Nouvelles recommandations pour l’éradication d’Helicobacter pylori et leur impact

Nouvelles recommandations pour l’éradication  d’Helicobacter pylori et leur impact

Généralités sur Helicobacter pylori

Histoire et morphologie de la bactérie

Découverte et prix Nobel CÖest en 1982, que deux chercheurs australiens Robin Warren et Barry Marshall identifient et cultivent pour la premiÑre fois une bactérie de nom encore inconnu qui se retrouve dans lÖestomac de patients atteints dÖulcÑres. Figure 1 :Photo de Barry Marshall (é gauche) et de Robin Warren (é droite)(1) CÖest dÖabord Robin Warren qui a observé la présence de petites bactéries hélicoâdales dans les biopsies de lÖestomac entrainant des signes dÖinflammations de la muqueuse gastrique. Barry Marshall, jeune gastro-entérologue en stage dans le service de Robin Warren sÖintéresse alors É ce sujet pendant ses études. Il mettait en culture des biopsies gastriques pour mettre en évidence des Campylobacter pendant 48 heures et nÖavait pas de résultat concluant jusquÖÉ ce quÖil oublie ses boites de pétrie pendant 5 jours lors dÖun long weekend end de Pãques (avril 1982) découvrant É son retour une bactérie, dÖabord appelée Campylobacter pylori rebaptisée Helicobacter pylori en 1989. (28) Le prix Nobel de physiologie et de médecine a été décerné en 2005 É ces deux médecins chercheurs Robin Warren et Barry Marshall pour la découverte de la bactérie Helicobacter pylori et de son réle pathogÑne dans la gastrite et lÖulcÑre gastroduodénal. Figure 2 :Illustration des deux chercheurs australiens lors du prix Nobel de physiologie en 2005(2) Cette découverte a révolutionné la compréhension de lÖulcÑre, que lÖon croyait liée uniquement au stress et au mode de vie et a ainsi permis une prise en charge bactérienne plutét quÖun traitement exclusivement antiulcéreux. 2. Bactériologie LÖespÑce Helicobacter pylori appartient aux Eubactéries, É lÖembranchement des Proteobacteria, É la classe des Epsilonproteobacteria, É lÖordre des Campylobacterales, É la famille des Helicobacteraceae, et enfin au genre Helicobacter.(15) Le nom Helicobacter pylori vient du grec é helix ç, la spire et du terme dÖanatomie é pylori ç dÖoé le nom é bactérie spiralée du pylore ç. Figure 3 : Image microscopique déHelicobacter pylori(3) Comme son nom lÖindique, Helicobacter pylori est un bacille É gram négatif spiralée, de forme hélicoâdale et mobile par ses 2 É 6 flagelles entourés dÖune gaine, ce qui lui permet de 9 se mobiliser dans le mucus digestif. Sa taille est de 2,4 É 4 micromÑtres de long et de 0,5 É 1 micromÑtre de large. Figure 4 :Principales caractÇristiques bactÇriologiques déHelicobacter pylori(4) Dans