Positionnement et enjeux Le BIM en rénovation

Positionnement et enjeux Le BIM en rénovation

  Le BIM

Vocabulaire

Selon l’association francophone Mediaconstruct (http://www.mediaconstruct.fr) et une large majorité de chercheurs, deux définitions font consensus au sujet du BIM. Il est parfois question de « Building Information Model » ou Maquette Numérique (MN), en tant que « représentation numérique des caractéristiques physiques et fonctionnelles d’un bâtiment. Le BIM sert alors de ressource de la connaissance partagée des informations sur le bâtiment, et forme une base fiable pour prendre des décisions au cours de sa vie dès la création. C’est aussi une représentation 3D qui va plus loin que la simple modélisation d’un bâtiment. C’est une sorte de base de données techniques, un ensemble structuré d’informations sur un bâtiment, existant ou en projet. Cette base est standardisée, partagée, capable de contenir toutes les informations techniques de l’ouvrage bâti, depuis la conception jusqu’à l’exploitation. Elle contient les objets composant le bâtiment, leurs caractéristiques et les relations entre ces objets. Ainsi, la composition détaillée d’un mur, la localisation d’un équipement ou d’un élément de mobilier dans une pièce, font partie du BIM. Ces informations complètent la description purement géométrique de la forme du bâtiment produite par des logiciels de CAO pour le bâtiment. » Positionnement et enjeux Le BIM en rénovation Positionnement et enjeux : Le BIM en rénovation 8 De manière complémentaire, il peut également s’agir de « Building Information Modeling » en tant que « processus métier de génération et d’utilisation des données du bâtiment pour le concevoir, le construire et l’exploiter durant tout son cycle de vie. Dans ce cadre, le BIM est un processus d’échanges autour de maquettes numériques dans un esprit de travail collaboratif interne à une entreprise ou interprofessionnel. » De manière plus générale, au regard de la littérature scientifique et des travaux de Succar, cet acronyme peut également prendre, comme l’illustre la Figure 2, une multitude de sens et être utilisé pour décrire de nombreuses intentions (Succar, 2009a). Figure 2 : Synthèse des connotations des termes Building Information Modeling selon Succar À l’image du Product Lifecycle Management (PLM) répandu dans l’industrie manufacturière, il est attendu du BIM qu’il facilite la gestion du cycle de vie du bâtiment (Figure 3) en s’appuyant sur un ensemble de méthodes de travail et la MN paramétrique 3D qui contient des données intelligentes et structurées. Figure 3 : La gestion du cycle de vie à l’aide du BIM Modeling Information Building shaping an organised set of data a structure forming meaningful an enclosed space presenting actionable a constructed environment scoping to calculate construction costs of to analyse constructability of a to plan the deconstruction of a to manage and maintain a to virtualy construct a to extend the analysis of a to explore the possibilities of to study what-if scenarios for a to detect possible collisions within a Avant projet détaillé Avant projet sommaire Besoin Programmation Analyse Validation Rénovation Démolition Achèvement levée des réserves Gestion des actifs Maintenance Construction Documentation (Pré)Fabrication Positionnement et enjeux : Le BIM en rénovation 9 Cette MN permet ainsi d’effectuer des analyses et simulations (énergétiques, calculs structurels, détections des conflits, etc.), des contrôles (respect des normes, du budget, etc.) ou des visualisations. L’ensemble de ces vérifications est effectué très tôt dans l’étude d’un projet, offrant ainsi la possibilité d’envisager une conception de meilleure qualité et la détection des problèmes en amont du chantier. 

Historique du BIM

Cette recherche d’idéal appliqué au projet de construction n’est pas récente. Le projet GLIDE (Graphical Language for Interactive Design), créé à l’université de Carnegie Mellon (Eastman et Henrion, 1977), peut être vu comme les prémisses du concept BIM puisqu’il s’agit du premier développement CAO pour bâtiment avec variables paramétriques. Au travers des travaux qui ont suivi, Eastman est d’ailleurs présenté comme étant l’initiateur de l’acronyme BIM en tant que tel (Eastman, 1999). D’un point de vue plus « commercial », et parallèlement à ces travaux, le premier logiciel BIM, ArchiCAD (version Radar), a progressivement pu être déployé et utilisé sur ordinateurs personnels à partir de 1984. Depuis, à l’image des marchés en forte croissance, de nombreux éditeurs développent des solutions concurrentes comme, bien sûr, Revit (Autodesk) ou la suite BIM Digital Project (Gehry Technologies). L’ambition première du BIM est d’éditer un modèle de référence contenant des informations uniques disponibles en lecture et en écriture par tous les acteurs d’un projet. La collaboration est donc un des piliers du BIM. On parle alors d’interopérabilité : ce terme décrit la capacité d’échanger des informations entre différents logiciels. Il est indispensable de limiter et, dans l’idéal, d’éliminer complètement les interventions manuelles chronophages et sources d’erreurs inhérentes à l’exploitation ou au transfert de données entre logiciels et utilisateurs. C’est dans cette optique que l’International Alliance for Interoperability (IAI) a été créée en 1995 (pour ensuite devenir BuildingSMART). Il s’agit d’une association d’entreprises du secteur de la construction et des éditeurs de logiciels. Elle est à l’origine du format IFC (Industry Foundation Classes), standard ouvert garant de cette interopérabilité. Ce format est depuis peu régi par la norme ISO 16739:2013 et sert de référentiel et de langage d’échange commun aux éditeurs de logiciels (ISO, 2016). L’IFC doit contribuer à ce que l’ensemble des acteurs d’un projet – quels que soient leurs cœurs de métiers, activités, applications logicielles, etc.- puissent tous travailler de concert sur une seule et unique MN « à jour » (Figure 4). 

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