Le développement de la pensée autonome à la maternelle (moyenne section)

Le développement de la pensée autonome à la
maternelle (moyenne section)

Rationalisme : Platon et la maïeutique

 La maïeutique est une invention du IVème siècle avant J.C. Elle est attribuée au philosophe Socrate (né vers -470/469, mort en -399), notamment dans le Théétète de Platon. L’idée est d’aider les élèves à acquérir une conscience claire des connaissances qui se forment dans leur esprit en les questionnant : « en devenant amis et interlocuteurs les uns des autres ». Pour cela, l’encouragement, la mise en confiance sont les clés pour « orienter ses disciples dans la bonne direction ». Aussi, le principe consiste à permettre aux autres de découvrir par euxmêmes sans énoncer soi-même de vérité, tout en prenant, dans la mesure du possible, le plus son temps. Le rôle de l’enseignant est celui d’un guide pour accéder à des connaissances. Cependant dans la plupart des républiques antiques une confusion est faite entre éducation et politique. L’instruction est gérée par les lois et non par les familles directement.

Empirisme 

La pédagogie d’Aristote (384 av. J.-C – 322 av. J.-C.) est quant à elle basée sur une distinction de trois phases de développement de l’homme que les éducateurs doivent suivre. Il s’agit de la vie physique, de l’instinct et de la raison. Aristote, en partant du principe que « l’homme heureux n’est pas un sauvage heureux, ce n’est pas l’homme à l’état naturel, c’est l’homme éduqué », considère que la préparation aux 7 apprentissages se fait de 2 à 5 ans. De 5 à 7 ans l’enfant assiste aux leçons mais de manière passive et enfin de 7 à 21 ans « l’instruction réelle » démarre. Les grecs ont donc le souci du développement du jeune enfant mais pas en tant qu’enfant à part entière mais plutôt dans le but de le préparer au mieux à son rôle d’adulte. Au Moyen-Age, les maîtres de l’Antiquité sont remplacés par l’Ecole, destinée à permettre d’accéder aux textes sacrés : l’idée que tout ce qui est appris pendant l’enfance marque pour la vie est partagée par l’ensemble des pédagogues d’où la tendance préconisant dans la plus jeune enfance le façonnage de l’esprit de l’enfant pour obtenir le résultat souhaité ! Selon Berthold de Ratisbonne (prédicateur allemand du XIIIème siècle) « un pot garde toujours de ce qu’on a mis dedans en premier. C’est pourquoi si on apprend d’abord la vertu et la discipline, les enfants en garde toujours quelque chose » Pour Barthélemy l’Anglais (frère franciscain et auteur du Livre des propriétés des choses, au XIIIe siècle, les enfants de moins de 7 ans ne pensent qu’aux « jeux et ébattements ». Les méthodes alors employées n’ont pas tellement évolué depuis l’Antiquité et ne cherchent pas à donner un sens aux apprentissages : en effet, les enfants apprennent par cœur pour finalement déchiffrer progressivement. Aucune liberté de pensée n’est accordée au jeune enfant. 

Renaissance 

La Renaissance quant à elle va permettre une certaine évolution de la pédagogie grâce au rôle important des humanistes et encyclopédistes. L’éducation devient alors une priorité pour les esprits les plus éclairés. Cependant, l’instruction des enfants était conditionnée par la situation économique des parents et de la position sociale de la famille. Cette instruction était assurée au couvent pour les filles et à l’école pour les garçons. Pour Erasme (1467-1536): « Il faut former les enfants à la vertu et aux lettres dans un esprit libéral et cela dès la naissance ». Dans le même esprit Rabelais (1483-1553) considère que « l’éducation doit favoriser la libre expression et la libre expansion de toutes les facultés humaines »

