la forme de faillites touchant certaines banques ou de retraits massifs d’argent effectués par les déposants, ce qui pousse les banques à suspendre la convertibilité interne de leur engagement et contraint les autorités monétaires à intervenir pour éviter l’effondrement du système financier ».

Les causes des chocs financiers

Dans la littérature économique, plusieurs études théoriques et empiriques (Bachman 1992; Lee et Chinn 1998 ; Chinn et Prasad 2003 ; Giuliodori 2004 ; Chinn et Ito 2007 ; Chinn et Jaewoo 2009) ont analysé les causes, les conséquences ainsi que les mécanismes d’ajustements possibles des différents chocs que peuvent connaitre les pays. D’après ces études, les déséquilibres courants auraient pour origine (i) un trop faible taux d’épargne qui inciterait les pays à s’endetter pour consommer sans se soucier du remboursement et (ii) de mauvaises politiques économiques, y compris de change, menées par certains pays émergents, Chine en tête. Par ailleurs, les études faites montrent l’existence de plusieurs éléments pouvant engendrer un choc financier, tels que : (i) l’asymétrie d’informations qui est considéré parmi les facteurs principaux du déclenchement des crises ; (ii) l’expansion dans l’octroi des crédits et la chute des prix des actifs financiers ; (iii) les perturbations du secteur financier ; (iv) la non correspondance entre les actifs et passifs des banques ; (v) la libéralisation financière non préventive ; et (vi) la fragilité du système comptable, de surveillance et organisationnel.

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