Technique de l’endoscopie digestive haute

L’œsophagite peptique se définit comme l’ensemble des lésions inflammatoires des tuniques œsophagiennes, déterminées par l’action corrosive répétée et prolongée des sucs digestifs qu’ils soient acides ou alcalins.

L’œsophagite peptique constitue la complication la plus fréquente et la plus redoutable du reflux gastro-œsophagien, de part son risque d’évolution vers la sténose peptique dont la sanction n’est pas une tâche aisée. Le reflux est défini par la remontée dans l’œsophage d’une partie du contenu gastrique par incontinence du Cardia. Sa fréquence est élevée, mais difficile à apprécier, vu les reflux asymptomatiques et physiologiques postprandiaux, La symptomatologie non spécifique et parfois atypique est noyée dans les affections respiratoires et nutritionnelles encore fréquentes dans notre contexte ; d’autant plus que les moyens diagnostiques font parfois défaut.

L’œsophagite peptique a quasiment disparu dans certains pays. Au MAROC elle demeure une préoccupation des pédiatres et incite à une meilleure prise en charge du RGO, dans laquelle l’endoscopie digestive haute occupe une place privilégiée avec un triple intérêt: _Intérêt diagnostique : en visualisant les anomalies de la jonction oeso-cardiotubérositaire. En affirmant le diagnostic d’une œsophagite peptique.

Si la notion d’ulcère peptique de l’œsophage était établie au XVIIIème siècle (QUINCKE1879), la première description d’œsophagite par reflux ne remonte qu’à 1934. Lors de la 85è réunion de l’Américain Médical Association, WINCKELSTEIN a rapporté 5 observations d’œsophagite érosive chez des sujets âgés dont 3 souffrent d’ulcère duodénal et il a insisté sur le rôle pathogénique du suc gastrique refluant dans l’œsophage. Dans la discussion qui a suivit, CHEVALIER-JACKSON déclare que de telles lésions pouvaient être observées chez des patients souffrant d’une hernie hiatale et déplore le fait que trop peu d’œsophagoscopies sont effectuées dans ces cas.

De 1943 à 1948, ALLISON décrit sous la dénomination de « pepticulcer of the œsophagus», des œsophagites basses à tendance érosive s’associant à des hernies hiatales et susceptibles de conduire à des sténoses.

En 1950, BARRETT distingue l’œsophagite érosive susceptible d’évoluer vers la sténose, de l’ulcère peptique œsophagien survenant sur une muqueuse de type gastrique et présentant les caractéristiques de l’ulcère gastro-duodénal avec sa tendance à l’unicité, à la perforation et à l’accident hémorragique.

De 1953 à 1955, WOLF et COLL insistent sur une troisième lésion peptique œsophagienne qu’ils dénomment « Short œsophagus with œsophago-gastric or marginal ulcération ». Ils distinguent 3 formes d’atteinte peptique du bas œsophage:

◆ L’œsophagite érosive correspondant aux descriptions de WINCKELSTETN et d’ALLISON qui évolue sur un épithélium malpighien et peut occasionnellement produire une sténose

◆ L’ulcère peptique œsophagien (BARRETT) qui survient sur une portion œsophagienne tapissée de muqueuse gastrique

◆ L’ulcère fonctionnel, essentiellement lié à la présence d’une hernie hiatale et susceptible de conduire également à une sténose.

Dans les années 50, la description morphologique de l’œsophagite par reflux demeure incomplète, malgré l’intérêt que l’on porte à l’époque aux divers aspects radiologiques des hernies du hiatus diaphragmatique et aux multiples moyens diagnostiques radiologiques du reflux gastro-œsophagien.

L’endoscopie n’a guère accédé à cette pathologie. En France, le mérite revient à l’école Lyonnaise de MOUNIER-KUHN et GAILLARD de s’être attaché à partir de 1950, à l’analyse systématique de l’expression endoscopique de la maladie peptique de l’œsophage, tandis qu’à Paris se développe grâce à LORTAT-JACOB l’étude de l’endobrachy-œsophage.

Au XVI’ congre des pédiatres de langue française (1957), M.Duhamel, met à juste titre, l’accent sur la gravité de certaines formes de malpositions œso-cardiotuberositaire , en particulier Jes formes hémorragiques ou sténosantes et sur l’intérêt dans ces cas, d’un traitement chirurgical précoce.

En 1951, ALLISSON [5] a décrit la première technique de la chirurgie fonctionnelle du RGO, il s’agit de l’amarrage cardia à la face inférieure du diaphragme. Depuis, nombreuses techniques sont décrites et modifiées au fur et à mesure de leurs évaluations:
➤  En 1956, Nissen [6] décrit la fundoplicature complète.
➤  En 1962, Dor [7] propose de réaliser une hémivalve antérieure.
➤  Cri 1963, Toupet [8] propose de réaliser une hémivalve postérieure.

En 1974, une étude prospective est entreprise par De Meester comparant trois interventions antireflux: Hill, Nissen et l’intervention de Belsey. Elle a montré la supériorité très nette des interventions de Nissen avec plus de 95% de succès.

En 1975, Behar [10] de Yale university confirmait dans une étude prospective que le traitement chirurgical obtenait 73% de bons résultats contre seulement 19% pour le traitement médical. A cette époque, le traitement médical ne comporte pas les anti-H2 qui ne sont commercialisés en France qu’en 1977 pour la cimétidine et en 1984 pour la ranitidine.

Récemment d’autres produits sont de plus en plus prescrits, tels que le Cisapride qui est considéré comme le prokinetique de dernier génération dont la prescription chez l’enfant vomisseur est actuellement très répondue; et les inhibiteurs de la pompe à protons (Oméprazole, Lansoprazole et Pantoprazole) qui sont des anti sécrétoires beaucoup plus puissants que les inhibiteurs des récepteurs H2 à l’histamine.

Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITE
I. Historique
II. Anatomie_histologie
III. Embryologie
IV. Physiopathologie
MATERIEL ET METHODE D’ETUDE
I. Matériel d’étude
II. Méthode d’étude
1. Recueil des données
2. Technique de l’endoscopie digestive haute
RESULTATS
I. Caractéristiques épidémiologiques
1. Fréquence
2. Répartition selon l’âge
3. Répartition selon le sexe
II. Caractéristiques cliniques
1. Manifestations digestives
2. Manifestations extradigestives
III.FOGD initiale
IV. Traitement
V. FOGD de contrôle
DISCUSSION
I. Analyse épidémiologique
1. Fréquence
2. Répartition selon l’âge
3. Répartition selon le sexe
II.Etude clinique
1. Manifestations digestives
2. Manifestations extradigestives
III. Etude paraclinique
1. Endoscopie diagnostique.
2. Endoscopie thérapeutique.
IV. Les aspects thérapeutiques
1. Traitement médical
2. Traitement chirurgical
CONCLUSION

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