Systèmes avicoles et consommation de la volaille de basse-cour au Niger

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Races de volailles de basse-cour élevées en milieu rural

Poule locale

De nos jours, les volailles rurales locales sont le résultat de siècles de croisements avec des races exotiques et de sélection conduite au hasard à l’intérieur du troupeau. Il est impossible de standardiser les caractéristiques et les performances productives des poules locales (KANE, 1990).
Il n’existe pas de listes exhaustives des races de poules utilisées par les petits exploitants familiaux ruraux ; mais il existe une information considérable sur les populations autochtones de diverses régions (FAO, 2004).
Au Niger, on ne peut parler de races locales de poulets nigériens. Cependant, dans l’Ouest du pays, les Zarma appellent la race Kolonto comme une race locale dont la caractéristique dominante est la grande taille. Au Sénégal, on a la poule commune ou poule domestique Gallus gallus appelée encore poule de brousse qui est une race locale de petite taille, avec un bec court et solide (PAGOT, 1983).

Pintade

La pintade est originaire de l’Afrique de l’Ouest (SMITH, 1990). Il existe cinq variétés de pintades domestiques : la pintade perlée, la pintade blanche, la pintade chamoisée, la pintade lilas et la pintade violette. La Perle est de loin la plus commune, elle possède un plumage violacée parsemé régulièrement de taches blanches. La Blanche a un plumage entièrement blanc mais des marques rondes apparaissent sur un fond de nuance différente ; la chamoisée est tachetée sur un fond blanc crème tirant sur le café au niveau des ailes ; la lilas a une robe gris bleu très clair tandis que la violette présente un plumage uniforme violet très foncé, presque noir. Mâle et femelle diffèrent si peu en apparence, tant en ce qui concerne le plumage que le poids (LE COZ-DOUIN, 1992).
La pintade prospère aussi bien en climat froid que chaud. Le premier œuf est normalement pondu à 18 semaines et à la différence de beaucoup d’oiseaux indigènes qui ne possèdent qu’une couvée annuelle, la pintade pond en continu jusqu’à ce que s’installent des conditions climatiques défavorables. En Afrique Occidentale, la ponte est étroitement confinée à la saison des pluies (FAO, 2004).

Canard

Le canard présente plusieurs avantages par rapport aux autres volailles, en particulier sa résistance aux maladies. En aviculture familiale, deux races de canards sont généralement utilisées : la race pour la production de viande comme l’Aylesbury, le Pékin et le Rouen ; la race pour la production d’œufs à savoir le Khaki Campbell (SMITH, SAUVEUR et CARVEILLE, 1990).

Oie

Il y a au moins neuf races d’oies domestiques connues. Parmi celles -ci, ce sont les races chinoises et africaines qui rendent mieux sous les tropiques.
Les races africaines ont une protubérance noire sur la tête, le bec noir, la tête brun clair, les ailes et le cou brun cendré, elles sont bonnes pondeuses. Quant aux chinoises, il y a deux variétés, les brunes et les blanches ; elles sont aussi bonnes pondeuses et plus petites (Anonyme, 2003).

Pigeon

Dans certains pays, les pigeons ne sont consommés que pour des objectifs rituels. Les pigeons locaux sont spécifiques aux différentes régions tropicales. Il existe cinq races africaines, dont trois pour le Tchad (FAO, 2004).

Dindon

L’élevage du dindon existe depuis de nombreuses années en Afrique tropicale. Les oiseaux proviennent d’importations (PAGOT et al, 1973). Les races élevées par les producteurs ruraux sont : le bronzé d’Amérique ou dinde Mammouth avec un grand format, les dindons noirs de France avec un plumage noir plus fin que le bonzé d’Amérique, le Rouge des Ardennes et le Blanc de Beltsville (CASTAING, 1979).

Systèmes avicoles et consommation de la volaille de basse-cour au Niger

Systèmes avicoles au Niger

Au Niger, il existe deux types d’élevage de volailles : élevage traditionnel ou de basse-cour et élevage moderne ou semi industriel.

Elevage traditionnel ou de basse-cour

L’élevage traditionnel ou de basse-cour est le plus prédominant au Niger. Il concerne 11 855 246 têtes de volailles soit 97,2% du cheptel national. La zone de prédominance des volailles traditionnelles est la région de Zinder avec 3,6 millions de sujets. Sur le territoire national, le poulet du village et la pintade sont les espèces les plus élevées (RGAC, 2008).
Ce type d’élevage joue un rôle important dans les systèmes de production agricole. En effet, la volaille est utilisée comme source de cash pour l’achat des produits de première nécessité, des semences et même pour le paiement d’impôt (Idi, 1996).
L’aviculture traditionnelle est une activité familiale qui joue un rôle important dans la réduction de la pauvreté des ménages ruraux vulnérables (FAO, 2004).

