MALNUTRITION CHEZ LES ENFANTS AGES DE 0 A 5 ANS HOSPITALISES

MALNUTRITION CHEZ LES ENFANTS AGES DE 0 A 5 ANS HOSPITALISES

Agression oxydante et hypothèse radicalaire de l’étiologie du kwashiorkor 

Le kwashiorkor surviendrait à la suite d’un déséquilibre entre la surproduction de radicaux libres et une baisse des systèmes de défense antioxydante.  Les radicaux libres sont des composés chimiques instables et très réactifs qui se forment suite à une exposition répétée à des noxae (toxines, agents infectieux comme le virus de la rougeole, rayons x etc.)  Dans ce processus, le fer est incriminé comme étant un puissant catalyseur des réactions pourvoyeuses de radicaux libres. La production de radicaux libres est un phénomène physiologique normal et leur non-toxicité dépend de l’équilibre entre les moyens de défense de l’organisme : antioxydants et pro-oxydants (noxae). Ces radicaux libres sont responsables des œdèmes par perforation des cellules et libération du liquide intracellulaire.

Quelques exemples de pro- oxydants (Noxae)

– Exposition au soleil – Traumatisme – Infections diverses – Toxines alimentaires – Mycotoxines – Aflatoxine – Excès de fer L’exposition à des pro-oxydants entraîne une formation de radicaux libres. La production de radicaux libres est liée à la vie aérobie. Ils peuvent oxyder les protéines tissulaires, les lipides des membranes et même l’ADN aboutissant ainsi à un stress oxydatif. 23 4-2-2 Quelques exemples d’anti-oxydants Anti-oxydants (éléments protecteurs)  Enzymes : – Super oxydes dismutases (Mn SOD, Cu/Zn SOD) – Catalases – Glutathion peroxydase GSH (+Se)  Micronutriments : – Les vitamines A, E, C – Les minéraux : zinc, sélénium, manganèse  Production de radicaux libres  Stress oxydatif  Pas de stress oxydatif  Figure 5 : Physiopathologie du Kwashiorkor [69] Œdèmes, Foie gras Lésions cutanées Lésions cutanées 25 MARASME Carence nutriments de types II Maladies, infections etc. pertes physiologiques Malabsorption, négligence, etc MORT Figure 6 : Physiopathologie du marasme [69] Réduction de la Prise alimentaire Changement des réponses physiologiques et métaboliques Perte de l’homéostasie Perte des réserves tissulaires et capacité fonctionnelle Diminution de l’activité motrice Des organes, tissus, composés chimiques Conservation et utilisation rationnelle de l’énergie : adaptation « réductive » Diminution des besoins énergétiques Diminution de la masse corporelle + Carence spécifique + Perte pathologique (peau, intestin, rein) + infections + Colonisation bactérienne intestinale 26 Les pertes de réserves tissulaires et de la diminution de la capacité fonctionnelles des tissus et organes concernent :  Le rein et la fonction rénale  Le foie et la fonction hépatique (synthèse, détoxication)  Le cœur et le système cardiovasculaire  L’appareil digestif et ses fonctions d’absorption et de digestion  La fonction endocrine et exocrine  La thermorégulation  La fonction immunitaire En conclusion la Malnutrition Aigüe Sévère (MAS) se caractérise par éléments la carence en nutriments de type I, II et les « Noxae » (agression oxydante) : Figure 7: Physiopathologie de la malnutrition aigüe sévère [69] Noxae Régime carencé en nutriment de type I et II Amaigrissement (wasting) Retard de croissance (stunding) Œdèmes, Foie gras Lésions cutanées

Evaluation de l’état nutritionnel

Anthropométrie

L’anthropométrie est la technique de mensuration du corps humain et de ses diverses parties. Au sens strict du terme, l’anthropométrie est l’étude des proportions du corps humain [92]. C’est la seule et unique technique universellement applicable et non invasive, qui permette d’évaluer la corpulence, les proportions et la composition du corps humain. C’est donc un outil du plus grand intérêt, mais actuellement sous-utilisé, pour orienter les politiques de santé publique et les décisions cliniques [106]. Elle est une méthode rapide et peu coûteuse. Ce sont des mesures avec des instruments simples. L’opérateur doit être entraîné pour que les mesures soient précises et reproductibles. De nombreuses mesures sont utilisées car aucune ne permet à elle seule de déterminer l’état nutritionnel. Un matériel adéquat est utilisé. Des mesures obtenues dans ces conditions et comparées aux normes de référence permettent au clinicien d’évaluer l’état nutritionnel et de le surveiller par des contrôles périodiques 

