Limpact des fentes labiopalatines sur la denture

Les fentes faciales sont des anomalies précoces du développement qui résultent de défauts d’accolement des bourgeons faciaux embryonnaires [1]. Parmi cellesci, les fentes labio-palatines (FLP) sont les malformations congénitales les plus fréquentes [1]. Ce sont des embryopathies apparaissant dès la période fœtale à partir du deuxième mois de la grossesse et sont souvent associées à des malformations sévères ou à des anomalies chromosomiques qui posent le douloureux problème de l’interruption volontaire de la grossesse. La fréquence de cette malformation est de 1,5 pour 1000 naissances avec une légère prédominance masculine [2]. Il n’existe pas de facteur étiologique formellement reconnu chez l’homme même si beaucoup évoquent des facteurs favorisants comme la race et l’environnement. Elles sont perçues comme des malformations graves. Le visage, la parole, l’audition, parfois même le développement cognitif de l’enfant constituent autant de différences avec la « normalité » [2].

Elles peuvent perturber selon la forme clinique les tissus mous (lèvre supérieure, seuil nasal, aile du nez, voile musculaire du palais), les tissus durs (arcade alvéolaire, germes dentaires, palais) ou les deux [1]. Elles s’accompagnent d’anomalies dentaires plus ou moins importantes, même dans les formes mineures. Toutes les dents sont susceptibles d’être affectées, mais ce sont les dents proches de la fente qui sont les plus atteintes [2]. Si la répercussion des fentes faciales ou labio-palatines (FLP) sur les dents a été traitée par de nombreux auteurs, il faut reconnaître que nous n’avons pas trouvé d’étude publiée concernant la population malienne d’où la justification de ce travail qui a pour but de mettre en exergue l’impact des FLP sur les dents à travers l’analyse de l’articulé dentaire et l’indice CAO ( rapport du nombre de dents absentes plus le nombre de dents carieuses plus le nombre obturées sur le nombre total de sujet à examiner) des patients porteurs de FLP.

Les fentes labiales et labio-palatines sont des embryopathies apparaissant dès la période fœtale à partir du deuxième mois de la grossesse. Elles sont souvent associées à des malformations sévères ou à des anomalies chromosomiques qui posent le douloureux problème de l’interruption volontaire de la grossesse [1]. Les fentes labiales sont des embryopathies dues à un défaut de fusion des bourgeons maxillaires et médians (bourgeon nasal interne ; bourgeon nasal externe) entre la 5ème et la 7 ème semaine embryonnaire.

Les fentes palatines sont des embryopathies consécutives à un défaut de fusion des processus palatins, c’est à dire du palais secondaire entre la 7ème et la 12ème semaine du développement embryonnaire [3].

Epidémiologie
La prévalence est de 1,5 pour 1000 naissances [2]. Il existe des différences d’incidences en fonction des groupes ethniques. La prévalence la plus basse étant rapportée chez les Afro-Américains (environ : 0,5 pour 1000 naissances) et les Caucasiens (environ : 1 pour 1000 naissances) ; et la plus élevée chez les Asiatiques (environ : 1,7 pour 1000 naissances) [2].

Historique
Les premiers écrits sur cette pathologie remontent à Antillus Galien vers les années 1200 ; elle était aussi connue dans les écoles arabes de Salem. Les malformations faciales congénitales étaient connues depuis plus de mille ans dans la civilisation Tajir (district de Jalapa à Mexico) ainsi qu’à Alexandrie [3]. Les recherches embryologiques modernes commencent avec Harvey qui, au début du XVIIe siècle, fut l’un des premiers à faire des observations précises  normales et pathologiques. Il introduisit une nouvelle explication biologique et tératologique selon laquelle, les malformations sont dues à un arrêt du développement embryonnaire. C’est un principe fondamental de la tératologie dont l’importance fut méconnue pendant encore deux siècles [4].

Rappels anatomiques

La lèvre normale est caractérisée par sa morphologie, sa mobilité et sa fonction. La lèvre et la bouche représentent un organe de relation essentiel à l’individu : organe de relation avec autrui par les sons et la communication orale, organe de séduction par le sourire, d’attirance, organe sexuel, premier contact avec autrui.

Anatomie de la lèvre supérieure normale

Elle présente trois plans : un plan superficiel de recouvrement ; un plan musculaire et un plan postérieur ou interne, représentant la face muqueuse de la lèvre.

Plan superficiel 
Ses dimensions peuvent varier d’un individu à un autre ; il comporte :
– La lèvre rouge ou vermillon plus ou moins épaisse dont la longueur d’une commissure à l’autre est égale à celle de la lèvre inférieure ;
– La jonction cutanée et vermillon donne à la lèvre un aspect qui marque en partie la personnalité de chaque individu. Cette ligne cutanéomuqueuse est surmontée d’une crête cutanée accrochant la lumière : « limbe cutané », lieu de projection antérieure maximale de la lèvre supérieure. Cette crête dans l’ensemble concave vers le bas présente à sa partie moyenne un arc médian à concavité supérieure, limité latéralement par les crêtes philtrales : l’arc de Cupidon.
– La lèvre cutanée, symétrique par rapport à un arc tendu de la base de la cloison nasale ou columelle au sommet de l’arc de Cupidon, présente une dépression centrale, le philtrum, limité latéralement par les deux crêtes philtrales légèrement oblique en bas et en dehors et dont le relief s’amenuise de la base de la columelle aux extrémités latérales de l’arc de Cupidon.

