Interprétation des résultats en lien avec la problématique pratique

Interprétation des résultats en lien avec la problématique pratique

Dans cette partie, nous commencerons par interpréter les résultats en rapport avec notre problématisation théorique et pratique puis nous apporterons des éléments de réponse à notre objet de recherche. Nous réaliserons ensuite une discussion autour du dispositif de recherche ainsi que les apports, les intérêts et les limites des résultats pour la pratique professionnelle. Nous finirons par avoir un discours sur la transférabilité et sur des propositions pour la pratique professionnelle avec des perspectives de recherches envisageables.

Dans notre revue de littérature, nous avons pu comprendre qu’il était possible d’intervenir pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et pour leur aidant. En effet, les activités proposées peuvent être adaptées en fonction des troubles. Une intervention auprès de l’aidant est également adéquate, pour lui apporter des aides afin de mieux s’occuper de la personne, et de lui apporter un répit. Par la suite, nous avons réalisé une enquête exploratoire auprès de plusieurs ergothérapeutes, les résultats qui en ressortent viennent complémenter ceux de notre revue de littérature.

Il apparaît d’après les ergothérapeutes qui ont répondu au questionnaire qu’ils interviennent également auprès de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée lorsque les troubles sont au-delà du stade modéré tout en adaptant leurs activités. Il ressort de cette enquête que la détresse des aidants est un facteur décisionnel important. Les ergothérapeutes qui ont participé à nos entretiens ont soutenus les résultats de notre revue de littérature et de notre enquête exploratoire. L’ergothérapeute A explique « qu’il y a toujours une activité qui peut être faite auprès d’un patient » (EA, l.31) pour « réveiller quelquesautomatismes » (EA, l.33). Elle affirme pouvoir « apporter aussi un soulagement pour l’aidant, ça fait partie aussi de notre cahier des charges » (EA, l.52-53), dans le but de « mettre en place des relais » (EA, l.96). Pour l’ergothérapeute B, c’est « essayer de trouver les biais par lesquels on va le stimuler » (EB, l.90) pour « maintenir » (EB, l.116) et éviter une chute du score du MMSE. De plus, cette ergothérapeute nous déclare intervenir lorsqu’elle « sent que l’aidant est vraiment très en difficulté » (EB, l.20), elle ajoute que « les ESA sont mises en place pour aider les aidants » (EB, l.111) et qu’il s’agit « d’aider l’aidant à mettre en place des choses » (EB, l.64). L’ergothérapeute C déclare intervenir parce que « même si on a un MMSE bas, on peut avoir aussi une personne qui a envie et qui peut participer à de la réhabilitation » (EC, l.23-24) et qu’une intervention auprès de l’aidant permet de « passer le relai et viser le maintien à domicile avec d’autres services d’aides » (EC, l.32-33). L’ergothérapeute D explique « qu’elle arrive toujours à mettre en avant des capacités » (ED, l.48) chez la personne malade, « même si elles sont très réduites » (ED, l.49). De plus, elle nous explique que « plus on avance dans les stades [de la maladie], plus on apporte de l’aide à l’aidant » (ED, l.98-99) et qu’elle intervient auprès de l’aidant quand « il y a des choses à mettre en place » (ED, l.63). De plus, dans notre enquête exploratoire, les ergothérapeutes déclarent que le score du MMSE ne reflète pas toujours les troubles de la personne, et qu’ils ne se basent pas que sur le seul score pour décider d’intervenir. Lors de nos entretiens, les quatre ergothérapeutes viennent complémenter ces résultats. En effet, pour l’ergothérapeute A, « les chiffres ne sont pas objectifs » (EA, l.179). Le bilan met la personne malade face à ses « difficultés » (EB, l.58) « alors qu’ils sont déjà très en difficulté » (EB, l.59) selon l’ergothérapeute B. Pour l’ergothérapeute, « le MMSE est très restrictif » (EC, l.27), « ce n’est pas un critère d’intervention » (EC, l.27-28). L’ergothérapeute D les rejoint en affirmant que « ce n’est pas un critère suffisant » (ED, l.21-22) et qu’il « n’est pas vraiment représentatif de l’état cognitif de la personne » (ED, l.19). Dans notre enquête exploratoire, bien que les troubles soient avancés les ergothérapeutes déclarent favoriser un accompagnement, et qu’une aide peut toujours être apportée à une personne qui est dans le besoin. Le but était d’accompagner par une écoute, et un soutien sur les différents moyens d’aider. Les données recueillies lors de nos entretiens vont dans ce sens. En effet, l’ergothérapeute A, « donne pas mal de conseils au niveau aménagement, au niveau sécurité, au niveau lumière […] ça peut être aussi au niveau autonomie pour les repas » (EA, l.99-100), en laissant « aussi aux personnes ce choix » (EA, l.125), elle déclare que « c’est accompagner, ce n’est pas forcer » (EA, l.131). Pour l’ergothérapeute B, cet accompagnement se résume à donner « des pistes, des plateformes de répits » (EB, l.103). Il s’agit de « passer le relai et de faire accepter les aides » (EC, l.35) pour l’ergothérapeute C, c’est avant tout un travail « en partenariat » (EC, l.40). L’ergothérapeute D déclare que l’accompagnement auprès de l’aidant est réalisé pour qu’il « s’occupe mieux de la personne malade » (ED, l.139) tout en soutenant « le projet de la personne » (ED, l.52-53).

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