Le syndrome fémoro patellaire

Renforcement des muscles stabilisateurs du bassin dans l’amélioration de la cinématique des membres inférieurs

Le syndrome fémoro patellaire 

Définition du syndrome fémoro patellaire

 Le syndrome de douleur fémoro patellaire ou syndrome fémoro patellaire est décrit dans la littérature comme une douleur antérieure du genou provoquée par une augmentation de friction de la patella dans la gorge de la trochlée fémorale, qui résulte de modifications biochimiques et/ou physiques de l’articulation fémoro patellaire. Récemment, le consensus de 2016 sur le SFP (issu de la 4ème recherche internationale sur la douleur fémoro patellaire) a donné une définition au SFP et le définit de la façon suivante : « Douleur qui se manifeste autour ou derrière la patella et qui est aggravée par au moins une activité qui sollicite la patella pendant la mise en charge sur un genou fléchi (course, montée ou descente d’escaliers, squats) ». Le SFP résulte d’un mauvais cheminement de la patella dans la trochlée lors de la mobilisation du genou, entraînant une compression excessive sur les facettes patellaires. Il ne doit en revanche pas être confondu avec l’instabilité patellaire ou l’arthrose fémoro patellaire, même si ces pathologies peuvent coexister. La caractéristique essentielle du SFP est donc une douleur antérieure au niveau du genou qui s’intensifie lorsque les forces de compression sur l’articulation fémoro patellaire augmentent, c’est-à-dire au moment de la flexion du genou lors des activités de mise en charge. La douleur s’aggrave souvent en cas de position assise prolongée, de course ou de descente d’escaliers . 

Épidémiologie 

 Le SFP est l’une des causes les plus fréquentes de douleurs antérieures de genoux retrouvées chez les adolescents et les jeunes adultes. Au sein des centres spécialisés de médecine orthopédique et sportive, il représente environ 20 à 40 % de l’ensemble des motifs de consultations chez les personnes souffrant de pathologies de genoux. Il est reconnu dans le monde entier comme la plainte la plus fréquemment diagnostiquée au niveau du genou chez les patients âgés de 15 à 30 ans [4], (avec un pic de prévalence chez les adolescents de 12-17 ans) et touche également les personnes sédentaires et plus âgées. Le SFP est donc une pathologie fréquente avec une prévalence allant de 4 à 33% voire 45% chez les adolescents. L’incidence de ce syndrome est élevée et se situe aux alentours de 22 personnes sur 1000/ an.De plus, nous remarquons une différence d’incidence selon le sexe. Plusieurs études épidémiologiques ont démontré une incidence plus élevée de douleur fémoro patellaire chez la femme. Cette prédominance féminine signalée peut varier mais l’incidence annuelle est deux fois plus élevée chez la femme que chez l’homme. À ce propos, une étude épidémiologique récente chez les recrues militaires a démontré que l’incidence annuelle de la douleur fémoro patellaire était de 33 femmes / 1000, contre 15 hommes / 1000 par an.  Cette étude démontre que les femmes ont 2,23 fois plus de risques de développer un SFP [5]. À ce propos, la réadaptation de ces patients prend une place de plus en plus importante car 45 % des personnes atteintes de SFP souffrent plus tard de gonarthroses et 22 % des personnes ayant subi une arthroplastie uni-compartimentale du genou ont signalé avoir des antécédents de SFP 

Étiologie 

 Comme évoqué précédemment, le SFP est un diagnostic très fréquemment posé chez les personnes sportives et notamment chez les coureurs à pied mais il peut également être rencontré chez les personnes sédentaires. Toutefois, l’étiologie du SFP est multifactorielle, et il existe plusieurs facteurs de risques à ce syndrome, pouvant être de deux types : – Les facteurs intrinsèques : anomalies anatomiques, morphologiques, atteintes articulaires locales, déséquilibre de force musculaire, antécédents de traumatismes … De plus, des facteurs proximaux liés à la hanche et des facteurs distaux liés aux pieds peuvent également influencer la mécanique du genou et contribuer au développement du SFP [1]. – Les facteurs extrinsèques : type de sport pratiqué, type de surface, surutilisation, erreurs de formation (par exemple trop ou trop tôt) ou des chaussures inadaptées . 