Plan musculaire  
Il est formé essentiellement du muscle orbiculaire de la bouche (orbicularis oris) qui présente trois faisceaux :
– Le demi orbiculaire superficiel ou faisceau principal tendu d’une commissure à l’autre, constitué de fibres musculaires parallèles réalisant le bord libre de la lèvre. Il constitue toute l’épaisseur de la lèvre rouge. Son bord supérieur déborde légèrement au-dessus du limbus ; il est surmonté de l’artère coronaire
– Le faisceau incisif moyen, situé au-dessus du précèdent, dont les fibres les plus superficielles se terminent sur les crêtes philtrales
– Le faisceau incisif supérieur naso-labial tendu des commissures à la base de la columelle. Le muscle orbiculaire intrinsèque reçoit les terminaisons des muscles dits extrinsèques : de dehors en dedans, le muscle grand zygomatique, le petit zygomatique, releveur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez, et le muscle nasal en dedans. Ces muscles viennent se terminer sur l’orbiculaire et la peau de la lèvre supérieure pour les plus externes. Le muscle nasal dans son faisceau inférieur ou partie alaire s’enroule en dedans et va rejoindre le faisceau supérieur de l’orbiculaire pour former le seuil narinaire. Ces muscles participent de manière importante à la souplesse et à la mobilité de la lèvre. Ces qualités prennent toute leur valeur, non seulement dans la mimique, mais aussi dans la parole, en particulier dans l’énoncé des phénomènes labiaux.

Face muqueuse ou face postérieure
Elle forme avec la fibro-muqueuse gingivale, le sillon profond gingivo-labial ou vestibule de la lèvre marqué sur la ligne médiane par un repli muqueux : le frein.

La lèvre supérieure 

Elle repose sur un squelette osseux. L’arc maxillaire est formé dans sa partie médiane par la réunion des deux os maxillaires. Il est essentiel dans la chirurgie des fentes labiales de reconstituer un arc maxillaire valable de relief normal. Le squelette de l’étage moyen de la face, dans sa partie antérieure, est constitué par les deux os maxillaires droit et gauche. Les deux os se rejoignent à la partie médiane dans leur portion inférieure, pour former la crête nasale ou l’épine nasale antérieure, sur laquelle va s’insérer la cloison cartilagineuse des fosses nasales. Le processus frontal de l’os maxillaire forme avec l’os nasal, la partie latérale et haute de l’ouverture piriforme. La muqueuse endonasale est fortement adhérente au squelette nasal, au contraire des téguments superficiels qui sont séparés de celui-ci par une couche de tissus cellulaires, mince mais très lâche qui permet une mobilisation des téguments sur le squelette.

Squelette nasal

Il comporte deux portions : l’une superficielle osseuse ; l’autre inférieure cartilagi-neuse .

Squelette osseux
Il est formé :
➤ De la lame verticale du vomer qui constitue la partie postérieure de la cloison sagittale des fosses nasales. Elle est située en arrière de la pyramide nasale
➤ De la lame perpendiculaire de l’ethmoïde mince, lame osseuse sagittale, qui participe à la constitution de la cloison des fosses nasales
➤ Par son bord antérieur, elle s’unit en haut de l’épine nasale du frontal, en bas par son bord antéro-inférieur au cartilage de la cloison
➤ Par son bord postérieur elle s’unit à la lame verticale du vomer.

Squelette cartilagineux ou inferieur
Il est formé par :
Le septum cartilagineux de forme quadrangulaire, participe au soutien de la pointe nasale par son extrémité caudale. Son bord antéro-supérieur ou céphalique continue celui de la lame perpendiculaire de l’ethmoïde. Il forme la partie moyenne de l’arête nasale. Le cartilage latéral supérieur forme la partie moyenne du squelette latéral de la pyramide nasale. Son bord antérieur s’unit au cartilage de la cloison et à celui du côté opposé. Les cartilages alaires ou latéro-inférieurs forment le squelette et la sous cloison (dans la plus grande partie de son étendue) de la pointe du nez et latéralement des ailes du nez. Il est formé de la crus mésiale et la crus latéral.

Le muscle nasal  
Il recouvre la pyramide ostéocartilagineuse, il est rattaché en haut et au milieu au muscle proserus plus bas, il adhère à la cloison nasale au milieu et se continue avec l’homologue du côté opposé.

Table des matières

1.INTRODUCTION
1.1 PREAMBULE
1.2. OBJECTIFS
1.2.1 Objectif général
1.2.2 Objectifs spécifiques
2. GENERALITES
3. METHODOLOGIE
4. RESULTATS
4.1 Caractéristiques sociodémographiques
4.2 données cliniques
4.2.1. Types de denture
4.2.2. Anomalies dentaires
5. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
6. CONCLUSION

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