QUALITÉS ESSENTIELLES D’UN BON AUDIT DE LA PERFORMANCE

QUALITÉS ESSENTIELLES D’UN BON AUDIT DE LA PERFORMANCE

L’audit de la performance comporte trois phases – la planification, l’examen et l’établissement du rapport

Ces phases doivent présenter certaines qualités pour garantir la réussite d’un audit de la performance. Afin d’établir un cadre permettant la production de rapports d’audit de qualité en temps opportun et afin d’éviter toute activité superflue, les audits de la performance doivent être mis en œuvre selon l’approche ci-après (SMARTEST). Important du début à la fin de l’audit. L’auditeur doit veiller à: faire preuve d’un jugement équilibré tout au long du processus d’audit; employer une combinaison de méthodes pertinentes de manière à rassembler toute une série de données; formuler une/des question(s) d’audit au regard desquelles des conclusions peuvent être tirées; analyser et gérer les risques susceptibles d’affecter la production du rapport d’audit; utiliser les outils nécessaires pour mener à bien l’audit; disposer d’informations probantes suffisantes, pertinentes et fiables à l’appui des constatations d’audit; tenir compte, dès la phase de planification, des conclusions et recommandations significatives à présenter éventuellement dans le rapport définitif; adopter une approche transparente – «sans surprise» –

Faire preuve d’un bon jugement tout au long du processus d’audit

 Déterminant pour la qualité des travaux et du rapport d’audit Par nature, l’audit de la performance couvre un vaste terrain et fait largement appel au jugement et à l’interprétation; en effet, chaque facette d’un audit de la performance requiert jugement professionnel et initiative individuelle. La réputation et la crédibilité de la Cour, le rapport coût/efficacité de l’audit et la qualité du rapport exigent l’exercice d’un jugement équilibré tout au long du processus d’audit. Il importe notamment de faire preuve d’un jugement équilibré pour fixer les objectifs de l’audit (également appelés «questions d’audit»), établir des critères d’audit pertinents, déterminer la quantité et la qualité qui conviennent pour les informations probantes, formuler des constatations d’audit, tirer des conclusions et élaborer un rapport.

Employer une combinaison de méthodes adaptées de manière à rassembler toute une série de données

La combinaison de plusieurs techniques permet d’améliorer la qualité des informations probantes; Une méthodologie est une technique de collecte et d’analyse des données qui contribue à fournir des informations probantes permettant de parvenir à des conclusions à partir des travaux d’audit. Idéalement, l’audit fera appel à plusieurs techniques différentes permettant de rassembler un ensemble de données et de corroborer les constatations à partir de sources diverses, augmentant ainsi la qualité et la fiabilité des informations probantes à l’appui des constatations, des conclusions et des recommandations d’audit. elle dépend de la question d’audit. La méthode peut consister, par exemple, à examiner des dossiers ou des documents de référence, à procéder à des entretiens ou à réaliser des enquêtes. Un audit de la performance combinera également plusieurs techniques afin de recueillir des données quantitatives et qualitatives; les données quantitatives sont chiffrées, alors que les données qualitatives ne le sont pas. Il convient de déterminer quelle combinaison de techniques est la plus appropriée en fonction du sujet et des questions d’audit formulées. 

Formuler des questions d’audit au regard desquelles des conclusions peuvent être tirées 

Il convient de définir les objectifs d’un audit de la performance sous la forme de questions auxquelles l’audit devra permettre de répondre. Afin de centrer l’audit de manière appropriée et d’éviter que l’équipe d’audit n’entreprenne des travaux trop ambitieux, il faut formuler une question d’audit générale, ainsi qu’un nombre limité de sous-questions au regard desquelles tirer des conclusions. Le libellé de ces questions est déterminant pour les résultats de l’audit – il s’agit des questions de fond auxquelles les auditeurs cherchent à apporter des réponses; il importe donc d’éviter les libellés ambigus ou vagues.  Les questions d’audit doivent être ensuite subdivisées en questions supplémentaires de niveau inférieur, le niveau le plus bas étant celui auquel des réponses peuvent être apportées en mettant en œuvre des procédures d’audit spécifiques. Toutes les sous-questions ainsi hiérarchisées doivent à la fois s’exclure mutuellement et se compléter collectivement (afin de permettre, ensemble, de répondre à la question de niveau immédiatement supérieur). Il faut qu’à chaque question, quel qu’en soit le niveau, il puisse être répondu par oui ou par non, de sorte que les travaux d’audit convergent vers une réponse finale spécifique. Toutefois, cela ne signifie pas que la seule réponse possible à ce type de question soit oui ou non; de toute évidence, la réponse doit être bien plus détaillée. En outre, les termes «oui» ou «non» ne sont pas destinés à figurer dans le rapport d’audit; il ne s’agit là que d’un outil qui doit permettre de favoriser une approche rigoureuse des questions d’audit et d’orienter ainsi les travaux. Il convient donc de ne pas formuler les questions d’audit de manière à déboucher sur une réponse peu concluante, comme par exemple «Évaluer dans quelle mesure», car cela risque d’aboutir à des travaux d’audit dont l’étendue n’est pas clairement définie et qui, devenant trop vastes, exigent un temps considérable. Afin de favoriser une bonne hiérarchisation des questions d’audit, les équipes d’audit doivent effectuer une analyse des problèmes avant d’établir le plan d’enquête

Analyser et gérer les risques concernant la production du rapport 

La Cour doit veiller à ce que la période entre l’adoption du plan d’enquête et celle du rapport spécial n’excède pas 13 mois en règle générale. La date de début de cette période est celle de l’adoption du plan d’enquête (ou toute date postérieure indiquée pour le commencement des travaux d’audit dans le plan d’enquête). La date de fin de cette période est celle de l’adoption de la version APC14 du rapport spécial. Parmi les risques affectant la production, en temps opportun, d’un rapport d’audit de qualité, figurent les difficultés à obtenir des données, l’insuffisance des effectifs et le manque de coopération de l’entité auditée. En élaborant une stratégie de gestion des risques, en la diffusant en son sein et en s’y référant en cours d’audit, l’équipe d’audit est bien plus à même de gérer les risques et de réagir efficacement en cas de problème. L’équipe d’audit doit déterminer, à chaque étape: • quels problèmes pourraient apparaître; • quelle est la probabilité que ces problèmes surviennent; • quelle serait leur incidence; • ce qui peut être fait pour réduire le risque qu’ils surgissent; • comment gérer ce risque, s’il se concrétisait. 

Utiliser les outils nécessaires pour mener à bien l’audit

 L’utilisation d’outils appropriés contribuera à garantir la mise au point d’un programme réaliste et facilitera le suivi et l’examen continus des réalisations effectives par rapport à ce programme. L’instrument de planification de base – le plan d’enquête – est un «contrat d’audit» conclu entre le Membre rapporteur et la chambre d’audit. Le plan d’enquête détermine l’audit, le produit à livrer, les moyens à mettre en œuvre et la date de remise du rapport. Il comporte une évaluation des risques pour la bonne gestion financière, les questions d’audit, les critères d’audit, les éléments probants à réunir ou à générer, ainsi que la méthodologie à utiliser. Parmi les outils et les actions qui contribuent à mener à bien l’audit figurent: • l’analyse des problèmes et la formulation de conclusions, afin d’élaborer des rapports de qualité qui soient clairs, brefs et rigoureux et qui aient un impact; • une définition et une attribution claires des responsabilités; • un programme de travail indiquant les membres de l’équipe d’audit et le calendrier des étapes clés; • des outils de suivi qui contribuent à maintenir les travaux sur la bonne voie; • des appréciations de l’état d’avancement des travaux et, le cas échéant, des mesures correctrices; • la mise en place d’une structure de gestion documentaire pour les documents sur support papier et électronique (Assyst); • des procédures de contrôle de la qualité intégrées dans tous les aspects du processus d’audit.

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