lÖestomac, elle parvient É se protéger du milieu acide en secrétant une enzyme : lÖuréase. Celle- ci hydrolyse lÖurée présent en petites quantités dans lÖestomac en dioxyde de carbone et en ammoniaque qui neutralise ainsi lÖacidité du milieu et permet alors sa survie. En ce qui concerne la culture de cette bactérie, cÖest une bactérie qui pousse lentement en 3 É 4 jours (cÖest une caractéristique qui a été mise en évidence lors sa découverte fortuite pendant un long weekend) et exige des conditions de culture particuliÑres (croissance optimale É 37éC dans un milieu humide) avec une concentration en oxygÑne réduite (3 É 7% dÖO2) : cÖest une bactérie micro-aérophile. La culture doit se faire dans un milieu contenant du sang : 5 É 10%.(15) LorsquÖelle est cultivée en milieu solide, la bactérie ressemble É un bãtonnet légÑrement incurvé. Helicobacter pylori est un bacille Gram négatif spiralé avec des flagelles, possédant une activité uréasique. 3. Principaux facteurs de colonisation déHelicobacter pylori a) Uréase et acidité gastrique 10 La muqueuse gastrique sécrÑte de lÖacide chlorhydrique qui confÑre É lÖestomac un milieu trÑs acide. Helicobacter pylori est lÖune des seules bactéries É pouvoir survivre dans cet environnement trÑs acide (pH de lÖestomac = 2). Quand la bactérie pénÑtre dans la lumiÑre gastrique, grãce É son activité uréasique, au pH acide de lÖestomac et É la présence de petites quantités dÖurée, lÖurée se forme en ammoniaque qui neutralise lÖacidité et protÑge ainsi Helicobacter pylori de ce milieu. Figure5 : RÇaction chimique de léactivitÇ urÇasique b) Mobilité déHelicobacter pylori Grãce É sa forme spiralée ou hélicoâdale, Helicobacter pylori a lÖavantage de pouvoir se déplacer dans un environnement visqueux tel que le mucus gastrique. Ainsi, une fois arrivée dans lÖestomac, la bactérie sÖéchappe de la lumiÑre vers les cellules épithéliales de surface en passant É travers la couche de mucus, le mucus étant lÖhabitat naturel de Helicobacter pylori. 4. Léadhérence Des protéines fixatrices appelées é adhésines ç permettent É la bactérie de se fixer É la surface des cellules épithéliales de lÖestomac. Ces protéines sont trÑs variables et multiples ce qui entraine une adaptation constante de la bactérie É la réponse immunitaire. Le LPS (Lipo-Poly-Saccharide), quant É lui exprime, les facteurs de lÖhéte le rendant alors peu immunogÑne, cÖest-É-dire ne provoque pas ou peu de réaction immunitaire. 11 LéactivitÉ urÉasique, la prÉsence de flagelles ainsi que léexistence déadhÉsines et du LPS permettent la survie de la bactÉrie avec la paroi gastrique et un contact intime de celleci avec la paroi gastrique.