Elevage moderne ou semi industriel

L’aviculture moderne au Niger regroupe :
 Les Centres avicoles sous gestion de l’Etat ;
 Les fermes avicoles privées
– Les centres avicoles sous gestion de l’Etat :
Toutes les tentatives de modernisation de l’aviculture au Niger sous l’égide de l’Etat se sont soldées par un échec. Le schéma de modernisation était le suivant :
o le Centre Avicole de Goudel (créé en 1967) (MOUSSA, 1994) : Il devrait se spécialiser dans la production de poussins d’un jour, mais n’a jamais pu jouer ce rôle. Ce Centre avicole a été privatisé par l’Etat et redevenu fonctionnel en janvier 2008 avec au démarrage 23 000 pondeuses.
o Trois stations avicoles créées à l’intérieur du pays : Mirriah (en 1957) ; Maradi (en 1962) et Dosso (en 1982), qui devraient favoriser l’émergence d’aviculteurs privés à l’intérieur du pays et le développement de l’aviculture traditionnelle.
– Les fermes avicoles privées : leur nombre a beaucoup diminué du fait de l’incidence de la grippe aviaire à H5N1. En 2005, on dénombrait 67 fermes. Ce chiffre est descendu et actuellement on compte moins d’une vingtaine pour des exploitations avicoles privées qui comporte un effectif variant de 100 à 23 000 sujets (BOUKARI, 2010).

Consommation de la volaille de basse-cour au Niger

Le tableau ci-dessous fait ressortir la consommation régionale par espèces de volailles de basse-cour au Niger.
Tableau 1: Répartition de la consommation d’espèces de volailles de basse-cour par région
En nombre de têtes, la consommation du poulet représente 74%, la pintade 15,30% et le pigeon 9%.
La région de Zinder est la première région en matière de consommation de poulets, d’oies, de pigeons et de dindons. Pour la pintade c’est la région de Dosso qui surclasse toutes les autres régions.

Matériel et méthodes

Zone et période d’étude

L’étude a été réalisée de Juillet à Septembre 2011 dans la communauté urbaine de Niamey (CUN), capitale politique du Niger située dans la partie Ouest du pays entre 13°30,832’ de l’altitude Nord et 002°06,532’ de longitude Ouest.

Population de l’étude

La population de cette étude est constituée de tous les vendeurs de volailles de basse-cour qui interviennent sur les différents marchés de la ville de Niamey. Pour conduire la présente étude, les vendeurs de volailles de basse-cour installés sur les différents marchés de la ville de Niamey ont été ciblés.

Choix des marchés et constitution de l’échantillon

Une liste des marchés où les habitants de Niamey s’approvisionnent en volailles de basse-cour est établie sur la base de la liste des marchés de volailles de Niamey contenue dans le rapport de la FAO (2009) sur le secteur avicole-Niger. Une fois ces marchés repérés, pour obtenir le nombre de vendeurs de volailles de basse-cour par marché, un comptage des cages de vente est fait au début de chaque enquête. Le nombre de vendeurs est égal au nombre de cages de vente (Figure 1). Plusieurs cages de vente appartenant à un même vendeur sont comptées pour unité.
Source : ALI, 2011
Figure 1 : Volailles dans une cage de vente
L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 29 vendeurs repartis sur 7 marchés de la ville de Niamey (tableau 2). Le choix du nombre de vendeurs s’est fait de façon aléatoire. Il était impossible de définir le nombre de vendeurs
à enquêter. En effet, les vendeurs n’étaient pas disposés à nous accorder un temps d’entretien et même certains d’entre eux nous donnaient des chiffres inexacts concernant le nombre de volailles achetées et vendues.

Données et leurs sources

Les données qui ont permis de réaliser cette étude ont été générées à partir de deux sources : les sources secondaires et les sources primaires.

Les sources secondaires

Les sources secondaires qui ont été consultées pour la réalisation de cette étude sont constituées des résultats de la recherche bibliographique. Elles ont permis d’avoir une idée sur les différentes espèces de volailles de basse-cour élevées en zones rurales ; sur les systèmes avicoles au Niger, et enfin d’avoir des connaissances sur le commerce de ces volailles dans certains pays africains.

