Biologie de la foulque macroule 

Biologie de la foulque macroule 

Description morphologique

Le nom de la Foulque

Fulica a pour origine phalaris du grec et fulica du latin qui signifie oiseau de mer. Le terme Folaga, et l’espagnol Focha signifie plonger en allant au fond (CABAR ET CHAUVET, 2003, DESFAYES, 2000), selon COLOMINA, (2009) la foulque viens du provençal FOLCA, et atra sombre ou noir (DEJONGHE, 1983), et foulque macroule ou foulque morelle veut dire la grande foulque (DE SEVES, 1817, LESSON, 1831). La Foulque macroule Fulica atra est un oiseau de forme arrondie, avec une envergure de 70 à 80 cm, de 36 à 39 cm de longueur, son poids allant de 575 à 800g, le mâle légèrement pesant que la femelle, cependant il n’existe pas de dimorphisme sexuel, hors de l’eau, on remarque les pattes puissantes, gris pâle à vert jaunâtre, dont les longs doigts portent une membrane lobée, la longévité de la foulque macroule peut atteindre les 18 ans, le plumage est entièrement noir rehaussé par un bec et un écusson frontal blanc pur d’où elle doit son nom arabe « Elghorr » (Fig. 1). Les pattes sont jaunes verdâtres avec de longs doigts gris. Très bruyants, les mâles poussent un cri sourd « tsk » ou « tp » qui rappelle le son d’un bouchon ; les femelles émettent souvent un aboiement répété « keuw ». (VANSTEENWEGEN, 1998), (HUME, et al., 2005), [2]. Figure (1) : une foulque macroule adulte [3] Le poussin est noir avec des duvets jaunes clairsemés autour de la tête, la calotte est rougeâtre et nue, le bec et la minuscule plaque frontale sont rouges, les yeux sont noisette ou  gris-brun. (fig. 2), les poussins nidifuges (aptes à quitter le nid une fois l’œuf éclos, Ils sont capables de se nourrir seul) ils quittent le nid, sachant déjà nager, ils suivent leur parents à la recherche de la nourriture (DUPERA, 2008). Figure (2) : les poussins d’une foulque macroule (photo personnelle) Les juvénile ont le corps gris-noirâtre sur le dessus, le devant du cou et le haut de la poitrine sont blancs, ils sont plus clair et plus terne que les adultes (fig.3). Figure (3) : une foulque macroule-juvenile – [3]

Systématique de la foulque macroule

La foulque macroule (Tab.1) appartient à l’ordre des Galliformes (ou Gruiformes) qui comprend, outre les rallidés, 05 autres familles (Aramidae, Gruidae, Psophiidae, Heliornithidae, Sarothruridae) cette famille comprend des espèces terrestres et aquatiques, elles fréquentent une grande variété de milieux avec une préférence pour les zones humides continentales, les régions herbeuses et les broussailles denses à l’exception des régions polaires et des déserts arides. Tableau 1 : Position taxonomique des foulques (SVENSSON et al., 2012) Règne Animalia Phylum Chordata Subphylum Vertebrata Classe Aves Ordre Galliformes / Gruiformes** Sous ordre Gallinules Famille Rallidea / Rallidés * Genre Fulica (F. atra Linné, 1758) * : (BEAMAN et MADGE, 2003) ** Système d’Information Taxonomique Intégré ; Amérique du Nord [4] La famille des rallidés comprend, outre les ralles les gallinules et les foulques, une centaine de genre qui fréquentent les zones humides et marécageuses, il existe une douzaine d’espèces de foulques (Tab. 2) réparties dans plusieurs régions du monde. Les plus communes sont : Fulica atra abondante en Europe, Asie et Afrique du nord dite foulque macroule (Eurasian coot), Fulica cristata très rare au sud de l’Espagne et au Maroc et la Foulque américaine Fulica americana observée à l’Est et le Sud d’Amérique [5] Tableau (2) : les différentes espèces de foulque [6], [8], [4] Espèce & sous espèces Nom courant Fulica cristata (GMELIN, 1789) Foulque à crête (F. caronculé) Fulica atra atra (LINNE, 1758) Fulica atra australis (GOULD, 1845) Fulica atra lugubris (MULLER, 1847) Foulque macroule « Eurasian coot » Fulica alai (PEALE, 1848) Foulque des Hawaï Fulica americana americana (GMELIN, 1789) Fulica americana columbiana (CHAPMAN, 1914) Fulica americana peruviana (MORRISON, 1939) Foulque d’Amérique Fulica caribaea (RIDGWAY, 1884) Foulque à cachet blanc Fulica leucoptera (VIEILLOT, 1817) Foulque leucoptère Chapitre I : Biologie de la foulque macroule 7 Suite au Tableau (2) Fulica ardesiaca ardesiaca (TSCHUDI, 1843) Fulica ardesiaca atrura (FJELDSA, 1983) Foulque ardoisée Fulica armillata (VIEILLOT, 1817) Foulque à jarretières Fulica. rufifrons (PHILIPPI & LANDBECK, 1861) Foulque à front rouge Fulica. gigantea (EYDOUX & SOULEYET, 1841) Foulque géante Fulica cornuta (BONAPARTE, 1853) Foulque cornue Fulica newtoni(CHEKE 1987) et (COWLES, 1987) Foulque des Mascareignes 

