INVENTAIRE DES GRANDS MAMMIFERES SAUVAGES

INVENTAIRE DES GRANDS MAMMIFERES SAUVAGES

Prospections 

Dans cette étude nous allons faire une évaluation qualitative de la faune pour mettre en exergue la diversité spécifique des mammifères au niveau de la zone du Ferlo et de donner une estimation quantitative de cette faune. Pour se faire, nous avons effectué des prospections pédestres diurnes et nocturnes dans les parcelles reboisées de la GMV, dans certaines parcelles allemandes et à l’extérieur des parcelles durant les mois de mars, aout et octobre. Les prospections diurnes ont été effectuées le jour entre 07 heures et 19 heures avec généralement une pause entre 12 heures et 15 heures. Les prospections nocturnes ont été faites le soir entre 18h 45 et 21h 30. En général, nous n’avons pas effectué de prospections pendant l’après-midi quand nous avions en vue une sortie nocturne. Pendant ces prospections, nous avons fait des observations directes et des observations indirectes. Ả chaque fois qu’un indice a été observé, nous avons relevé également les coordonnées géographiques du point en plus de l’heure d’observation. Les prospections se sont aussi effectuées en voiture à l’extérieur des parcelles. Les prospections se sont faites suivant deux méthodes de transects.  Transects de reconnaissance : Dans ces transects nous ne suivions pas une ligne droite. La direction de recherche d’indices n’est pas définie au préalable. Ces transects se sont effectués au début de l’étude dans presque toutes les parcelles de la GMV des différentes localités de Widou Thiengoly, Tessekéré,Labgar et Koyli alpha. Nous en avons aussi effectué à l’extérieur des parcelles dans les différents sites d’étude.  Transects linéaires: (figure 6) Dans ce cas nous avons suivi une ligne droite avec une visibilité sur une bande d’au moins 60 mètres dans les parcelles. Ces prospections se sont déroulées dans les parcelles 2010 et 2008 de Widou seulement. Cette méthodologie nous a permis de prospecter toute la superficie des parcelles ciblées suivant le procédé indiqué à la figure 6. En effet, une fois au niveau d’un coin de la Parcelle (Point de rencontre de deux barrières), nous avons suivi une ligne droite jusqu’à atteindre l’autre bout de la barriere en relevant tous les indices rencontrés. Ensuite nous passions à la ligne suivante jusqu’à couvrir toute la parcelle. Les transects sont parallèles avec un intervalle de 60 pas Dans notre travail les transects linéaires ont été opéré principalement au niveau des parcelles de 2008, 2009 et de 2010 de la localité de Widou Thiengoly. En effet lors des prospections nocturnes nous suivions une ligne droite correspondant soit au milieu de la parcelle (exemple parcelle 2010) soit le long de la barrière tout en regardant bien l’intérieur de la parcelle (exemple des parcelles 2008 et 2009). Dans ce cas nous avons une visibilité plus large grâce à la lumière du projecteur. 

 Pièges photographiques (figure 7) 

Cette méthode consiste à disposer des pièges photographiques à des endroits stratégiques identifiés lors des prospections. Dans cette présente étude nous avions installé 8 pièges photographiques en 20 jours dans les différents endroits de notre site d’étude (figure 7) . Ces Figure 6 : Tracé des prospections linéaires Mémoire de Master II/Anna NIANG/Ecologie et Gestion des Ecosystèmes 13 pièges permettent de prendre des photos au moindre mouvement sur son champ de balayage de 20 à 25 m des rayons infra rouges offrant donc plus de possibilité de détecter la présence des animaux. Pour notre étude nous avons réglé les appareils de sorte à pouvoir prendre des images toutes les 5secondes au moindre mouvement. NB : L’ensemble des informations collectées ont été stocké dans l’ordinateur et traité avec le logiciel Excel 2013 en utilisant les tableaux dynamiques croisées et la cartographie a été effectuée avec le logiciel QGIS 2.18 Palmas.

Résultats et discussion 

 Résultats 

L’ensemble des méthodes ont permis d’aboutir aux résultats ci-dessous. 

