Proposition d’un modèle préliminaire de conception

Proposition d’un modèle préliminaire de conception

Notre étude du processus de conception nous a amené à sélectionner un modèle de processus de conception adapté à nos besoins : le modèle de Pahl and Beitz dont nous avons limité l’étude aux seules phases amont qui nous le rappelons sont les plus importantes pour l’innovation (paragraphe 3.1.3). Cependant, notre objectif étant d’aider à l’intégration des connaissances relatives à la FA, nous ne jugeons nécessaire pas de prendre en compte, dans notre périmètre d’étude, la phase d’analyse du 81 besoin du modèle de Pahl and Beitz. En effet, selon nous, celle-ci ne peut être que légèrement impactée dans son déroulement par l’introduction de connaissances FA. Nous justifions ce choix par le fait que les bouleversements issus du développement de la FA n’ont pas vocation à influencer l’analyse ou l’interprétation des besoins, des exigences ou des contraintes liées au problème de conception mais plutôt à stimuler la façon dont les concepteurs vont chercher à trouver une réponse au problème posé. Ainsi, nous délimitons le périmètre d’étude dans lequel s’inscrit notre modèle préliminaire à la phase de conception générale et à la partie de la phase de conception architecturale inclue dans la conception amont (périmètre encadré en bleu Figure 53). Figure 53 Périmètre de la thèse dans les phases amont du modèle de Pahl and Beitz Nous avons conclu à l’issue du paragraphe 3.3.4 que l’approche DWAM devait en priorité se porter sur les phases de conception permettant la recherche d’architecture originales alors que l’approche DFX, pouvant être de type DFAM ou DFM concernera les phases de conception architecturale et détaillée destinées à définir chacun des composants du produit. Cela nous amène à proposer le périmètre d’utilisation de ces approches sur ce modèle de Pahl and Beitz : – triangle rouge sur la Figure 54 pour l’approche DWAM – triangle vert sur la Figure 54 pour l’approche DFX qui nous le rappelons, suivant les cas pourra être de type DFAM ou DFM Nous rappelons qu’il existe une continuité d’utilisation entre ces 2 approches : les livrables du DWAM étant des entrées pour le DFX. Cette frontière correspond dans notre cas à la fin des phases amont de conception. Figure 54 Place des approches DWAM et DFX sur le modèle de Pahl and Beitz Ayant fixé les différents périmètres de notre modèle préliminaire, nous allons maintenant nous attacher à le décrire plus en détail le jalonnement qui le constitue. Nous rappelons que nous avons défini une RI clé comme une représentation du produit commune à tous les participants et destinée à marquer la fin d’une étape et à l’issue de laquelle une sélection des est effectuée. Dans notre modèle, ces RI clés vont également avoir pour rôle de servir de déclencheurs 82 à l’introduction des connaissances relatives à la FA (KFA) dites au juste besoin que nous aurons au préalable capitalisées. Figure 55 Modèle initial proposé Notre modèle préliminaire est constitué de trois étapes et quatre RI clés (Figure 55). Trois de ces RI clés (cahier des charge, concept et architecture) correspondent aux RI clés que nous avions repérées dans le modèle de Pahl and Beitz. La dernière RI clé que nous utilisons correspond à l’idée. Bien que n’apparaissant pas de manière explicite dans le modèle de Pahl and Beitz, elle correspond au livrable des activités « establish function structures » et « search for solution principles » dont le rôle selon les auteurs, est de stimuler la « recherche de nouvelles solutions dans diverses directions ». On la trouvera fréquemment sous la forme de carte mentale, de liste de mots ou encore de principes physiques. Elle correspond donc à une représentation du produit fortement abstraite, à la différence du concept qui propose première une description visuelle et fonctionnelle du produit. Ainsi les trois phases de notre modèle sont : – phase 1 : la recherche et sélection d’idées – phase 2 : le développement des concepts et leur tri, au cours de laquelle les concepteurs chercheront à donner forme à leurs idées – phase 3 : la recherche des architectures préliminaires au cours de laquelle les concepteurs commencent à réfléchir à la façon d’agencer les différentes entités constituant leurs concepts sans avoir à trancher sur les procédés qui permettront de fabriquer la solution.

L’intégration des connaissances dans la stratégie DWAM doit être réalisée au juste besoin

Cette hypothèse implique donc que le déploiement de la stratégie DWAM ne doit pas apparaître pour les concepteurs comme une contrainte mais plutôt comme une opportunité d’augmenter leur efficacité opérationnelle, ici en termes de créativité. Il s’agit donc de s’inspirer du Lean management de façon à ce que les concepteurs ne perdent pas de temps à rechercher des connaissances FA potentiellement utiles mais plutôt que celles qui vont avoir une incidence sur leur travail soient repérées et mises à leur disposition afin qu’ils les utilisent de façon efficiente [150] Cela signifie donc qu’une connaissance FA au juste besoin devant être intégrée dans la stratégie DWAM correspond à une connaissance FA dont la forme (explicite), le contenu (information disponible), la représentation (support utilisé) et l’instanciation (timing d’introduction) seront adaptés aux besoins et aux particularités de l’équipe pluridisciplinaire de conception.

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