LA VIE RELIGIEUSE ET CULTURELLE A KOLDA.

LA VIE RELIGIEUSE ET CULTURELLE A KOLDA

La ville dans toute son expression n’est que la résultante de l’ensemble des actes qui ont été posés par ses habitants. En effet, l’urbanisation est souvent vue comme le signe morphologique de la civilisation telle que l’avait perçue Tylor c’est-à-dire, comme étant un synonyme du terme culture. D’après sa définition:  » Le mot culture ou civilisation, pris dans son sens ethnographique le plus étendu, désigne ce tout complexe comprenant à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l’homme dans l’état social. »61 Nonobstant, la diversité ethnique qui prévaut à Kolda, la vie culturelle n’en présente pas moins, certaines similitudes. Une fois de plus, sur le plan culturel, nous avons constaté, tout au long de notre enquête, que certaines pratiques traditionnelles sont encore de mises et qu’elles ne manquent pas quelques fois de se répercuter sur la vie religieuse des citadins.

LA VIE RELIGIEUSE A KOLDA

A l’instar du pays, la vie religieuse à Kolda est marquée par une certaine diversité confessionnelle qui met en présence les disciples des religions monothéistes : Islam, Christianisme et dans une moindre mesure, les adeptes des religions traditionnelles. Au regard des résultats de notre étude, le champ religieux à Kolda est dominé par les musulmans (89,1%) ensuite viennent les chrétiens (10,3%) puis quelques disciples d’autres religions (0,6%). Cette étude met en évidence l’existence dans notre échantillon d’ adeptes des religions traditionnelles, même s’il faut reconnaître qu’ils ne sont pas aussi représentatifs. Mais, cela prouve une fois encore l’enracinement des citadins koldois, aux valeurs qui relèvent de la vie traditionnelle. 

LA VIE RELIGIEUSE ET CULTURELLE A KOLDA

La ville dans toute son expression n’est que la résultante de l’ensemble des actes qui ont été posés par ses habitants. En effet, l’urbanisation est souvent vue comme le signe morphologique de la civilisation telle que l’avait perçue Tylor c’est-à-dire, comme étant un synonyme du terme culture. D’après sa définition:  » Le mot culture ou civilisation, pris dans son sens ethnographique le plus étendu, désigne ce tout complexe comprenant à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et Tableau n°17 : Répartition des enquêtés selon leur religion. Source: Notre propre enquête, août 2004. Pour mieux comprendre cette configuration, il faudrait s’en référer à la diversité ethnique qui caractérise Kolda. Celle-ci peut entraîner dans certains cas, des implications inattendues dans l’appartenance religieuse des citadins. Les faits ont révélé, au cours de notre enquête que des ethnies comme les Poular, les Mandingue et les Wolof étaient totalement portées vers la religion musulmane que vers le christianisme ou les religions traditionnelles. A l’opposé, des ethnies telles que les Diola, les Balante comptaient plus de musulmans même si elles regroupaient une proportion non négligeable de chrétiens. En ce qui concerne les « autres » ethnies, la distribution s’est faite en faveur des religions chrétienne et musulmane. Loin de nous, l’idée de vouloir penser que telle ou telle ethnie est beaucoup plus prédisposée à la pratique d’une religion donnée ; mais au contraire, notre dessein est de montrer que ces ethnies, selon les influences qu’elles ont subies, qu’elles soient d’ordre historique culturel ou bien même géographique, sont plus nombreux dans une confession plutôt que dans une autre (voir tableau ci-dessous) La cohabitation entre ces différentes confessions se passe presque sans heurts majeurs. Seuls, quelques musulmans enquêtés se sont plaints des dégâts qui leur sont causés par les porcs de leurs voisins chrétiens. Ainsi, pour nous montrer à quel point ces relations entre musulmans et chrétiens étaient paisibles, un enquêté nous a fait cette confession : »Je suis un musulman. Quand je venais à Kolda, je n’avais pas de travail, ni de maison. Mais par la grâce de Dieu, les religieuses de la mission catholique m’ont offert du travail et m’ont aidé à trouver un terrain et à y construire la maison que j’occupe actuellement ». En réponse à la question : »Comment se manifestent vos relations avec les pratiquants des autres religions? » un chef de ménage chrétien précise : »Dans ma famille, j’ai des frères et des oncles musulmans. » Cependant, la succession de l’ancien Imam, un Toucouleur avait occasionné une bagarre rangée entre les membres de son clan et les « Fulakunda », les Peul autochtones. Par conséquent, la reprise du culte par les « Fulakunda  » n’étant pas acceptée, la Grande Mosquée a été fermée pendant une année.

LES ACTIVITES CULTURELLES A KOLDA

Jusqu’à ce stade de notre étude, il apparaît que l’urbanisation de la ville de Kolda, n’est pas allée de paire avec une modernisation qui s’accompagne de mutations socioculturelles rapides. Au contraire, en revisitant la société koldoise, nous nous rendons compte que, malgré les différentes réformes administratives qui étaient censées assurer le décollage de la ville, les citadins demeurent enracinés à leurs coutumes. En y regardant de plus prés, le constat qui se dégage est que la diversité ethnique, qui semble caractériser la ville de Kolda, n’est pas aussi tranchée que nous le croyions. En effet, il existe une telle imbrication des différentes composantes de la société qu’il serait difficile de confiner chaque ethnie dans des limites infranchissables. Le contexte urbain, comme nous l’avons précédemment montré, a la particularité de favoriser le brassage de populations, qui à priori, ont des habitudes et des coutumes différentes. Ce brassage ethnique se manifeste à travers des échanges non seulement linguistiques mais aussi culturels. Par conséquent, selon Makhtar Diouf: « les différentes ethnies sénégalaises ne sont rien d’autres que des espaces culturels variés sur un fond culturel commun. » 65 Il entend par là que, les ethnies au Sénégal, représentent plusieurs aspects d’une même chose, à savoir la culture. De ce fait, cette dernière va servir de soubassement et plus encore de passerelle entre les différents groupes ethniques.

LES PRATIQUES CULTURELLES A KOLDA

La vie culturelle à Kolda est marquée :  d’une part par des activités qui relèvent plus ou moins de l’urbanisation de la ville, à savoir : des loisirs allant des soirées organisées dans les discothèques ( Kolda en compte trois) aux concerts ou aux podiums de rap en passant par les soirées d’animation communément appelées « foureul » qui se tiennent durant les vacances à travers les quartiers de la ville  d’autre part par des activités culturelles essentiellement tournées vers des habitudes et comportements relevant de la tradition. Aussi, est-il important pour nous de s’appesantir, dans cette étude, sur certaines pratiques coutumières fortement ancrées dans le paysage culturel de la ville. 

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