Inventaire des plantes utilisées pour la protection des cultures et des récoltes

Inventaire des plantes utilisées pour la protection des cultures et des récoltes

Les méthodes d’extraction des principes actifs 

Technique d’extractions traditionnelles

Différentes techniques traditionnelles (infusion, décoction et macération) sont utilisées pour l’extraction (Cletpe, 2020).  L’infusion : consiste à verser de l’eau chaude sur les fleurs, les feuilles ou les herbes (tiges) des plantes choisies. Ensuite il faut laisser reposer quelques minutes.  La décoction : consiste à faire bouillir pendant quelques minutes les tiges ou les racines de la plante, dans de l’eau afin de les ramollir et d’extraire les principes actifs.  La macération : on laisse tremper des fleurs, écorces ou racines de plantes dans de l’huile, de l’alcool ou de l’eau à température ambiante pendant plusieurs heures. Le macérât peut ensuite être utilisé sous forme de cataplasme par exemple.

Techniques d’extractions modernes

Extraction des huiles essentielles

Les huiles essentielles sont des produits odorants, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie. L’huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique (Barbelet, 2015). Il existe plusieurs techniques permettant d’extraire les huiles essentielles. Parmi elles on compte : l’hydrodistillation, le CO2 supercritique, le cryobroyage, la centrifugation différentielle et l’entrainement à la vapeur. 

Extraction des extraits végétaux

On parle d’extraction végétale lorsqu’on utilise un solvant sur une matière première végétale pour extraire certains composés ou molécules. C’est une opération de séparation solide/liquide, un corps solide (le végétal) est mis en contact d’un fluide (le solvant). Ce dernier peut être éliminé partiellement ou totalement pour obtenir un extrait plus concentré ou sec. Différents solvants sont utilisés, on peut citer : l’eau, la glycérine, les huiles, les mélanges hydro-alcooliques, l’éthanol et les autres alcools, les esters etc… La réussite de l’extraction dépend en grande partie du type de solvant utilisé dans la procédure d’extraction. Les guérisseurs traditionnels utilisent principalement l’eau comme solvant, mais les solvants organiques fournissent une activité antimicrobienne plus constante que celle extraite par l’eau (Parekh et al., 2006). L’extraction par solvant fait intervenir trois étapes (Hassiba, 2016).  La mise en contact du solvant avec la matière végétale contenant le composé à extraire : elle peut se faire directement par le solvant d’extraction ou en faisant intervenir d’abord l’eau. On fait alors agir le solvant sur une décoction, une infusion ou une macération.  La décantation : Est réalisée à l’aide de l’ampoule à décanter. En fonction de la nature du solvant utilisé, la phase organique à récupérer se situera au-dessus ou en dessous.  Le séchage et la filtration : Afin d’éliminer le peu d’eau susceptible d’avoir été retenue dans la phase organique, on fait agir un déshydratant. On filtre ensuite pour ne recueillir que la phase organique. On peut ensuite évaporer le solvant pour récupérer l’extrait seul, il faudra donc aussi que le solvant soit volatil (température d’ébullition faible).

Avantages des extraits de plantes

L’utilisation des substances chimiques peut entrainer d’une part des risques pour l’Homme et les organismes non cibles et d’autre part le développement de souches fongiques résistantes. De ce fait, l’utilisation des produits biodégradables provenant des plantes entraine la réduction de l’emploi des pesticides chimiques. Les extraits de plantes, en tant qu’agents antimicrobiens présentent deux avantages principaux : le premier est leur origine naturelle qui signifie plus de sécurité pour la population et l’environnement et la seconde est qu’elles ont été considérées à faible risque de développement de la résistance par les microorganismes pathogènes (Tatsadjieu et 11 al., 2009). De plus les extraits végétaux s’avèrent très efficaces pour lutter contre les organismes nuisibles de cultures. En effet, des tests d’efficacités in vitro sur des champignons phytopathogènes ont montré des résultats très intéressants (tableau 3). Ainsi, la découverte de nouveaux médicaments peut passer par l’étude de ces substances naturelles et si une molécule se trouve être performante dans un domaine précis, elle pourra faire l’objet d’une commercialisation sous forme de médicament (Hassiba, 2016). 

Présentation de la zone d’étude

Zone d’étude (Carte)

Cette étude a été réalisée dans la région de kédougou (figure 3) et plus précisément dans les villages de Bandafassi, Dambakoy, Ibel, Andiel, Thiobo, Barafouté, Ethiolo, Ebarak, Egathie et Goumon. Avec 16.896 km² soit 28 % de la superficie de la région éco géographique du Sénégal Oriental et 8,6 % du territoire national, Kédougou fait partie des régions les plus vastes du Sénégal. Situé à environ 700 km de Dakar, elle est limitée à l’Ouest et au Nord par la région de Tambacounda, à l’Est par la République du Mali et au Sud par la République de Guinée (ANSD, 2014). Figure 3 : carte de la zone d’étude 

Cadre physique 

Le climat La région de Kédougou se trouve dans le domaine climatique Soudano-Guinéen, c’est l’une des régions les plus pluvieuses du pays avec au moins 1300 mm/an. La saison des pluies dure environ six mois, de Mai à Octobre, avec une saison sèche de six mois également allant de Novembre à Mai. Elle est soumise à l’harmattan pendant sept mois (Octobre à Avril). Toutefois, cette pluviométrie se caractérise par une grande variabilité spatio-temporelle, les mois d’Août et Septembre étant les plus pluvieux (ANSD, 2014).  Le relief Le relief est constitué de collines et plateaux tabulaires entourant des vallées fertiles. La zone est la plus accidentée du pays avec un point culminant à 581 m à Sambangallou (environ 20 Km de Kédougou) (ONUD, 2009). La région est bordée à l’ouest par les collines du pays Bassari et le mont Assirik qui domine le Parc National de Niokolo koba. Ce relief est entrecoupé par des plateaux et des vallées qui constituent les principales zones de culture Figure 4 : topographie de la zone d’étude  L’hydrographie Le réseau hydrographique est dense et dépend très fortement de la pluviométrie. Le fleuve Gambie et la Falémé, constituant les deux grands fleuves, jouent un rôle important dans le développement local (agriculture, alimentation en eau des hommes et du bétail). La région compte également une multitude de petits cours d’eau (ANSD, 2018). Le réseau hydrographique de notre zone d’étude est constitué d’un cours d’eau principale et des ruisseaux provenant principalement des eaux de pluies.  Les Sols Les principaux types de sols de la région sont les suivants : les sols minéraux bruts d’érosion (lithosols), les sols peu évolués d’érosion gravillonnaire, les sols ferrugineux tropicaux (non lessivés, lessivés sans concrétions et lessivés avec concrétions), les vertisols, les sols 15 hydromorphes et halomorphes. Il est à noter que les sols ferrugineux tropicaux et les sols peu évolués d’érosion prédominent dans la région.

Cadre biologique (flore et faune)

La région de Kédougou dispose d’une biodiversité très importante aussi bien du point de vue faunique que floristique. En effet, on y rencontre quasiment toutes les espèces de la flore guinéenne présente au Sénégal. Mais aussi une bonne partie de la faune de l’Afrique de l’Ouest dont plusieurs espèces d’antilopes. La végétation est organisée en savane arborée dense, en forêts denses et claires et galeries forestières le long des cours d’eau (ONUD, 2009). Cette monotonie du paysage est coupée par le relief accidenté qui multiplie les habitats écologiques d’où l’importance de sa flore. Cette biodiversité est la résultante en partie de caractéristiques climatiques favorables. La région représente l’un des derniers bastions de la faune du Sénégal (ANSD, 2014).

Cadre démographique

La population de la région de Kédougou est estimée à 190 513 habitants (ANSD, 2020). C’est l’une des régions les moins densément peuplées. En effet, la densité de la population du Sénégal se situe à 75 habitants au km² alors que celle de la région de Kédougou se situe à 10 habitants au km² en 2017 et 11 habitants au km² en 2018. Ainsi, la population résidant en zone rurale est estimée à près de 75%. Cette situation pourrait être liée à la configuration de la région qui ne dispose que de trois zones considérées comme urbaines ; les chefs-lieux de communes des trois départements (Kédougou, Salémata et Saraya) (ANSD, 2018).

Le cadre de vie

La région de Kédougou regorge d’un patrimoine culturel riche et diversifié à travers différentes ethnies constituées principalement de Pulaars et de Mandingues (Malinkés, Diakhankés, Bambaras). Le reste est partagé par les populations autochtones (Bédiks, Bassaris, Dialonkés, Koniaguis, …) et immigrées pour raisons d’affectation, d’affaires … (Ouolofs, Sérères, Diolas, Balantes, Maures …) (ONUD, 2009). On note un patrimoine culturel immatériel connu à travers les expressions culturelles et rites. Globalement, 15 expressions et rites culturelles existent au niveau de la région. Le taux brut de scolarisation globale est de 63,2% (ANSD, 2020). II.1.6. Cadre économique 16 Sur le plan économique, la région dispose d’un secteur primaire avec d’importants atouts essentiellement liés à des conditions éco-géographiques assez favorables. Avec une bonne pluviométrie, beaucoup de ménages pratiquent l’agriculture pluviale. De même, l’élevage et la pêche sont aussi des activités courantes pratiquées. Cependant, avec le développement de l’orpaillage, bon nombre de la population déserte l’agriculture en faveur de l’orpaillage. Le secteur secondaire de la région connait une évolution remarquable ces dernières années à la faveur du développement de l’exploitation minière. Cette évolution favorise le développement des PME et PMI évoluant dans le tertiaire. En 2016, la région de Kédougou comptait 62153 unités économiques avec près de 80% s’activant dans le commerce, le transport, les bars et restaurants (ANSD, 2018). 

Table des matières

CHAPITRE I : Synthèse bibliographique
I.1. Généralités sur les plantes médicinales et leurs effets phytosanitaires
I.1.1. Evolution des plantes médicinales vis-à-vis de la lutte phytosanitaire
I.2. Utilisation des plantes pour la protection des végétaux
I.3. Les métabolites secondaires
I.3.1 Biosynthèse des métabolites secondaires
I.3.2. Les composés phénoliques
I.3.3. Les terpénoïdes et les stéroïdes
I.3.4. Les alcaloïdes
I.4. Les méthodes d’extraction des principes actifs
I.4.1. Technique d’extractions traditionnelles
I.4.2. Techniques d’extractions modernes
I.4.2.1. Extraction des huiles essentielles
I.4.2.2 Extraction des extraits végétaux
I.5. Avantages des extraits de plantes
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. Présentation de la zone d’étude
II.1.1. Zone d’étude (Carte)
II.1.2. Cadre physique
II.1.3. Cadre biologique (flore et faune)
II.1.4. Cadre démographique
II.1.5. Le cadre de vie
II.1.6. Cadre économique
II.2. Approche méthodologique
II.2.1. Enquête ethnobotanique
II.2.1.2. L’échantillonnage
II.2.1.3. Les techniques de collecte des données
II.2.1.4. Le traitement et l’analyse des données
II.3. Etude de l’activité antifongique des extraits végétaux
II.3.1. Le matériel végétal
II.3.2. Le matériel biologique
II.3.3. Procédure d’obtention des extraits végétaux
II.3.4. Préparation du milieu de culture
II.3.5. Etude de l’activité antifongique des extraits
II.3.6. Evaluation de l’activité antifongique des extraits végétaux sur la croissance mycélienne
II.3.7. Traitement et analyse de données
CHAPITRE III : RESULTATS
III.1. Enquête ethnobotanique
III.1.2. Profil des enquêtés
III.1.2. Composition floristique
III.1.3. Données sur les 22 plantes signalées dans la protection des cultures
III.1.4. L’usage des espèces inventoriées (VU = valeur d’usage)
IV.2. Activités antifongiques des extraits végétaux
IV.2.1. Rendement des extractions
III.2.2. Activité antifongique in vitro des différents extraits végétaux sur la croissance mycélienne de Colletotrichum sp
III.2.3. Evaluation des taux d’inhibition des différents extraits végétaux
CHAPITRE IV : DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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