Béhaviorisme 

Le comportementalisme considère l’esprit comme une « boîte noire ». Il s’intéresse aux comportements observables et mesurables. C’est une théorie de l’apprentissage dont le nom est apparu au XXème siècle via le psychologue John Watson (1878-1958); celui-ci s’est d’abord intéressé aux comportements des animaux puis à ceux des êtres humains. Il a considéré, comme Pavlov, que certaines réactions émotionnelles sont déterminées par un conditionnement. En 1920, John Watson souhaite observer comment l’aversion et les émotions négatives peuvent naître d’un processus de conditionnement. Le petit Albert, 9 mois, viendra dans son laboratoire pendant 2 mois. A chaque fois, un rat blanc lui est présenté. Au départ Albert n’a aucune appréhension vis-à-vis de l’animal. Watson décide alors de faire soudainement retentir un bruit strident à chaque apparition du rat créant chez l’enfant un sentiment de panique. Celuici est rapidement devenu conditionné à avoir peur du rat. Watson a ensuite procédé à l’extinction de la peur en présentant le rat sans le bruit (cet aspect-là a été fortement mis en doute car l’enfant aurai développé par la suite une phobie généralisée pour tout autre animal de couleur blanche). Déontologie et éthique outrepassées, Watson perçoit donc l’apprentissage comme « une modification durable du comportement résultant d’un entraînement particulier ». 1.5. Pédagogie institutionnelle Elaborée par Fernand Oury (1920-1998) au milieu du XXème siècle, la pédagogie institutionnelle a pour but de permettre à l’élève de considérer la classe comme un lieu de repères, de sécurité et de vie. L’objectif principal est de redonner aux enfants le goût d’apprendre. L’idée est d’ajouter aux temps de classe trois outils importants :  le « quoi de neuf ? » (moment de langage où les élèves sont invités à s’exprimer sur un thème qui leur est cher, une anecdote personnelle, une information à transmettre à la classe…)  le « conseil de classe coopératif » où la vie de la classe est traitée de manière généralement hebdomadaire. C’est l’occasion de régler des problèmes internes à la classe mais aussi d’aborder toutes les questions liées à la vie de l’école. 9  Les « ceintures de comportement et de compétence » : à la manière des judokas et en partant du postulat qu’aucune classe n’est homogène, chaque enfant, en fonction de son niveau, a une ceinture associée, les élèves les plus à l’aise doivent aider ceux en difficultés. Les ceintures sont affichées en classe pour que les élèves aient une vision de leur niveau et de leur progression. Cette pédagogie est dite « institutionnelle » car l’idée est de mettre en place des institutions qui structurent le quotidien et les apprentissages

Table des matières

INTRODUCTION
CHOIX DE LA PENSEE AUTONOME.
1. Approche historique
1.1. Rationalisme : Platon et la maïeutique
1.2. Empirisme
1.3. Renaissance .
1.4. Béhaviorisme
1.5. Pédagogie institutionnelle
1.. Les pédagogies nouvelles
1..1. Pédagogie Steiner-Waldorf
1..3. Pédagogie Montessori .
1..4. Pédagogie Freinet
2. Approche psychologique.
2.1. Constructivisme.
2.2. Socio-constructivisme
2.3. La pensée par couple
2.5. Psychologie transpersonnelle
3. Approche philosophique
3.1. Les ateliers à visée philosophique à l’école, pourquoi ? 1
3.2. Les grands courants de la philosophie pour enfant
3.2.1. Matthew Lipman .
3.2.2. Jacques Levine .
3.2.3. Michel Tozzi
3.2.4. Oscar Brénifier.
CONSTRUCTION DU DISPOSITIF
1. Quels sont les objectifs ?
2. Les dispositifs pédagogiques au quotidien
2.1. Le quoi de neuf
2.2. Le tutorat
3. Les ateliers à visée philosophique en maternelle et en pratique
3.1. Les acteurs
3.2. Organisation générale
3.3. La bougie
3.4. Le suppor
3.5. L’animation de l’atelier
3.. La réflexion philosophique
3.. La trace des ateliers
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1 – Fiche séance
ANNEXE 2 – Compte-rendu d’une séance

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