La schizophrénie

La schizophrénie

 Définition

La schizophrénie est un trouble mental chronique, plus ou moins sévère selon les cas, et qui appartient à la classe des troubles psychiatriques (26).

Epidémiologie

La schizophrénie est une maladie ubiquitaire, qui touche environ 0,7 % de la population française (27). L’incidence d’apparition est de 0,2 à 0,6 pour 1 000 personnes. Il s’agit d’un trouble psychiatrique persistant et invalidant, nécessitant une prise en charge sur le long cours (26). Malheureusement, la réponse aux traitements n’est pas toujours efficace à 100 %, et c’est pourquoi il y a une surmortalité élevée avec 10 % de suicides (26).

Etiopathogénie

La cause exacte de l’apparition de la schizophrénie n’est pas connue ; plusieurs hypothèses sont avancées. Des études ont mis en avant le fait qu’une exposition précoce à un agent viral (Influenza, Herpès simplex, CMV, Toxoplasma gondii), pendant la grossesse, était associée à un risque plus élevé de développer une schizophrénie (28). Le caractère génétique est significatif car, en effet, il y a 30 % de risques d’être atteint de schizophrénie si les 2 parents sont atteints et 10 % si l’un des parents est atteint (26). Concernant le sexe, le risque est presque identique : de l’ordre de 1,4, c’est-à-dire 60 % d’hommes et 40 % de femmes, mais l’apparition chez la femme est plus tardive (27). Un âge maternel avancé lors de la grossesse pourrait être aussi un facteur de risque et une interaction précoce mère-enfant de mauvaise qualité pourrait être à l’origine d’une schizophrénie (26). 47 Les hypothèses neurobiologiques sont celles qui ont été le plus étudiées et le plus démontrées. Tout d’abord, il y a l’hypothèse dopaminergique : chez les patients schizophrènes, on observe une hyperdopaminergie liée à une hypofrontalité cérébrale explorée en imagerie cérébrale fonctionnelle (26). De plus, il y aurait une perturbation des systèmes sérotoninergique, noradrénergique, glutamatergique, GABAergique, et des neuropeptides. En effet, on constate une hypoglutamatergie chez ces patients, entraînant une hyperactivité dopaminergique au niveau mésolimbique et une hypoactivité dopaminergique au niveau méso-cortical. Ainsi, l’ensemble du système mésocorticolimbique est perturbé (26). Des données de travaux de neuro-imagerie cérébrale ont révélé les informations suivantes chez les patients schizophrènes (26) : o Une hypofrontalité ; o Un dysfonctionnement de la région cingulaire antérieure ; o Une diminution de la densité de matière grise ; o Une diminution de la densité de matière blanche ; o Une relative indifférenciation des hémisphères gauche et droit ; o Une asymétrie des sillons temporaux droit et gauche ; o Une dysmaturation du cortex associatif et des voies corticolimbiques. Anatomiquement parlant, il est donc possible de dire qu’il existe une différence au niveau cérébral entre un patient schizophrène et une personne non atteinte. Au cours de cette thèse, nous allons exposer différentes hypothèses, toutes en lien avec le microbiote, sur l’une des étiologies possibles de la schizophrénie.

Clinique

L’apparition de la schizophrénie débute après l’âge de 15 ans. Le patient présente alors des symptômes dissociatifs, avec ou sans symptômes délirants, avec ou sans repli autistique. Ces troubles évoluent de manière constante sur 6 mois au minimum et incluent au moins un mois de symptômes, avec, deux ou plus, de manifestations telles que des idées délirantes, hallucinations, discours désorganisés ou un comportement grossièrement désorganisé ou catatonique et des symptômes négatifs selon le DSM IV. Ces symptômes auront automatiquement une répercussion au niveau professionnel, social et personnel (26). Il faut environ 18 mois entre l’apparition des symptômes et une prise en charge médicamenteuse adaptée (27). Beaucoup de patients restent encore non diagnostiqués, où le sont tardivement.

Début de la maladie 

Début brutal

L’apparition brutale de la maladie concerne 50 à 65 % des cas. Le patient va avoir un accès psychotique aigu ou une bouffée délirante aiguë, un syndrome confuso-onirique, c’est-à-dire une incohérence dans son discours, et un onirisme (apparition de visions, hallucinations…) (26). Le patient va aussi présenter un trouble du comportement ; il peut faire preuve d’agressivité envers lui-même ou envers les autres, s’automutiler, fuguer… A cela, vont s’ajouter des épisodes maniaques, dépressifs ou mixtes. Dans l’épisode dépressif, le patient va ressentir une froideur affective, des idées délirantes comme la possession, la persécution, le mysticisme. Quant à l’épisode maniaque, le patient aura des hallucinations et pourra avoir des épisodes de barrages de la pensée ou de fading, au cours desquels il arrête de penser et de bouger (26). 4.5.2. Début insidieux ou progressif Le début insidieux ou progressif, plus rare, concerne 35 à 50 % des cas. Il faut, dans ce contexte, rechercher une rupture avec l’état antérieur de la personne, notamment une modification de la personnalité et de l’affectivité. Le patient devient froid, ambivalent au niveau affectif et présente un intérêt récent ou un goût prononcé pour des activités inhabituelles (religions, sectes, ésotérisme). Le patient devient faible physiquement et psychologiquement, ses résultats 49 scolaires chutent, il présente un apragmatisme (incapacité à réaliser une action (29)), de la clinophilie (envie de rester dans son lit éveillé). Des troubles de la conduite sexuelle, vécue avec détachement, peuvent apparaître avec des troubles de la conduite alimentaire (26). 4.6. Diagnostic Le diagnostic se base sur un trépied clinique : la dissociation, le délire paranoïde et l’autisme (26). 

Syndrome dissociatif

Le syndrome dissociatif est une rupture de l’unité psychique provoquant un relâchement des processus associatifs qui permettent le fonctionnement mental. Le syndrome dissociatif comprend les dissociations psychiques, affectives et comportementales (26). 

Dissociation psychique

Dans la dissociation psychique, le patient souffre d’une surstimulation des perceptions intérieures et extérieures ; il a une difficulté à se concentrer sur des tâches et des activités car il est en incapacité à filtrer les stimuli extérieurs (26). Des troubles du cours de la pensée, avec des pensées discontinues (arrêt brutal du discours), un discours inaudible, ralenti, avec des réponses latentes, une invention de mots, et/ou une réponse à côté, vont également être observés. Pour finir, il sera constaté une perturbation de la logique, avec des raisonnements pseudo-scientifiques et une sensation de toute puissance (26). 

Dissociation affective

La dissociation affective se fait dans le cercle de la vie familiale, sociale et sentimentale. Le patient ressent une indifférence affective, un retrait et un désintérêt. On constate aussi des réactions émotionnelles brutales, inappropriées (parathymie), telles que la colère violente, les rires immotivés… (26). 

Dissociation comportementale

Le patient est dans l’ambivalence avec des états psychiques opposés. On parlera aussi de bizarreries : dans la gestuelle, l’attitude et les manières. Le syndrome catatonique est retrouvé chez beaucoup de patients schizophrènes ; il se caractérise par un négativisme psychomoteur (clinophilie, refus alimentaire, opposition, mutisme), une catalepsie, une inertie : suspension des gestes, une stéréotypie verbale et une parakinésie (26)

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