ANTALAHA,UN CENTRE PRODUCTEUR DE VANILLE

Faisant partie de la Côte-Est malgache, le district d’Antalaha jouit d’un climat tropical chaud et humide toute l’année. La température moyenne annuelle est de 24°4C et la hauteur moyenne annuelle des précipitations est de l’ordre de 2376 mm. C’est pourquoi Antalaha possède des atouts agricoles sur la culture de la vanille. La région fournit près de deux tiers de la production malgache.

Pôle de concentration de la vanille

Le district d’Antalaha est représenté par sa production de vanille. Mais son principal problème concerne les cyclones. Les cyclones depuis l’an 2000 en font leur cible favorite : Hudah en 2000, Gafilo en 2004, Indlala en 2007…Ils peuvent être très dévastateurs pour les cultures et c’est l’éternel recommencement pour la population. Antalaha aurait été fondé par deux frères musulmans qui venaient des Comores. Après s’être installé, l’un deux serait parti pour une autre terre en laissant à l’autre « Ante Allah » ou « endroit d’Allah ». Jusqu’à la fin du XIXe siècle, Antalaha n’était qu’un village. L’introduction de la culture de la vanille par les colons dès 1905 ainsi que la construction d’un port de batelage a favorisé son développement. La population est composée essentiellement de Betsimisaraka (91,87%) dès la fin du XIXe siècle. Ces gens sont originaires de la région centre-Est malgache et sont à la recherche de terres cultivables. D’après les entretiens effectués auprès des personnes sages des villages, les Betsimisaraka sont très attachés au culte et à la vénération des ancêtres puis à une valeur culturelle de la forêt. La forêt « fady », forêt habitat des esprits, forêt réserve d’une espèce précieuse liée à la culture et ayant un pouvoir maléfique ou divin. La forêt d’Anjanaharibe qui se trouve dans la zone orientale de Masoala illustre bien cet état de fait. Les locaux se doivent ainsi de respecter les zones sacrées afin d’éviter à tout prix, la malédiction. Les guérisseurs y cueillent des plantes herbacées et des légumineuses pour soigner et guérir certaines maladies. La phytothérapie traditionnelle et la massothérapie sont également pratiquées pour soigner les douleurs neuromusculaires. Par ailleurs, d’autres formes de religion y sont implantées dont le christianisme dominé par les Catholiques et les Protestantes, puis la religion Musulmane. Les autres ethnies sont venues plus tard attirées par la fertilité du sol et la ressource naturelle de cette zone. Quelques étrangers d’origine asiatiques chinois et indo-pakistanais sont venus s’installer parmi les malgaches, attirés par les revenus élevés procurés par la vanille. Ils monopolisent le secteur commercial. Les Merina, quant à eux, sont des marchands ambulants ou sédentaires. La population est en majorité rurale. Toutefois l’introduction de la filière vanille a contribué non seulement la croissance de la population mais également le développement de la filière.

Le district d’Antalaha regroupe 14 communes divisées en 159 « Fokontany » répartis sur 6 127km2 avec 393 170 habitants en 2008 et une densité de 34,6 hab/km2. Cette population est mal répartie aussi bien en ville que dans le milieu rural. La structure sanitaire en place est déséquilibrée par rapport aux habitants du district. L’effectif de la population ne cesse de s’élever à cause de la venue des migrants et du taux élevé de natalité. Le taux d’accroissement annuel moyen de la population est estimé à 2,8% ce qui rend compte de la jeunesse de la population d’Antalaha (Croquis n°02). l’Environnement et des Forêts. Ce Cantonnement est structuré techniquement en six triages forestiers au nord les triages d’Ampahana et d’Antsambalahy, au centre les triages centraux d’Antalaha et de Marofinaritra et au sud les triages d’Ambohitralanana et de Vinanivao.

Historique de la vanille

Le vanillier est une plante appartenant à la famille des orchidées et donne une épice très recherchée dans le monde. C’est une liane hydrophile, robuste, qui peut atteindre 10à15 mètres de longueur fixant sur des supports tels que le caféier et le jatropha. La tige est cylindrique, charnue, de 10 à 15 mm de diamètre et composée d’élément de 12 à 15 cm de long, soudés entre eux par un nœud. Les fleurs sont grandes et éphémères et ne durent qu’environ 8 heures. Elles poussent en grappes courtes ou inflorescence de plusieurs fleurs. Deux fleurs ne sont jamais en mâturité le même jour sur une même inflorescence. Ces fleurs contiennent à la fois les organes mâle et femelle qui sont séparés par une languette charnue qu’il faut soulever pour permettre la fécondation. Le fruit de la vanille que l’on appelle gousse est une capsule cylindrique mesurant de 10 à 20 cm de long et ayant 8 à 15 mm de diamètre. Il est charnu et d’un jaune verdâtre en mâturité et contient une multitude de petites graines noires. L’ensemble des gousses forme un balai. Le vanillier ne prospère que dans les régions tropicales chaudes et humides dont la température idéale se situe entre 25°C et 28°C et des précipitations supérieures à 1500 mm réparties sur toute l’année. C’est ainsi que la région S.A.V.A fournit la majeure partie de la vanille malagasy. Il existe 110 espèces plus ou moins localisées. Certaines sont aromatiques mais seules trois espèces sont commercialisables : la vanilla fragrans la plus répandue, connue sous le nom de vanille de Bourbon, la vanilla pampouna et la vanilla tahitiensis.