Techniques de mesures 

Le poids Le premier signe de dénutrition est l’amaigrissement. C’est à dire que le malade devra être pesé. Le poids sera évalué : malade nu ou en sous-vêtements, sans chaussures, vessie vide et si possible le matin à jeun, chez le nourrisson, les couches seront enlevées [74]. C’est la mesure la plus facile à obtenir, et elle doit être systématique à chaque consultation. Le poids est mesuré à l’aide d’une balance électronique ou mécanique. Cette dernière doit être tarée à zéro avant qu’on ne place le patient dessus. Elle sera contrôlée régulièrement avec des poids de mesures connues. 28 Les enfants et les nourrissons sont pesés avec une marge d’erreur de 100 g et 10g respectivement. Figure 8 et 9 : Mesure du poids [99] – La taille Avant deux ans la taille est mesurée en position couchée, après deux ans elle est prise debout. Dans le cas où un enfant de moins de deux ans refuserait de s’allonger, pour que sa taille couchée soit mesurée, il faudrait alors mesurer sa taille debout et ajouter 0,7cm pour convertir en taille couchée. Dans l’hypothèse où un enfant de deux ans ou plus serait dans l’impossibilité de se tenir debout, il faudrait le mesurer en position allongée et soustraire 0,7 cm pour convertir sa taille couchée en taille debout [105]. La mesure couchée se fait à l’aide d’une toise pédiatrique avec une partie fixe (butée) appliquée sur la tête et une partie mobile (curseur) au niveau des pieds. La mesure de la taille en position couchée nécessite deux opérateurs. L’un tenant fermement la tête de telle sorte que le plan contenant le bord externe de l’orbite oculaire et le bord supérieur du pavillon de l’oreille soit perpendiculaire au plancher. La mesure en position debout s’effectue avec une toise munie d’un curseur glissant facilement, et perpendiculairement à la toise. Il peut s’agir d’un mètre ruban fixé au mur; la mesure se précise à un millimètre près. Pour la mesure debout, l’enfant doit être en position debout, les talons, les fesses, la nuque contre la toise. Ceci peut ne pas être possible chez l’enfant obèse. Ce dernier se mettra debout et aussi droit que possible. Les talons sont assemblés 29 cote-à-côte, les membres supérieurs pendants. La tête est dans une position telle que le plan contenant le bord externe de l’orbite oculaire et le bord supérieur du pavillon de l’oreille soit parallèle au plancher .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE RAPPELS
1-Définitions des concepts
2- Historique
3-Epidémiologie
3-1 Epidémiologie descriptive
3-2 Epidémiologie analytique
4- Physiopathologie
4-1 Carences en nutriments type II
4-2 Agression oxydante et hypothèse radicalaire de l’étiologie du kwashiorkor
4-2-1 Quelques exemples de pro- oxydants (Noxae)
4-2-2 Quelques exemples d’anti-oxydants
5- Evaluation de l’état nutritionnel
5- 1 Anthropométrie
5-2 – Techniques de mesures
5-3 Les indices nutritionnels
5-3-1Les indices
5-3-2 Mode d’expression et calcul des indicateurs
5-3-3 Valeurs seuils
5-3-4 Normes de croissance
5-4Classification de la malnutrition
5-4-1 Classification selon le Périmètre Brachial (PB)
5-4-2 Classification selon l’indice de Kanawati et Mac Laren
5-4-3 Classification de l’OMS
6- Evaluation biologique
7- Signes .
7-1 Type de description : Kwashiorkor floride non compliqué de l’enfant de 18 mois à 2 ans au décours du sevrage
7-1-1 Début
7-1-2 Phase d’état
7-1-3 Biologie
7-1-4 Evolution
7-1-5 Pronostic
7-2 Formes cliniques
7-2-1 Formes symptomatiques
7-2-2 Formes frustes
7-2-3 Formes selon l’âge
7-2-4 Formes compliquées
8- Traitement
8-1 Traitement curatif
8-1-1 Buts
8-1-2 Moyens
8-1-3 Indications
8-2 Traitement préventif
DEUXIEME PARTIE TRAVAIL PERSONNEL
1-Cadre d’étude
1-1La situation géographique
1-2Les locaux
1-3 Le personnel
1-4 Fonctionnement pratique
1-4-1 Activités hospitalières
1-4-2 Activités universitaires
2- Patients et méthodes
2-1 Type et période d’étude
2-2 Population d’étude
2-2-1 Critères d’inclusion
2-2-2 Critères de non-inclusion
2-3 Sources des données
2-4 Collecte des données et paramètres étudiés
2-5 Analyse des données
2-6 Difficultés rencontrées
3-Résultats
3-1 La morbidité
3-1-1 Répartition des malades au cours de l’année
3-1-2 Caractéristiques générales de la population d’étud
3-1-3 Les motifs de consultation
3-1-4 Les examens complémentaires
3-1-5 Les pathologies
3-1-6 L’état d’hydratation
3-1-7 Prévalence de l’anémie
3-1-8 La durée d’hospitalisation
3-1-9 L’état nutritionnel
3-2 Analyse de la co-morbidité
3-2-1 Le retard de croissance et la co-morbidité
3-2-2 L’insuffisance pondérale et la co-morbidité
3-2-3 L’émaciation et la co-morbidité
3-3 Analyse des facteurs associés à la mortalité
3-3-1 La mortalité cumulée
3-3-2 Analyse univariée des facteurs associés à la mortalité
4- COMMENTAIRE
4-1 La morbidité
4-1-1 Répartition des malades au cours de l’année
4-1-2 Caractéristiques générales de la population d’étud
4-1-3 Les motifs de consultation
4-1-4 Les pathologies
4-1-5 La prévalence de l’anémie
4-1-6 La durée d’hospitalisation
4-1-7 L’état nutritionnel
4-2 Analyse de la comorbidité
4-3 Analyse des facteurs associés à la mortalité

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