Sensibilité d’un insecticide (AgVantage 150 EC) sur trois insectes [Tuta absoluta (Lepidoptera), Helicoverpa armigera (Lepidoptera) et Liriomyza spp. (Diptera)]

Sensibilité d’un insecticide (AgVantage 150 EC) sur trois insectes [Tuta absoluta (Lepidoptera), Helicoverpa armigera (Lepidoptera) et Liriomyza spp. (Diptera)]

La tomate (Lycopersicum esculentum Mil.) 

 Historique La tomate est originaire des Andes d’Amérique du Sud, elle fut domestiquée au Mexique puis introduite en Europe en 1544 et à partir de cette période sa culture s’est propagée en Asie du Sud et de l’Est, en Afrique et au Moyen Orient (Naika et al., 2005). Au début, elle était nommée Solanum lycopersicum car supposée toxique et c’est qu’après avoir découvert sa non toxicité qu’elle fut renommée Lycopersicum esculentum par Miller en 1768. Son fruit était appelé « pomme d’amour » ou « pomme d’or » et le nom de « tomate » n’a été accepté qu’à partir de 1835. La tomate fut introduite au Sénégal vers les années 1970 (CGERV, 2016). Figure 1 : Plant de tomate

 Position systématique de la tomate 

Sa position systématique s’établie comme suit : elle appartient au règne des Végétales, au sous règne des Cormophytes, à l’embranchement des Spermaphytes, au sous embranchement des Angiospermes, à la classe des Gamopetales, à la sous classe des Polemoniales, à la famille des Solanaceae, au genre Lycopersicum et l’espèce Lycopersicum esculentum (Blancard, 2013) 

 Importance de la tomate

 C’est la seconde spéculation maraîchère la plus consommée après la pomme de terre dans le monde et après l’oignon au Sénégal. La tomate représente 22,53% de la production nationale de légumes estimée à 710000 tonnes (ANSD, 2013) et est principalement produite dans la bande littorale des Niayes avec les tomates cerise et de table et dans la vallée du fleuve Sénégal avec la tomate industrielle (double concentré). Ce marché du double concentré représente environ 12 000 tonnes correspondant à 70 000 tonnes de tomates fraîches 4 (CGERV, 2016). La tomate contribue à l’autosuffisance alimentaire nationale et au développement socio-économique des populations. Elle est consommée régulièrement cuit ou cru dans différents plats, aussi bien en soupe que dans les pâtes ou les salades ou sous forme de jus. Ce fruit nous apporte de l’énergie, renforce notre système immunitaire et nous aide à améliorer la fonction cardiaque en diminuant le taux de mauvais cholestérol (Diedhiou, 2016). Tableau I : Apports nutritionnels de 100g de tomates fraiches (sante.lefigaro.fr) Nutriments/Eléments Teneur Minéraux Teneur (mg) Protéines 0,68g Sodium 13 Glucides 2,80g Magnésium 10 Eau 94g Phosphore 28 Fibres 1,20g Potassium 204 Lipides 0,10g Calcium 13 Zinc 0,07mg Fer 0,51 Energie 15 Kcal Manganèse 0,1 Lycopène 21754µg Cuivre 0,09

 Production de la tomate

 La production mondiale annuelle de la tomate a été estimée à 163,43 millions de tonnes avec un rendement moyen de 34,86 tonnes/hectare en 2013 (FAOSTAT, 2016). La Chine, premier producteur de tomate, comptabilise 50,66 millions de tonnes soit 31% de la production mondiale. Le Sénégal a produit 189 639 tonnes en 2013 soit 0,12% de la production mondiale et soit 9 639 tonnes de plus qu’en 2012 (FAOSTAT, 2016) et malgré cette hausse, il continue à importer de la tomate sous forme concentré. En effet, en Afrique de l’Ouest, le Sénégal est le seul exportateur significatif de tomates avec 10 158 tonnes de tomate cerise dont il est le deuxième exportateur sur le marché européen hors Europe derrière l’Israël (PADEN, 2013). 

LES INSECTES CIBLES RAVAGEURS DE LA TOMAT

Tuta absoluta 

 Position systématique de Tuta absoluta Tuta absoluta est un micro-lépidoptère de la famille des Gelechiidae. Le genre Tuta comporte prés de 5000 espèces dont T.absoluta qui est l’un des ravageurs principaux de la tomate. L’insecte a été signalé pour la première fois au Sénégal dans la zone des Niayes et au CDH en 2012 (Pfeiffer et al., 2013). Il appartient à l’embranchement des Arthropoda, à la classe des Insecta, à l’ordre des Lepidoptera, au sous ordre des Microlepidoptera, à la famille des Gelechiidae, au genre Tuta et à l’espèce T.absoluta (Meyrick, 1917).

 Morphologie et biologie de Tuta absoluta

 L’adulte de T.absoluta est un papillon de 1cm d’envergure, mesurant environ 6 mm de long et de couleur gris argenté avec des taches noires sur les ailes antérieures (Reinquin, 2013) (figure 2). L’insecte présente des antennes filiformes avec une durée de vie moyenne des femelles qui varie de 10 à 15 jours contre 6 à 7 jours chez les mâles. Chez cette espèce le dimorphisme sexuel est matérialisé par des mâles plus petits et un peu plus foncés que les femelles (Desneux et al., 2010 ; Chougar, 2011). On note un cycle biologique qui dure 76 jours à 14°C et 23 jours à 27°C (Berkani et Badaoui, 2008). Cette mineuse de la tomate est un ravageur émergent présent de façon prépondérante en fin de saison sèche dans la zone sud des Niayes (Diatte, 2017). Les papillons de T.absoluta sont actifs tôt le matin et au crépuscule (en vue de l’accouplement) et se cachent entre les feuilles pendant la journée. Les femelles 6 pondent des œufs de petites tailles (0,36 mm de long, 0,22 mm de large), de forme cylindrique et de couleur crème à jaune. Chaque femelle peut pondre 40 à plus de 200 œufs isolément ou en petit tas et habituellement étendu du coté inferieur de la feuille, sur les bourgeons et le fruit vert. L’incubation dure 4 à 10 jours suivant la température (Berkani et Badaoui, 2008). A l’éclosion, ses chenilles sont au départ de couleur crème (1er stade) puis deviennent vert et rose clair (2ème jusqu’au 4ème stade) avec une durée des stades larvaires qui varie de 12 à 15 jours selon la température (Berkani et Badaoui, 2008). Au stade larvaire, T.absoluta n’entre pas en diapause tant que la nourriture est disponible et une fois le développement larvaire achevé (4 stades successifs), les chenilles se transforment en chrysalides. Cette nymphose se déroule dans un cocon aux fils peu serrés que la larve installe soit dans les galeries, soit à la surface des plantes hôtes ou bien dans le sol. La pupe (6 mm) initialement vert clair en début de nymphose change de couleur à l’approche de l’émergence de l’adulte allant jusqu’à devenir brun-noir (Berkani et Badaoui, 2008) (figure 2). A ce stade (8 à 20 jours) les yeux et les ailes du futur imago sont nettement visibles. T.absoluta n’est pas présent à des altitudes supérieures à 1000m et hibernent au stade œuf, chrysalide ou adulte.

Symptômes et dégâts dus à Tuta absoluta 

La tomate est très sensible à T.absoluta qui peut générer sur celle-ci des pertes allant jusqu’à 55% de feuilles minées dans les Niayes (Pfeiffer et al., 2013 ; Brévault et al., 2014). L’insecte infeste n’importe quelle partie aérienne de la plante et à n’importe quel stade de la culture (Marchiori et al, 2004). La larve en sortant de l’œuf se faufile dans le limbe à rechercher de la nourriture et dévore les tissus situés entre les deux épidermes de la feuille créant ainsi des galeries caractéristiques (tâches) (figure 2). De même, la larve perfore les fruits, creuse des galeries et s’y passe la majeur partie de ses stades de développement. Les chenilles des deux derniers stades sont plus mobiles et causent plus de dégâts (El Fadl et Chtaina, 2010). Leurs fortes pressions sur les feuilles réduisent le rendement, la croissance voir l’activité photosynthétique de la plante. Celles sur les fruits impactent le rendement et favorisent la Figure 2 : De la gauche vers la droite : œufs sur feuille (www.sansan.es), larve et dégâts sur feuille (www.fdgdon974.fr), larve et dégâts sur fruit (www.reca-niger.org), chrysalide sur feuille (www.tutaabsoluta.fr) et adulte sur feuille, de Tuta absoluta (www.fdgdon974.fr). 7 pénétration des maladies cryptogamiques provoquant ainsi la pourriture du fruit avant ou après la récolte. 

Helicoverpa armigera 

Position systématique de Helicoverpa armigera 

Helicoverpa armigera est un insecte lépidoptère de la famille des Noctuidae. Le genre Helicoverpa, qui est très polyphage et cosmopolite (Cauquil, 1986), regroupe des papillons nocturnes. Fabricius en 1794 fut le premier à faire la description sous le nom de Noctua barbara (Hardwick, 1965) puis elle fut rebaptisée successivement sous les noms de Noctua armigera, Heliothis armigera et finalement Helicoverpa armigera par Hübner. Il appartient à l’embranchement des Arthropoda, à la classe des Insecta, à l’ordre des Lepidoptera, au sousordre des Noctuoidea, à la famille des Noctuidae, à la sous-famille des Heliothinae, au genre Helicoverpa et à l’espèce H.armigera (Hardwick, 1965). 

 Morphologie et biologie de Helicoverpa armigera

L’adulte d’H.armigera est un papillon de nuit de 32 à 38 mm d’envergure et 20 mm de longueur avec des ailes antérieures triangulaires repliées à plat sur le dos au repos et des ailes postérieures blanc-sale (figure 3). Ses papillons s’alimentent de nectar (Menessong, (2014), leur activité est essentiellement nocturne et le sex ratio est très variable mais les mâles sont souvent prédominants. Le dimorphisme sexuel est basé sur la couleur avec des femelles de couleur brun-orange et des mâles de couleur vert-gris. En effet, les femelles pondent en moyenne 313 à 2107 œufs isolément ou par deux sur les feuilles, sur les fleurs et sur les fruits des plantes hôtes. Les œufs sont subsphériques (figure 3), de taille 0,4 à 0,5 mm, virant du blanc nacré à la ponte au brun avant l’éclosion et sont entourés d’un chorion épais (Toguebaye et Couilloud, 1982). L’incubation dure 2,1 jours à 35°C (Hmimina, 1986).

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. LA TOMATE (Lycopersicum esculentum Mil.)
I.1.1. Historique
I.1.2. Position systématique de la tomate
I.1.3. Importance de la tomate
I.1.4. Production de la tomate
I.2. LES INSECTES CIBLES RAVAGEURS DE LA TOMATE
I.2.1. TUTA ABSOLUTA
I.2.1.1. Position systématique de Tuta absoluta
I.2.1.2. Morphologie et biologie de Tuta absoluta
I.2.1.3. Symptômes et dégâts dus à Tuta absoluta
I.2.2. HELICOVERPA ARMIGERA
I.2.2.1. Position systématique de Helicoverpa armigera
I.2.2.2. Morphologie et biologie de Helicoverpa armigera
I.2.2.3. Symptômes et dégâts dus à Helicoverpa armigera
I.2.3. LIRIOMYZA SPP
I.2.3.1. Position systématique de Liriomyza spp
I.2.3.2. Morphologie et biologie de Liriomysa spp
I.2.3.3. Symptômes et dégâts dus à Liriomyza spp
I.2.4. Quelques différences entre Tuta absoluta (lépidoptère) et Liriomyza spp (diptère)
I.3. AUTRES INSECTES RAVAGEURS DE LA TOMATE
I.3.1. Les pucerons
I.3.2. Les mouches blanches (Bemisia tabaci)
I.3.3. Les acariens
I.3.4. Les nématodes
I.4. LES MALADIES DE LA TOMATE
I.4.1. Les maladies parasitaires
I.4.1.1. L’alternariose
I.4.1.2. Le flétrissement bactérien
I.4.1.3. La maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate (TYLCV)
I.4.2. Les maladies non parasitaires
I.4.2.1. La pourriture apicale des fruits
I.4.2.2. La fente de croissance des fruits
I.4.2.3. Les brûlures dues au soleil
I.5. LES PESTICIDES
I.6. LA LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS DE LA TOMATE
I.6.1. La lutte chimique
I.6.2. La lutte prophylactique ou culturale
I.6.3. La lutte biologique
I.6.4. Autres méthodes de lutte
I.7. Climat
I.8. Pluviosité
I.9. Températures
I.10. Sols
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. Situation géographique
II.2. Matériel végétal
II.3. Fertilisants
II.4. Pesticides utilisés
II.4.1. Diméthoate 400 EC
II.4.2. AgVantage 150 EC
II.5. Autres matériels utilisés
II.6. Dispositif expérimental
II.7. Unité expérimental
II.8 Conduite de l’essai
II.8.1. Préparation du terrain
II.8.2. Pépinière
II.8.3. Repiquage
II.8.4. Fertilisants
II.8.5. Irrigation
II.8.6. Entretien
II.8.7. Traitements phytosanitaires
II.8.8. Récolte
II.9. Echantillonnage des plants
II.10. Paramètres suivis
II.10.1. Etude des dégâts foliaires
II.10.2. Evaluation des rendements fruits sains et fruits attaqués
II.10.3. Incidence des acariens
II.11. Tests statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. Effet des traitements sur les populations des insectes ciblés
III.1.2. Evaluation des folioles minées par Tuta absoluta
III.1.3. Evaluation des folioles minées par Liriomysa spp
III.1.4. Evaluation des défoliations dues à Helicoverpa armigera
III.1.5. Présence des larves sur la tomate
III.1.5.1. Larve de Tuta absoluta
III.1.5.2. Larve d’Helicoverpa armigera
III.1.6. Incidence des acariens
III.1.7. Rendements
III.1.7.1. Poids des fruits
III.1.7.2. Nombre de fruits
III.2. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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