la malédiction des ressources naturelles

La malédiction des ressources naturelles

L’explication économique de la malédiction des ressources naturelles 

La malédiction des ressources naturelles connu aussi sous « le paradoxe de l’abondance » fait référence à l’échec de nombreux pays riches en ressources au lieu de profiter pleinement de leur richesse en ressources naturelles, et fait signe a une situation dans laquelle un pays dispose d‘un secteur des ressources naturelles tourné vers l‘exportation, qui crée de substantielles recettes publiques mais qui, paradoxalement, engendre une récession économique et instabilité politique.25 Depuis la fin de la guerre froide, de nombreux chercheurs ont mis en évidence une stratégie de développement centrée sur l‘exploitation des ressources naturelles, pour les pays producteurs. Dans un ouvrage paru en 1993, l‘économiste britannique Richard Auty a utilisé pour la première fois l‘expression de la « malédiction des ressources » afin de décrire un paradoxe apparent : les pays en développement dotés d‘abondantes ressources extractives (pétrole, gaz et minerais) affichent un résultat moins performant que les pays dépourvus de ressources naturelles, que ce soit en termes d‘indicateurs sociaux, de gouvernance ou, de croissance économique. Alors que l’on pourrait attendre de voir de meilleurs résultats de développement des pays après la découverte des ressources naturelles, les pays riches en ressources ont tendance à avoir des taux plus élevés de conflit et de l’autoritarisme, et des taux plus faibles de la croissance économique et la stabilité économique, par rapport aux autres pays non-riches en ressources naturelles. La recherche empirique sur la croissance économique des pays fortement dotés en pétrole s‘est surtout développée dans les années 1990, (Auty,1993, p.162) a été le premier économiste à baptiser l‘impact négatif de l‘exploitation de la richesse naturelle sur la croissance économique, il trouve que les pays abondants en ressources naturelles non seulement n‘arrivent pas à tirer profit de leurs richesses, mais aussi qu‘ils enregistrent des résultats économiques encore plus faibles que les pays pauvres en ressources naturelles. En 1995, Sachs et Warner confirment ces résultats par une étude transversale sur 97 pays en développement et révèle que les économies ayant en 1971 (année de base) un ratio exportations de ressources naturelles sur PIB élevé ont tendance à avoir un faible taux de croissance durant la période 1971-1989. Ils concluent qu‘après la prise en compte des variables déterminantes de la croissance économique, cette relation demeure négative, comme le revenu initial par tête, la politique de change, l‘efficacité du gouvernement et les taux 25 Une appréciation de la monnaie réduit également les revenues économiques dans le secteur en boom, mais il ne peut pas réduire la production (Auty, 2001). d‘investissement. Selon eux, la volatilité des recettes pétrolières et l‘impact négatif sur les termes de l‘échange sont les facteurs explicatifs de la malédiction de ressources naturelles. Les études de Sachs et Warner (1997), de Collier et Gunning (1999) évaluent les facteurs qui expliqueraient la faible croissance des pays producteurs de pétrole. Ils aboutissent à une corrélation négative entre la dépendance en ressources naturelles et la croissance économique. Par ailleurs, Collier et gunning (1999) trouvent que cette corrélation négative s‘explique par la volatilité des prix des ressources naturelles, et cette explication s‘ajoute par le syndrome hollandais exposée par gelb et al. (1988). (sachs et warner, 2001, p.829) dans leur travail ont confirmé la relation négative entre la dépendance de l’économie sur les ressources naturelles et la croissance économique, où au cours de la période observée, aucun pays avec une part des ressources minérales dans l’exportation totale de plus de 20% dans l’année de base a extrêmement augmenté au cours des deux décennies prochaines. À travers la figure suivante, ils ont pu remarquer certains aspects de cette malédiction qui démontre la relation entre richesse en ressources naturelles et la croissance, ils ont mesurées le ratio des exportations en ressources naturelles par rapport au PIB (produit intérieur brut), et la performance économique mesurée par la croissance réelle du PIB par tête, entre 1970 et 1989. 