Les sources primaires

Les sources primaires qui ont aidé à réaliser la présente étude sont les enquêtes. Ces enquêtes ont été effectuées à l’aide de questionnaires (voir questionnaire en annexe).
Les données obtenues à partir de ces sources portent sur l’identification du marché et de l’enquêté ; les caractéristiques des vendeurs de volailles ; la typologie des vendeurs ; les transactions commerciales ; le compte de résultat des vendeurs.

Traitement des données

Les données collectées ont été dépouillées manuellement. Elles ont été ensuite classées, codifiées et introduites dans le logiciel SPSS pour être traitées.
La marge brute (MB) et l’excédent (E) sont utilisés comme des indicateurs de rentabilités et ont été calculés de la manière suivante :
La marge brute est égale à la différence entre le prix de vente et le prix d’achat (MB = PVente – Pachat) des volailles.
L’excédent des vendeurs est égal à la marge brute moins les charges directes ou coûts directs (E = MB – CD) (DUTEURTRE et al, 2000).
Les données ainsi traités ont fourni une base d’analyse. Les résultats sont ensuite présentés et discutés dans le chapitre 4.

Résultats et discussion

Dans ce chapitre, sont présentés et discutés les résultats des données traitées.

Présentation des résultats

Cette section présente les résultats obtenus après analyse des données. Il sera articulé suivant les points ci-après :
Caractéristiques socio-économiques des vendeurs de volaille ; Typologie des vendeurs ; Transactions commerciales;
Compte de résultat des vendeurs de volailles de basse-cour.

Caractéristiques socio-économiques des vendeurs de volailles

Les principales caractéristiques socio-économiques retenues dans cette étude pour les vendeurs de volailles de basse-cour sont : le sexe, l’âge, l’ethnie, l’origine, le niveau d’instruction, la situation matrimoniale, et la description et l’organisation des vendeurs.

Structure des vendeurs en fonction de l’ethnie, l’origine et le sexe

Les vendeurs de notre échantillon sont majoritairement de l’ethnie Zarma soit 80% des enquêtés, ensuite on note les Sorraï et les Haoussa qui sont faiblement représentés soit respectivement 12% et 8% (figure 3).

Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1: Espèces et races de volailles de basse-cour
1-1 Espèces de volailles de basse-cour élevées en milieu rural
1-2 Races de volailles de basse-cour élevées en milieu rural
1-2-1 Poule locale
1-2-2 Pintade
1-2-3 Canard
1-2-4 Oie
1-2-5 Pigeon
1-2-6 Dindon
Chapitre 2 : Systèmes avicoles et consommation de la volaille de basse-cour au Niger
2-1 Systèmes avicoles au Niger
2-1-1 Elevage traditionnel ou de basse-cour
2-1-2 Elevage moderne ou semi industriel
2-2 Consommation de la volaille de basse-cour au Niger
Chapitre 3 : Matériel et méthodes
3-1 Zone et période d’étude
3-2 Population de l’étude
3-3 Choix des marchés et constitution de l’échantillon
3-5 Données et leurs sources
3-4-1 Les sources secondaires
3-4-2 Les sources primaires
3-5 Traitement des données
Chapitre 4 : Résultats et discussion
4-1-1 Caractéristiques socio-économiques des vendeurs de volailles
4-1-1-1 Structure des vendeurs en fonction de l’ethnie, l’origine et le sexe
4-1-3 Transactions commerciales
4-1-3-1 Effectif de volailles de basse-cour achetés et leur prix unitaire
4-1-3-2 Effectif moyen de volailles vendues et le prix unitaire moyen de vente
4-1-3-3 Moyen et coût de transport
4-1-3-4 Nombre de mortalité au cours du convoi
4-1-3-5 Zones d’approvisionnement
4-1-3-6 Fréquence d’approvisionnement
4-1-4 Comptes de résultat des vendeurs de volailles de basse cour
4-1-4-1 Charges liées à la commercialisation des volailles de basse-cour
4-1-4-1-2 Frais de gardiennage et les taxes de marché
4-1-4-1-4 Coûts salarial et de commercialisation des vendeurs
4-1-4-2 Prix d’achat et de vente des volailles par types de vendeurs
4-1-4-3 Calcul de la marge brute et de l’excédent de chaque vendeur de volailles de basse-cour
4-2 Discussion
Conclusion générale
Recommandations
Annexe

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