Analyse et application des outils d’évaluation du développement durable applicable au projet urbain 

 Analyse et application des outils d’évaluation du développement durable applicable au projet urbain 

Le développement durable est un concept délicat à traduire directement dans les projets, de manière globale. Certaines grilles, composées de critères ou d’indicateurs, revendiquent leur capacité à évaluer la durabilité d’un projet, d’un quartier ou d’une ville. Pourtant, il n’est pas aisé de qualifier un projet de durable. En effet, le concept reposant sur plusieurs piliers (environnemental, social et environnemental), l’attachement à une caractéristique de durabilité ne suffira pas à qualifier un projet de durable. Par exemple, la présence de nombreux logements HQE n’éclipsera pas des problèmes de déplacements, d’étalement urbain ou encore de bien être collectif. Ainsi, en parallèle de la partie suivante traitant les 19 projets urbains de l’exposition Archilab 2008 sous l’angle du développement durable, cette partie a pour objectif de rassembler, de sélectionner, d’analyser et de critiquer les outils d’évaluation de la durabilité (grilles d’indicateurs, outil de questionnement, …) dans les projets urbains. En fonction de nos résultats, des propositions d’amélioration de ces outils sont à envisager afin d’obtenir des outils d’évaluation plus complets qui permettront une meilleure prise en compte du développement durable dans les projets urbains. Mais, commençons tout d’abord par définir les termes indispensables à notre travail ; c’est-à-dire le principe d’évaluation ainsi que les différentes méthodes d’évaluation. 

L’évaluation de la durabilité en aménagement du territoire 

Le principe d’évaluation 

Selon la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (qui a créé un portail de l’évaluation des politiques publiques), l’évaluation est une méthode qui permet de connaître la valeur d’un résultat qui ne peut pas être mesuré scientifiquement avec précision. L’évaluation porte sur la cohérence et la pertinence des objectifs du champ analysé. Elle consiste à confronter les résultats obtenus avec ceux attendus (définis par les objectifs) à travers des indicateurs de résultat convenus initialement. L’évaluation des politiques publiques répond à un souci de connaissance, d’efficacité et parfois même de transparence de l’action. Ces évaluations permettent de confronter la mise en œuvre, les résultats et les impacts de l’action avec les moyens mobilisés, les objectifs visés et les attentes des bénéficiaires et des partenaires. 

Vers une évaluation du développement durable

 L’évaluation des politiques publiques dans le domaine de l’environnement et du développement durable est nécessaire pour s’assurer que l’on répond aux exigences de ces deux domaines et que l’on s’inscrive dans un processus d’amélioration continue. P a g e | 46 Cette évaluation soulève un certain nombre de contraintes et de difficultés, selon Eric Plottu40 . Certaines difficultés sont spécifiques au champ de l’environnement, d’autres sont communes à l’évaluation de toute politique publique mais se révèlent encore plus prégnantes dans le champ de l’environnement et du développement durable. D’après Eric Plottu, les difficultés rencontrées sont les suivantes : – la délimitation du champ de l’évaluation : une phase critique du travail amont de l’évaluation est de définir le périmètre d’étude et la profondeur du questionnement évaluatif. Que va-ton chercher à évaluer : la pertinence, l’efficacité, l’impact, la cohérence, l’efficience de l’action menée ? Délimiter le champ d’étude est particulièrement délicat pour les évaluations portant sur des démarches transversales et intégrées. – la compétence des prestataires : appréhender une démarche transversale multi thématique et multi acteurs suppose de disposer des compétences nécessaires pour à la fois saisir la dimension organisationnelle et estimer, de manière plus quantitative, les résultats et impacts de l’action. S’agissant du développement durable, il faut évidemment avancer sur les trois dimensions sociale, économique et environnementale, travailler sur les aspects qualitatifs et quantitatifs, et réussir à croiser ces informations. – la coïncidence du temps de l’évaluation et de la décision : outil de pilotage stratégique de l’action, l’évaluation doit éclairer les décisions aux différents moments clefs du cycle de vie d’un programme. Le défi est alors de concilier le temps court du cycle de vie d’un programme et de la décision avec le temps long de l’évaluation des résultats et des impacts de l’action publique. Dans le cas de l’environnement et du développement durable où l’appréciation des résultats et des impacts ne se conçoit que sur le long terme, les évaluations menées ne peuvent identifier que des résultats et des impacts prévisionnels ou partiels. Par conséquent, nous avons conscience que notre analyse et nos propositions dans le cadre de notre démarche sont soumis à ces contraintes.

Les différentes méthodes d’évaluation 

Les critères d’autoévaluation 

L’auto-évaluation des politiques et l’analyse multicritère des projets donnent les moyens aux organismes de s’inscrire dans une démarche d’évaluation au service d’une meilleure gestion, et leur permettent de donner du sens à leurs projets en les inscrivant dans la durée et la transversalité. Cet outil constitue une aide essentielle à la décision et à l’optimisation dans la dynamique de projet. De plus, dans une logique de développement durable, l’autoévaluation est un moyen de rendre compte de situations complexes en intégrant l’ensemble des composantes du projet, qu’elles soient économiques, sociales ou environnementales. L’autoévaluation consiste à évaluer, à analyser ou plus simplement à questionner des politiques ou des projets par rapport à certaines exigences (par exemple le développement durable). Elle est représentée le plus souvent sous-forme d’une grille de critères, organisés et hiérarchisés en arborescence, et formulés sous forme de questions. Il convient de constater que ces outils ne sont pas a priori destinés systématiquement à une évaluation au sens strict du terme (c’est à dire comme l’appréciation a posteriori des effets réels des décisions publiques). Ils se référent plutôt à des notions plus vagues : lecture, questionnement, analyse, auto-évaluation… Ce sont pour la plupart des outils d’analyse multicritères qui se cantonnent à une position de questionnement et d’interrogation.

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