LES PARADOXES DE LA COMMUNICATION ÉLITISTE CHEZ NIETZSCHE

LES PARADOXES DE LA COMMUNICATION ÉLITISTE CHEZ NIETZSCHE

  Le drame oral d’une parole labyrinthique

Nietzsche voulait plonger dans les âmes pour en retourner les profondeurs. Auprès de la masse, il se rend compte que cette forme de cure de désintoxication ne réussit qu’avec des patients courageux. Il est difficile de parler oralement lorsque nous ne distinguons pas nos interlocuteurs. Les rencontres, à travers lesquelles l’oralité est mise à l’épreuve, sont habituellement émaillées d’incidents d’une rare violence. Les exemples, du funambule et de l’annonce de la mort de Dieu, en rendent compte. Qu’il s’agisse du funambule ou du communiqué concernant la mort de Dieu, il y a une angoissante relation orale qui n’épargne même pas le scénariste : Nietzsche. Des problèmes de communication empêchent quasiment toute entente, toute formation discursive. Les raisons sont liées aux contraintes d’un espace grégaire qui ne devait pas accueillir une opinion libre qui torture et trouble l’orientation de notre existence et nos rapports sociaux288 . Nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi Nietzsche, qui se définit comme un type supérieur, parle à la populace. Tient-il absolument à un peuple de super-héros ? Oublie-t-il que chacun a son identité tel ce poète qui appelle à son aide la philosophie, ce musicien qui a recours au drame et ce penseur qui est passionné de rhétorique ? Comment entre-t-il en relation avec les hommes ? Est-il derrière toutes ces voix qui croient à l’Olympe ? Que devons-nous retenir de cette communication médiée et orale ? 1. Cette voix horrible du diable qui tue Tout palabre chez Nietzsche. Des paroles sont émises par des scènes publiques dignes d’un grand théâtre. Presque chaque page de ses écrits est une prestigieuse tribune offerte à des paroliers. Parmi ces personnages privilégiés, il y a un funambule. Cet individu athlétique sortait fréquemment d’une petite porte et marchait sur une corde tendue, entre deux tours, audessus d’une place publique et d’une foule. À ses dépens, il apprendra que la parole qui théorise le retour des mêmes choses est une pure et fâcheuse illusion. Seul le changement est réel. Un jour, il avait déjà fait la moitié de son parcours habituel, mais un quidam, qui avait l’air d’un paillasse, était debout sur la même corde et subitement avait bondi vers lui. Voici les menaçantes paroles orales qui lui sont directement adressées : 288 F. Nietzsche, Humain, Trop Humain, I, « L’homme avec lui-même », paragraphe 605, in Œuvres complètes, op. cit., p. 678, 73 Avance donc, boiteux, criait-il de son horrible voix ; avance, traînard, sournois, face de carême ! Et prends garde que je ne te chatouille de mon talon ! Que fais-tu là entre ces deux tours ? C’est dans la tour qu’est ta place, on devrait t’enfermer, tu barres la route à un meilleur que toi289 . Veut-il faire des faces de carême des hommes d’esprit sérieux ? La méthode appliquée pour les remettre en bonne voie serait inappropriée. Les mots : tours, place, meilleur, ne connotent-ils pas une idée de sélection ? Le saltimbanque boiteux, ayant très bien entendu les mots et les cris de cette horrible voix, n’a pas résisté à la tentation. Au cours de cette relation orale qui mettait les choses au point, entre ceux qui sont dignes des deux tours et ceux qui doivent rester dans la tour, il arriva une chose épouvantable. Toutes les bouches étaient muettes. Tous les regards s’étaient fixés. La voix chaude du quidam venait de clore prématurément un spectacle public. Nietzsche enseigne-t-il que rien ne va de soi et qu’on apercevait à peine les personnalités ? Hébété et quasi