Aspects épidémiologiques et histopathologiques des cancers du tube digestif

Les cancers du tube digestif sont de plus en plus diagnostiqués en milieu tropical, en raison de l’essor des moyens d’investigation au premier rang desquels figure l’endoscopie digestive. Le pronostic de ces affections tient essentiellement du retard du diagnostic et de l’absence des traitements adjuvants. La fréquence, les facteurs de risque, la gravité et les modalités thérapeutiques de ces tumeurs ont fait l’objet de nombreux travaux dans le monde [8, 12-18]. Les caractéristiques épidémiologiques de chaque localisation digestive sont variables d’un pays à un autre [15]. En France, selon une étude (2003), le nombre estimé de cancers digestifs était de 30 071 cas chez l’homme et de 19 971 cas chez la femme. Dans ce pays, l’incidence annuelle du cancer de l’œsophage était de 5 000 nouveaux cas [19] et celle du cancer colorectal de 36 300 nouveaux cas, situant ce dernier au troisième rang des cancers après celui du sein et de la prostate [20]. En Afrique certains travaux ont permis d’évaluer la fréquence et le pronostic de ces affections [5,13, 14, 21, 22]. Les fréquences des cancers digestifs en milieu hospitalier étaient de 19,84 % au Togo [23] et 14,6 % au Congo (Brazzaville) [24]. Au Mali, quelques travaux ont été réalisés sur les cancers digestifs tant sur le plan épidémiologique que sur le plan thérapeutique [3, 12, 13, 14,25, 26]. Ces travaux ont permis l’évaluation de la fréquence, de l’incidence et de la mortalité de ces cancers digestifs, à caractère rétrospectif [13, 14, 27]. En effet, ces études ont rapporté des fréquences et des incidences respectives de 16 % et 3,2 cas pour le cancer de l’œsophage, 65 % et 20,9 cas pour l’estomac, 19 % et 5,8 cas pour le cancer colo rectal [28, 29]. Et elles ont démontré que la chirurgie à visée curative au moment du diagnostic des cancers de l’estomac, du côlon et du rectum, n’est possible que dans respectivement 19,7% des cas [12] 39,13% des cas [13] et 54,16% des cas [14]. C’est dans le souci de faire état des connaissances sur les cancers digestifs que ce travail a été initié.

Rappel sur le registre du cancer

Définition
A priori, le terme registre n’a pas de connotation scientifique et évoque plutôt une forme de recensement administratif destiné à de simples dénombrements [30]. Le registre du cancer organise le recueil systématique des informations concernant les individus atteints de cancer, le stockage de ces informations, leur analyse et l’interprétation des résultats.

Objectifs du registre des cancers

➤ Déterminer l’ampleur du cancer en termes d’effectif et de taux d’incidence ;
➤ Déterminer la distribution des cancers selon certaines caractéristiques tels que l’âge, le sexe, la topographie ;
➤ Surveiller les tendances chronologiques de l’incidence du cancer ;
➤ Evaluer les besoins à visée diagnostique et thérapeutique en matière de cancer.
Les résultats obtenus permettent de connaitre l’incidence, la mortalité, la survie et la prévalence et d’en obtenir une interprétation objective et rationnelle de la pathologie cancéreuse.

Le registre du cancer du Mali 

Le registre du cancer du Mali a été créé en Janvier 1986 par Pr. Siné Bayo dans le service d’anatomie pathologique de l’Institut National de Recherche en Santé Publique (INRSP). Il travaille avec certains collaborateurs nationaux et internationaux. Actuellement, le registre se trouve au CHU du point G dans le même service d’anatomie et cytologie pathologiques.

Depuis sa création à nos jours, le registre est soutenu par le service d’épidémiologie descriptive du Centre International de Recherche sur le cancer (CIRC) à travers un accord de recherche. Le registre du cancer du Mali est un registre de population. Initialement, il couvrait la population de Bamako, la capitale et ses environs. La population malienne, estimée à 12 000 000 d’habitants avec environ 60% de jeunes de moins de 20 ans, est très diversifiée autant sur le plan ethnique que sur le plan culturel. La population de la ville de Bamako représente environ 10% de la population totale.

Généralités sur le tube digestif

Rappels anatomiques et histologiques du tube digestif

Rappel anatomique du tube digestif

➤ Définition
Le tube digestif est l’ensemble des organes qui assurent la transformation et l’assimilation des aliments, source unique d’énergie et de matières indispensables au fonctionnement du corps.

➤ Les éléments constitutifs du tube digestif
Il comprend :
• Une série d’organes creux formant le tube digestif qui est l’objet de notre étude ;
• Et un ensemble de glandes annexes.
Une partie du tube digestif se situe au-dessus du muscle diaphragmatique qui sépare le thorax et l’abdomen. Cet étage sus diaphragmatique comprend :
– La bouche dans laquelle les aliments subissent la mastication ;
– Le pharynx qui fait carrefour avec les voies aériennes et qui permet la déglutition ;
– L’œsophage qui conduit les aliments vers l’estomac.

L’autre partie se situe entièrement dans la cavité abdominale. Cet étage sousdiaphragmatique comprend :
– L’estomac, lieu de malaxage intense du bol alimentaire transformé en une substance liquide, le chyme intestinal ;
– L’intestin grêle qui est composé du duodénum, du jéjunum et de l’iléon ; il est le lieu du démontage chimique des aliments en éléments nutritifs simples et de leur absorption ;
– Le côlon et son appendice, lieu de concentration des déchets non absorbés ;
– Le côlon et l’anus qui sont des voies d’élimination des déchets.

➤ Innervation du tube digestif
Les fonctions sensitives, motrices et sécrétoires du tube digestif sont contrôlées par un dispositif nerveux installé dans sa paroi. Ce système nerveux est organisé en un réseau ou plexus ganglionnaire où les ganglions contiennent les corps cellulaires des neurones entériques et les cellules de la glie. Ils reçoivent des afférences du système nerveux central (orthosymphatique et parasymphatique) modulant ses effets mais reste suffisamment autonome pour agir seul de façon coordonnée.

Table des matières

INTRODUCTION
I. Objectifs
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
II. GENERALITES
III. MATERIEL ET METHODES
1. Cadre d’étude
2. Période de l’étude
3. Type de l’étude
4. Echantillonnage
5. Matériel de travail
6. Variables de l’étude
7. Logiciels utilisés
8. Considération éthique et déontologique
IV. RESULTATS
1. Fréquence
2. Données sociodémographiques
3. Etude des différents organes du tube digestif
V. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1. L’approche méthodologique
2. Caractéristiques épidémiologiques et anatomopathologiques
CONCLUSION

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