Rappels sur le genou : Þ Arthrologie du genou 

Ces données sont tirées de la 3ème édition du tome 1 de Michel DUFOUR ainsi que de la 3ème édition du Gray’s anatomie [9]. Le genou représente l’articulation intermédiaire du MI, il est composé de deux articulations indissociables anatomiquement et fonctionnellement : la fémoro patellaire de type ginglyme et la fémoro tibiale de type bicondylienne. Ces deux articulations sont entourées par une capsule articulaire tapissée d’une membrane synoviale. Nous allons les détailler. Les éléments en présence seront définis en fonction des articulations. • L’articulation fémoro patellaire : – La trochlée ou surface patellaire : elle est située à la face antérieure de l’extrémité inférieure du fémur. Il s’agit d’une articulation ginglyme et elle répond à la face postérieure de la patella. Elle est constituée d’une gorge sagittale et de deux joues ; la joue latérale est plus haute, plus large, et plus saillante cela représente une surface plus grande, capable de mieux supporter les contraintes fémoro patellaires qui ont tendance à plus charger le compartiment externe. Elle offre ainsi un frein osseux au dégagement latéral de la patella. DEMK 2020 LATACHE Marie 3 – La patella : elle est de forme grossièrement quadrangulaire, concave verticalement, sa face postérieure est divisée en deux parties horizontalement avec une partie supérieure articulaire recouverte de cartilage et une partie inférieure non articulaire. Sa partie supérieure articulaire est divisée en deux joues par une crête verticale qui dessine un champ médial, convexe de dedans en dehors, plus petit, qui laisse apparaitre une crête oblique qui représente le dernier point de contact en flexion de genou. Le champ latéral est concave de dedans en dehors et plus large. • L’articulation fémoro tibiale : – Les condyles fémoraux : aux nombres de deux, chacun a une partie de sa surface qui forme une surface articulaire. La surface articulaire est située aux faces inférieures et postérieures des condyles et ils répondent aux ménisques et aux condyle tibiaux. Le condyle fémoral médial est plus étroit et plus long contrairement au condyle fémoral latéral qui est plus large et moins long. – Le plateau tibial : est constitué de deux surfaces articulaires qui sont des glènes et sont en lien avec les condyles fémoraux et les ménisques. Les condyles sont convexes alors que les glènes sont concaves. – Les ménisques : au nombre de deux, triangulaires à la coupe, ce sont des fibrocartilages en forme de croissant, disposés sur les bords périphériques des condyles tibiaux et solidaires de cet os par des freins fixés à chaque extrémité. Ils ont une forme semblable à celle des surfaces osseuses correspondantes, autrement dit : le médial plus étroit et plus long est en forme de C alors que le latéral, plus large et moins long, est en forme de O. Les ménisques sont des structures légèrement déformables au cours des mouvements, mais solidement amarrées par des attaches méniscales.

Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1. Le syndrome fémoro patellaire
1.1.1. Définition du syndrome fémoro patellaire
1.1.2. Épidémiologie
1.1.3. Étiologie
1.1.4. Rappels sur le genou
1.1.5. Rappels sur la hanche
1.1.6. Physiopathologie du syndrome fémoro patellaire
1.1.7. Diagnostic du syndrome fémoro patellaire
1.1.8. Diagnostic différentiel
1.2. Le valgus dynamique du genou
1.2.1. Le valgus physiologique
1.2.2. L’alignement statique et l’angle Q
1.2.3. Le valgus dynamique et ses conséquences pathologiques
1.3. Revue de littérature
1.3.1. Intérêt et perspectives
1.3.2. Question clinique
2. MÉTHODE
2.1. Critères d’éligibilité des études
2.1.1. Types d’études
2.1.2. Population concernée
2.1.3. Intervention
2.1.4. Comparateur
2.1.5. Objectifs, critères de jugement
2.1.6. Critères d’inclusion et d’exclusion
2.2. Méthodologie de recherche des études
2.2.1. PEDro
2.2.2. Cochrane Library
2.2.3. Google Scholar
2.2.4. Science Direct
2.2.5. PubMed
2.2.6. Littérature grise
2.3. Extraction et analyse des données
2.3.1. Sélection des études
2.3.2. Extraction des données
2.3.3. Évaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.4. Méthode de synthèse des résultats
3. RÉSULTATS
3.1. Description des études
3.1.1. Diagramme de flux
3.1.2. Études exclues
3.1.3. Études incluses
3.2. Risques de biais des études incluses
3.2.1. Grille d’analyse utilisée
3.2.2. Synthèse des biais retrouvés
3.3. Effets de l’intervention
3.3.1. Critère de jugement principal
3.3.2. Critères de jugement secondaires
4. DISCUSSION
4.1. Analyse des principaux résultats
4.2. Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.3. Qualité des preuves
4.4. Biais potentiels de la revue
5. CONCLUSION :
5.1. Implication pour la pratique clinique
5.2. Implication pour la recherche
6. BIBLIOGRAPHIE
7. ANNEXES

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