Rappel anatomo-physiologiques des organes de reproduction de la femme 

La méthode du calendrier

Elle consiste à calculer à l’avance, la période féconde en se basant sur la durée des cycles menstruels. C’est la méthode la plus employée de toutes les méthodes d’abstinence périodique.
L’utilisation correcte implique des calculs reposant sur les cycles menstruels précédents afin d’estimer la période fertile. Le taux d’échec est élevé puisque selon cette méthode, la prédiction de la durée des cycles futurs repose sur des données passées.
Cette méthode est contre-indiquée en cas d’allaitements et chez les femmes ayant des cycles irréguliers.

La méthode thermique et la méthode detempérature basale du corps.

Méthode de la température basale du corps

La femme doit prendre sa température rectale le matin avant de se lever, au moins 5 minutes, chaque jour et la noter sur une feuille de température.
Les rapports sexuels sont interdits du 1 er jour des règles jusqu’au 4 ème jour de température clairement élevée. Cette méthode est indiquée chez les couples ayant décidé de pratiquer l’abstinence périodique de longue durée et chez les femmes ayant un cycle menstruel irrégulier rendant impossible l’utilisation de la méthode du calendrier.
Il existe des facteurs affectant cette courbe thermique. L’ascension thermique peut se voir alors dans toutes les maladies, une mauvaise nuit, un changement d’environnement, un stress émotif, une prise d’alcool.

Méthode sympto-thermique

Elle associe la méthode de température basale avec des signes périovulatoires pour déterminer l’état dela fertilité de la femme, tels que la glaire cervicale, les métrorragies ou pertes.
La méthode s’avère peu efficace car l’Indice de Pearl se situe entre 10 et 30 % annéefemme.

La méthode de la glaire cervicale ou méthode de BILLING 

Cette méthode est basée sur l’auto-examen quotidien de la glaire cervicale. La femme doit surveiller le volume et la consistance de la glaire dans la vulve pour déterminer le début de la période de fécondité.
Pendant les jours fertiles ( dès avant l’ovulation et jusqu’à celle-ci ) la glaire prend un aspect fluide, transparente, filante, limpide avec sensation de glissement.
On s’abstient de rapports sexuels à partir du jour où la femme observe une glaire filante jusqu’au jour où la glaire se raréfie et s’épaissit, voire pâteuse et collante.

La méthode du col

Nous présentons dans le tableau n°1 les résultats obtenus au toucher quotidien du vagin selon la phase du cycle.

La méthode d’allaitement maternelle (MAMA) 

La MAMA est une méthode contraceptive reposant sur l’exploitation de la période d’infécondité entraînée par l’allaitement maternel intensif.
Au cours de l’allaitement, la succion du mamelon au cours de la tétée entraîne une augmentation automatique du taux de prolactine dans le sang, induisant la sécrétion du lait. Il joue un rôle important dans l’aménorrhée du post-partum en augmentant l’intervalle intergénésique. Les pics de prolactine qui vont persister pendant toute la durée de l’allaitement exclusif, provoquent un blocage de l’ovulation, d’où, l’espacement favorable des naissances.
Pour que l’allaitement maternel ait une action contraceptive, la femme doit remplir les conditions suivantes :
– nourrir le bébé exclusivement au sein ( pas de suppléments ), à la demande ( y compris la nuit ), et fréquemment ( au moins 8 tétées par 24 heures ),
– allaiter pendant les six premiers mois du post-partum,
– la femme est en aménorrhée, sachant que les pertes de sang pendant les 8 semaines après l’accouchement ne sont pas considérées .

Les méthodes ‘’ BARRIERE ‘’ 

C’est une méthode qui consiste à barrer la rencontre ovule-spermatozoïde.
– Le préservatif masculin( condom ) c’est une enveloppe en latex placé sur le pénis en érection avant les relations sexuelles et empêche ainsi les spermatozoïdes de pénétrer dans le vagin .
– Le préservatif fémininen forme de tunnel en polyuréthane, possède un anneau à chaque extrémité : le plus petit doit être enfoncé dans le vagin et le plus large est ouvert et se place à l’orifice externe du vagin. Le condom féminin se place huit heures avant le rapport sexuel. Il constitue un obstacle à l’ascension des spermatozoïdes dans l’utérus et est à renouveler après chaqueacte sexuel. Son efficacité est moindre par rapport aux autres préservatifs .

