La qualité des eaux et des sols

La qualité des eaux et des sols

Description lithologique

Le cœur de l’antiforme de l’Edough est constitué essentiellement par la superposition tectonique (observée à l’Est du massif) de deux unités principales : l’unité inférieure est composée de gneiss fortement foliés, d’âge Précambrien (Pan-Africain) (Hammor, 1992 ; Hammor et Lancelot, 1987). Des niveaux de marbre, d’amphibolites et de roches ultrabasiques sont également associés à ces deux unités. 

Les Gneiss

les gneiss à biotite qui forment la cœur de l’antiforme sont des roches fortement foliées et plissées et sont composés principalement par une variété oeillée étroitement associée à de nombreux niveaux leptynitiques (quelques centimètres à une dizaine 5 de mètres d’épaisseur) riche en tourmaline et autre variété plus ou moins migmatique. Ces deux variétés ont été longtemps considérées comme orthogneiss et paragneiss respectivement (Gleizes et al. 1988). Les travaux récents de Hammor et Lancelot (1998) ont donnés les âges de 606 à 595 Ma. Pour les orthogneiss et de 1630 ± 50 Ma. Pour les paragneiss. Les orthogneiss sont constitués principalement de biotite, quartz, orthose, plagioclase et grenat. L’andalousite, la fibrolite, la muscovite, l’amphibole, la tourmaline, l’apatite et le zircon peuvent également être présents. Les yeux sont des mégacristaux de feldspath potassique contenant plusieurs inclusions d’autres minéraux et leur taille peut atteindre 8 cm de diamètre. L’étude géochimique ( éléments majeurs, éléments en trace et isotopes de Rb-Sr) des orthogneiss ( Ahmed-Said et Leake, 1993) indique que se sont, à l’origine des roches ignées de nature acide, à caractère calco-alcalin et qui ont été, plus tard, affectées par un métamorphisme isochimique.

Les micaschistes 

Ils sont constitués de deux ensembles principaux : L’ensemble inférieur, qui repose directement sur les gneiss, est souvent caractérisé par la présence de niveaux plus ou moins lenticulaires de marbre d’épaisseur très variable (quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres). Il affleure principalement dans les zones périphériques du massif de l’Edough et dans la région de la Voile Noire au Nord-Est du massif. Dans cet ensemble se trouve également intercalés des niveaux et lentilles d’amphibolites, de métagabros, de serpentines et des filons de quartz-grenat. Ces micaschistes sont des roches schisteuses souvent riches en disthène et grenat et leur contact avec les marbres est souvent souligné par des skarns de réaction. Leur étude géochimique (Ahmed-Said et Leake, 1993) indique que se sont d’anciens sédiments riches en illite avec quelques fragments ignés de composition intermédiaire et qui ont subit un métamorphisme de haute pression (7-9 kb) et de moyenne température (600 ± 30 °C). L’ensemble supérieur est constitué par une série dite ‘’des alternances‘’ (Gleizes et al.,1988 ; Caby et Hammor, 1992), surmonté par une unité épimétamorphique. La série des alternances est caractérisée par une alternance régulière de micaschistes, souvent fortement alumineux, et quartzites feldspathiques d’épaisseur décimétrique à métrique. La découverte d’acritrches (Ilavsky et Snopkova, 1987) précise que cette série est d’age Paléozoique (Ordovicien à Dévonien). L’unité épimétamorphique, quand à elle, est représentée par les métapélites de Bleleita, Boumaiza et de Berrahal. Elle correspond à des micaschistes à mica blanc, biotite, disthène, staurotide, rutile et parfois grenat, interstratifiés avec des marbres. 

Les roches métabasiques

Les roches métamorphiques basique du massif de l’Edough se trouvent généralement dans la partie supérieur des gneiss et au niveau des micaschistes. Elles comprennent des amphiboles, des pyroxènes, des péridotites, des métagabros, etc ; le volume le plus important des quelles est celui des amphiboles de Kef Lakhal (La Voile Noire). Celles-ci sont constituées de roches massives et d’autres rubanées ; le passage de l’une à l’autre est souvent graduel. La roche est composée d’hornblende, plagioclase (An34), grenat, rutile, magnétite, ilménite, quartz, épidote, scapolite, diopside, zircon, apatite et carbonates secondaires. De fines couches de micaschiste à grenat, épidotites et des filons de roches à quartz et plagioclase ainsi que des filons de quartz peuvent se trouver au sein de ces amphibolites. Les filons de quartz sont contrôlés par la tectonique (Hilly, 1962 ; Ahmad –Said et Leake, 1992). Parmi les roches ultrabasiques, on note la présence d’enclaves de nature amphibolites et de roches riches en olivine, surtout au niveau des roches encaissantes (micaschistes). AhmedSaid et Leake (1992) considèrent les amphibolites de Kef Lakhal comme roches ignées basiques à ultrabasiques de nature effusive, formées dans un domaine de marge continentale.

La couverture sédimentaire 

elle comprend la nappe de flyschs crétacés et la nappe de flyschs numidiens. Les flyschs crétacés affleurent en fenêtre sous la nappe numidienne et occupent la région de Ain Barbar et El-Mellaha (Hilly, 1962 ; Marignac, 1976 ; 1985). Il s’agit d’intercalations d’argilites noires bleutées et de bancs peu épais de calcaires gréseux de type Massylien. Les niveaux calcaires renferment des foraminifères permettant de rapporter cette série au Maestrichtien. Les flyschs numidiens correspond à un faciès argilogréseux constitué par des bancs minces de grès à la base qui deviennent plus épais et plus grossiers au sommet avec la présence de dragées de quartz. L’épaisseur de cet ensemble varie de 1000 à 1500 m. 

Le magmatisme tertiaire

le magmatisme tertiaire de l’Edough est représenté par des leucogranites et aplo-pegmatites d’âge Burdigalien (Aissa, 1995) et des microgranites et rhyolites d’âge Langhien (Marignac et Zemmermann, 1983). Les leucogranites et aplopegmatites se rencontrent souvent dans le socle de l’Edough, et sont spatialement associées à des complexes pegmatites. Les leucogranites restent généralement confinés dans les gneiss, alors que les aplo-pegmatites se rencontrent aussi bien dans les gneiss que dans les micaschistes, y compris ceux de la série ‘’des alternances’’. Les microgranites et rhyolites de l’Edough s’intègrent dans le cadre du magmatisme de la marge Nord Algérienne. Ils  appartiennent d’une manière générale à l’ensemble Edough-Cap de Fer (Hilly, 1962), et dessinent, avec toutes les intrusions dispersées de Ain Barbar, un complexe centré sur une importante anomalie magnétique suggestive de l’existence en profondeur de masses intrusives plus importantes. Dans le massif de l’Edough, les produits de ce magmatisme scellent les grands accidents et les contacts tectoniques ; plus particulièrement les contacts soclecouverture. 

Tectonique et structure du massif de l’Edough 

Déformations synmétamorphiques

Le socle de l’Edough a subi une histoire tectonométamorphique complexe, où deux séquences d’événements peuvent être individualisées : Plissements synschisteux contemporains d’un métamorphisme de type barrovien (disthènestaurotide-grenat). Plissements synschisteux et cisaillements ductiles, contemporains d’un métamorphisme de basse pression (andalosite-sillimanite) dans le contexte distensif d’une faille de détachement (Brunel et al, 1989), d’âge Burdigalien (Monié et al, 1992 ; Aissa et al.1994 ; 1995).

Déformations tardives

Les déformations tardives se résument essentiellement en la formation de plis et de failles (Aissa, 1995). Plis droits à N140°E ; et brachyanticlinal N50-60°E façonnant la forme actuelle du massif (fig.8). Failles : un premier type de failles (F1) constitue une famille dont l’orientation dominante varie de N120° à N150°E ; et correspondrait à des failles décrochantes dextres. Les failles N150° à N160°E contrôlent les minéralisations polymétalliques hydrothermales et paraissent, par ailleurs, avoir guidé la mise place des rhyolites. Un deuxième type de failles (F2), d’orientation NE-SW, semble conjugué au type précédent, et aurait probablement joué en décrochements senestres. La grande faille de l’Oued Afris qui appartient à ce système paraît avoir la mise en place de plusieurs corps microgranitiques. Un troisième type de failles (F3), moins important, qui a une direction moyenne E-W ; et un quatrième type, rare, de direction moyenne N-S qui semble en liaison avec le premier type (F1). 

Minéralisation du massif de l’Edough

La présence de gîtes et indices métallifères dans le massif de l’Edough est en relation plus ou moins directe avec l’activité magmatique et les systèmes de failles, principalement (F1) contrôlés par la tectonique distensive langhienne. Quatre types principaux de minéralisation sont reconnus (fig.7) : (1) gîtes à Fe-(Pb-Zn-Cu) liés aux marbres et skarns ; exemple : ceux de Berrahal et Boumaiza ; (2) filons à minéralisation polymétallique encaissés dans les flyschs crétacés ; exemple : Ain Barbar, El-Mellaha ; (3) gîtes à W-As-Auliés aux skarns et gneiss ; exemple : Belelieta, Bouzizi ; et (4) filons à Sb-Au situés à travers le complexe métamorphique ; exemple : Koudiat El-Ahrach, Saf-Saf, Ain Barbar. 6. Plaines littorales Ces plaines s’étendent de la vallée de la Seybouse jusqu’à la frontière Tunisienne, sur une largeur d’environ 15 km et une longueur de 110 km. Elles ne constituent par un ensemble homogène, car on y trouve des dunes sableuses des espaces marécageux, des plaines fertiles et petits reliefs. De l’Ouest à l’Est, on distingue successivement la plaine de Guerbes, la dépression du lac Fetzara, la plaine d’El Hadjar et, la plaine de Annaba. Elles sont caractérisées par des sédiments quaternaires récents, constituant ainsi le fond de cette dépression tectonique. Les grès numidiens constituent les sommets, dont les plus importants se situent autour du village de Daghoussa.

Table des matières

Chapitre I : Cadre Géomorphologique
1. Géomorphologie
1.1. Lac Fetzara
1.2. Les montagnes
1.3. La plaine d’Annaba
2. Le couvert végétal
3. Conclusion
Chapitre II : Aperçu Géologique
1. Introduction.
2. Massif de l’Edough
3. Description lithologique
3.1. Les Gneiss
3.2. Les micaschistes
3.3. Les roches métabasiques
3.4. La couverture sédimentaire
3.5. Le magmatisme tertiaire
4. Tectonique et structure du massif de l’Edough
4.1. Déformations synmétamorphiques
4.2. Déformations tardives
5. Minéralisation du massif de l’Edough
6. Plaines littorales
7. Conclusion
Chapitre III : Etude Pédologique
1. Introduction
2. Etudes réalisées
3. Différentes classes de sols
3.1. Les sols peu évolués (SPE)
3.2. Les sols vertisols (SV)
3.3. Les sols hydromorphes (SH)
3.4. Les sols halomorphes (SHA)
4. Matériels et méthodes
4.1. Echantillonnage des sols
4.2. Préparation des échantillons
4.3. Méthodes d’analyses au laboratoire
4.4. Propriétés physico chimiques des sols
5. Résultats et discussions
5.1. Les caractéristiques physiques des sols
5.1.1. La densité
5.1.1.1. La densité apparente (Da)
5.1.1.2. La densité réelle (Dr)
5.1.2. La porosité totale (P%)
5.1.3. La perméabilité
5.2. Les caractéristiques physico-chimiques des sols
5.2.1. Caractère acide ou alcalin du sol
5.2.2. Le carbone organique (% C)
5.2.3. La matière organique (% MO)
5.2.4. Etude de la salinité des sols.
5.2.4.1. La conductivité électrique (CE)
5.2.4.2. Les sels solubles
6. Etude statistique des données chimiques des solutions de sols
6.1. Analyses en composantes principales (A.C.P) .
6.2. Matrice des corrélations .
6.3. Etude des variables et des individus .
7. Influence des sels sur les propriétés physiques des sols .
8. Influence de l’eau salée sur les sols .
8.1. L’effet de l’eau salée sur les caractéristiques physiques
8.2. L’effet de l’eau salée sur les caractéristiques chimiques et physicochimiques
9. Conclusion
Chapitre IV : Hydroclimatologie
I. Climatologie
1. Introduction
2. Stations de mesure
3. Etude des facteurs climatiques
3.1. Précipitations
3.1.1. Précipitations moyennes mensuelles
3.1.2. Coefficient pluviométrique (H)
3.1.3. Répartition saisonnière des précipitations
3.2. La Température
3.3. L’humidité
3.4. Le Vent
3.5. Type de climat
4. Bilan hydrique
4.1. Evapotranspiration
4.1.1. Evapotranspiration potentielle (ETP)
4.1.1.1. Formule de Serra
4.1.1.2. Formule de C.W. Thornthwaite
4.1.2. Evapotranspiration réelle (ETR)
4.1.2.1. Formule de Coutagne
4.1.2.2. Formule de Turc
4.2. Ruissellement
4.3. Infiltration
5. Bilan hydrique selon C.W .Thornthwaite
5.1. Interprétation du bilan de Thornthwaite
6. Détermination de l’infiltration efficace mensuelle (Février 2007)
7. Conclusion
II. Hydrologie
1. Introduction
2. Réseau hydrographique
3. Régime hydrologique
3.1. Lac Fetzara
3.2. Régime des affluents du lac Fetzara
3.2.1. Oued El Hout
3.2.2. Oued Mellah
3.2.3. Oued Zied
3.2.4. Oued Meboudja
4. Conclusion
Chapitre V : Hydrogéologie
1. Introduction
2. Description des différents aquifères
2.1. Les nappes superficielles
2.1.1. La nappe des gneiss altérés
2.1.2. La nappe superficielle .
2.2. Les nappes profondes.
2.2.1. La nappe des cipolins (formations métamorphiques)
2.2.2. La nappe des graviers
3. Caractéristiques de l’aquifère superficiel entourant le lac .
3.1. Inventaire des points d’eau .
3.2. Interprétation des cartes piezométriques.
3.2.1. Carte piézométrique du mois de Décembre 2006.
3.2.2. Carte piézométrique du mois de Janvier 2007.
3.2.3. Carte piézométrique du mois de Février 2007
3.2.4. Carte piézométrique du mois de Mars 2007.
3.2.5. Carte piézométrique du mois d’Avril 2007
3.2.6. Carte piézométrique du mois de Mai 2007.
3.2.7. Variation du niveau piézométrique entre janvier 2007 et Mai 2007
3.3. Gradient Hydraulique
3.4. Les caractéristiques hydrodynamiques
4. Relations piézométrie, précipitations et recharge
5. Conclusion
Chapitre VI : Etude Hydrochimique
1. Introduction
2. Les eaux souterraines
2.1. Eléments majeurs
2.1.1. Statistiques élémentaires
2.1.2. Analyse en composantes principales
2.1.2.1. Observation du cercle ACP
2.1.2.2. Matrice de corrélation.
2.2. Eléments traces métalliques
2.2.1. Analyse en composantes principales
3. Les eaux de surface
3.1. Eléments majeurs
3.1.1. Statistiques élémentaires
3.1.2. Matrice de corrélation
3.1.3. Observation du cercle ACP
4. Evolution des concentrations- débits
4.1. Eléments majeurs
4.1.1. Oued Zied
4.1.2. Oued El Hout
4.1.3. Oued Mellah
4.2. Eléments traces métalliques
4.1.1. Oued Zied
4.1.2. Oued El Hout
4.1.3. Oued Mellah
5. Evolution des concentrations le long de oued Meboudja.
6. Estimation des flux transitant par les Oueds
7. Conclusion

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