Résultats de la grille de classement des éleveurs

Résultats de la grille de classement des éleveurs

Avant l’analyse des résultats de la grille d’assertions, obtenus à partir des entretiens approfondis, il nous faut analyser la grille de classement, ce qui va nous donner une idée de la connaissance générale des personnes ayant répondu aux entretiens sur les normes de qualité, d’innocuité et de traçabilité. Dans l’ensemble, les 5 facteurs sélectionnés expliquent 89% de la variation de l’échantillon. Il faut prendre en compte que pour la méthodologie Q, même s’il est important qu’un facteur présente un certain nombre de personnes, le contexte dans lequel le facteur va être intégré, en tant que facteur explicatif des hypothèses, doit aussi être pris en considération. Le nombre de personnes rend le facteur stable, plus il y aura de personnes moins il y aura d’erreur type. Mais, plus il y a de personnes qui composent chaque facteur plus le pourcentage de la variation expliquée sera important. L’axe de ce travail étant basé sur la richesse de la discussion, rappelons qu’il est important de conserver les facteurs qui sont représentés par peu de personnes pour pouvoir disposer de la plus grande quantité de situations d’analyse et de discussion. 

Facteur de classement 1  

Le facteur 1 représente 34% de la variation. Les éleveurs qui répondent à ce facteur sont des producteurs qui ont une vision positive de l’adoption des normes, car ils la considèrent comme une façon de développer des alliances donnant-donnant dans le cadre d’une amélioration de la qualité et des prix de vente de leurs productions. Ils participeraient à un système de certification si son coût est nul ou s’ils touchent une subvention. De plus, ils comprennent que les résultats de cette alternative ne peuvent apparaître qu’à long terme. Ils ne sont pas d’accord avec le fait de ne pas savoir ce qu’est une certification (ils savent donc ce qu’est une certification). Cette négation montre qu’ils comprennent que la certification est un 133 processus complexe (qui va au-delà d’un simple rôle dans le cadre de pratiques de productions habituelles, et que ce n’est pas suffisant). Ils savent aussi que la certification n’apporte que peu ou pas de résultat économique. Ce groupe d’éleveurs n’est pas seulement motivé par des aspects économiques, il démontre une certaine vision stratégique de compromis par rapport à l’idée que leurs prix de vente peuvent s’améliorer à l’avenir et qu’ils peuvent améliorer leurs relations avec les abattoirs, même si leur condition de participation consiste à revendiquer un coût nul ou faible. Nous avons classé ces éleveurs dans le groupe des visionnaires, car leurs motivations ne sont pas économiques et que même s’ils ont une perception stratégique, celle-ci est improbable.

Facteur de classement 2  

Le facteur 2 regroupe 13% de la variation. Les éleveurs de ce facteur sont d’accord pour dire que les résultats de la certification n’apparaissent qu’à long terme et qu’ils ne participeraient à ce type de programmes que si les coûts sont nuls (ou sont subventionnés). À la différence du cas précédent, ces producteurs ne participent que si leur prix de vente augmente clairement (au moins 10%). En ce qui concerne leurs désaccords, le plus significatif par rapport aux structures de certification provient du fait qu’elles affectent leur liberté commerciale et, dans une moindre mesure, parce que leur système productif ne s’adapte pas à la certification (mais qu’à la rigueur son système peut s’adapter à une éventuelle structure de certification). L’autre désaccord se trouve dans l’affirmationclé concernant le premier facteur : je ne suis pas d’accord avec le fait que la certification est la seule 134 manière de mettre en place des alliances donnant-donnant, et donc d’améliorer les prix de vente. D’autre part, nous trouvons au centre du tableau l’affirmation qui indique leur degré de connaissance par rapport à la certification en tant que processus, car il n’est pas possible de définir s’ils savent ou non ce qu’est la certification. Nous avons classé ces éleveurs comme des producteurs commerciaux, puisqu’ils ont une motivation de participation commerciale liée à un coût nul ou subventionné par l’État, mais qu’ils comprennent que les bénéfices n’apparaîtront qu’à long terme.

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