L’état face à la crise alimentaire mondiale

La population et le développement agricole

Si dans le passé, l’homme a craint que les ressources agricoles, biens plus que les ressources non biologiques, ne suffisent plus à satisfaire les besoins d’une population croissante, c’est que tout simplement, les aliments sont un de ses besoins vitaux et essentiels. En réalité, la somme totale de ses activités, la satisfaction complète de ses besoins et la création de nouveaux besoins, qui joue un rôle si important dans l’évolution de la civilisation, dépendent dans une large mesure de la satisfaction de ses besoins alimentaires. C’est là une réalité que l’humanité ne peut se permettre d’ignorer si elle sait que la guerre et les troubles sociaux soient à l’avenir rayés de l’histoire. Mais, si le problème est généralement connu, nous sommes encore loin de faire ce qu’il faut pour résoudre. En effet, dans certaines régions du monde, produit en abondance et à un rythme toujours plus intensif des biens et services qui semblent parfois n’avoir qu’un rapport lointain avec les besoins authentiques d’une civilisation en voie d’évolution. Tandis que dans d’autres régions, des groupes importants de populations n’ont pas assez à manger et que la malnutrition, si préjudiciable à la santé et en rendement, y est très répandue. Ce paradoxe est peut être d’autant plus remarquable que l’on connaît, dans l’ensemble, la composition optimale, à la fois qualitative et quantitative, de la ration alimentaire dont l’homme assigne à l’effort humain des objectifs concrets, alors que les besoins que l’homme peut avoir des produits de l’industries et de ses autres activités, tout en étant souvent moins urgent, semblent n’avoir aucune limite discernable.
Le calcul de certains organismes internationaux tels que PNUD, FAO, PAM, démontre que des changements pourront intervenir dans la composition par âge et âge sexe de la population, donc ils influeront de manière appréciable sur les besoins moyens de l’homme. Des modifications du montant et de la distribution du revenu national, ainsi que de la structure professionnelle, pourront avoir en effet notable sur les besoins par habitants. Il y a là un domaine qui, manifestement, demande à être sérieusement exploré sans tenir compte de ces changements, ils ont calculé que pour obtenir une élévation modérée des niveaux de nutrition en 2010, il faudrait que les approvisionnements en céréales s’accroissent de près de 50% et que les approvisionnements en aliments de protection s’accroissent plus encore de 80%. Ces pourcentages correspondent à un accroissement de la population d’environ 45% d’ici 2010. Pour cela, l’augmentation des approvisionnements devra être beaucoup plus forte, surtout dans régions sous-développées et surpeuplées, là où la consommation est très basse.

Croissance économique : base de la suffisance alimentaire

La crise alimentaire mondiale est surtout liée la diminution de la production mondiale et a donc une relation avec la croissance économique.
Il y a plusieurs définitions de la croissance selon les perceptions des auteurs, mais en générale, elle peut être définie comme une hausse continue en volume sur une longue période de la production.
François PERROUX en 1990a définit la croissance comme suit : «la croissance c’est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues (chacune des périodes comprenant plusieurs cycles quasi-décennaux) d’un indicateur de dimension pour une nation, le produit global net (d’impôt, de tout coût,…) en terme réel».
Ici, la croissance entend une augmentation à long terme en terme de quantité et global d’un indicateur de dimension, des agrégats économiques comme le PIB, le PNB, ou le RN. En général, c’est une augmentation à long terme d’une grandeur économique.

Théorie économique de base du commerce international

L’échange se développe plus rapidement que la production, ceci pour l’école classique se base sur l’explication d’Adam SMITH de son utilité.
La théorie des avantages absolus : Cette théorie est basée sur le libre échange c’est-à-dire pas de barrière ou de restriction à l’échange et sur la division international de travail . Ce dernier suppose que chaque pays se spécialise dans la production des biens où ils ont des avantages absolus c’est-à-dire il peut produire le produit d’une manière le plus efficiente possible (à moindre coût). Ou plus précisément avec une même quantité de ressource, il peut obtenir une grande quantité de produit. Pourtant, il y a des pays qui n’ont pas d’avantage absolu dans la production d’un produit d’où la théorie des avantages comparatifs de Ricardo.
La théorie des avantages comparatifs : Pour Ricardo, même si un pays n’a pas d’avantage absolu sur tous les produits, il a toujours intérêt à commercer s’il se spécialise dans la production des biens dont son désavantage était le moindre. Elle est basée sur la théorie de la valeur travail, la valeur d’un bien est mesurée par la quantité de travail nécessaire pour le produire. Alors c’est une conception marxisme de la valeur et non pas une conception libérale qui mesure la valeur d’un bien par son utilité et sa rareté. D’où la liaison de l’avantage comparatif avec le coût d’opportunité. Le coût d’opportunité :C’est la quantité de produit qu’il a fallu renoncer pour obtenir un autre produit. Les pays ont des avantages tant que le coût d’opportunité est faible. Mais en regardant le rapport de prix ou le terme de l’échange des pays, ils ont avantages à commercer tant que le rapport d’échange est compris entre les deux limites de coût d’opportunité.
Théorie de Heckscher-Ohlin : Il faut s’ouvrir envers l’extérieur à cause de la différence des prix des facteurs entre les pays car il y a différence en matière de dotation factorielle. La spécialisation se fait en fonction des dotations factorielles du pays en question et suite à l’exploitation de cette dotation il y a tendance à l’uniformisation du prix. Ceci n’est pas valable dans la réalité d’où la recherche des gains d’échange en fonction des rapports de prix.

L’Etat et son rôle dans l’économie

L’Etat joue un rôle prépondérant sur l’économie d’un pays actuellement voire avoir trois fonctions principales: une fonction d’allocation optimale des ressources, une fonction de stabilisation macroéconomique, une fonction de redistribution des richesses.
L’Etat est l’acteur principal de l’économie politique. Il y a différente conception de l’Etat dans le temps. Conception libérale : l’Etat n’est qu’un agent qui arbitre, faire respecter la règle de la concurrence. Il assure les relations paisibles de la société, la protection des biens et des personnes, la représentation de la nation vis-à-vis des autres nations, la stabilité monétaire, l’équilibre budgétaire, et l’intégrité de la nation. L’Etat ne doit jamais perturber le marché, car il y a un mécanisme autorégulateur lorsque déséquilibre a lieu, chaque produit crée son propre débouché (J.B.Say). Conception réformisme : l’Etat doit intervenir en matière économique et sociale plus prépondérante et forte .
Conception providence : l’Etat intervient en matière économique et sociale tout en assurant le plein emploi (keynésien en 1929), la croissance économique et une justice sociale.
Conception marxiste : l’Etat est un agent régulation sociale tendant à maintenir le pouvoir d’une classe sociale : «l’Etat, dans une société de classes, est un système d’institutions créé par la classe dominante : c’est une armée d’employés, de fonctionnaires, de législateurs, de ministres, de magistrats, de policiers, de militaires qui doit défendre qui doit défendre la domination des minorités exploiteuses».

Origine des crises et ses différents types

Les différentes écoles de pensée économique avaient ses perceptions sur l’origine de la crise. Selon les classiques : Selon l’école classique, qui prône le libéralisme, la crise vient de l’intervention de l’Etat sur le marché. Pour eux, chaque produit crée son propre débouché, loi de débouché de J.B.Say, et la main invisible d’Adam Smith. L’intervention de l’Etat sur le marché ne fait que perturber ce mécanisme du marché autorégulateur, il empêche l’ajustement de l’offre par la demande.
Selon les keynésiens : Cette situation de crise est due à une fausse anticipation de la demande des producteurs et à la fuite de la monnaie dans le circuit économique. Les producteurs produisent en fonction de leurs anticipations de demande de leurs productions. Par conséquent, il peut y exister un niveau de production qui satisfait la demande mais ne correspond pas au plein emploi. On est donc dans une situation de chômage qui rend la situation très difficile encore car la mauvaise anticipation de la demande et la demande de précaution vont s’accentuer. La fuite de monnaie sur la sphère de la circulation se manifeste par le mode traditionnel de thésaurisation de la monnaie. Ils exigent l’intervention de l’Etat car c’est lui seul qui pourrait former une demande supplémentaire. Selon les marxistes :La crise est liée à la baisse tendancielle du taux de profit et à la surproduction par rapport à la consommation. Suite à la lutte de partage de profit de salaire entre la classe prolétaire et capitaliste, ce dernier va augmenter la part du travail morte (machine) et va abaisser le nombre de travailleur. Cela va entraîner une baisse de la consommation par l’augmentation du nombre des chômeurs. En plus, la forte utilisation du capital conduit à une baisse du taux de profit. D’où pour Marx, le capitalisme est voué à l’échec.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I. CONTEXTE MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE
CHAPITREI : La relation de la population à l’agriculture
1. La population et le développement agricole
2. L’immobilisme
3. Revenu agricole
CHPITRE II : Rôle primordial de l’agriculture
I. Croissance économique: base de la suffisance alimentaire
1. Définition
2. Quelques distinctions à faire
3. Les facteurs déterminants de la croissance
II. Ce qu’il faut entendre par développement
1. Développement local
2. Développement durable
III. Effet du commerce international sur la croissance
1. Théories de base du commerce international
a. Théories des avantages absolus
b. Théories des avantages comparatifs
c. Coût d’opportunité
d. Théorie de Heckscher-Ohlin
2. Les théories modernes
3. Les nouvelles théories du commerce international
IV. L’Etat et son rôle dans l’économie
a. Conception libérale
b. Conception réformisme
c. Conception providence
d. Conception marxiste
CHAPITRE III : Cause de la crise alimentaire mondiale
I. Origines et différents types de crise
I. A. 1. Selon les classiques
I. A. 2. Selon les keynésiens
I. A. 3. Selon les marxistes
B. Les différents types de crise existants
1. Crise agricole
2. Crise industrielle
3. Crise du système monétaire international
4. Les chocs pétroliers
II. Analyse des besoins mondiaux, en particulier, les bases alimentaires
1. Production mondiale
A. Blé
B. Riz
C. Maïs
2. La démographie mondiale
III. Cause de la crise alimentaire actuelle
a. Changement climatique
b. Réduction des surfaces cultivables
c. La hausse du prix du baril de pétrole
d. L’explosion démographique
CHAPITRE IV : ETATS DE LIEUX- CAS DE MADAGASCAR
I. Démographie
II. Production
III. Consommation
IV. Evolution du prix du riz
V. Les aléas climatiques
VI. Répercussion du prix du baril de pétrole sur la productivité
VII. Impact de la baisse de la production mondiale de céréale à Madagascar
PARTIE II : ANALYSES DES POLITIQUES APPORTEES PAR LES DIVERSES NATIONS AFIN DE SURMONTER LA CRISE ALIMENTAIRE
CHAPITRE V : POSITION DE L’ETAT FACE À LA CRISE 
Introduction
I. Les politiques proposées par les pays riches comme France (peu influencé ou
même pas)
II. Les décisions prises par le Sénégal face à une telle situation
1. Solutions d’urgence (court terme)
2. Réponses à moyen et longs termes
III. Mesure prise par l’Etat malgache afin de surmonter la répercussion de la crise alimentaire mondiale sur le pays
CHAPITRE VI : ANALYSE DES POLITIQUES MENEES PAR L’ETAT MALGACHE 
1. Suspension temporaire de l’exportation de riz et de maïs
a. Retard sur la mise en œuvre des politiques basant sur l’agriculture
b. Possibilité de perte de part de marché
c. Risque de desincitations à la production
d. Remise en cause de la croissance économique
2. Concernant la politique de MAEP face à la crise alimentaire mondiale
a. La révolution verte
b. La diversification de l’alimentation de base
c. La promotion des cultures de contre saison
3. La subvention
4. Mobilisation du partenaire de développement
CHAPITRE VII : AUTRES ISSUES ET APPLICATION DE LA THEORIE DANS LA REALITE 
1. Les politiques commerciales
2. Orientation du secteur agricole vers le marché
3. Changement de l’organisation interne
a. Organisation paysanne
b. Organisation du travail en réseau
4. Amélioration des infrastructures de transports
5. Résolution des autres problèmes

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