inconscient, le saltimbanque venait de lâcher son balancier. Il tomba dans le vide. Son corps s’écroula, meurtri et brisé. Des événements pareils poussèrent François Rabelais à rappeler que « la nature ne supporte pas sans danger des changements trop brusques »290. Il y a là un enseignement exclusivement oral et même uniquement visuel. Il y a une communication orale qui fait peur parce qu’elle est brusque. Sous l’effet d’une surprise, elle surgit et aboutit très souvent au malentendu, à la violence, voire au meurtre. C’est sous cette forme d’oralité tortueuse que le funambule est mort. A-t-on volontairement, virtuellement et symboliquement supprimé un dégénéré incapable d’élévation ? Le meilleur remède, pour laver le cerveau de toutes ses habitudes perverties, serait-il d’assassiner ? La réponse à ces troublantes questions sera dans les développements de la deuxième partie de ce travail. Ce qui est troublant ici est dans la suite des événements après la chute du danseur. Zarathoustra était le seul personnage-spectateur qui resta sur place. La foule avait fui. Mal en point, l’athlète mourant raconte au teigneux témoin ce qui est arrivé après que l’imprévu concurrent ait eu poussé le cri diabolique : « Que fais-tu là ? dit-il enfin, je le savais depuis longtemps, que le Diable me ferait un croc-en-jambe. A présent il va m’entraîner en enfer ; vas-tu l’en empêcher ? »  . David Riesman remarque que certaines paroles n’influencent pas seulement d’une façon passagère. Leurs effets sont durables. Elles sont  capables de modifier l’homme, d’accélérer ou de ralentir son intégration dans toute une autre société. Ce second face-à-face oral, entre le funambule et Zarathoustra, n’est pas neutre. L’obsession de l’enfer empêche d’entendre la voix de la raison et de la philosophie, cette sagesse vivante et personnifiée qui porte le nom d’Épictète ou celui d’Épicure. Pour Nietzsche, les yeux et les oreilles de la populace sont de plus en plus pleins de limon et l’individu s’est retranché dans l’intimité de la communication culturelle. Pour nous, son propos ne relève que d’un parti pris idéologique récurrent. Ce que nous découvrirons. S’élevant au rang des grands esprits, Zarathoustra, le curieux témoin, répond et balaie les propos populaires et illusoires qu’il venait d’entendre : « Sur mon honneur, ami Ŕ tout ce dont tu parles n’existe pas ; il n’y a ni Diable ni enfer. Ton âme va mourir plus vite encore que ton corps ; n’aie donc plus de crainte »293. Veut-il faire table rase des vieilles civilisations au profit d’une culture supérieure sensationnelle ?294 Nous retenons qu’il y a juste une figuration dont l’auteur de l’instructive pièce de théâtre n’est rien d’autre que Nietzsche. Il fait intervenir le diable pour tester les capacités humaines et héroïques. Mais les raisons, qui ont précipité la chute du funambule, révèlent qu’on ne peut pas effacer dans l’âme d’un homme l’empreinte de ce que ses ancêtres ont fait avec beaucoup de constance. Il est impossible qu’un homme n’ait pas dans le sang les prédilections de ses ancêtres quoique les apparences fassent croire le contraire. Ce corporatisme plébéien est un des problèmes majeurs de la race et de la communication élitiste. Il rejette les valeurs aristocratiques. Il ne favorise pas la circulation de toutes les paroles, « encore moins des personnalités libres » . Nietzsche voulait signaler les faits qui posent un problème à la communication élitiste. La communicabilité de ses opinions hermétiques fera face à des obstacles. Les hommes n’aiment pas certaines considérations labyrinthiques. Le funambule est une preuve. Ils sont déclarés inaptes pour les opinions libres dont la première