Remédier aux difficultés multidimensionnelles et multisectorielles de la mise en valeur

ENJEUX DE LA RIZICULTURE DANS LE SECTEUR 2

Une activité socio-économique précaire

Face au fait que la riziculture est l’activité la plus pratiquée par les paysans, il est évident que l’espace agricole du secteur 2 a une importance socio-économique incomparable pour les agriculteurs de la zone de recherche. Mais la particularité de cette activité est assez contraignante.

Des facteurs de production moins avantageux

Les travaux à faire pour la production de riz sont essentiellement assurés par les propres efforts et moyens des paysans, ainsi, les manières dont ils cultivent les terres montrent leurs caractéristiques et leurs particularités. Ici, les facteurs de production en riziculture seront donc analysés de plus près. 

Une faible rentabilité des terres exploitées

Les terres constituent un capital fondamental pour les activités de culture, la situation foncière d’un exploitant agricole est un facteur déterminant pour l’optimisation de sa production. – Superficie Concernant les superficies, les riziculteurs dans le secteur 2 sont en majorité des petits exploitants, en partant du seuil établit par INSTAT (cf. page 9), presque 75 % d’eux possèdent une superficie inférieure ou égale à 1,5 ha. Dans la zone de recherche, la plus grande étendue de terre cultivée pour un exploitant est de 5 ha et la plus petite étendue est de 0,2 ha. Par rapport à la superficie totale du secteur 2 qui est de 925,85 ha et le nombre des riziculteurs qui est de 1054, la superficie moyenne par exploitant est alors de 0,89 ha21. Ces chiffres montrent alors la médiocrité de la superficie exploitée par un paysan, ce qui est une situation défavorisant pour les qualités de vie socio-économiques des locaux. – Situation foncière Comme tous les cas des paysans agriculteurs à Madagascar, ceux dans le secteur 2 sont en difficulté concernant les questions foncières. D’après les personnes ressources, plus de la moitié des terres cultivées dans le secteur 2 est encore non titrée, et pourtant il existe un guichet unique des services fonciers à Marovoay et un guichet foncier pouvant certifier les parcelles à Marosakoa, à Ambolomoty et à Ankazomborona. Les causes de cette situation sont nombreuses, certains ne pensent pas que c’est nécessaire et aussi coûteux, d’autres ont commencé à immatriculer les leurs sauf qu’à cause d’une difficulté passagère, ils ne veulent  continuer la procédure. Pour ce faire, il est impossible pour les riziculteurs d’obtenir des crédits agricoles qui peuvent les aider dans leur activité. – Mode de faire valoir A titre de rappel, le mode faire-valoir peut être direct ou indirect. Pour le premier cas c’est le propriétaire qui exploite les terres, par contre pour le second, le propriétaire peut d’une part allouer ses terres (location) ; d’autre part, il laisse une autre personne exploiter ses terres en échange de la moitié ou du tiers de la production (métayage). D’après les enquêtes effectuées, le mode de faire-valoir direct est de 35 % dans le secteur 2, le mode de faire-valoir indirect par métayage est de 60 % et la location est seulement 5 %. Parfois, ce sont les exploitants qui possèdent déjà les grandes parcelles de cultures qui louent d’autres parcelles parce qu’ils ont en même temps les moyens de payer le coût de la location et de cultiver des terres supplémentaires afin de pouvoir obtenir une production assez élevée.

