FACTEURS DE RISQUE DE L’HÉPATITE C CHEZ LES DONNEURS DE SANG

FACTEURS DE RISQUE DE L’HÉPATITE C CHEZ LES DONNEURS DE SANG

Cycle cellulaire et réplication virale 

Cinétique de la réplication virale

La modélisation mathématique de la décroissance de la charge virale sous traitement par interféron α a récemment permis de mieux comprendre les cinétiques de réplication du VHC (Figure 2) [29]. Le foie des patients infectés contient deux compartiments virtuels, faits respectivement d‟hépatocytes infectés et d‟hépatocytes non infectés. Les hépatocytes infectés produisent chaque jour des quantités importantes de virions. Une partie de ces virions infectent de nouveaux hépatocytes, alimentant ainsi le réservoir d‟hépatocytes infectés. Celui-ci décroît parallèlement du fait de la mort par apoptose des hépatocytes infectés. La grande majorité des particules virales produites par les hépatocytes infectés est déversée dans la circulation générale. Elles y sont rapidement dégradées par des mécanismes mal élucidés mettant en jeu des phénomènes physiques et immunologiques. Les sites extra-hépatiques de réplication virale peuvent servir de sources marginales de production de virions et de cibles pour l‟infection de nouvelles cellules [30]. Figure 2: Cinétiques de réplication du VHC à l‟état d‟équilibre (Arch Virol 2012) 

Synthèse des protéines virales

La synthèse des protéines virales commence par la traduction du cadre de lecture ouvert qui donne naissance à une polyprotéine précurseur virale unique (Figure 1). L‟entrée du ribosome sur le messager se fait quelques nucléotides en amont du codon initiateur de la traduction [31]. L‟extrémité 3‟ non codante du génome viral semble jouer un rôle régulateur dans la traduction du cadre de lecture ouvert. Le clivage de la polyprotéine précurseur est assuré par au moins trois protéases, dont une cellulaire et deux virales (Figure 1) [32]. Les protéines non structurales sont clivées par deux protéases virales [16], d‟une part la protéase NS2-NS3, dotée d‟une activité auto catalytique en cis permettant le clivage NS2-NS3 [32] d‟autre part la sérine protéase NS3 qui, associée à son cofacteur NS4A, assure le clivage de l‟ensemble des jonctions situées en aval. Les protéines NS5A et NS5B sont secondairement phosphorylées, et NS5A pourrait subir un clivage ultérieur par une protéase cellulaire libérant un produit doté d‟un site de localisation nucléaire et de propriétés d‟activateur transcriptionnel 

Réplication

L‟ARN polymérase dépendante de l‟ARN (protéine NS5B) et les autres protéines non structurales (NS2, NS3, NS4A, NS4B, NS5A) s‟associent à des protéines cellulaires de l‟hôte pour former le complexe de réplication [34]. Celui-ci est associé aux structures membranaires et vésiculaires péri-nucléaires, siège de la réplication virale. L‟ARN polymérase synthétise un brin d‟ARN négatif à partir du génome, qui sert ensuite de matrice pour la synthèse de nombreux brins d‟ARN positifs qui seront encapsidés et enveloppés pour devenir les génomes des particules virales néoformées ou serviront de nouveaux messagers pour la synthèse des protéines virales 

Assemblage et excrétion des virions

En l‟absence de système de culture cellulaire adéquat, les étapes ultimes du cycle viral restent mal connues. L‟assemblage est probablement déclenché par l‟interaction entre l‟ARN génomique et la protéine de capside, qui aboutit à la formation de la nucléocapside par des mécanismes non encore élucidés. Par analogie avec les Flavivirus, les nucléocapsides pourraient ensuite s‟envelopper par bourgeonnement à l‟intérieur du réticulum endoplasmique et les particules virales pourraient être excrétées par exocytose [13]. (Figure 3) Figure 3: Cycle de réplication du VHC. Hépatite C : (Réplication du Virus (hors études cliniques) Journées DES Avril 2014.) 

Infection par le virus de l’hépatite C

 Epidémiologie du virus

On estime a environ 170 millions le nombre d‟individus infectées par le virus de l‟hépatite C dans le monde [35] occasionnant environs 500000 morts chaque année [3]. La répartition géographique du virus de l’hépatite C est très hétérogène. Les nouvelles données sur les hépatites selon l‟OMS publiées dans son communiqué de presse du 21 avril 2017 à GENEVE, AMSTERDAM sur la prévalence du VHC dans les différentes régions de l‟OMS [36] est répartie comme suit : –Région de la Méditerranée orientale : 2,3% de la population (15 millions) –Région européenne : 1,5% de la population (14 millions) –Région du Pacifique occidental : 1% de la population (14 millions) –Région africaine : 1% de la population (11 millions) –Région des Amériques : 1% de la population (7 millions) – Au Sénégal selon le PNLH la prévalence du VHC est de 2% [37] –L’Egypte a la plus forte prévalence dans le monde. En 2008, selon l’Egyptian Demographic Health Survey (EDHS) la prévalence nationale des anticorps antiVHC était estimée à 14,7% chez les personnes âgées de 15 à 59 ans [38]. 2. Mode de transmission du virus de l’hépatite C La contamination par le virus de l‟hépatite C se produit principalement par contact avec le sang d‟une personne infectée. Cette situation peut se produire dans certaine situation : 15 -par transfusion sanguine : La transfusion sanguine représentait la principale voie de transmission du VHC avant l‟instauration de tests biologiques efficaces permettant de détecter les donneurs porteurs du VHC. Dans les pays développés de nombreuses mesures ont été prises dans ces quatre dernières décennies pour une sécurité transfusionnelle de plus en plus sophistiquée. D‟abord l‟élimination du don des poches de sang de donneurs présentant un taux sanguin élevé de transaminases puis l‟apparition des tests d‟Ac Anti HCV de 1ère , 2 ème et 3ème génération et en fin l‟apparition du DFG couplé à sélection médicale rigoureuse de donneurs bénévoles a rendu d‟une manière générale la transmission du VHC par transfusion quasi inexistante [39]. Au Sénégal les procédures de sélection médicale de pré don et les tests de 3ème génération ont permis de réduire considérablement les risques de transmission du VHC par transfusion sanguine [9]. -par toxicomanie intraveineuse : Plusieurs pays européens ont identifié l’utilisation de drogues injectables comme le principal facteur de risque d’infection par le VHC. L‟utilisation de seringue unique permet de réduire ce mode de contamination, cependant la transmission reste possible à partir du matériel de préparation : petite cuillère, coton, paille pour sniffer… [39]. Au CNTS de Dakar les procédures de sélection médicale exclus les donneurs présentant des antécédents de toxicomanie récente. -contamination en milieu hospitalier-infections nosocomiales : Des cas de contamination en milieu hospitalier ont été recensés ; ils sont le fait de 16 la transmission de virus entre équipe soignante et malade lors de la réalisation d‟actes médicaux (par piqure, expositions répétées à des secrétions comprenant des virus…). Cependant il est aisé de prévenir ces risques grâce à des mesures d‟hygiène strictes. La généralisation des instruments médicaux à usage unique a considérablement réduit ce risque. Cependant une évaluation des pratiques professionnelles comme l‟endoscopie, la dentisterie, la stomatologie, la biopsie…devra être évaluée [39]. Dans les pays développés, la transmission de l’infection par le VHC liée aux soins de santé est difficile à quantifier, mais probablement faible [39]. Dans nos pays, les fournitures de seringues stériles peuvent être inadéquates ou inexistantes dans certaine zone reculée, les professionnels effectuent souvent des injections en dehors du cadre médical et les injections sont souvent administrées pour délivrer des médicaments qui pourraient autrement être administrés par voie orale. Dans cet environnement, les gens peuvent recevoir plusieurs injections contaminées au cours de leur vie, ce qui entraîne un facteur de risque cumulatif substantiel d’infection par le VHC [39]. -transmission sexuelle : La transmission sexuelle du VHC est beaucoup moins élevée que celle des autres virus sexuellement transmissibles. Chez les personnes ayant des relations monogames à long terme en particulier, le risque de transmission sexuelle du VHC est extrêmement faible [39]. Le VHC n‟est pas retrouvé dans les urines, les selles, et les secrétions vaginales. Cependant on le retrouve de manière aléatoire dans la salive et le sperme. Ainsi, la transmission par voie sexuelle reste aujourd‟hui exceptionnelle qu‟il s‟agisse de rapports hétérosexuels ou homosexuels. Cependant il semble augmenter si les rapports ont lieu à l‟occasion des règles ou en cas d‟infections génitales ou de 17 lésion des organes sexuels .

Table des matières

 INTRODUCTION
PREMIER PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. Le virus de l’hépatite C
1. Organisation structurelle du virus de l’hépatite C
1.1. Structure du virus de l’hépatite C
1.1.1. Structure des virions
1.1.2. Structure du génome
1.1.3. Structure des protéines virales
a. Protéine de capside C
b. Glycoprotéines d’enveloppe E1 et E2
c. La protéine p7
d. La protéine non structurale NS2
e. La protéine NS3 et la protéine NS4A
f. La protéine NS4B
g. La protéine NS5A
h. La protéine NS5B
1.2. Cycle cellulaire et réplication virale
1.2.1. Cinétique de la réplication virale
1.2.3. Réplication
1.2.4. Assemblage et excrétion des virions
1. Epidémiologie du virus
2. Mode de transmission du virus de l’hépatite C
III. Manifestation cliniques
III.1. Hépatite aigue
a. Phase d’incubation
b. Signes cliniques
c. Diagnostic biologique
C.1. Les tests sanguins directs
c.3. Exploration fonctionnelle hépatique
C.3. Examens hématologiques
d. Evolution
III.2. Hépatite C chronique
a. Signes cliniques
b. Diagnostic biologique
c. Evolution
IV. La transfusion sanguine
IV.1. La promotion du don de sang
IV.1.1. La sélection des donneurs
IV.1.2. Le prélèvement des donneurs
IV.1.3. L’information post-don
IV.1.4. La qualification biologique .
IV.1.4.1. Tests sérologiques (sérologies spécifiques et marqueurs indirects)
IV.1.4.2. Dépistage génomique viral
IV.1.4.3. Autre stratégie de prévention du risque infectieux
a. Déleucocytation
b. Inactivation virale du plasma et des plaquettes
IV.1.4.4. Tests immuno-hématologiques
IV.2. Complications de la transfusion sanguine
IV.2.1. Complications infectieuses
IV.2.1.1. Infections virales
a. Transfusion et hépatite C
b. Transfusion et hépatite B
c. Transfusion et VIH
IV.2.1.2. Autres virus transmis par transfusion
2.13. Infections bactériennes
IV.2.1.4. Infections parasitaires
IV.2.1.5. Transmission d’agents non conventionnels
IV.2.2. Complications immunologiques
a- Incompatibilité érythrocytaire
b. Incompatibilité leuco-plaquettaire
c. Purpura post transfusionnelle
d. Allergie / Anaphylaxie
e. Réaction du greffon contre l’hôte
f. L’œdème pulmonaire lésionnel post-transfusionnel
g. Intolérance aux protéines plasmatiques
IV.2.3. Autres complications
IV.2.3.1. Surcharge volémique
IV.2.3.2. Surcharge métabolique
a. Surcharge citratée
b. Hémochromatose
c. Hyperkaliémie
v. Traitement
V.1. Traitement préventif
V.1.1. Prévention primaire
V.1.2. Prévention secondaire
V.1.3. Prévention tertiaire
V.2. Traitement curatif
V.2.1. But du traitement
V.2.2. Moyens
V.2.3. Principes généraux du traitement
V.2.4. Evaluation pré-thérapeutique
V.2.5. Indication
V.2.6. Surveillance du traitement
a. Suivi du traitement
b. Suivi après traitement
IEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I.CADRE D’ETUDE
I.1. Historique du CNTS
I.2. Missions du CNTS
I.3. Organigramme et fonctionnement du CNTS
II. PATIENTS ET METHODES
II.2. Population d’étude
II.2. Méthodologie
II.2.1. Type d’étude
II.2.2. Recueil des données
III.2.3. Variables étudiées
II.2.3.1 Caractéristiques sociodémographiques des porteurs d’Ac Anti HCV chez les donneurs de sang
II.2.3.2 Facteurs de survenue de l’hépatite C
II.2.3.2.1 Facteurs médicaux
II.2.3.2.2 Facteurs chirurgicaux
II.2.3.2.3 Facteurs comportementaux
II.2.4. Techniques de laboratoire
II.2.5. Etude statistique
RESULTATS
I – Caractéristiques sociodémographiques des porteurs d’Ac Anti HCV chez les donneurs de sang
Tableau I : Caractéristiques sociodémographiques des porteurs d’Ac Anti HCV
II. Facteurs de survenue de l’hépatite C
II.1. Facteurs médicaux d’exposition des porteurs d’Ac Anti HCV chez les donneurs de sang
Tableau II: Facteurs médicaux d’exposition des porteurs d’Ac Anti HCV
II.2. Facteurs chirurgicaux
II.3. Facteurs comportementaux
DISCUSSION
CONCLUSION

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