Comment le travail en groupe favorise-t-il la résolution de problèmes ?

Comment le travail en groupe favorise-t-il la résolution de problèmes ?

Les modalités de travail en groupe

Dans la conclusion du chapitre « Les élèves apprennent mieux en groupe » de son livre « L’innovation pédagogique », Tricot (2017) nous dit que même si « le travail en groupes d’élèves est l’idée pédagogique du XXe siècle, sa mise en œuvre dans la CAMUS GARCIA / FLOUZAT / GROS 17 classe semble requérir certaines conditions ». Par conséquent, il se questionne sur le fait qu’il faudrait essayer d’identifier comment le travail en groupe peut être mis en œuvre, pour quelle tâche et au service de quel apprentissage, au lieu de se demander directement si l’apprentissage collectif est efficace ou inefficace pour apprendre. En effet la mise en œuvre d’un travail en groupe soulève plusieurs questions :  Quels groupes ?  Quelle organisation ?  Quel rôle pour l’enseignant ?  Doit-on évaluer le travail et comment ? Taille et composition des groupes Le choix de la taille et de la composition des groupes est un élément important qui permet de favoriser le travail collaboratif. D’une part, même si de nombreux chercheurs s’accordent sur le fait que les groupes composés de trois ou quatre élèves permettent des interactions face à face individualisées, Reverdy (2016) nous dit que « le nombre d’élèves dans le groupe doit dépendre de l’activité, du contexte de la classe et de l’apprentissage visé ». C’est à l’enseignant d’organiser la manière dont la coopération peut se dérouler. Il existe différents types de coopération selon le nombre d’élèves présents dans le groupe :  à deux, les chercheurs parlent alors de dyades ou de binômes ;  entre deux et cinq élèves, il s’agit alors d’un groupe coopératif ;  le niveau suivant est celui du groupe-classe. D’autre part, selon Vincent (2015), « composer des groupes de travail représente une tâche complexe car différents facteurs peuvent être pris en considération ». Il existe différentes manières de constituer les groupes en fonction des objectifs visés, chacune présentant des avantages et des inconvénients.  Le regroupement hétérogène vise à constituer des groupes pour qui les capacités travaillées présentent des niveaux de maîtrise différents. C’est au  sein de ces groupes que les élèves les plus faibles ont le plus de chance de progresser car, selon Baudry (2005), « ces groupes sont le principe même de l’apprentissage coopératif, et permettent de dynamiser les échanges entre les élèves ». Cependant, ce type de regroupement peut amener les élèves les plus « faibles » à se reposer sur les élèves les plus « forts », ou alors les plus « forts » peuvent être amenés à empêcher les plus « faibles » de s’exprimer.  Le regroupement homogène vise à constituer des groupes présentant des niveaux de maîtrise équivalents, possédant les mêmes compétences ou ayant les mêmes besoins. Cela permet à l’enseignant de proposer des activités différentes à chaque groupe en fonction des profils des élèves et favorise ainsi le travail de tous. Cependant, cette répartition peut s’avérer contre-productive si aucun élève n’est capable de trouver une solution et peut parfois réduire les attentes à l’égard des groupes faibles.  Le regroupement par affinité vise à laisser les élèves se regrouper. Cela permet en général une meilleure cohérence de groupe et un meilleur fonctionnement. Cependant, ce regroupement risque d’exclure certains élèves.  Le regroupement par proximité qui permet de regrouper les élèves selon leur situation géographique. Cela permet une mise en place rapide pour des activités courtes. Nous avons vu qu’il existe différentes manières de constituer des groupes. Cependant, comme le dit Arthur (2013), la réalité de la classe est parfois complexe (incompatibilités entre les élèves, élèves perturbateurs, …) et il faut choisir la solution la plus pertinente.

Organisation du travail de groupe

Comme le dit Médoni (2011), « le travail en groupe peut s’avérer totalement contreproductif s’il n’est pas régi par des règles explicites qui assurent son fonctionnement comme ressources ». Travailler en groupe n’est pas inné pour les élèves, cela s’apprend. C’est en multipliant les mises en situation que les élèves apprendront à travailler en groupe, à s’écouter, à prendre en compte les arguments et les idées des autres. Pour cela, ils CAMUS GARCIA / FLOUZAT / GROS 19 ont besoins d’un cadre et c’est au professeur de leur faire saisir les règles à respecter (bruit, déplacement, matériel, organisation, répartition des tâches, gestion du temps, production attendue, …). Avant de commencer le travail en groupe, un moment doit être réservé au travail individuel, permettant ainsi à chaque élève de s’approprier, à son rythme, le problème. Sans ce temps de réflexion individuelle, on constate souvent qu’à l’intérieur du groupe, ceux que l’on appelle couramment « les bons élèves » prennent le « pouvoir » et imposent alors leur point de vue et leur rythme aux autres qui renoncent au travail, faute d’arguments ou d’idées. De nombreux pédagogues soulignent les bénéfices apportés par le travail en groupe, mais chacun d’eux en préconise une organisation précise qui ne sera pas toujours satisfaisante selon les attentes du professeur. Lorsque l’enseignant a défini son mode de fonctionnement, il doit le présenter clairement aux élèves. Rôle de l’enseignant Le rôle de l’enseignant pendant le travail en groupe est multiple. Tout d’abord, son rôle est de présenter l’activité en rappelant explicitement les règles et le mode de fonctionnement. Le fond et la forme de la production attendue (s’il y en a une) doivent être précisées, ainsi que les critères et le barème si l’activité donne lieu à une notation (note individuelle ou collective, importance des traces de recherche même si celle-ci ne sont pas abouties, bonus, malus, …). Ensuite, son rôle est de constituer les groupes afin de lui permettre d’atteindre l’objectif qu’il s’est fixé. Il doit, une fois que tous les élèves ont pris connaissance de l’activité, s’assurer que tous ont compris le problème et ce qu’il leur était demandé. Si ce n’est pas le cas, il peut, par le biais d’un questionnement, demander de reformuler le problème posé. Enfin, et c’est là son rôle le plus important, l’enseignant doit accompagner les groupes en activité. Pour cela, il doit :  préparer les différentes réponses et stratégies possibles ainsi que les différents points de blocage en amont de la séance, afin de pouvoir prévoir des « coups de pouces » qu’il pourra donner aux groupes en difficultés.  s’assurer que tous s’impliquent en posant des questions afin de s’assurer que tous les élèves d’un même groupe participent à l’activité.  répondre aux questions et questionner sans pour autant donner des réponses ou une démarche particulière.  prévoir un temps de formalisation afin de faire le bilan sur les savoirs et les savoir-faire développés, et cela même si le travail n’est pas abouti

Table des matières

Remerciements
Introduction
1. Etude théorique de la problématique
1.1. Comment définir un problème en mathématiques ?
1.2. Approche théorique du travail en groupe
1.3. Les modalités de travail en groupe
2. Analyse a priori du dispositif
2.1. Protocoles
2.2. Premier dispositif : séance en lycée
2.3. Deuxième et troisième dispositif : Une tâche complexe commune
2.4. Deuxième dispositif : travail individuel ou en groupe hétérogène
2.5. Troisième dispositif : Travail en groupes hétérogènes ou homogènes
3. Analyse a posteriori
3.1. Premier dispositif
3.2. Deuxième dispositif : Travail individuel et en groupes hétérogènes
3.3. Troisième dispositif : Travail en groupe homogène ou hétérogène
3.4. Comparaison des diverses expérimentations
4. Evaluation et développement
5. Conclusion
Références Bibliographiques
Annexes
4ème de couverture

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