LE COMMERCE DAKAROIS AVANT L’ARRIVEE DES CHINOIS

LE COMMERCE DAKAROIS AVANT L’ARRIVEE DES CHINOIS

Dakar et sa ville 

La ville de Dakar est située à l’extrémité ouest du continent africain. Par sa situation géographique favorable et son ouverture sur la mer, elle constitue un carrefour avec une facilité pour la navigation et le commerce. La ville de Dakar jouit d’une position géostratégique sans commune mesure favorisant l’implantation des structures administratives et économiques : « avec l’exaspération des rivalités internationales de la fin du XIX Emme siècle interviennent une puissante action de la France en vue d’une organisation et d’une exploitation systématiques de ses colonies d’Afrique occidentale, avec Dakar comme pôle. Le centre ville et son aire d’extension constituent notre zone de réflexion et est le lieu où se localise la quasi-totalité des activités de la ville »12. L’organisation de l’espace urbain dakarois montre une structure très centralisée qui est l’objet de plusieurs enjeux (politiques, sociaux, économiques et financiers). Quartier des affaires, le centre ville et son aire d’extension abrite les principaux équipements, les magasins (de gros et demi-gros), les boutiques de luxe, les assurances, les banques. Ce lieu de création de richesse, au début contrôlé par les français (avant les indépendances) qui avaient mis en place l’administration, les banques, le commerce, a connu un changement au niveau de son contrôle avec l’arrivée des libano-syriens. L’administration coloniale française a largement contribué à l’implantation des libano-syriens qui constituent une véritable classe moyenne et surtout ne représentant aucun danger politique. Le commerce dans la ville de Dakar, longtemps dominé par les français, puis par les libanosyriens durant la période coloniale et post coloniale, a enregistré aujourd’hui de nouveaux acteurs. Il s’agit des migrants nationaux originaires des régions du Sénégal et des autres pays limitrophes à la recherche d’un mieux être. Travaillant au début pour les libano-syriens, les français et les Négro Beïdanes, « les autochtones » sentant l’enjeu que représentait l’économie urbaine à Dakar ont jugé nécessaire de devenir des acteurs. C’est ce qu’on a appelé les « nouveaux acteurs ». Concept que Macoura sarr explique ainsi : « cette pluralité d’acteurs, tout en changeant la physionomie du centre ville, va contribuer à son extension et développer des mécanismes et des logiques pour le contrôle du centre ville de Dakar »13. Aujourd’hui, le constat général demeure l’insertion d’autres acteurs que sont les chinois dans le tissu commercial Dakarois. Leur domaine privilégié est le commerce de gros et de détails. Ils assurent la distribution en produit de toutes sortes et ravitaillent certains commerçants de la place. La possession d’un espace urbain dans le secteur commercial étant un enjeu de taille et chaque acteur vise à accaparer un territoire sur lequel il s’identifie. Les chinois dans leurs stratégies d’insertion dans l’économie urbaine, ont développé de nouvelles méthodes pour assurer leur commerce et étendre leur aire de chalandise. L’endroit choisi pour la distribution de leurs produits est le Boulevard Général de Gaulle et son prolongement. II Des fonctions économiques dominées par le commerce : L’économie du pays, en majorité basée sur l’agriculture, ne reste pas moins sous la domination de Dakar pour deux raisons : d’abord tous les produits de l’agriculture sont acheminés à Dakar pour leur exportation ; ensuite les quelques industries de transformation des produits primaires sont presque exclusivement implantées dans la capitale sénégalaise. Ces fonctions économiques peuvent se scinder en équipements commerciaux tels que le port de Dakar et le marché Sandaga et en établissements financiers et bancaires. Le commerce reste le secteur le plus dynamique de l’économie urbaine. Selon les propos de Abdoul Aziz Diop : « il représente à lui seul près de 72% des micro-entreprises et 41,8% des emplois informels de la région »14. Cela s’explique en grande partie par le fait que c’est le seul secteur avec l’artisanat à offrir certaines possibilités d’activités à des catégories de population en majorité jeune et sans qualification. Le port, et le marché Sandaga sont parmi les premières infrastructures commerciales ayant le plus contribué à la très forte centralité de la capitale du Sénégal. Dans des registres différents, ces deux équipements constituent une source d’emploi importante pour nombre de migrants venus en ville. Implantée sur un site de baie, Dakar a très tôt bénéficié de travaux de grande envergure comme le port pour accroître sa capacité d’échange. Ainsi la ville devient, dans le cadre d’une économie de traite, un pôle de convergence de produits mais aussi de redistribution de marchandises. Avec son port de commerce, Dakar devient un carrefour commercial du fait de la polarisation d’un vaste arrière pays dont il règle l’exportation, l’importation et la distribution mais aussi grâce à sa position géographique par rapport aux routes maritimes. Dakar conserve aujourd’hui encore cette position de carrefour renforcée par la présence de l’aéroport qui est devenu un des hauts lieux de la centralité économique Dakaroise. Si le port et l’aéroport sont des composantes de premier plan dans la centralité de Dakar, le marché Sandaga l’est encore davantage. En effet, ce marché est l’endroit certainement le plus fréquenté de Dakar. Non seulement il est proche du Plateau, donc du secteur de décision, mais il est aussi le plus grand marché du Sénégal. Sandaga, qui a pris le relais du marché Kermel, s’est spécialisé dans le commerce d’articles manufacturés divers comme les tissus, les appareils électroniques, la bijouterie, les chaussures, les produits de beauté etc. Ce marché constitue le pôle le plus dynamique du pays : « de marché de denrées alimentaires et d’étoffes, Sandaga est devenu un centre de vente d’articles électroniques venant d’Asie (Hong Kong), du Moyen Orient (Djeddah) et d’Amérique (New York) »

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