Epidémiologie : prévalence, facteurs de risque et mode de transmission

Le réservoir de Helicobacter pylori est lÖestomac humain, lÖespÑce pylori étant exclusivement humaine. La contamination est acquise pendant lÖenfance et dépend des conditions socioéconomiques. La transmission se fait principalement par voie orale mais on peut également se contaminer par voie oro-fécale. Les données épidémiologiques permettent de présenter le monde en deux groupes : les pays en voie de développement et les pays développés. NÉanmoins, cette infection affecte toute léhumanitÉ. 1. Prévalence On estime aujourdÖhui que prÑs de 50% de la population mondiale est infectée par Helicobacter pylori. La prévalence va de 20%(Australie) É 90% (Nord de lÖAfrique) selon le pays comme lÖillustre la carte ci-dessous. On peut donc envisager de diviser le monde en deux groupes : les pays en voie de développement et les pays développés. Figure 6 :RÇpartition mondiale de la prÇvalence déHelicobacter pylori.(1) 12 a) Dans les pays en voie de développement Dans les pays en voie de développement, lÖinfection est rapidement acquise et on considÑre que 80% de la population est infectée É 20 ans. La transmission se fait en particulier durant les 5 premiÑres années de vie. Le graphique ci-contre illustre cette prévalence.

Table des matières

I. Généralités sur Helicobacter pylori
A. Histoire et morphologie de la bactérie
1. Découverte et prix Nobel
2. Bactériologie
3. Principaux facteurs de colonisation déHelicobacter pylori
a) Uréase et acidité gastrique
b) Mobilité déHelicobacter pylori
4. Léadhérence
B. Epidémiologie : prévalence, facteurs de risque et mode de transmission
1. Prévalence
a) Dans les pays en voie de développement
b) Dans les pays développés
2. Facteurs de risque de contamination
a) Niveau socio-économique
b) Environnement familial
c) Risque professionnel
d) LéÇge.
e) Ethnie, sexe, groupe sanguin, consommation déalcool et de tabac
3. Mode de transmission
a) Orale-orale ou gastro-orale
b) Fécale-orale
C. Facteurs de virulence
D. Pathologies associées Ç une infection par Helicobacter pylori
1. Inflammation chronique de léestomac
2. UlcÉres de léestomac et du duodénum
3. Cancer de léestomac ou adénocarcinome gastrique
4. Autres pathologies
E. Diagnostic bactériologique
1. Tests invasifs
a) Test rapide Ñ léuréase (TRU)
b) Anatomo-pathologie
c) Examens bactériologiques
d) Techniques moléculaires
e) Avantages, inconvénients et indications des méthodes invasives
2. Tests non invasifs
a) Test respiratoire Ñ léurée marqué
b) Sérologie .
c) Détection des antigÉnes dans les selles
d) Avantages, inconvénients et indications des méthodes non invasives
F. Autres Helicobacter
II. Recherche et prise en charge dÉune infection Ç Helicobacter pylori
A. Recommandations précédentes
1. Indications de la recherche déHelicobacter pylori
2. Traitement classique : la trithérapie
a) Conférences et recommandations au fil du temps.
b) La trithérapie
B. Résistance déHelicobacter pylori : la situation en France
C. Nouvelles recommandations
1. Nouvelles indications de recherche déune infection Ñ Helicobacter pyloi
a) Dyspepsie chronique non explorée
b) Prévention des ulcÉres avant traitement par AINS, avec ou sans antécédents ulcéreux
c) Dyspepsie fonctionnelle
d) Prévention des récidives cancéreuses gastriques au premier degré
e) Lésions précancéreuses gastriques : atrophie et/ou métaplasie intestinale
f) Prévention de la progression de léatrophie gastrique sous IPP
2. Nouveaux schémas thérapeutiques
a) Thérapie séquentielle
(1) Taux dééradication
(2) Molécules concernées
é Inhibiteurs de la pompe Ñ protons
é Amoxicilline
é Clarithromycine
é Métronidazole.
b) Quadrithérapie Ñ base de bismuth PYLERAÖ
(1) Schéma du traitement
(2) Taux dééradication
(3) Molécules utilisées
é Inhibiteur de la pompe Ñ protons et métronidazole
é Bismuth
é Tétracycline
D. RÑle du pharmacien dans la prise en charge dÉHelicobacter pylori
1. Orientation vers une recherche déHelicobacter pylori
2. Informations sur le traitement
a) Traitement séquentiel
é Effets indésirables
é Interactions médicamenteuses
é Précautions déemploi et conseils
é Contre-indications
b) Quadrithérapie
é Effets indésirables
é Interactions
é Précautions déemploi
é Contre-indications
é Surveillance renforcée
3. Informations sur le contrèle de lééradication
a) Arguments en faveur déun contrèle
b) Délai du contrèle
c) Conseils pratiques relatifs Ñ la réalisation du test rapide Ñ léurée marquée
4. Prévention des récidives
a) Conduite Ñ tenir en cas de troubles gastriques.
b) Suivi thérapeutique
E. Comparaison des traitements : thérapie séquentielle versus quadrithérapie bismuthée
F. Traitements de 2e et 3e
ligne et thérapeutiques dÉavenir
1. Stratégie thérapeutique basée sur les résultats de tests de sensibilité
aux antibiotiques
b) Méthodes utilisées
c) Résultats
2. Perspectives de développement déun vaccin
A. Objectifs
B. Méthode
1. Etablissement déun questionnaire
2. Collecte des informations
a) Sélection de la population
b) Informations recueillies
c) Données additionnelles A. Z de malades consécutifs
C. Résultats
D. Discussion
1. Forces du travail
2. Limites du travail

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