Vérification du type de VIH chez les patients sous Antirétroviraux

Le SIDA (Syndrome de l’Immunodéficience Acquise) est une infection due au VIH (Virus de l’Immunodéficience humaine) responsable d’une diminution de l’immunité cellulaire qui est source d’infections opportunistes. Le VIH est un rétrovirus de la famille des lentivirus dont deux types ont été identifié à ce jour. Découvert en 1981, le SIDA est devenu l’une des maladies les plus dévastatrices de l’espèce humaine. Dans sa progression on estime à 20 millions de morts à travers le monde dont 2,3 millions pour la période 2000-2006 avec 10000 décès par jour. Dans son Rapport mondial 2013 ONUSIDA, environ 35,3 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde et 2,3 millions de nouvelles infections à VIH signalées, soit un recul de 33 % par rapport aux 3,4 millions de 2001 [26]. L’Afrique paye toujours le plus lourd tribut avec 29 millions de séropositifs (+ 3,5 millions par rapport à 2001).

Le VIH/SIDA touche toutes les couches de la société et tous les secteurs et domaines de développement. Depuis un quart de siècle le VIH/SIDA et le paludisme ont imposé un déficit important de toute l’humanité [2]. L’augmentation des maladies et des décès dus au SIDA dans les régions du monde les plus touchées, notamment en Afrique subsaharienne a anéanti des années de développement à tous les niveaux et dans l’ensemble de la société [3]. Si l’on se fie à l’histoire de l’épidémie, le VIH est susceptible de nous réserver d’autres surprises auxquelles le monde doit se préparer. L’épidémie de VIH demeure une menace majeure pour la santé dans le monde [4]. Il constitue à terme une menace pour la stabilité et la survie du pays, parce que touchant les forces vives de la nation.

Dans son rapport ONUSIDA 2014, depuis le début de l’épidémie environ 78 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 39 millions de personnes sont décédées de maladies liées au sida [1].

Au Mali les résultats de la dernière étude de séroprévalence de l’infection à VIH réalisée en 2012 dans la population générale adulte au cours de l’Enquête Démographie et Santé (EDS V), ont montré une baisse du taux de prévalence du sida de 1,3% à 1,1% faisant du Mali un pays à faible prévalence [5]. Dans sa politique à réduire le nombre de nouvelles personnes infectées par le VIH, le Mali lors de la journée mondiale du VIH du 1 er Décembre 2016 avait pour objectif 99.99.99 qui consistait à dépister 99% des personnes infectées par le VIH, mettre sous traitement ARV les 99% des personnes dépistées et rendre la charge virale indétectable des 99% des personnes sous traitement. Cependant on note un déficit du dépistage du VIH au Mali puisque seulement 7% de la population adulte connaît son statut sérologique  .

Le diagnostic de l’infection à VIH se fait par la sérologie. Le dépistage est l’un des moyens de prévention du VIH, il est le point de départ et de classification du statut sérologique de tout un chacun. Il permet de faire une surveillance de la pandémie et de lutter de façon efficace contre le VIH/SIDA selon l’évolution de la séroprévalence.

Historique sur la problématique du SIDA

Le SIDA n’a attiré l’attention générale qu’au milieu de 1981, après l’annonce du décès de plusieurs groupes de jeunes homosexuels précédemment en bonne santé à New York, Los Angeles et à San Francisco, morts de pneumocystose (PCP) et du sarcome de kaposi (KS) publié par le CDC (Center of Disease Control). Il existe plusieurs théories sur l’origine du Sida, mais il est communément admis que le VIH1, le rétrovirus qui est responsable de l’épidémie mondiale du SIDA est étroitement lié à un virus d’immunodéficience simien (SIV) qui infecte les chimpanzés [7]. Une fois le VIH établi chez l’homme, il a bientôt suivi les habitudes et mouvements humains.
1959 : Le premier échantillon recensé du virus VIH fut recueilli à Léopoldville actuel Kinshasa dans la République Démocratique du Congo.
1981 : Premiers cas de VIH chez les homosexuels.
1982 : Première définition du Sida acceptée : Syndrome de l’Immuno Déficience Acquise.
1983 : L’équipe de Jean Claude Chermann de l’Institut Pasteur, sous la direction de Luc Montagnier découvre et isole l’agent pathogène du Sida.
1985 : Barin et ses collaborateurs découvrent et isolent le VIH2.
1987 : Commercialisation de l’AZT et seringues en vente libre dans les pharmacies de France.
1989 : Participation des malades à la 5ème conférence internationale sur le Sida à Montréal.
1990 : Premiers essais thérapeutiques des DDI en France.
1991 : Propagation de l’épidémie constatée à la 7ème conférence internationale sur le Sida.
1994 : Attribution officielle de l’identification du virus à l’Institut Pasteur.
1995 : Introduction de la bithérapie ARV et de la mesure de la Charge Virale.
1996 : Option de la trithérapie.
1999 : Mise au point des antagonistes des récepteurs CD4 lymphocytaires à l’instar du Pentafuside T20 [8].

Epidémiologie de l’infection à VIH

Epidémiologie descriptive 

Dans le monde
En 1998, On estimait à 30,6 millions le nombre de personnes infectées par le VIH dans le monde [9]. En 2012 ce nombre ne cessait d’accroître et se chiffrait à 35,3 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde. On constate une augmentation par rapport aux années précédentes due à l’augmentation du nombre de personnes sous thérapie antirétrovirale. A l’échelle mondiale, 2,3 millions de nouvelles infections à VIH ont été signalées, soit un recul de 33 % par rapport aux 3,4 millions de 2001 [26]. En 2014, 2 millions de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH soit 5600 nouvelles infections par jour dont un tiers concerne des jeunes entre 15 et 24 ans. 15,8 millions de personnes porteuses du VIH avaient accès à un traitement antirétroviral en juin 2014 [1]. En 2015, plus de 36,7 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde et 18,2 millions de personnes ont accès à la thérapie ARV. Le nombre de personnes décédées de maladies liées au SIDA se chiffrait à 1,1millions et 2,1 millions de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH [10].

En Afrique
L’Afrique subsaharienne reste la région la plus durement touchée par le VIH, en 2012 près de 70 % de toutes les PVVIH y résidaient. L’Afrique de l’Ouest est relativement moins touchée notamment en Côte d’Ivoire avec une baisse de la prévalence du VIH chez les adultes (15-49 ans) de 6,4% à 3,2% entre 2001 et 2012. Les plus mauvais scores continuent d’être enregistrés en Afrique australe, l’Afrique du Sud comptant plus de PVVIH (environ 5,6 millions) au monde avec une augmentation de la prévalence VIH de 15,3% à 17,9% entre 2001 et 2012 [26]. Dans le rapport ONUSIDA 2014, 24,7 millions de personnes vivaient avec le VIH en Afrique subsaharienne, les femmes représentaient 58% du nombre total des personnes vivant avec le VIH. On estimait à 1,5 million le nombre des nouvelles infections à VIH et 1,1 million de personnes sont décédées de causes liées au sida en 2013. Entre 2005 et 2013 les nouvelles infections ont diminué de 33% et le nombre de décès liés au sida en Afrique subsaharienne a chuté de 39% [1].

Au Mali
Les résultats de la dernière étude de séroprévalence de l’infection à VIH réalisée en 2012 dans la population générale adulte au cours de l’Enquête Démographie et Santé au Mali (EDS V), ont montré une baisse du taux de prévalence du VIH de 1,7% en 2001 à 1,1% en 2012 faisant du Mali un pays à faible prévalence VIH avec tendance à la stabilisation [5].

Epidémiologie analytique

Agent pathogène VIH 

L’agent pathogène de cette infection est le virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) appartenant à la famille des rétrovirus qui sont définis par un mode de réplication passant par une étape de retro transcription de leur acide ribonucléique (ARN) en acide désoxyribonucléique (ADN) [11]. Cette étape est rendue possible grâce à une enzyme spécifique : la transcriptase inverse.

Structure 

En microscopie électronique, les virus de l’immunodéficience humaine présentent les caractéristiques des lentivirus avec un core central excentré, tronculaire et une enveloppe avec spicules. Les VIH sont des virus à acide ribonucléique (ARN) double brin. On distingue deux sous-types : le VIH1 et le VIH2. Ils mesurent 90 à 120 nm de diamètre ce sont des virus à ARN dimérisés, de forme sphérique. Le VIH possède une enzyme transcriptase inverse lui permettant de transcrire son ARN en ADN pro viral et une enzyme intégrase favorisant l’intégration à l’ADN pro viral à l’ADN de la cellule hôte. Le VIH possède des gènes de régulation et on retrouve dans leur structure, de l’extérieur vers l’intérieur :

L’enveloppe virale : c’est une double couche lipidique très fragile. Sur cette enveloppe sont hérissées comme des boutons, deux glycoprotéines reliées entre elles : la gp120 et la gp41. Elles sont indispensables à l’attachement à une cellule cible. La matrice virale : située juste en dessous de l’enveloppe virale confère au virus sa rigidité. La capside ou cœur du VIH. Elle a une forme en trapèze et est essentiellement Composée de molécules de la protéine 24 de la capside (p 24 CA). On dénombre environ 1200 molécules de P24 CA. A l’intérieur de la capside se trouvent deux brins identiques d’ARN qui composent le matériel génétique du virus : le génome.

Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIFS
Objectif général
Objectifs spécifiques
I. GENERALITES
A. Historique sur la problématique du SIDA
B. Epidémiologie de l’infection à VIH
B.1 Epidémiologie descriptive
B.2 Epidémiologie analytique
C. Physiopathologie de l’infection à VIH / SIDA
D. Signes cliniques de l’infection à VIH
E. Le dépistage du VIH
E.1 Définition du dépistage VIH
E.2 Intérêt du dépistage
E.3 Indications du dépistage
E.4 Programme national de dépistage du VIH au Mali
E.5 Les principes directeurs des centres de conseils et de dépistage volontaire (CDV) au Mali
E.6 Le diagnostic biologique du VIH
F. Traitement
F.1 But du traitement
F.2 Principe du traitement
F.3 Moyens préventifs
F.4 Moyens médicamenteux
F.5 Description des classes
F.6 Indications du traitement
F.7 Surveillance du traitement
II. MATERIEL ET METHODE
III. RESULTATS
IV. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
V. CONCLUSION

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