Le syndrome hollandais

La théorie du syndrome hollandais 

Dans une première acception, le terme « syndrome hollandais » peut être considéré comme équivalent au terme de «pétrolisation» (dans le cas où la ressource naturelle serait le pétrole) Geronimi (1992). Le «syndrome hollandais» représente à la fois le diagnostic et l’explication économique de la « malédiction des ressources naturelles ». C‘est un terme qui désigne de manière générale les conséquences nuisibles d’une forte augmentation du revenu d’un pays. Il s’agit précisément d’une augmentation consécutive à toute aubaine émanant des ressources dites exogènes. Bien que cette maladie aille de pair avec la découverte de ressources naturelles, elle peut résulter de tout phénomène qui entraîne des entrées massives de devises, notamment l’aide étrangère, voire des investissements directs étrangers (EbrahimZadeh, 2003). Ce phénomène paradoxal d‘appauvrissement induit par une profusion de ressources naturelles est apparu pour la première fois aux Pays-Bas dans la région de Slochteren dans les années 60, la devise hollandaise a été fortement appréciée. De façon synthétique, l‘histoire de la maladie hollandaise s‘est déroulée en quatre phases (BSI ECONOMICS,2013): 1) Après à la découverte d‘importants gisements de gaz, le pays augmente considérablement son offre nationale de gaz. Une fois le marché domestique saturé, les producteurs hollandais débarquent avec leur production sur les marchés internationaux. La demande mondiale réagie immédiatement et conduisit en quelques mois le Florin (la monnaie nationale) à s‘apprécier fortement (les acheteurs internationaux demandant plus de monnaie hollandaise pour acheter ce gaz). 2) Le Florin néerlandais, plus fort que jamais, le compte courant enregistrait un surplus annuel de 2 milliards de dollars entre 1972 et 1976. Pourtant, la Hollande était particulièrement touchée par une récession économique : la production industrielle stagnait depuis 1974, l‘investissement et les profits étaient en chute libre depuis quelques années et le chômage était passé à 5,1% contre 1,1% en 1970. Ce contraste entre une conjoncture économique interne grognon et une situation favorable de la balance des paiements représente le symptôme du dutch disease, il augmenta sensiblement le pouvoir d‘achat international de la population locale qui accrut ses volumes d‘importations. Combinée à la diminution de la compétitivité des exportations hollandaises (hors gaz), cette augmentation de la demande de biens étrangers précipita la balance commerciale en situation déficitaire, les exportations de gaz ne pouvant compenser ce double impact négatif du taux de change (hausse des importations, baisse de la compétitivité des exportations hors gaz). 3) Sur le plan domestique, l‘augmentation de la production de gaz généra d‘autres effets pervers. L‘accroissement du pouvoir d‘achat des ménages issus de l‘appréciation du Florin et des rentes générées par l‘industrie du gaz poussa le niveau général des prix à l‘augmentation. L‘inflation affaiblit ainsi encore un peu plus les entreprises exportatrices faire face à une augmentation du coût des produits entrants dans le processus de production, en plus d‘un taux de change défavorable, durent.

Les modèles du syndrome hollandais 

Les modèles de syndrome hollandais ont pour objectif d’analyser les effets négatifs exercés sur la production interne lors des mouvements des quantités et des prix des exportations. Ils font l’accent sur les réactions macroéconomiques des agents dans une économie ouverte. Les diagnostics en termes de syndrome hollandais, développées par les travaux majeurs de Corden (1983a, 1983b, 1984), neary et Purvis (1982), Bruno (1982), Corden et neary (1982), Van Wijnbergen (1984), Bruno et Sachs (1982), élabores les problèmes posés par la découverte de pétrole en mer du nord vers 1975, ces modèles visent ‘a illustrer les effets pervers des exportations d’hydrocarbures sur les autres secteurs de l’économie. D’autre part, certaines études sur l’effet de l’exploitation des gisements sur l’économie britannique (Forsyth et Kay (1980) ; Corden (1980)) et sur les Pays- Bas (Kremers (1986)) s’appuient sur les concepts des modèles de secteur en expansion dont le point de départ fut l’analyse des effets d’une découverte de ressources naturelles en Australie (or) sur la base du modèle de Gregory (1976). Le Syndrome hollandais et le secteur en expansion sont des diagnostiques théoriques reposant sur la même logique de base, Les modèles du syndrome hollandais en eux-mêmes s’appliquent aux chocs attendus comme permanents. En plus, l‘origine du boom peut être multiple selon son origine, il peut être une malédiction ou une bénédiction.

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