La formation professionnelle facteur d’insertion sociale

 La formation professionnelle facteur d’insertion sociale

L’accès à la formation professionnelle favorisant l’accès à l’emploi

Tout comme la scolarisation, l’intégration des mineurs au sein d’une dynamique professionnelle constitue une des priorités centrales pour les CEF. En effet, la découverte du milieu professionnel va permettre aux jeunes de quitter l’instant présent, caractérisé par le monde clos que fait émerger le placement en centre, et de les inciter à se projeter dans leur vie future. La formation professionnelle dispensée par l’établissement a vocation à leurs donner le goût du travail, et plus particulièrement d’enrichir leurs compétences et leurs connaissances des métiers et des obligations inhérentes au monde professionnel (A), tout en leur permettant de mettre ces savoirs en pratique durant les différentes activités aménagées par les centres (B).

L’acquisition de compétences professionnelles

En vertu de la loi, et plus précisément au Code de l’éducation, les adolescents âgés de plus de seize ans ne sont plus soumis à l’obligation scolaire. Néanmoins, près de 80 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans aucune qualification et 60 000 mineurs ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi56. Ils rencontrent des grandes difficultés pour s’insérer dans le monde professionnel puisqu’ils ne disposent d’aucun diplôme. Face à ce constat, et conformément à l’article L.114-1 du Code susvisé, les mineurs âgés de plus de 16 56 Ministère de l’Éducation national et de la jeunesse et des sports « L’obligation de formation des 16-18ans ». La formation professionnelle facteur d’insertion sociale 24 ans seront désormais soumis à une obligation de formation jusqu’à l’âge de leur majorité57. En vertu de l’alinéa 2, cette obligation sera remplie « lorsque le jeune poursuit sa scolarité dans un établissement d’enseignement public ou privé, lorsqu’il est apprenti ou stagiaire de la formation professionnelle, lorsqu’il occupe un emploi ou effectue un service civique ou lorsqu’il bénéficie d’un dispositif d’accompagnement ou d’insertion sociale et professionnelle ». Cette nouvelle obligation, issue de la loi du 26 juillet 2019, vise à doter chaque jeune de compétences suffisantes pour qu’il puisse s’insérer facilement sur le marché du travail et lui permettre, plus tard, de décrocher un emploi. Tout comme l’obligation scolaire, cette obligation de formation n’échappe pas aux mineurs placés en CEF. Elle doit être respectée avec la plus grande des rigueurs puisqu’elle offrira aux mineurs des connaissances spécialisées dans certains domaines et leur permettra d’acquérir des compétences pratiques. Comme nous avons pu le voir, les premiers temps du placement, correspondant à la phase d’accueil, sont utilisés pour organiser un bilan global de la situation de chaque adolescent. Lors de cette évaluation un état des formations et aptitudes professionnelles sera réalisé et permettra de faire un point sur leurs parcours antérieurs, notamment savoir s’ils ont déjà effectué des stages. À partir des éléments recueillis, les appétences, les envies ou encore les rejets des mineurs seront identifiés et le projet individualisé pourra être construit. Cette sensibilisation professionnelle est assurée par des activités techniques, aussi appelées ateliers préprofessionnels ou chantiers internes. Les compétences que les mineurs développeront durant cette formation pourront être directement réutilisés dans leur future intégration sociale et professionnelle. À ce titre, le cahier des charges des CEF indique que ces derniers « ne peuvent […] répondre à l’objectif d’insertion que leur fixe le législateur que si un projet éducatif construit, intensif et structuré permet d’assurer la prise en charge évolutive des jeunes qui y seront placés. Les activités de réapprentissage des savoirs fondamentaux, celles d’apprentissage des gestes professionnels […], constituent ainsi les moyens indispensables à développer au sein de ces derniers ».

L’organisation d’activités techniques considérés comme « professionnalisantes »

L’insertion professionnelle semble être une des voies la plus certaine vers la sortie de la délinquance. L’inscription des jeunes adolescents dans une dynamique professionnelle les conduira à reprendre confiance en eux et permettra de faciliter leur insertion sur le marché du travail. Il est, de ce fait, indispensable que les CEF permettent aux adolescents d’utiliser le temps du placement pour s’engager dans une formation préprofessionnelle. À ce titre, la circulaire d’application du 10 mars 2016 affirme que l’ensemble des CEF doivent mettre en place des activités d’insertion professionnelles, qui seront organisées autour de trois ateliers techniques au minimum. Chaque établissement est libre de choisir les activités qu’ils souhaitent aménager puisqu’il n’est pas expressément mentionné la mise en place d’ateliers en particulier. L’installation d’activités techniques met en avant l’importance qui est accordé à la découverte des métiers pour des jeunes confrontés à de grandes difficultés dans leurs parcours d’insertion. Sans être organisés spécifiquement dans le but de faire émerger des voies professionnelles, elles peuvent être susceptibles d’intéresser certains adolescents, et de constituer un véritable levier. En réalité, elles constitueront une plus-value dans le parcours des mineurs, mais à condition que l’équipe pédagogique soit réellement et entièrement impliquée dans leurs mises en œuvre. Si tel est le cas, la formation peut être bénéfique pour ces derniers et leurs permettra de s’impliquer dans des activités professionnelles. De surcroît, l’organisation de ces dernières permettra aussi aux mineurs de faire face aux obligations et aux exigences inhérentes et qui découlent du monde professionnel, comme par exemple le respect des horaires, des règles prescrites, du matériel et des tenues de travail.  Les centres ont la possibilité d’organiser les activités comme ils le souhaitent, mais de façon générale elles se déroulent au sein de l’établissement, avec la faculté de pouvoir réaliser des stages à l’extérieur. Au sein de l’établissement, le pôle d’activité est assuré par des éducateurs techniques et/ou intervenants extérieurs. Habituellement les éducateurs qui sont recrutés sont des éducateurs aguerris, essentiellement choisis pour leurs capacités techniques mais également pour leurs aptitudes de « formateurs », car ils sont animés d’une volonté de transmettre aux adolescents des connaissances sur leurs métiers et de leur expliquer plus en détail comment il fonctionne et à quoi il sert. Les activités qui sont proposés sont nombreuses et variées, et concernent essentiellement des métiers dans lesquels l’insertion professionnelle est accessible. Les ateliers peuvent porter sur des métiers manuels comme par exemple la mécanique ou la menuiserie, mais aussi les métiers de bouche, comme la cuisine avec la possibilité de créer un restaurant d’application. Ainsi, lorsque qu’au cours du placement, les jeunes seront inscrits dans une dynamique positive, le CEF pourra faire jouer l’ensemble de ses relations pour qu’ils puissent effectuer des stages à l’extérieur, pour mettre à exécution les pratiques et les connaissances dont ils ont bénéficié durant les activités avec les éducateurs spécialisés dans l’établissement. Toutefois, pour avoir la possibilité d’organiser des stages en dehors du centre, les CEF doivent nécessairement développer des partenariats avec différentes structures, notamment avec des entreprises ou des associations. En effet, la clé de réussite de la formation professionnelle dispensé dans les CEF dépendent de leurs réseaux. Encore plus, puisque la collaboration et la coopération entre les centres et les structures externes est une condition sine qua non d’une insertion professionnelle certaine et durable dans le temps.

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