Le combat des minorités ethniques et l’idéologie américaine de réussite

Le combat des minorités ethniques et l’idéologie américaine de réussite

 Deux hommes dans la lutte

Martin Luther King Jr et Malcolm X Deux hommes ont effectivement attiré notre attention plus que les autres combattants pour les droits des Noirs dans les années cinquante et soixante : le Révérend Martin Luther King Jr et Malcolm X. En effet, il s’agit pour nous de passer en revue leur contribution pour la libération des Noirs et leur combat pour la dignité humaine. Si ces deux hommes n’ont pas toujours été d’accord par rapport aux méthodes de lutte employées, il n’en demeure pas moins qu’ils ont consacré les plus belles années de leur vie à la cause noire sans jamais fléchir face aux menaces, intimidations et tentatives d’assassinat dont ils ont fait l’objet. D’ailleurs, tous les deux ont été assassinés en plein exercice de leur campagne de lutte pour la libération et la reconnaissance des noirs. Il est également important de souligner que ces deux hommes ont été des prédicateurs et hommes de Dieu car si Martin Luther King est un pasteur Baptiste au service de l’Eglise, Malcolm est un repenti et repris de justice qui a été initié à la religion musulmane en prison et a fini par devenir un prêcheur populaire. Tous les deux sont de très grands orateurs qui ont eu beaucoup d’influence sur les populations. Si nous prenons l’exemple du Dr King, c’est un homme d’église détenteur d’un doctorat en théologie et grand apôtre de la non-violence tandis que Malcolm X est un homme des masses au verbe virulent. Ce dernier a souvent été accusé d’être un radical et un raciste ayant rejeté toute idée d’intégration. En premier, nous allons analyser l’apport du Dr King au mouvement pour les droits civiques et la dignité de la race noire. Martin Luther King Jr est né le 15 janvier 1929 à Atlanta en Géorgie, et a passé son enfance dans le Sud avec un père qui est lui-même Pasteur, et une maman qui est professeur84. Après la fin de ses études sanctionnées par une licence en sociologie, puis un doctorat en théologie obtenu après quelques années, il s’est installé en Alabama dans le Sud avec sa famille, plus précisément à Montgomery comme pasteur de l’Eglise Baptiste. Il est alors âgé de vingt-six ans seulement et dirige déjà une église. Cependant, il est très critique à l’égard de l’Eglise par rapport à la cause noire comme nous l’avons cité précédemment, et estime que les hommes d’Eglise doivent s’engager dans la lutte contre le racisme et l’exploitation qui gangrénent la société américaine. En Décembre 1955, il est amené à réagir à cause de l’incarcération de Rosa Parks, une couturière et militante de la NAACP qui a refusé de céder sa place dans le bus à un blanc, ce qui lui a valu d’être arrêtée par la police: On 1 December 1955, a black woman called Mrs. Rosa Parks got on a crowded bus at the end of a tiring working day. The bus driver ordered her to give up her seat to a white woman. When she refused, she was arrested. This so angered the black community that a boycott of buses was started, led by Martin Luther King. It was this boycott which developed into the Civil Rights movement. 85 En fait, les lois du Sud interdisent aux Noirs de s’asseoir quand il y a des Blancs debout, car dans ce cas, ils doivent aller à l’arrière du bus. Lorsqu’il est informé, Martin Luther King Jr exhorte les Noirs au boycott des bus parce qu’il est un ardent défenseur de la non-violence. Il a ainsi décidé de suivre les recommandations de Gandhi qui est son modèle en appliquant la résistance passive et la désobéissance civile. Ce boycott a beaucoup affecté le service des bus car la majorité des passagers dans les bus sont des Noirs, et cela a pour conséquence directe la chute du chiffre d’affaires de la compagnie des bus. Ni les harcèlements des policiers, ni les menaces n’ont réussi à faire fléchir la détermination des Noirs qui s’organisent pour aller au travail en empruntant des taxis par groupes, ou même en marchant sur de très longues distances pour rejoindre leur lieu de travail. C’est ainsi qu’est née la MIA86 (Montgomery Improvement Association) en Décembre 1955, un mouvement constitué essentiellement des leaders du mouvement de boycott et qui a Martin Luther King Jr à sa tête. Son but est de contraindre les autorités à arrêter la ségrégation et les humiliations dans les bus