Le diaphragme

Le diaphragme est introduit dans le vagin pour recouvrir le col et ainsi placé, il constitue un obstacle entre l’ouverture de l’utérus et les spermatozoïdes. Un spermicide placé sur le dispositif inactive aussi les spermatozoïdes.

La cape cervicale

La cape cervicale s’ajuste sur le col et évite la rencontre des spermatozoïdes avec l’ouverture de l’utérus. On peut la laisser en place pendant plus de vingt quatre heures et la poser un ou deux jours avant les rapports sexuels.

Les spermicides

Présentés sous plusieurs formes ( crèmes, ovules, comprimés, préservatifs, enduits d’un film de crème contraceptive ), les spermicides sont placés au fond du vagin avant les relations sexuelles, et tuent ou inactivent les spermatozoïdes.

Les méthodes hormonales

Les contraceptifs injectables 

Ils contiennent des progestatifs à injecter par voie intra-musculaire afin d’assurer une contraception de longue durée.
Les progestatifs à effet retard et d’action prolongée, bloquent l’ovulation et épaississent la glaire cervicale qui devient imperméable aux spermatozoïdes.
L’endomètre est ainsi impropre à la nidation.
Les femmes cibles sont : celles qui préfèrent les contraceptifs injectables aux contraceptifs oraux, celles qui allaitent, celles qui ne s’inquiètent pas des aménorrhées prolongées, celles chez qui les autres méthodes sont contre-indiquées ou inutilisables.
Les contraceptifs injectables les plus fréquemment utilisés sont :
– DEPO PROVERA ® ou AMPD ( Acétate de Depo-MedroxyProgestérone ), présenté en flacon d’une dose de 250 mg dans 1ml, injection intra-musculaire tous les trois mois.
– NORISTERAT ® ( L’enantate de Norethestérone ), présenté en une dose de 200 mg dans 1 ml, injection intra-musculaire tous les deux mois.

L’implant contraceptif NORPLANT

C’est un implant sous-dermique contenant du progestatif diffusé lentement à travers un ou des bâtonnets placés sous la peau du bras de l’utilisatrice, procurant ainsi une contraception de longue durée.
Il annule l’ovulation au moins dans la moitié des cycles menstruels, épaissit la glaire cervicale et empêche ainsi la progression des spermatozoïdes vers l’ovule.
Le NORPLANT doit être retiré après 5 ans d’utilisation, au moment où la méthode commence à échouer.
Il est indiqué chez les femmes qui : allaitent, désirent une contraception efficace et de longue durée, sont atteintes de drépanocytose, ou hypertendues, ont une contre – indication aux œstrogènes.

Les dispositifs intra-utérins (DIU) ou stérilets 

Le DIU est un petit objet que l’on insère dans l’utérus de la femme afin de prévenir la grossesse. Il libère des sels de cuivre qui ont des effets sur la glaire cervicale, rendant ainsi la muqueuse utérine inapte à la nidation.
Ne provoquant pas d’effets secondaires liés aux œstrogènes et sur la lactation, le DIU, cependant, exige le recours d’ un agent de santé qualifié quant à la pose, retrait et le suivi.
Le DIU est conseillé aux femmes : qui ont accouché au moins une fois, qui veulent une contraception efficace d’assez longue durée, pour qui les hormones sont contre-indiquées, qui ne savent pas se soumettre à la prise régulière d’un produit.

Méthodes de contraception chirurgicale Volontaire OU CCV 

Ce sont des méthodes chirurgicales permanentes et irréversibles de prévention des grossesses, appliquées chez l’homme ou chez la femme.

Chez l’homme : Vasectomie

La vasectomie consiste à pratiquer l’occlusion du canal déférent par coupure suivie d’une attache ou électrocoagulation pour empêcher le conduit des spermatozoïdes provenant des testicules.
La vasectomie respecte la fonction sexuelle, l’érection, l’éjaculation et les sécrétions hormonales du testicule restent normales.

Chez la femme : ligature des trompes

Sous anesthésie locale, une petite incision de l’abdomen ou une petite perforation avec une laparoscopie permet de couper et de lier, de pincer ou de cautériser les extrémités. Cette intervention inhibe la rencontre de l’ovule et des spermatozoïdes.
Les populations cibles sont : les femmes ayant des antécédents médicochirurgicaux ou obstétricaux, contre-indiquant la grossesse : Les couples ne désirant absolument plus d’enfants, les grandes multipares, les femmes ayant des contre-indications aux autres méthodes.

Pilule contraceptive d’urgence ou pilule du lendemain

C’est une méthode que les femmes peuvent utiliser après un rapport sexuel non protégé pour prévenir une grossesse non désirée. Elle est utilisée dans les 72 heures ( 3jours ) suivant un rapport quand aucun contraceptif n’a été utilisé ou si un accident contraceptif est survenu ( rupture ou glissement du condom…).
Elle empêche ou retarde l’ovulation, modifie l’état de l’endomètre et le rend non réceptif à l’œuf fécondé. Mais la pilule du lendemain ne va pas interrompre une grossesse établie ou provoquer des malformations fœtales.
Les médicaments les plus fréquemment utilisés sont :

LOFEMENAL 

– première dose : 4 pilules à prendre dans 72 heures après le rapport sexuel .
– deuxième dose : 4 pilules, 12 heures après la première dose.

OVRAL 

– première dose : 2 pilules à prendre dans les 72 heures après le rapport sexuel.
– deuxième dose : 2 pilules, 12 heures après la première dose.

GENERALITES SUR LA PILULE

Définition

Appelés également pilules anticonceptionnelles, elles sont généralement des dragées, prises par voie orale, contenant des hormones (un œstrogène et un progestatif ou un progestatif seul ) en proportion variable, qui empêchent la survenue d’une grossesse.

Historique 

Inventé en 1956 aux USA par Pincus etRock la méthode hormonale orale consiste en l’absorption de comprimés hormonaux, qui dans la majorité des cas, inhibent l’ovulation.

COMMENTAIRES

Fréquence

Les contraceptifs oraux viennent audeuxième rang parmi les méthodes contraceptives utilisées dans le CSB II d’Ambohimanarina. Ce résultat est similaire à celui des autres CSB II de la capitale sauf au CSB II d’Isotry Annexe ou les contraceptifs oraux devancent les contraceptifs injectables.

Aspects épidémiologiques

Age

La majorité des pratiquantes se situent entre 20 à 29 ans avec un effectif de 69, soit 65,71%, du fait de leur taux de fécondité élevé et leurs fortes activités sexuelles. Face aux problèmes socio-économiques et démographiques, elles sont conscientes de l’importance et de la nécessité de la planification familiale.

Niveau d’instruction

50 femmes ont suivi des études primaires et 3 des études secondaires premier cycle. De même au CSBII d’Ambohimanarinaen 1999, les utilisatrices ont fréquenté le niveau primaire et secondaire. On peut en déduire que les femmes sont du niveau d’instruction moyen pour ne pas être pessimiste en dépit de scolarisation des enfants. En matière de la Planification Familiale, la performance dépend essentiellement des critères ci-après ; Information, Education, communication, en vue du changement dans le comportement et enfin le niveau intellectuel.
On peut dire que la problématique deniveau d’instruction figure parmi les causes d’abandon de la PF. 7 femmes sur 105 sont illettrées, ce qui prouveque malgré leur analphabétisation elles comprennent l’importance de la contraception et sont conscientes de la gravité de leur situation. Aucune femme suivant l’étude universitaire n’a choisi la pilule ; ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’elles maîtrisent et pratiquent les méthodes de contraception naturelles ou autre méthode comme les préservatifs achetés dans d’autres points de vente.

Etat matrimonial

Les femmes vivant en couple ( en union libre ou mariées légitimement ) sont majoritaires à bénéficierdes avantages de la contraception orale, sans doute, par préoccupation du bien – être deleur famille . Par contre, les femmes qui avouent être célibataires, veuves ou divorcées sont faiblement représentées, ceci probablement par honte ou par inconscience.

Nombre d’enfants vivants

2 femmes nullipares fréquentent le Centre pour bénéficier de la contraception orale, et la plupart des utilisatrices ont 1 à 4 enfants à charge. Les générations plus jeunes optent pour une dimension familiale plus restreinte et sont déterminés à planifier leur famille une fois qu’elles ont un enfant à charge. Rappelons que la descendance finale moyenne désirée chez les femmes malgaches est estimée à 4 enfants.

Motif d’adhésion à la planification familiale

Les femmes motivées par l’espacement de naissances sont légèrement plus nombreuses que celles désirant la limitation denaissances. Ceci s’explique par le fait que 76,19 % des utilisatrices n’ont qu’ un à deux enfants à charge, et désirent agrandir leur famille de façon raisonnable.
Mais le besoin de limiter les naissances se fait aussi ressentir chez les pratiquantes. Elles sont conscientes que trop d’enfants à charge les empêchent de participer à la vie active et de rentabiliser le budget familial.

Lieu de résidence

Estimé à partir du temps mis pour venir en consultation au centre, on a pu constater que la majeure partie des utilisatrices habitent au voisinage du secteur médical. Toutefois, il y a quelques adhérantesmettant 30min à 1H et 30min pour venir au Centre, cela ne les empêche pas de venir suivre la planification dans le centre.

Source d’information

Les principales sources d’information retrouvées dans notre étude sont celles entre Famille et Ami , qui constituent 65,71 % de l’ensemble des sources d’information et pour les brochure et affiche 19,04 %. Cela prouve d’une part l’insuffisance de la prise de responsabilité des personnels du Centre, et d’autre part, l’inefficacité des IEC diffusées auprès de la masse lors des consultations au Centre, et enfin un défaut de salle réservée à l’IEC.

Suivi et contrôle

Le changement de méthode

3,80 % des femmes ont dû changer de méthode. Cela arrive lorsque les pratiquantes ne supportent pas les effets secondaires des contraceptifs oraux.

Les clientes perdues de vues

74,28 % des utilisatrices ne sont plus revenus au Centre pour contrôle. Cet abandon s’explique par le désir de grossesse, ou par l’oubli du prochain rendez-vous, ou par la paresse, ou par le changement de site, ou les effets secondaires.

Echec

Aucun échec de contraception n’a été relevé au centre, durant l’année 2001.

Causes de changement et d’abandon

Au total 20 femmes sont concernées par le changement et l’abandon de la pilule. La céphalée est la cause la plus fréquente de changement de la méthode, suivie respectivement par la métrorragie, l’aménorrhée, l’oubli fréquent, l’épigastralgie. Tous ces résultats concordent avec les données de la littérature. Les signes sont des effets secondaires habituels et ne sont pas des signes de maladie.

Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE 
1 – Rappel anatomo-physiologiques des organes de reproduction de la femme
1.1 – Appareil reproducteur féminin
1.2 – Physiologie du cycle menstruel et de la conception
2 – Rappel des connaissances sur la PF
2.1 – Définition
2.2 – Historique de la planification familiale à Madagascar
2.3 – Les critères de qualité
2.4 – Les différentes méthodes contraceptives
3 – Généralités sur la pilule
3.1 – Définition
3.2 – Historique
3.3 – Mécanisme d’action
3.4 – Types de pilules
3.5 – Les caractéristiques de la contraception orale
DEUXIEME PARTIE 
1 – Objectif de l’étude
2 – Cadre de l’étude
2.1 – Localisation
2.2 – Population du secteur médical
2.3 – Présentation du CSB II d’Ambohimanarina
2.4 – Activités de planification familiale
3 – Méthodologie
3.1 – Age des acceptantes
3.2 – Méthode utilisée
3.3 – Niveau d’instruction
3.4 – Etat matrimonial
3.5 – Motif d’adhésion
3.6 – Nombre d’enfants vivants
3.7 – Source d’information
3.8 – Suivi et contrôle
3.9 – Lieu de résidence
3.10 – Cause de changement et d’abandon
4 – Résultats
4.1 – Age de la femme
4.2 – Niveau d’instruction
4.3 – Etat matrimonial.
.4.4 – Motif d’adhésion
4.5 – Nombre d’enfants vivants
4.6 – Lieu de résidence
4.7 – Source d’information
4.8 – Suivi et contrôle
4.9 – Cause de changement et d’abandon
TROISIEME PARTIE
1 – Commentaires
1.1 Fréquence .
1.2 Aspects épidémiologiques
2 – Suggestions
2.1 – Education et motivation des utilisatrices
2.2 – Communication pour le changement de comportement (CCC)
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

projet fin d'etude

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