Distribution écologique des espèces

La foulque macroule est une espèce cosmopolite autrement dit sa répartition géographique est très étendu. Elle présente une grande adaptabilité aux différentes conditions des milieux (Fig. 4). Ainsi, à l’exception des régions polaires et des déserts arides, quoiqu’elle est présente dans les zones humides du Sahara algérien, (LEDANT et al., 1981, ISENMANN et MOALI, 2000). Elle est sédentaire nicheuse ou hivernante, abondante en Europe, Asie et en Afrique du nord, et rare dans les autres régions du monde, où elle est remplacée par d’autres espèces du même genre, telle la foulque américaine et la foulque à crête [6, 7]. Figure (4) : Distribution de la foulque macroule dans le monde [7] En Algérie la Foulque macroule est une espèce commune (METZMACHER, 1979, HOUHAMDI et al., 2009, METALLAOUI et al., 2009, METALLAOUI et HOUHAMDI, 2010, SEDDIK, 2010). Elle est grégaire en hiver et fréquente aussi bien les lacs, les marais, Chapitre I : Biologie de la foulque macroule 8 les étangs, les réservoirs et les cours d’eau lents, ainsi que les eaux saumâtres, dans les lagunes (LEDANT et al., 1981, ISENMANN et MOALI, 2000). C’est une espèce colonisatrice qui s’installe volontiers sur les plans d’eau nouvellement créés et elle tolère la présence de l’homme (VANSTEENWEGEN, 1998). Les foulques se trouvent dans toute l’Europe et sont communes dans la Sibérie occidentale (ROBERT, 1803) y restent jusqu’à l’époque où les gelées les chassent. Il est admis que c’est le manque d’eau plus que le froid qui les oblige à changer de lieu (LECLERC, 1739) , et la reproduction peut se faire même à 2500 m d’altitude dans l’Himalaya (ALI et RIPLEY, 1978 in RAI, 2011). Elles sont aussi sédentaires nicheuses dans les zones humides du Sahara Algérien principalement dans dépression d’Oued Righ (BENSACI et al., 2013). Nidification Une fois, le couple formé et le territoire acquis, commence alors la construction du nid (fig. 5), les deux partenaires coopèrent pour le construire, le matériel utilisé est collecté aux alentours, constitué de pailles de scirpe et de feuilles de phragmite et des débris des végétaux, (RIZI et al., 2009, BENSACI et al., 2013). Les nids sont masqués dans la végétation émergente, mais peuvent être à découvert, des plates-formes artificielles et radeaux pouvant être utilisés (NOËL, 2001), ou à terre ferme dans les roseaux. La cuvette interne du nid, relativement profonde, est tapissée de brins d’herbe, de racines et de feuilles (DUPERAT, 2008), les foulques construisent un nid flottant afin de suivre le niveau d’eau (CHAVIGNY, 2011).   Figure (5) : un nid de foulque dans le scirpe lacustre (photo personnelle) La ponte débute dès le début du mois de mars mais la majorité des pontes se fait pendant mois de mai, chaque couvée comporte de quatre à quinze œufs, mais peuvent atteindre vingt œufs (LECLERC, 1788), le couple peut couver une, deux fois et occasionnellement trois couvées, pendant une durée de couvaison allant de 21 à 24 jours [2], le mâle et la femelle assurent la couvaison . Les œufs sont un peu plus petits que les œufs de la poule domestique. Ils sont d’un blanc cassé brillant avec quelques mouchetures. La taille des œufs est variable [9]. 

L’élevage des poussins

Les poussins nidifuges (fig. 6) sont capables de se nourrir seuls. Ils quittent le nid et suivent leurs parents à la recherche de leurs nourritures (DUPERA, 2008). Cependant, la femelle assure quand même l’élevage des poussins et nous pouvons les apercevoir suivre la mère pendant la recherche de leurs alimentations [7]. La femelle aide ainsi les poussins à apprendre à manger et au bout de quelques temps ils apprennent vite à manger seuls [7]. A l’âge de quatre semaines ils commencent à prendre leurs envols et peuvent voler à un mois plus tard. Les juvéniles qui sont généralement gris-brun et renouvellent leurs plumages (la mue) dès le mois d’août jusqu’au mois de novembre-décembre (JORTAY, 2002). 

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