Enquête 

Les entretiens avec les populations locales ont montré l’évolution de la faune mammalienne dans cette zone. Ainsi la faune de cette zone peut être subdivisée en deux groupes les espèces disparues qui étaient jadis présents et les espèces actuelles c’est-à-dire les espèces qui sont rencontrées dans cette zone (Tableau II). a b Figure 7 : cameras traps fixées sur un arbre (a) disposition des caméras (b)Tableau II: Evolution de la grande faune mammalienne du Ferlo Classe Ordre Famille Faune disparue Faune actuelle Nom scientifique Nom français Nom scientifique Nom français Mammifères Cerartiodactyla Suidae Phacochoerus sp Phacochère Cervidae Cervus sp Biche Bovidae Hippotragus sp Hippotrague (antilope cheval) Carnivora Hyaenidae Crocuta crocuta Hyene tacheté Hyaena hyaena Hyene rayée Viverridae Genetta genetta Genette commune Canidae Canis sp Chacal Mustellidae Mellivora capensis Ratel Felidae Panthera pardus Leopard Felis silvestris Chat sauvage Primates Cercopithecidae Erythrocebus patas Singe rouge Lagomorphes Leporidae Lepus capensis Lièvre Rodentia Hystricidae Hystrix cristata Porc épic Scuridae Xerus sp Ecureuils Insectivora Erinacidae Atelerix albiventris Hérisson La classification en ordre et classe est basée sur celle donnée par la liste rouge de l’UICN. 

Prospections

L’ensemble des prospections effectués et les pièges photographiques disposés durant les mois de Mars, Aout et Octobre 2016 nous ont permis d’aboutir aux résultats ci-dessous. 

 Diversité spécifique 

Lors des prospections 4 ordres de mammifères ont été répertoriés regroupant 7 espèces. Ces espèces appartiennent à 7 familles et sont toutes inscrites dans la catégorie des préoccupations mineures (LC) de la liste rouge de l’UICN (UICN, 2016).  ordre des carnivores Dans cet ordre, nous avons répertorié quatre familles Pour la famille des canidae l’espèce rencontrée est le Canis sp (voir annexe II, figure 1), le chacal encore appelé par les populations locales « boy » a été observé directement en plus de ses empreintes et des crottes observés lors des prospections (figure 8). Pour la famille des Felidae, Felis silvestris (voir Annexe II, figure 2) est connu aussi sous l’appellation de chat sauvage. Le chat sauvage (« doldondu ») a été observé grâce aux pièges photographiques à différents moments de la journée (5h et 13h). Nous avons aussi observé des terriers de chat sauvage. ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 Figure 8 : Empreintes de Canis sp Figure 8 : Empreintes de Canis sp Mémoire de Master II/Anna NIANG/Ecologie et Gestion des Ecosystèmes 16 Dans la famille des Mustelidae Mellivora capensis (voir Annexe II ; figure 3), le ratel (« Daga ») n’a pas fait l’objet d’observation directe mais des indices de présence de ratel ont été rencontrés notamment des terriers et des empreintes lors des prospections. Au sein de la famille des Viverridae, Genetta genetta (voir Annexe II ; figure 4), la genette commune encore appelé genette d’Europe a été observée en plus de ses nombreux terriers et aussi de ses empreintes.  ordres des Lagomorphes La famille des Leporidae, Lepus capensis (voir Annexe II ; figure 6) : le lièvre (« wodioré ») a fait l’objet d’observation directe lors des prospections mais il s’y ajoute également ses empreintes qui attestent leur présence. ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 Figure 9 : aperçu de Felis silvestris Figure 10 : terriers de Felis silvestris Mémoire de Master II/Anna NIANG/Ecologie et Gestion des Ecosystèmes 17  ordre des Rodentia Pour la famille des Hystricidae, l’espèce rencontrée est Hystrix cristata (voir Annexe II ; figure 7). Le porc épic (« sangaldé ») n’a pas fait l’objet d’observations directes mais divers indices attestant leur présence ont été rencontrés. Ainsi nous avons rencontré durant les prospections de terrain des terriers, des crottes, des empreintes et des épines de porc épic. Figure 12: terrier de Hystrix cristata ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 Figure 11:empreintes de Lepus capensis Mémoire de Master II/Anna NIANG/Ecologie et Gestion des Ecosystèmes 18  ordre des Primates La famille des Cercopithecidae, Erythrocebus (ou Cercopithecus) patas nommé aussi « wandou » (voir Annexe II ; figure 5) a fait l’objet de plusieurs observations (directes et indirectes), le patas est la seule espèce diurne rencontré dans notre zone d’étude. 

