Analyse exploratoire des données de signalisation

D’une approche d’exploration des données vers les perspectives d’enrichissement des méthodes

Ce chapitre de clôture présente les dernières investigations menées pendant ces 3 ans ainsi que les perspectives relevées par l’auteure à l’issue de ses travaux. L’objectif est de proposer une approche alternative, basée sur une analyse exploratoire des données de signalisation, pour mettre en évidence des intrications des pratiques des réseaux. Le produit d’une telle analyse enrichira notre compréhension des mécanismes de déclenchement de la signalisation dans le cadre d’usage des territoires et apporte un complément pour lever les limites observées dans la deuxième section du chapitre 6. Dans ce dernier, nous avons exploité le potentiel de la solution de mesure de déplacements à partir des traces de signalisations engendrées par les téléphones mobiles en les considérant comme des points de mesure horodatés et géo-localisés à l’échelle d’une cellule. Jusque-là, nous avons affiné les résultats en nous appuyant sur une connaissance a priori du contexte de réalisation des évènements sur le « territoire géographique » sur lequel nous projetions le « territoire mobile » afin de poser un appariement entre les découpages des deux territoires. Les chapitres 5 et 6 concluent sur la robustesse d’un tel procédé qui permet d’accéder à des résultats fins pour certaines configurations des intrications entre les deux territoires, notamment dans le cas du système de transport en commun ferré souterrain d’Ile-de-France.

Toutefois, l’exemple en Seine et Marne nous a montré que nous perdons en précision spatio-temporelle dans le cas de configuration standard des réseaux. Néanmoins, parmi les caractéristiques remarquables de notre système de capture, nous soulignons sa disponibilité permanente qui nous a permis d’observer des comportements de déplacements en fin de semaine, mais également le volume de données remontées en tout point d’un territoire. Il s’agit alors d’explorer les caractéristiques de volume et le type d’évènement de signalisation. Les résultats des analyses menées, présentées et acceptées à la conférence TRA 2014, alimentent également les perspectives de futurs travaux pour que les mesures de déplacements et indicateurs de mobilités soient utiles aux acteurs des transports. La définition de données utiles pour ces acteurs repose sur les notions fiabilité, pertinence, cohérence et de pérennité. Ce chapitre est construit de la manière suivante. Tout d’abord, nous exposerons les travaux menés sur l’analyse exploratoire d’un jeu de données composé d’évènements de signalisation. Ils proposent une ouverture à exploiter pour lever les imprécisions constatées. Nous présenterons à la suite trois axes d’intérêt pour poursuivre ce travail de thèse. Les méthodologies de redressement sont un sujet d’investigation à court terme qui assurera aux acteurs la fiabilité, la pertinence et cohérence au travers de données comparables à d’autres sources et adaptées à la calibration des modèles.

Des travaux à moyen terme concernent les évolutions des usages intriqués des deux réseaux ainsi que les mutations des architectures des réseaux de télécommunications à étudier plutôt à moyen ou long terme afin de garantir la pérennité des mesures de déplacement. Cette analyse a deux objectifs principaux. Tout d’abord, nous avons souhaité s’affranchir d’une connaissance a priori des intrications entre les deux territoires, en raison des limitations induites par une méthode exploitant des superpositions des découpages des territoires. Alors nous essayons de dégager des informations sur la correspondance entre une cellule et le territoire qu’elle couvre à posteriori. Ensuite, nous avons la volonté d’exploiter les informations de type d’évènement non considérées jusqu’alors. Ces travaux s’inscrivent dans la poursuite des investigations sur le jeu de données recueillies le 22 décembre 2012 sur le territoire de Seine-et-Marne. Nous proposons d’analyser ce jeu de données comme un ensemble de point que l’on apparente à des 4-uplets (m, h, e, c) – avec m un identifiant anonyme de mobile, h l’instant de déclenchement de l’évènement de signalisation à la milliseconde, e le type d’évènement et c l’identifiant de la cellule au niveau de laquelle l’évènement s’est produit. Nous rappelons qu’à une cellule sont associées les informations de localisation de site, de technologie et de fréquence.

Toutefois, contrairement aux études présentées dans les chapitres précédents, nous n’associons pas à cette cellule un « territoire géographique ». mécanique des fluides. Dans un premier cas, nous nous placerons schématiquement au niveau d’une cellule afin d’analyser le flux de signalisation qu’elle « observe » (perspective eulérienne) et nous nous intéresserons à caractériser le flux des évènements selon le type au travers d’une distribution et d’une analyse en composante principale. Dans un deuxième temps, nous proposons une étude des trajectoires au travers d’une approche lagrangienne. Nous étudierons alors les comportements d’usage du réseau de téléphonie au travers de la distribution du nombre d’évènements réalisés et la distance temporelle qui les sépare. Nous nous interrogerons alors sur les corrélations entre l’usage de la téléphonie et la mobilité sur le « territoire mobile » pour finir par la construction d’un indicateur d’immobilité et de sa projection sur le « territoire géographique ».

 

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