L’ARCHIVAGE PÉRENNE DES MODÈLES NUMÉRIQUES 3D POUR LES SHS

L’ARCHIVAGE PÉRENNE DES MODÈLES NUMÉRIQUES 3D POUR LES SHS

Objectifs

Depuis quelques décennies, les représentations tridimensionnelles des vestiges archéologiques sont utilisées pour aider à la compréhension, la conservation et la médiation. Avec l’accès à des ordinateurs de plus en plus puissants et la diffusion des savoir-faire, l’usage des modèles 3D s’est largement et rapidement démocratisé. Ces modèles tiennent une place particulière dans la connaissance de l’objet archéologique étudié. Cependant, il n’existe à ce jour aucune solution pérenne de sauvegarde de ces données. Or, de plus en plus de modèles sont produits chaque année dans le cadre de recherches. Dans le meilleur des cas, ils sont sauvegardés sur les machines des chercheurs avec éventuellement un stockage supplémentaire, considéré comme plus sécurisé, sur un autre poste ou un autre support. À long terme, ces conditions ne sont pas satisfaisantes pour conserver ces données. Une réflexion commune menée par la TGIR Huma-Num5 , le CINES6 et le laboratoire Archéovision7 (Bordeaux) – formalisée à travers le Consortium 3D SHS8 – a permis d’aboutir à la création d’un service d’archivage : de la même façon qu’un texte, une image ou un document sonore peuvent être archivés, l’objectif est de rendre possible l’archivage des modèles 3D. Ce document est la formalisation d’une étape de la réflexion. Il rend compte des décisions qui ont été prises tout en ayant la volonté d’être un guide pour les producteurs de 3D qui souhaiteraient archiver leurs modèles. La 5 Très Grande Infrastructure de Recherche Huma-Num. Cf. (site consulté le 24/07/2019) 6 Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur. Cf. (site consulté le 24/07/2019). procédure d’archivage au CINES sera progressivement détaillée afin de guider le producteur dans la constitution d’un lot d’archives. Même si tous les modèles n’ont pas vocation à être archivés au CINES, la méthodologie et les préconisations sont valables pour tout acteur de l’archivage, que ce soit au sein d’un laboratoire, d’une université, ou d’une autre structure. 

Nécessité d’archiver la 3D en archéologie

Quels que soient leurs objectifs (étude, conservation, diffusion – comme le montre l’illustration ci-dessous), le modèle 3D et ses documents associés véhiculent des connaissances scientifiques et techniques, aussi bien passées que nouvelles. Par conséquent, il est légitime de vouloir les transmettre et donc de les archiver au même titre que les autres vecteurs de savoirs archéologiques (texte, photo, dessin, empreinte, base de données, etc.). Comme pour tous ces vecteurs, documenter la démarche qui a conduit au modèle 3D contribue à sa valeur scientifique : décrire le cheminement intellectuel suivi, ses objectifs, ses limites, ses méthodes, ses degrés de certitude et ses sources.de visualisation, son utilisation participe de différentes façons à l’étude. En documentant l’existant, le modèle de terrain sert de support visuel pour l’analyse, l’aide au relevé, ainsi qu’à la présentation des résultats. Il contribue à l’observation (point de vue différent de celui dans la réalité), à la description (dont la possibilité de mesurer et d’éditer des orthoimages mosaïques) et à la compréhension (organisation, structure, fonction, etc.). Le modèle de restitution permet de s’interroger sur les parties manquantes de l’objet réel étudié. Comme la maquette de restitution réelle, ce modèle 3D permet de s’interroger sur la morphologie, l’agencement et la couverture des volumes, ainsi que la circulation, les ouvertures et l’évolution chronologique des vestiges. La simulation de phénomènes physiques, difficilement accessible auparavant, est rendue plus aisée par cette modélisation 3D. Enfin, d’un point de vue méthodologique, la compréhension immédiate du modèle favorise le travail collaboratif entre chercheurs de disciplines jusqu’à présent peu en interaction.

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