Données quantitatives 

Dans notre étude 224 observations ont été faites en 31 jours de prospections sur une superficie de 27,2 km2 à l’intérieur des parcelles et 14,8 km2 à l’extérieur des parcelles sachant que certains transects ont été prospecté à plusieurs reprises. Nous avons obtenu de 58 observations directes et 166 indices de présence (empreintes, terriers, épines et crottes). Durant les prospections nous avons rencontré divers indices (crottes, empreintes de pas, terriers) attestant ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 Figure 13: épine de Hystrix cristata (a);crotte de Hystrix cristata (b) Figure 14: apercu de Erythrocebus patas(a); empreinte de Erythrocebus patas(b) ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 ©Niang & Ndiaye 2016 a b a b Mémoire de Master II/Anna NIANG/Ecologie et Gestion des Ecosystèmes 19 la présence des espèces. Ainsi nous avons observé : des terriers de porc épic, de genette et de ratel des crottes de genette, de porc épic et de chacal. Nous avons aussi observés des empreintes de patas, de chacal, de lièvre et des épines de porc épic. Nous avons aussi fait des observations directes (vue directe) des toutes les espèces excepté deux : le ratel et le porc épic. Tableau III: les différents indices de présence Especes Nombre d’observation Pourcentage Canis sp 13 5.80 Crotte de Chacal 3 Empreinte de Chacal 5 Observation directe 5 Erythrocebus patas 44 19.64 Observation directe 4 Empreinte de Singe rouge 3 Vue direct de Singe rouge 37 Felis sylvestris 37 16.51 Terrier de Chat sauvage 35 Observation directe 2 Genetta genetta 66 29.46 Crotte de Genette 3 Empreinte de Genette 12 Terrier de Genette 43 Observation directe 8 Hystrix cristata 34 15.17 Crotte de Porc épic 2 Empreinte de Porc épic 1 Epine de Porc épic 1 Terrier de Porc épic 30 Lepus capensis 5 2.23 Empreinte de Lièvre 3 Observation directe 2 Mellivora capensis 25 11.16 Empreinte de Ratel 4 Mémoire de Master II/Anna NIANG/Ecologie et Gestion des Ecosystèmes 20 Terrier de Ratel 21 Total général 224 100 Les données indiquées dans ce tableau montrent que la majorité des observations sont faites sur la genette commune avec 29.46%, suivi du patas 19.64%, le chat sauvage 16.51% le porc épic récolte 15.17%, le ratel 11.16% le chacal 5.80% et le lièvre 2.23%. 

Table des matières

Introduction
I/ Synthèse bibliographique
1. La Grande Muraille Verte (GMV)
1.1 Historique et objectifs
1.2 Les réalisations de la GMV
2. Caractéristiques écologiques du Ferlo
2.1. Position Géographique
2.2. Facteurs écologiques
2.3 Faune mammalienne
II/ Matériel et méthode
1. Localisation de la zone d’étude
2. Matériel utilisé
3. Méthodes
3.1 Enquêtes
3.2 Prospections
3.3. Pièges photographiques
III/ Résultats et discussion
1. Résultats
1.1. Enquête
1.2. Prospections
1.2.1. Diversité spécifique
1.2.2. Données quantitatives
1.2.3. Pourcentages des observations directes en fonction des espèces
1.2.4. Répartition des observations
1.2.5. Occupation de l’espace par la faune
2. Discussion
Conclusion, recommandations et perspectives
Références bibliographiques
ANNEXES

 

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *