LA DETERMINATION DU CONCEPT « SEPARATION »

Le terme de séparation est très générique pour caractériser un Etat indépendant. Or, compte tenu du sens qu’il porte dans plusieurs domaines, nous limitons sa signification sur le domaine politique étant donné que notre champ d’étude se base réellement sur la sociologie politique et celui des mouvements sociaux. A vrai dire, ce mot impose beaucoup de synonymes25 dont les détails respectifs seront donnés au fur et à mesure que notre travail avance. Parlant de la formation des îles Comores, la notion de « séparation » nécessite déjà une explication. Pourtant, c’est un phénomène naturel mais important à étudier. Comme l’appellation l’indique, « Archipel des Comores ou îles Comores », l’archipel est composé de quatre îles (Grande-Comore, Anjouan, Moheli, et Mayotte) qui formaient auparavant le territoire de la République Fédérale Islamique des Comores. La division de ce pays était déjà connue depuis son apparition et cela n’a cessé, d’une manière ou d’une autre, d’engendrer des problèmes dans d’autres domaines, particulièrement politique. Par ailleurs, depuis la période coloniale jusqu’à nos jours, notre archipel traverse une crise non seulement politique, mais aussi identitaire, dans la mesure où nous voyons la domination, la distinction et l’exploitation des uns à l’égard des autres, prendre une allure inquiétante. Ceci parce que nos dirigeants et responsables politiques dirigent le pays selon leurs goûts et leurs propres intérêts sans le moindre souci des attentes et intérêts du peuple. Ensuite, s’ajoute le problème d’insularité qui favorise la séparation, la détermination ou l’originalité raciale. Ce phénomène est absolument remarquable même à l’échelle internationale. Actuellement, les Comores sont composées de trois « Etats » : d’abord, Mayotte qui s’est reliée à la France, ensuite, Anjouan qui s’est retirée des deux autres îles, et enfin, les deux dernières (Grande-Comore et Mohéli) qui sont restées unies dont on ignore encore pour combien de temps ? L’évolution de ce phénomène est plus importante à étudier si l’on veut vraiment réaliser le changement des conditions de vie des Comoriens, surtout en ce qui concerne le développement du pays. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’avoir un aperçu des différentes séparations qui se sont déroulées aux Comores dans le but d’envisager des solutions équitables et durables, et de pourvoir enfin découvrir les causes de la sécession de l’île d’Anjouan. Cependant, avant d’entamer l’étude de ce phénomène, nous essayerons de définir d’abord les différents concepts-clés qui déterminent la notion du « séparatisme ». 

Définition générale de la notion de SEPARATISME

Le mot « séparatisme » vient du verbe « séparer » qui veut dire casser, couper, isoler, retirer, etc. Il est enfin défini comme étant un mouvement des habitants d’un territoire désirant se séparer de l’Etat dont ce dernier fait partie. Le phénomène du séparatisme est critiqué par les juristes car il est porteur du risque de voir se former une myriade d’Etats. Cela explique, notamment, le succès du fractionnisme ou de micronationalisme (distinction de leur île d’origine) ou petite nationalité comme le disent déjà les gens. Beaucoup de gens craignent énormément une déstabilisation de la communauté comorienne menacée par ce séparatisme et que par la suite provoquera un problème d’identité non résolu. Cette menace s’avère être très délicate. Il est temps de lutter pratiquement à tout prix contre les aventures indépendantistes, sinon les attentes de ces mouvements séparatistes seront exagérées, voir même altérées.

Le SEPARATISME en question

Comme notre champ d’étude se base sur le mouvement séparatiste, il est important de définir ce vocabulaire. 27 Tout citoyen des îles Comores n’est pas appelé Comorien ; il est d’usage de les distinguer selon leur provenance : Grand-Comorien, Anjouanais, ou Mohélien. 22 Du point de vue politique, le mot SEPARATISME est d’abord synonyme d’ « indépendantisme » lequel veut dire au sens le plus simple « revendication d’indépendance » de la part d’un peuple. Etymologiquement, SEPARATISME provient du latin separare signifiant « mettre à part ». Donc, il est défini comme étant un mouvement politique qui cherche à séparer une région, une province, un territoire ou un Etat du pays ou de l’ensemble plus vaste auquel il appartient. Le but est d’obtenir sur une base territoire une reconnaissance politique et de créer un nouvel Etat indépendant. Il est donc souvent associé à un désir de « liberté » ayant pour origine un sentiment d’oppression de nature coloniale. C’est le cas du séparatisme québécois qui consiste à une menace des anglophones sur leur identité francophone. C’est en fait le premier mouvement séparatiste réalisé dans le monde. Par ailleurs, il existe plusieurs séparatismes dont le sens varie d’un domaine à l’autre. Il y a : – Séparatisme religieux lorsqu’il y a querelle entre deux groupes de religion différente, ou bien ces groupes ont été dans la même religion mais se sont après séparés. – Séparatisme scolaire, quand il y a des conflits qui opposent les différentes écoles pour des différends estudiantins. – Séparatisme social qui est synonyme de communautarisme. Il s’agit d’une ségrégation urbaine ou raciale fondée sur la défiance et le repli sur soi, ou chaque chose sociale refuse de se mélanger géographiquement ou culturellement avec une autre classe qu’elle considère comme inférieure. En second lieu, le SEPARATISME est défini comme étant le combat au nom de la « paix » et de la « liberté », et que le résultat vise à s’échapper d’un pouvoir oppressif. Cette définition montre bien la domination et le contrôle totale ainsi que la négligence des Grands-Comoriens et des chefs d’Etats comoriens des autres îles. Cela explique bel et bien l’intention et le courage d’une société qui veut défendre leurs biens collectifs, étant capable de gérer son pays et éviter les malheurs des Etats membres28 . Une autre définition se résume comme suit : le SEPARATISME se déclenche dès qu’il est constaté qu’il y a affaiblissement du régime au pouvoir en place. Le fait est  pourtant rarement souligné dans les sociétés internationales (ONU, OUA, etc.), attitude à conséquences négatives car aboutit à une méconnaissance des droits de l’homme. Donc, on se refuse la plupart du temps et, ne serait-ce qu’à envisager l’option « SEPARATISTE » (le cas de Mayotte et d’Anjouan). Cela semble très juste et utile dans mesure où la population veut protéger l’identité collective et respecter leur culture. Dans le cadre de ce travail, il est très important de définir le terme de « séparation » car il y a plusieurs exemples de séparation ; il serait en outre nécessaire d’étudier les différentes séparations qui se sont déroulées aux Comores avant d’en chercher d’autres. Section 3 : Le concept de SEPARATION Le terme SEPARATION véhicule plusieurs sens. C’est pour cette raison qu’il nous paraît nécessaire d’apporter certaines précisions terminologiques pour faciliter la compréhension du champ de notre étude et de denier la confusion dans son utilisation dans plusieurs domaines. Il convient de signaler que nous nous situons dans le domaine politique si bien que le terme SEPARATION peut prendre un double sens. D’une part, le terme de « démembrement » au cas de dissolution et, d’autre part, celui de « sécession » au cas d’amputation. Cela nous permet de présenter une typologie entre sécession et démembrement. Le premier aspect tient au mode de séparation des entités sécessionnistes, il concerne le point de vue des Etats successeurs qui se séparent, soit par sécession, soit par scission. C’est le cas, par exemple, de la République Fédérale Yougoslave, et de la République Tchèque et de la Slovaquie ayant choisi de notifier leur succession. Le second aspect est relatif à l’Etat parent ou Prédécesseur, c’est-à-dire, l’Etat existait déjà, mais à cause d’un changement, on assiste à son démembrement ; l’Etat parent peut se trouver dissout ou simplement amputé. L’exemple est donné par l’exAfrique coloniale française qui, à partir de 1956 devint une myriade de petits Etats indépendants. Sur ce, la séparation ou l’indépendance d’un Etat est acquise lorsqu’un partie ou des parties du territoire d’un Etat s’en séparent pour former un ou plusieurs Etats, que l’Etat prédécesseur continue ou non d’exister. 24 La Commission du droit international distingue les dissolutions d’Etats, lorsqu’un Etat est dissous et que des parties de son territoire deviennent des Etats distincts, de la séparation d’une partie d’un Etat, catégorie qu’elle réserve au cas où une partie du territoire d’un Etat s’en sépare et devient un Etat distinct. Ce qui sous-entend que l’Etat prédécesseur, bien qu’amputé, subsiste. Cette situation ressemble à celle des Comores durant la période allant de la colonisation jusqu’à nos jours.