Analyse et représentation d’adverbes locatifs

Analyse et représentation d’adverbes locatifs

Les principales méthodes de résolution sont statistiques (D. Hindle et M. Rooth, 1994 ; E. Brill et P. Resnik, 1994 ; M. Collins et J. Brooks, 1995 ; J. Zavrel et al, 1997 ; etc.). Il existe des méthodes utilisant des indices linguistiques (C. Fabre et al, 2002). Une autre difficulté consiste à repérer la classe sémantique à laquelle ils appartiennent (temps, lieu, manière, etc.). Les chercheurs lexique-grammairiens ont montré que certaines classes de compléments circonstanciels sont facilement représentables à l’aide d’automates finis lexicalisés comme les dates et les durées (D. Maurel,1990 ; M. Gross, 2002 pour le français ; J. Baptista, 2002, 2003 pour le portugais). Dans ce chapitre, nous décrivons un type particulier de compléments prépositionnels : les compléments locatifs en français. Il existe déjà de nombreux travaux linguistiques généraux sur les constructions locatives (C. Vandeloise, 1986 ; A. Borillo, 1998). Dans le cadre du lexique-grammaire, nous citons A. Guillet et C. Leclère (1992) et J.P. Boons (1985). La plupart des travaux de TAL réalisés sur le sujet cherchent avant tout à décrire des contraintes sémantiques dans ces compléments. Par exemple, certains cherchent à construire des modèles géométriques dans l’espace utilisant notamment des déplacements élémentaires pour décrire les mouvements (Y. Mathet, 2002). Ce sujet est sensible dans le domaine du TAL et quelques projets ont été mis en place pour traiter ces objets linguistiques, en particulier le projet GeoSem (laboratoires GREYC, ESO, ERSS et MEDIA/EPFL) dont une des composantes consiste à repérer des séquences locatives géographiques et à leur assigner un marquage sémantique fin.

La forme générale d’un complément locatif peut être décrite comme la forme nominale prépositionnelle Loc GN où Loc correspond à une préposition locative et GN à un groupe nominal. Notre objectif est de trouver un certain nombre de contraintes locales dépendant du lexique permettant d’améliorer la description de tels compléments locatifs. Nous considérons que nos compléments rentrent dans la construction à verbe support N0 Vsup Loc Det N Modif. Des études sur les structures être Prep X (L. Danlos, 1980 ; M. Gross, 1996) ont montré les fortes contraintes qui existent entre les différents constituants. Nous décidons d’examiner un ensemble limité de noms N et particulièrement de séquences nominales formées de noms propres de lieux géographiques et/ou de leurs classifieurs locatifs associés (Paris a pour classifieur locatif ville). Nous montrerons qu’il existe un certain nombre de contraintes qui peuvent être décrites dans des graphes ou des tables syntaxiques (ensuite transformées en graphes). Nous ferons d’abord quelques rappels sur les adverbes et les groupes prépositionnels locatifs afin de rendre notre argumentation plus claire. Nous étudierons également les prépositions locatives simples et composées dont nous construirons des grammaires locales. L’application de ces grammaires pointant clairement l’ambiguïté naturelle générée par la reconnaissance locale de telles structures, nous nous consacrons à la description de contraintes locales entre les constituants d’un groupe prépositionnel ayant pour nom tête un nom propre (simple ou composé) de lieu géographique. Dans un premier temps, nous regardons le comportement du couple (Npr, Nc) dans un groupe nominal où Npr est un nom d’un lieu géographique (ex : Pas-de-Calais) et Nc est son classifieur locatif associé (ex : région). Ce couple forme un nom propre composé Nprc :

Préliminaires linguistiques

phrase: dès que la pluie cessera Ainsi, il regroupe sous un même terme trois catégories formelles bien distinctes dans la grammaire traditionnelle. L’un de ses arguments est que ces trois formes répondent en général aux questions en où, quand, comment, pourquoi, etc. souvent associées aux compléments circonstanciels. Il définit même la structure globale des adverbes par la formule classique d’un groupe nominal prépositionnel : arguments des prédicats (compléments essentiels) est une étape fondamentale de l’analyse syntaxique. Il est généralement admis que, dans un complément essentiel, le choix de la préposition dépend en large partie du prédicat et que, dans un adverbe, la préposition dépend avant tout du groupe nominal. Les adverbes et les objets des verbes sont généralement distingués à l’aide de quelques critères traditionnels. D’abord, les compléments essentiels répondent aux questions en Prep (que + qui + quoi), ce qui n’est pas le cas des compléments circonstanciels qui répondent aux questions en quand, où, comment, etc. Les adverbes sont mobiles dans la phrase, ce qui est moins vrai avec les objets. M. Gross (1986) montre à l’aide de quelques exemples que ces critères ne sont pas toujours valables. Ils ne sont ni nécessaires ni suffisants. M. Gross est sceptique quant à leur utilisation car cela « fait perdre toute cohérence au domaine complexe des adverbes » (M. Gross, 1986, p. 22). Il faut traiter les adverbes au cas par cas.

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