Des saisons de cultures défavorisantes

A l’origine, il y avait trois saisons de culture de riz à Marovoay. Premièrement, la saison principale qui est le « Vary Jeby », ensuite il y a le « Vary Asara » et enfin, le « Vary Atriatry ». Tableau n°6 : Saisons rizicoles dans la plaine de Marovoay Saisons rizicoles JEBY ASARA ATRIATRY Alimentation en eau Irrigation Pluviale Pluviale et Irrigation Semis Avril – fin Juin Décembre – Février Mi-février – Mars Repiquage Mai – fin Juillet Janvier – Mars Avril – Mai Récolte Septembre – Octobre Avril – Mai Juillet – Août Source : Enquête personnelle, Novembre 2016 Premièrement, parmi ces trois saisons de culture dans le tableau n°6, le « Vary Jeby » est la saison la plus importante, c’est la principale saison de riziculture qui occupe les terroirs de plaine irriguée. D’abord, les paysans sèment le « Vary Jeby » en Avril ou au plus tard la fin du mois de Juin ; ensuite, c’est à peu près un mois après le semis qu’ils font le repiquage ; et enfin la récolte se fait en Septembre jusqu’en Octobre au plus tard, cela dépend du 34 commencement des travaux. C’est cette saison qui conditionne la vie de la population locale parce qu’il y a des riziculteurs qui ne cultivent pas durant les autres saisons. Cela montre par conséquent l’importance de la maîtrise de l’eau puisque pendant cette saison l’irrigation est essentielle. Deuxièmement, le « Vary Asara » est une saison de culture qui n’est pas forcément pratiquée dans les rizières, au contraire, il est plus présent sur les Tanety. Cette saison de culture se repose essentiellement sur les ressources en eau pluviale, c’est pour cette raison que son semis débute au mois de Décembre et au plus tard au mois de Février. Photo n°1 : Terroir de Tanety pour les « Vary Asara » Cliché de l’auteur, Novembre 2016 Troisièmement, le « Vary Atriatry », qui est le moins pratiqué dans le secteur 2 est une culture qui nécessite d’une part une alimentation en eau de pluie pour le début de son cycle (durant les mois de Mi-février et Mars), et d’autre part une irrigation pour assurer sa maturation (entre Avril et Juillet). Il y à peu près moins de dix ans, une quatrième saison de culture était pratiquée à cause de la faiblesse du rendement rizicole. Et c’est la saison « Dimby Alotra » qui commence juste après la récolte du « Vary Jeby » et jusqu’au mois de Février. (cf. annexe IV) Ces saisons de culture de riz sont souvent pratiquées dans différentes parcelles parce qu’à un moment donné, on ne peut pas cultiver sur une partie des rizières faute d’irrigation, 35 ainsi, cette partie est seulement exploitée lors des saisons de pluies. C’est-à dire, ces saisons de culture sont pratiquées en fonction de la disponibilité en eau. Face à ces saisons de culture qui sont pratiquées en fonction de la disponibilité en eau, les conditions de la maîtrise de l’eau constituent un facteur important. En termes d’irrigation, c’est celle de la partie Nord du secteur 2 qui est en général, en mauvais état. Celle du centre vers le Sud est encore en état moyen. Concernant le drainage, ceux de la partie Ouest et de la partie Sud sont moyens. Et pour la partie Nord-est, le drainage est mauvais. D’après le croquis n°2, les infrastructures d’irrigation et de drainage dans le secteur 2 sont loin d’être en bon état, en effet, elles nécessitent une réhabilitation urgente et durable pour la maîtrise de l’irrigation.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CONCEPTUALISATION ET DEMARCHE DE RECHERCHE
CHAPITRE 1 : Concepts fondamentaux et contexte général du sujet
CHAPITRE 2 : Démarche de recherche
DEUXIEME PARTIE : LA RIZICULTURE DANS LE SECTEUR 2 : UNE ACTIVITE
IMPORTANTE, POURTANT VULNERABLE
CHAPITRE 3 : La plaine de Marovoay : un espace essentiellement rizicole
CHAPITRE 4 : Une activité socio-économique précaire
TROISIEME PARTIE : MESURE D’INTEGRATION DE LA MISE EN VALEUR DURABLE DU SECTEUR 2
CHAPITRE 5 : Remédier aux difficultés multidimensionnelles et multisectorielles de la mise
en valeur
CHAPITRE 6 : Pertinence du Projet BVPI/PHRD pour la contribution à la mise en valeur rentable du secteur 2
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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