exigence est la liberté. Ils sont des auditeurs craintifs297. À travers la chute mortelle du funambule, ils paraissent expérimenter une matière explosive, une dynamite de l’esprit inconnue des masses.Effectivement, Nietzsche porte une parole explosive pour les eunuques, les efféminés ou les hommes ignorant les aventures. Il se présente aux populations : « Je ne suis pas un être humain, je suis de la dynamite »298. Une telle présentation orale fait de la dynamite un drame du langage, un drame auditif. La dynamite est un chasse-mouche empêchant une coopération sociale autour des valeurs individuelles. Nietzsche en parle : un mot de moi fait monter au visage tous les mauvais instincts Ŕ Toute trace de fémininisme, même chez un homme, suffit à fermer l’accès à mon œuvre, à interdire que l’on pénètre jamais dans ce labyrinthe de découvertes intrépides. Il faut ne jamais s’être ménagé soi-même, il faut avoir de la dureté une habitude pour rester serein et de bonne humeur parmi de dures vérités299 . Que fait un non humain, dans ce cas, auprès de la populace ? N’est-ce pas parler en vain ? Les rideaux peuvent être tirés. Aucune délibération libre n’est possible. Le grand nombre ne remplit pas les critères exigés pour comprendre les découvertes intrépides. Ces dures vérités ne sont-elles pas un drame enfermant l’accès de l’œuvre nietzschéenne au grand nombre ? N’est-ce pas là une communication inégalitaire et élitiste ? Claire Richter0 pense que les intellectuels trouvent leur bonheur dans le labyrinthe, dans la dureté envers soi-même et les autres. Pour qu’il y ait intercompréhension, celui qui écoute ces dures vérités doit être un explorateur-né. Cet auditeur doit être parfait. Cette perfection est faite d’un monstre de courage et de curiosité. Elle dépend aussi de la souplesse, de la ruse, de la prudence des interlocuteurs. Cette communication élitiste ne favorise pas l’entente. Sa volonté n’est pas d’informer et d’éduquer. La majorité est privée de ses connaissances. Pourtant, l’évolution humaine n’est pas concevable en dehors de la communication de ces connaissances, malheureusement réservées à une élite peu sociable. Pourquoi le philosophe croyait-il donc que c’est du grand nombre qu’allaient sortir les étoiles dansantes ?1 Sans obstétricien, peut-il accoucher des hommes cultivés ? Nietzsche n’a pas assumé pleinement sa mission cosmique et libératrice. La tâche de l’explication orale n’est pas investie. Il ne prend pas assez son temps pour écouter et convaincre. Il pouvait apprendre de Ponocrates2 et non d’un diable. Sa communication n’est 298 F. Nietzsche, Ecce Homo, « Pourquoi je suis un destin », paragraphe 1, op. cit., p. 187. 299 F. Nietzsche, Ecce Homo, « Pourquoi j’écris de si bons livres », paragraphe 3, op. cit., p. 134. 0 C. Richter, Nietzsche et les théories contemporaines, op. cit., p. 159. 1 Voir F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, « Le chant du tombeau », op. cit., p. 156. 2 Voir F. Rabelais, Gargantua, op. cit., p. 189 et suivantes. Ponocrates assurait l’éducation de Gargantua. Pour y parvenir, il l’introduisit auprès des savants, au contact desquels il gagna en esprit et en désir d’étudier autrement et de se mettre en valeur. Gargantua apprit à lire les communications des grands penseurs, à jouer du pas rationnalisée. Elle veut s’imposer avec violence. Tel un cri sauvage qui prétend faire écouter la profession de foi de sa croyance la plus récente, elle est quelquefois trop brute et arrive brutalement à ceux qui devaient être influencés intelligemment pour devenir des personnalités libres. C’est sous cet angle de la parole redoutable qu’il faut continuer à aborder cette section réservée aux formes de discours oraux et à leurs développements. L’image de cette parole tonitruante, rétablissant les forts et fracassant les faibles, est le signe particulier du vacarme qui accompagne l’annonce de la mort de Dieu. 2. Nietzsche n’a jamais dit que Dieu était mort Avec un style oral, beaucoup d’aphorismes3 parlent de la mort du localisateur absolu. Contre le christianisme, qui anonnce la résurrection de Dieu, « Niezsche retourne le procédé »4 . L’angoissante et bavarde nouvelle du paragraphe 125 du Le gai savoir est la mine d’or que nous exploiterons. Elle intéresse les ermites. Ces interprètes, plongés dans un système de communication performative, suivant ces mots de Vincent Jouve5 qui renvoient toujours à un au-delà d’eux-mêmes, intègrent dans leurs explications toutes leurs lectures. En espérant que sa reproduction partielle servira le débat, voici une partie de l’étonnant discours rapporté du célèbre aphorisme 125 : L’insensé. – Je cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! Ŕ comme là-bas se trouvaient précisément rassemblés beaucoup de ceux qui ne croyaient pas en Dieu, il suscita une grande hilarité. L’a-t-on perdu ? dit l’un. S’est-il égaré comme un enfant ? dit un autre. Ou bien se cache-t-il quelque part ? A-t-il peur de nous ? S’est-il embarqué ? A-t-il émigré ? Ŕ ainsi ils criaient et riaient tous à la fois. L’insensé se précipita au milieu d’eux et les perça de ses regards. Où est Dieu ? cria-t-il, je vais vous le dire ! Nous tous sommes ses meurtriers ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment avons-nous pu vider la mer ? Qui nous a donné l’éponge pour effacer l’horizon tout entier ? Qu’avons-nous fait, à désenchaîner cette terre de son soleil ? Vers où roule-telle à présent ? Vers quoi nous porte son mouvement ? Loin de tous les soleils ? Ne sommes-nous pas précipités dans une chute continue ? Et cela en arrière, de côté, en avant, vers tous les côtés ? Est-il encore un haut et un bas ? N’errons-nous pas comme à travers un néant infini ? Ne sentons-nous pas le souffle du vide ? Ne fait-il pas plus froid ? Ne fait-il pas nuit sans cesse luth, à jeter le javelot avec sûreté, à crier comme les diables, à communiquer avec des érudits, à récapituler à la façon des Pythagoriciens.  Cette expression est de Jean-Baptiste Botul, Nietzsche et le démon de midi, Paris, Éditions Mille et une Nuits, 2004, p. 95. 5 V. Jouve, L’effet-personnage dans le roman, op. cit., p. 27. 77 et de plus en plus nuit ? Ne faut-il pas allumer les lanternes dès le matin ? N’entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui ont enseveli Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la putréfaction divine ? Ŕ les dieux aussi se putréfient ! Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! Comment nous consoler, nous, les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde avait possédé jusqu’alors de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous nos couteaux Ŕ qui essuiera ce sang de nos mains ? Quelle eau pourra jamais nous purifier ? Quelles solennités expiatoires, quels jeux sacrés nous faudra-t-il inventer ? La grandeur de cette action n’est-elle pas trop grande pour nous ? Ne nous faut-il pas devenir nous-mêmes des dieux pour paraître dignes de cette action ? Il n’y eut jamais d’action plus grande Ŕ et quiconque naîtra après nous appartiendra, en vertu de cette action même, à une histoire supérieure à tout ce que fut jamais l’histoire jusqu’alors ! Pourquoi cet aphorisme a ce titre paradoxal et programmatique : « L’insensé » ? Cette figure est communicante. Le corps du texte indique qu’il s’agit d’un mystérieux orateur. C’est bien lui seul qui est l’auteur du discours funeste. Nietzsche ne parle pas. Se sert-il d’une voix pour communiquer ? En quoi un fou, sous couvert d’une identification littéraire, peut-il être utile à la parole aristocratique ? A-t-il la baraka ? Comment Nietzsche serait-il parvenu à dompter un fou au point qu’il devienne si fidèle à une vision d’un monde élitiste ? Il imiterait le savant Empédocle qui réussit à adoucir un fou furieux 6 . Assume-t-il l’exclamation suivante : « Je suis un garde-fou Ŕ que celui qui peut me saisir me saisisse ! » ? Cette identification montrerait qu’il peut être complice des fous et pourrait se servir d’eux. Ce qui ne signifie pas que des novateurs, dans tous les domaines, sacerdotaux et politiques, n’ont pas assumé leur rapport avec la figure du fou. Solon s’en servit pour enflammer les Athéniens à reconquérir Salamine8 . Comment la folie pourrait-elle se produire dans des têtes d’élites, d’hommes de noble origine, d’hommes heureux, bien venus, distingués, de bonne société ?  Pour comprendre l’origine des choses fâcheuses et fatales, on convoquait la folie et non le péché. Penser et parler autrement, c’était aller de son plein gré dans la maison des fous. Étaient considérés par les anciens Grecs comme des fous : les hérétiques, les sorciers, les devins, les incrédules, les impies, les méchants, les poètes. Ce mauvais traitement était exercé sur les élites durant des milliers d’années. Dans Ainsi parlait Zarathoustra, « Prologue de Zarathoustra », paragraphe 5,  il est écrit qu’autrefois tout le monde était fou. Sa maîtrise des questions politiques est peu commune. Les fous parlent des rapports avec les hommes qui gâtent le caractère. Zarathoustra est présenté comme un fou riche d’amour. Dans Ainsi parlait Zarathoustra, « L’enchanteur », paragraphe 2, op. cit.,p. 365, nous trouvonscette question : qui peut encore savoir ce qui est 78 souvent même du génie. Il n’y a que des ruses oratoires. Parfois aussi, il confie que la philanthropie du sage le pousse à paraître ému, fâché, réjoui, pour ne pas blesser son entourage par la froideur de sa nature aristocratique : Il y a même certains fous de choix qui se promènent toujours avec un carquois d’anathèmes et d’arrêts sans appels, prêts à foudroyer chacun de ceux qui donnerait à entendre qu’il y a certaines choses où leur jugement n’entre pas en ligne de compte . Pour Rogério Miranda d’Almeida : « les artistes et les bouffons sont des êtres doués du privilège de ne pas pouvoir s’adapter, de savoir dissimuler, falsifier et tourner à leur guise ce dont ils ont besoin »313. Toutes les sociétés ont des méthodes de transmission de la parole. Ce genre de médiation verbale complique substantiellement les méthodes de communication les plus élémentaires qui considèrent un locuteur, un auditeur et un message. Les problèmes sont sérieusement ailleurs et risquent de rester sans réponse. Que redit314L’insensé ? « Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! – Il n’y eut jamais d’action plus grande », s’exclame-t-il. S’exprime-t-il en prophète ? Apporte-t-il, à son tour, une bonne nouvelle à la populace ? A-t-il le mérite d’être un messager pacifique qui fait du discours oral le sceau de sa mission ? A-t-il compris que c’est par la parole que tout parvient aux hommes ? Rappelle-t-il que sont devenues rares ces élites qui relayaient le message de leur communauté aux quatre coins du monde ? Faut-il se fier à ce message de Charles Rudolf : Les Philosophes et particulièrement les Stoïciens estiment qu’il est indigne d’une personne sage de se laisser aller aux mouvements d’aucune passion, ainsi à plus forte raison jugeraient-ils qu’il serait indigne d’un Etre infiniment parfait de s’y laisser aller. 

Table des matières

Introduction
Première partie : Les nouveaux procédés du discours
Chapitre 1 : Contre les communautés de communication arbitraires
Section 1 : Critique des fondements de la communication sociale
1. Les ancrages biologiques et les racines grégaires de la communication
2. Les règles coercitives de la communication sociale et leurs limites
3. Il n’y a que différentes communautés de communication
Section 2 : Controverses autour des abus du langage
1. Dans le gouffre langagier des résolutions prises à l’avance
2. Critique des mots-étiquettes et dérives verbales de Nietzsche
3. Nietzsche penseur du métissage des langues
Section 3 : Les paroles équivoques de Nietzsche
1. Le parolier Nietzsche ou le prophète manqué
2. Un discours contre toute parole sacramentelle
3. Des figures dépositaires de paroles ambiguës
Chapitre 2 : Mésentente autour des techniques de communication
Section 1 : Le drame oral d’une parole labyrinthique
1. Cette voix horrible du diable qui tue
2. Nietzsche n’a jamais dit que Dieu était mort
3. La fausse dépêche d’une intonation tragique
Section 2 : L’écriture est un langage paradoxal
1. La complexité de l’écriture nietzschéenne
2. Contre et pour une fétichisation de l’écriture
3. Une imagination stylistique déroutante
Section 3 : Nietzsche penseur de la musique qui œuvre contre la douleur
1. Une mélodie infiniment paradoxale
2. Nietzsche critique Wagner pour faire l’éloge de Beethoven et de Bizet
3. Musicothérapie de Nietzsche et ambigu au-delà
Deuxième partie : L’expérience de la communication sélective
Chapitre 1 : Incompétences communicatives ou relations impossibles
Section 1 : Une communication interpersonnelle de supercheries
1. Ce désaccord des ermites qui désoriente
2. Cette déroutante attitude du véritable auditeur
3. Cette préoccupante rumorophobie dans les écrits de Nietzsche
4. Ce vœu non exaucé d’être maître de la médiation du discours
Section 2 : Une communication de groupe manquée
1. La face cachée des soi-disant hommes supérieurs
2. L’accord apparent et l’ambivalence d’un polycentrisme discursif
Section 3 : L’échec de Nietzsche dans la communication de masse
1. Plus il y a du monde, moins il y a de communication élitiste
2. Une opinion publique incompétente et une coopération sociale inexistante
Chapitre 2 : Les compétences communicatives et les troublantes relations intimes
Section 1 : La communauté cachée des philosophes législateurs
3. La nouvelle élite des philosophes ou des chefs communicatifs
4. La politique d’improvisation ou le signe de refus
Section 2 : L’idole aristocratique épeurant : le surhumain
1. Des hommes originaux au surhumain nietzschéen
2. Le surhumain : une déification et un culte du moi
Section 3 : Les paradoxes des métamorphoses de Nietzsche
1. Une série d’alter ego : quand Jeest une suite d’autres fictive
2. Les ruses du masque : l’insubordination et le goût du jeu
Troisième partie : Nietzsche penseur de l’extravagance et du paradoxe
Chapitre 1 : Quand Nietzsche se donne en spectacle 228
Section 1 : Des subtilités dans des images qui comportent des zones d’ombre
1. Des images du créateur d’images floues
2. Des images du monde contradictoires
Section 2 : Des ininterruptions et des implications d’une communication qui diffère
1. Des volontés qui s’affirment et se projettent avec leurs zones d’ombre
2. Des déclarations posthumes indéchiffrables ou des emportements verbaux
Section 3 : Ces maladies que la communication de la philosophie provoque
1. Élisabeth Förster-Nietzsche : la sœur qui a abusé et qui est abusée
2. La faute au manque de droiture de Nietzsche
Chapitre 2 : Le paradoxe suprême d’un élitisme extrême
Section 1 : L’incommunicable fierté d’un solitaire
1. La construction imaginaire d’une image aristocratique exceptionnelle
2. Du refus de reconnaissances de dette par Nietzsche
Section 2 : L’échec d’une communication à l’élitisme extrême
1. Nietzsche ou l’effondrement d’un penseur peu ordinaire
2. Zarathoustra ou le rendez-manqué d’un autre faux prophète
Section 3 : Les ruses du philologue ambigu dans son art de bien lire
1. Les contraignantes règles de la philologie
2. Les procédés d’emprise idéologique
Conclusion

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *