THERAPEUTIQUE ET EVOLUTIF DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH

THERAPEUTIQUE ET EVOLUTIF DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH

Diagnostic indirect « sérologique » de l’infection à VIH

En biologie médicale, le diagnostic de l’infection à VIH est surtout sérologique chez l’enfant (de plus de 18 mois) et chez l’adulte. Il est basé sur la détection d’anticorps synthétisés par l’organisme contre les antigènes ou protéines de structure du VIH. Les tests de dépistage habituellement utilisés font appel aux réactions immunoenzymatiques (ELISA ou EIA) et/ou aux tests simples/rapides. 

Tests de dépistage

Le dépistage des anticorps anti-VIH s’effectue le plus souvent par des tests immunoenzymatiques utilisant une phase solide fixant les antigènes VIH ou par des tests simples/rapides utilisant comme antigènes des lysats viraux ou des protéines recombinantes ou synthétiques. 

Tests immuno-enzymatiques (EIA) de l’infection à VIH  Tests

ELISA de détection des anticorps L’enzyme-linkedimmunosorbentassay (ELISA) reste la méthode de référence pour la détection des anticorps sériques du sujet infecté. Mais nécessite un appareillage spécifique. Les tests ELISA sont nombreux et se basent sur l’utilisation d’une phase solide (billes ou puits de micro plaques) sur laquelle sont fixés des antigènes VIH. La majorité des tests utilisent des protéines recombinantes produites par génie génétique ou des peptides synthétiques. Ces ELISA possèdent une excellente sensibilité (réduisant la fenêtre pré sérologique) et une bonne spécificité.  Tests combinés antigène-anticorps Aussi appelé tests de 4ème génération. Ces tests ELISA permettent la détection combinée des anticorps anti-VIH-1+2 et aussi de l’antigène p24 du VIH-1. Le seuil minimal de détection de l’antigène p24 du VIH-1 est de 2UI/ml. Ils permettent un dépistage précoce de l’infection, en moyenne, 2 à 4 jours plut tôt que les tests ELISA dépistant les seuls anticorps. 

Tests simples/rapides de l’infection à VIH

Il existe plusieurs tests de mise en évidence des anticorps anti-VIH aussi sensibles que les tests ELISA sans pour autant nécessiter de matériel spécial ou de compétences particulières. 42 La détection des anticorps dans d’autres liquides biologiques tels que les urines ou la salive est possible. Concernant les tests salivaires de dépistage du VIH, leur utilisation est devenue une pratique courante en Europe en l’occurrence en France. Ils sont très souvent utilisés en maternité surtout en salle d’accouchement lorsque le statut VIH de la parturiente ne figure pas dans le dossier. Aux urgences aussi, le dépistage ciblé apparaît particulièrement intéressant [32]. On distingue :  Les tests rapides Ils sont dits immunochromatographiques, avec une filtration ou une migration du sérum sur une membrane ou un support recouvert d’antigènes recombinants VIH-1 et VIH-2. Leur simplicité d’emploi leur assure une large diffusion. Ils nécessitent aucun équipement, ni reconstitution de réactifs et ni de réfrigération. Ils sont rapides car le résultat est donné en moins de 30 minutes. Par contre ils ne sont pas adaptés aux grandes séries, et doivent également être confirmée par une deuxième technique de principe différent. Ces tests ont été améliorés et sont actuellement doués d’une sensibilité et spécificité comparativement aux tests ELISA.  Les tests semi-rapides : « agglutination » Ce sont des tests basés sur l’agglutination passive de particules sensibilisées par des antigènes VIH-1 (mono-spécifique) ou VIH-1 et VIH-2 (mixtes). Ces tests semi-rapides réalisables entre 30 minutes à 2 heures, sont en général assez économiques. Ils présentent une sensibilité et une spécificité comparable à celles des tests ELISA de troisième génération. Néanmoins, comme tout autre test, ils nécessitent d’être confirmés par une autre technique de principe différent.

Tests de confirmation

Un test de confirmation par immunoblot ou western-blot est réalisé sur le premier échantillon, à l’initiative du biologiste, dès que le test ELISA est positif. Le Western blot est actuellement la méthode de référence, il met en évidence et distingue les anticorps dirigés contre les différentes protéines constitutives du VIH1 ou du VIH-2. Les critères d’interprétation sont proposés par divers organismes internationaux. Selon l’OMS, un résultat positif ne peut être confirmé que si deux bandes au moins sont objectivées parmi les glycoprotéines d’enveloppe. La présence des anticorps anti protéines de l’enveloppe peut être associée ou pas à des anticorps dirigés contre les protéines du gène gag et/ou pol (Tableau IV). Tableau IV: Critères d’interprétation du Western-blot selon l’OMS Interprétation Profil Négatif Absence de Bandes Positif 2 ENV +/- GAG +/- POL Indéterminé 1 ENV +/- GAG +/- POL GAG + POL POL GAG ENV : enveloppe, GAG : groupe d’antigène, POL : polymérase Un second prélèvement sanguin de contrôle (ELISA) doit ensuite être réalisé. Selon les résultats ou en cas de suspicion de syndrome de primo infection, des analyses supplémentaires, peuvent être réalisées, notamment la quantification de l’ARN VIH plasmatique. 7.2. Diagnostic direct de l’infection à VIH Il consiste à la mise en évidence du virus ou de ses constituants. Plusieurs techniques peuvent être utilisées : le test de détection de l’antigène p24 et les 44 techniques de biologie moléculaire. 

Test de détection de l’antigène p24

L’antigène p24 est un marqueur direct de la multiplication virale active. Il peut être détecté très précocement, deux à trois semaines après la contamination ou plus tardivement au cours de l’évolution de la maladie. La recherche de l’antigène viral est importante dans certains cas : – au cours de la primo infection de la primo-infection, durant la période ou les anticorps sont encore indétectable ; – chez le nouveau-né de mère séropositive au VIH pour tenter d’avoir un diagnostic précoce. Cette recherche est souvent négative à cause de la formation des complexes immuns antigène-anticorps maternels et peu utilisée au laboratoire.

Techniques de biologie moléculaire

Les techniques de biologie moléculaire sont essentiellement représentées par la quantification de l’ARN viral plasmatique et la détection de l’ADN proviral du VIH. 

Quantification de l’ARN viral plasmatique ou charge virale

C’est un test qui mesure la quantité d’ARN virale présente dans le plasma du patient VIH+. Il est indiqué lors du suivi virologique des patients, pour le diagnostic de la primo-infection et pour le diagnostic du nouveau-né de mère séropositive. La charge virale représente le facteur prédictif le plus déterminant sur le risque de la survenue du SIDA, d’une infection opportuniste ou du décès. Il est aussi un bon marqueur pour évaluer l’efficacité d’un traitement antirétroviral. Les prélèvements de sang sont effectués sur tube avec anticoagulant (EDTA ou 45 Citrate). Du fait de la fragilité du virus, le sang total doit être acheminé au laboratoire à température ambiante dans les six heures suivant son prélèvement. Sinon une fois centrifugé le plasma peut être conservé : – un (01) jour à température ambiante ; – cinq (05) jours à 2-8°C ; – congelé à -20°C indéfiniment. La mesure de la charge virale comporte une étape d’extraction de l’ARN-VIH plasmatique suivie de l’étape d’amplification et de détection qui se fait grâce à la PCR en temps réel. Vu la variabilité de la mesure, estimée à 0,3 Log, il est nécessaire que chez un même patient les mesures soient effectuées avec la même technique. Le résultat est exprimé en nombre de copies/ml ou en log10.

Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LINFECTION A VIH/SIDA
1. DEFINITION ET HISTORIQUE
1.1. Définition de l’infection à VIH/SIDA
1.2. Historique
2. EPIDEMIOLOGIE DE L’INFECTION A VIH/SIDA L’infection à VIH
constitue un véritable problème de santé publique à l’échelle mondiale, sous régionale et nationale
2.1. Aperçu mondial sur l’infection à VIH/SIDA
2.2. Situation en Afrique subsaharienne
2.3. Situation au Sénégal
3. PHYSIOPATHOLOGIE DE L’INFECTION A VIH
3.1. Agent pathogène
3.2. Structure du VIH
3.3. Structure du génome viral
3.4. Propriétés physico-chimiques du VIH
3.4.1. Réplication virale
3.4.2. Cellules cibles du virus
3.4.3. Les étapes de la réplication virale [] et [42]
3.4.3.1. Phase de pénétration du virus dans la cellule hôte
3.4.3.2. Phase de transcription et d’intégration génomique
3.4.3.3. Phase de transcription du provirus
3.4.3.4. Phase d’assemblage et de libération du virus
3.4.4. Les réponses immunes
4. MODES DE TRANSMISSION DU VIH
4.1. Transmission par voie sexuelle
4.2. Transmission par voie sanguine
4.3. Transmission mère-enfant (TME) ou transmission verticale
4.4. Situations sans risque de transmission du VIH
5. HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION A VIH CHEZ L’HOMME
5.1. Primo-infection
5.2. Phase de séro-positivité asymptomatique
5.3. Phase symptomatique d’immunodépression mineure
5.4. Phase symptomatique d’immunodépression sévère ou de SIDA
6. CLASSIFICATION DE L’INFECTION A VIH
7. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE L’INFECTION A VIH
7.1. Diagnostic indirect « sérologique » de l’infection à VIH
7.1.1. Tests de dépistage
7.1.1.1. Tests immuno-enzymatiques (EIA) de l’infection à VIH
7.1.1.2. Tests simples/rapides de l’infection à VIH
7.1.2. Tests de confirmation
7.2. Diagnostic direct de l’infection à VIH.
7.2.1. Test de détection de l’antigène p24
7.2.2. Techniques de biologie moléculaire
7.2.2.1. Quantification de l’ARN viral plasmatique ou charge virale
7.2.2.2. Détection de l’ADN proviral par PCR
7.2.2.3. Isolement du virus
8. PRISE EN CHARGE GLOBALE DE L’INFECTION A VIH/SIDA
8.1. Test de dépistage du VIH
8.2. Prise en charge psychosociale
8.3. Prise en charge nutritionnelle
8.4. Prise en charge vaccinale.
8.5. Prise en charge médicale
8.5.1. Prise en charge clinique
8.5.2. Prise en charge paraclinique
8.6. Prise en charge thérapeutique
8.6.1. Prise en charge des infections opportunistes et co-infections
8.6.2. Traitement de l’infection à VIH par les antirétroviraux (ARV)
8.6.2.1. Buts
8.6.2.2. Moyens
8.6.2.3. Indications
8.6.2.4. Modalités thérapeutiques
8.7. Suivi .
9. PREVENTION DE L’INFECTION A VIH
9.1. Mesures générales
9.2. Prise en charge des accidents d’exposition au sang et ses dérivés et/ou au sexe (AES)
9.3. Prévention de la transmission mère-enfant
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Description du Centre de Promotion de la Santé Cardinal Hyacinthe Thiandoum
1.1.1. Le pôle des activités de soutien: éducation au changement de  comportement, formation et accompagnement
1.1.2. Le pôle des activités spécialisées : le laboratoire, la radiologie, les consultations médicales et l’hospitalisation
1.2. Les activités du Centre
2. MALADES ET METHODES
2.1. Type d’étude
2.2. Période d’étude
2.3. Population d’étude
2.3.1. Critères d’inclusion
2.3.2. Critères de non inclusion
2.4. Recueil des données.
2.5. Saisie et exploitation des données
2.6. Contraintes
3. RESULTATS
3.1. Aspects socio – démographiques
3.1.1 Répartition des patients en fonction de l’âge
3.1.2 Répartition des patients en fonction du sexe
3.1.3. Répartition des patients en fonction de l’existence ou non de profession
3.1.4. Répartition des patients selon leur adresse98
3.1.5. Répartition des patients selon leur niveau d’instruction
3.1.6. Répartition des patients selon leur statut matrimonial
3.1.7 Répartition des patients selon leur régime matrimonial
3.2. Aspects cliniques
3.2.1. Répartition des patients en fonction des facteurs de risque de l’infection à VIH (FDR)
3.2.2. Répartition des patients en fonction des circonstances de découverte CDD)
3.2.3. Répartition des patients selon les antécédents d’infection opportuniste
3.2.4. Répartition des patients en fonction du stade clinique OMS
3.2.5. Répartition des patients selon la durée de la sérologie
3.2.6. Répartition des patients selon l’instauration ou non d’une chimioprophylaxie primaire au cotrimoxazole
3.2.7. Répartition des patients selon le poids à l’inclusion
3.2.8. Répartition des patients selon l’IMC à l’inclusion
3.2.9. Répartition des patients selon l’existence ou non de symptomatologie à l’inclusion
3.2.. Répartition des patients selon l’existence ou non de fièvre à l’inclusion
3.2.. Répartition des patients selon l’existence ou non d’adénopathie à l’inclusion
3.2.. Répartition des patients selon le type de signe respiratoire
3.2.. Répartition des patients selon l’existence ou non de signes digestifs
3.2.. Répartition des patients selon le type de signe digestif.
3.2.. Répartition des patients selon le type de signe dermatologique
3.2.19. Répartition des patients selon l’existence ou non de signes neurologique
3.2.. Répartition des patients selon le type de signe neurologique
3.2.21. Répartition des patients en fonction de l’infection opportuniste à l’inclusion
3.3. Aspects paracliniques
3.3.1. Répartition des patients en fonction de leur profil sérologique
3.3.2. Répartition des patients selon le l’existence ou non de co-infection à l’inclusion
3.3.4. Répartition des patients selon les données biologiques à l’inclusion
3.4. Aspects thérapeutiques
3.4.1. Répartition des patients par rapport à la naïveté ou pas au traitement
3.4.2. Répartition des patients selon la ligne thérapeutique
3.4.3. Répartition des patients selon le schéma thérapeutique
3.4.4. Répartition des patients selon le régime de traitement
3.4.5. Répartition des patients selon le type d’INTI utilisé
3.4.6. Répartition des patients selon le type d’INNTI utilisé
3.4.9. Répartition des patients selon la durée de la première ligne
3.4.. Répartition des patients selon l’apparition ou non d’effets secondaires
3.4.. Répartition des patients selon le stade de toxicité digestive
3.4.. Répartition des patients selon l’existence ou non et le type de toxicité cutanée
3.4.. Répartition des patients selon le stade de toxicité cutanée
3.4.. Répartition des patients selon l’existence ou non de toxicité rénale
3.4.. Répartition des patients selon l’existence ou non et le type de toxicité neurologique
3.4.. Répartition des médicaments arrêtés
3.4.. Répartition des patients selon l’existence ou non de toxicité lipodystrophique
3.4.19. Répartition des patients selon l’existence ou non de toxicité hépatique
3.4.. Répartition des patients selon des autres types de toxicité
3.4.21. Répartition des patients selon les effets secondaires biologiques
3.5. Au plan évolutif
3.5.1. Variation de l’IMC
3.5.2. Variation du taux d’hémoglobine
3.5.3. Répartition des patients selon la charge virale
3.5.4. Répartition des patients selon l’évolution terminale
4. DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS9
REFERENCES

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