Rôle des politiques publiques dans les investissements en infrastructures

RÔLE DES POLITIQUES PUBLIQUES DANS LES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES

Nos travaux, ont pour but de permettre aux tenants des politiques publiques des économies les moins avancées de tirer une certaine expérience théorique adaptable aux caractéristiques des pays à la recherche de solutions aux questions récurrentes. La problématique, le rôle des politiques publiques dans les investissements d’infrastructure, l’impact de ces investissements sur la croissance économique, les externalités et les méthodes pour améliorer la programmation annuelle en matière d’investissement et quelques recommandations de politiques économique qui se retrouvent dans la conclusion.  Les infrastructures – les réseaux d’énergie, d’eau, de transport et de télécommunication – jouent un rôle crucial dans le fonctionnement de l’économie. Toutes les sociétés s’en remettent à leurs institutions pour mettre en application et faire respecter les « règles du jeu » qui, en principe, sont garantes d’un fonctionnement efficace des marchés et permettent à l’ensemble des acteurs du secteur privé d’exercer leurs activités de manière régulière, sûre et en toute équité. Par conséquent, la réglementation et les structures organisationnelles qui encadrent l’instauration de conditions favorables au développement du secteur privé sont fondamentales. Cependant, dans de nombreux pays en développement, les marchés présentent des défaillances qui sont généralement défavorables aux perspectives économiques et sociales des populations démunies. La mise en œuvre de réformes institutionnelles et politiques spécifiques à chaque pays figure au cœur des efforts des donneurs et des pays en développement visant à mobiliser l’investissement et à optimiser ses retombées sur le développement. L’investissement en infrastructures peut avoir des effets sur la croissance allant au-delà des répercussions de l’accroissement du stock de capital. Ces effets peuvent se matérialiser sous des formes diverses, les infrastructures pouvant notamment faciliter les échanges et la division du travail, stimuler la concurrence sur les marchés, favoriser une répartition plus efficace des activités économiques entre régions et pays, contribuer à la diffusion des technologies et à l’adoption de nouvelles pratiques organisationnelles, ou encore offrir l’accès à de nouvelles ressources. De plus, les effets induits sur la croissance peuvent varier suivant le niveau de fourniture observé. Ainsi, un changement modeste – tel que l’interconnexion de deux réseaux – peut avoir des effets marqués en renforçant l’efficacité globale du système, mais les investissements ultérieurs peuvent avoir une incidence beaucoup plus limitée. Il est donc vraisemblable qu’il existe un seuil de fourniture au-delà duquel l’investissement en infrastructures aura des effets relativement modérés, ce seuil étant inférieur à ceux d’autres catégories d’investissement1. Dans une perspective « keynésienne », les dépenses publiques productives ont des effets d’entrainement via le canal de la demande. Ces dépenses vont en effet être créatrices d’emplois, de revenus et de débouchés pour les entreprises. C’est autant de suppléments de revenus qui pourront être consommés par les ménages ou investis par les entreprises ce qui génère immédiatement des effets de second tour positifs.

Complémentarité ou substituabilité des investissements publics et privés. L’investissement public pourrait selon ses détracteurs évincer l’investissement privé : l’Etat, en prenant en charge des projets, priverait les entreprises de ces chantiers. Cela suppose que tous les investissements publics auraient pu être faits par le secteur privé, autrement dit que deux types d’investissement sont parfaitement substituables. Or, l’investisseur privé évalue les projets sur la base d’une analyse financière axée sur le rendement. Certains projets ont de faibles performances financières et pourraient donc ne pas être financés par le secteur privé en dépit du bénéfice pour la société et des externalités positives qu’ils pourraient avoir. De plus, l’horizon d’une entreprise et celui de l’Etat diffèrent ce qui peut également modifier la vision de la rentabilité d’un projet. Dans certains cas, les projets peuvent avoir des coûts fixes beaucoup trop importants pour être supportés par des entreprises de taille moyenne (exemple des premiers réseaux ferrés ou réseaux de télécoms : les « monopoles naturels »). Enfin, l’investissement public peut être complémentaire à l’investissement privé, en améliorant l’efficacité et l’allocation de ce dernier comme dans le cas des infrastructures de réseaux. Cette caractéristique structurante de certains investissements publics et la notion de soutenabilité renvoient à leur rôle de long terme, probablement plus consensuel que leur impact conjoncturel..

 

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