La Renaissance de Harlem

Ce mouvement culturel, littéraire et artistique a connu son apogée dans les années 1920. Avant tout, il faut expliquer le mot « Renaissance » qui signifie « seconde naissance » pour expliquer le fait que les Noirs d’Amérique ne connaissent pas leur histoire, leurs ancêtres et encore moins leurs origines. Donc, pour retrouver leurs origines et apprendre à exister en tant qu’êtres humains, les Noirs ont fait des recherches pour affirmer leur identité et montrer à la face du monde qu’ils existent en tant qu’êtres humains à part entière. Par ailleurs, le nom de Harlem est significatif dans la mesure où Harlem est un lieu symbolique pour tous les Noirs d’Amérique qui sont épris de paix, de justice et surtout de reconnaissance de leur identité noire. Il est important de souligner que le choix du mot Harlem se justifie largement par le fait qu’Harlem est un carrefour, un lieu de rencontres et plus que tout cela, un symbole. En fait, lorsqu’on mentionne le mot Harlem, l’on ne peut s’empêcher de penser aux Africains Américains à qui l’on associe Harlem de nos jours connue pour être l’une des plus grandes métropoles noires du monde. Harlem occupe une place prépondérante dans leur combat dans la mesure où toute la communauté noire d’Amérique et même d’ailleurs reconnaît en Harlem son caractère mythique dû à son statut de centre culturel du continent américain ayant atteint les sommets avec le mouvement du Nouveau Nègre. Il nous faut donc revenir sur l’histoire pour expliquer la genèse de ce mouvement des africains Américains d’Amérique qui sont en quête d’identité et de reconnaissance comme êtres humains, égaux à toutes les autres races. 118Ainsi, l’esclavage et les lois Jim Crow ont laissé de très mauvais souvenirs à tous les noirs qui ont vécu ces époques pénibles et cruelles. On leur a renié non pas le droit d’être des humains à part entière dotés de raison, mais il ne leur est pas possible de mener une existence libre et accomplie. Les Noirs ont reçu des théories fausses leur démontrant qu’ils sont des êtres inférieurs qui doivent allégeance à la race blanche, plus intelligente et plus belle. De plus, beaucoup de Noirs ont perdu leurs origines lointaines et portent jusqu’à nos jours des noms d’emprunt tirés de leurs maîtres. Par conséquent, beaucoup de noirs ont fini par croire en leur infériorité, et pour pouvoir arriver au niveau des blancs, certains se dépigmentent la peau, d’autres portent des postiches ou s’habillent de façon à ressembler aux blancs qui constituent leur modèle. Ceci est à la mode aussi bien chez les femmes que chez les hommes chez qui il n’y a ni solidarité, ni entraide, ni communication, ni  organisation face à un système qui les oppresse. Tout candidat noir à l’intégration se doit de tenter de ressembler au modèle blanc. Ce dernier constitue la référence, détient les richesses et le pouvoir face à une race noire qui croule sous le poids du chômage et de la pauvreté. Les Noirs vivent dans des ghettos ne méritant même pas d’abriter des animaux. C’est ainsi que dans les années 1920, pour fuir la pauvreté, le chômage et le racisme, beaucoup de Noirs se sont rendus à Oklahoma119 pour certains, ou à New York pour vivre leur part du rêve américain. Toutefois, ces espoirs et croyances ont été de courte durée car à New York, ils ne sont pas parvenus à s’intégrer ou à trouver des emplois décents pour survivre. Pire, ils s’entassent dans les ghettos car ne parvenant pas à trouver de logement. En fait, une ségrégation s’effectue de fait pour trouver un logement dans des quartiers réservés exclusivement aux Blancs. Ceci a fini de montrer aux noirs d’Amérique que partout où ils vont, ils ne sont pas les bienvenus à cause surtout de la couleur de leur peau. Par ailleurs, comme beaucoup de Noirs se sont enrôlés dans l’armée lors de la Guerre Mondiale (auparavant on leur a refusé le droit d’entrée dans l’armée puis ils ont été acceptés sous certaines conditions comme la création de régiments entièrement noirs pour ensuite les accepter comme membres à part entière dans l’armée), et lorsqu’ils sont en Europe ou dans les autres parties du monde, ils sont traités comme des êtres normaux. De retour en Amérique, ils font de nouveau face à la dure réalité d’une société intolérante, raciste et sectaire faisant la part belle au Blanc. Pour remédier à cette situation, les Noirs commencent à s’organiser pour défendre et revendiquer leurs droits. Nous allons nous intéresser en premier à un homme: Marcus Garvey.

Table des matières

Introduction
Partie 1 Le combat des minorités ethniques
Chapitre 1 Les Amérindiens ou Indiens d’Amérique
Chapitre 2 Les Africains Américains
Chapitre 3 Les Hispaniques
Chapitre 4 Les Amérasiens
Partie II L’Idéologie Américaine de réussite
Chapitre 1 Le Rêve Américain
Chapitre 2 La Philosophie Américaine
Chapitre 3 Le Capitalisme Américain
Chapitre 4 Symboles, mythe et légendes
Partie III Les minorités ethniques face à leur destin: enjeux et perspectives
Chapitre 1 Le vingt et unième siècle et ses changements profonds
Chapitre 2 Le rôle de l’éducation
Chapitre 3 Enjeux et perspectives
Chapitre 4 L’ère Obama: changement ou continuité?
Conclusion générale

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