Caractérisation hydrogéologique de l’aquifère du Continental Terminal dans le secteur de Boulanoir

Caractérisation hydrogéologique de l’aquifère du Continental Terminal dans le secteur de Boulanoir

Contexte hydrogéologique

Hydrogéologie générale de la Mauritanie 

La Mauritanie présente des aquifères continus avec des réserves importantes, des aquifères discontinus où les ressources sont disponibles dans les fractures et des nappes alluviales le long des cours d’eau dont la réalimentation est saisonnière et qui sont sensibles à la sécheresse (MHA, 2012). La ressource en eau du pays est importante en volume mais inégalement répartie sur l’ensemble du territoire et d’une accessibilité variable. Le pays peut être divisé en trois grands ensembles hydrogéologiques (Fig. 11) en fonction de la structure et de la nature des roches : le socle, le bassin de Taoudenni à l’Est et le bassin sénégalomauritanien à l’Ouest (Toupet, 1983). Le socle, qui couvre une large bande médiane, est composé de roches imperméables et ne peut donc receler que des nappes superficielles liées à l’altération et à la fissuration de la roche. Le bassin de Taoudenni ne comporte aucun aquifère de grande envergure. Les schistes, en raison de leur extrême litage, sont aquifères superficiellement dans le Sud. Les calcaires peuvent porter des aquifères localisés liés à la proximité d’un oued favorisant la dissolution (Atar). Les grès quartzitiques sont imperméables. Mais il n’est pas exclu que les grès tendres de l’Afollé recèlent un aquifère. A l’Est, les grès argileux du Continental intercalaire et du Continental terminal ont révélé une nappe profonde à plus de 180 m ce qui exige des forages onéreux. Le bassin sénégalo-mauritanien renferme, par contre, d’importants aquifères régionaux. Il convient de distinguer : (Toupet, 1983). – l’aquifère des sables du Brakna que les puits atteignent entre 20 et 30 m ; – l’aquifère des calcaires de l’Amechtil, plus profond (entre 40 et 85 m) ; – les trois aquifères du Continental terminal (entre 40 et 90 m) du Trarza, de Bennichab et du Tirersioum. 

 Hydrogéologie locale 

Les différents réservoirs aquifères du bassin mauritanien 

Les trois aquifères du Continental Terminal du bassin sédimentaire mauritanien jouent un rôle essentiel en alimentant : le premier la capitale, grâce au forage d’Idini, par une conduite de 50 km; le second le centre minier d’Akjoujt, et le troisième le port de Nouadhibou ; Les réserves totales du Continental Terminal et de l’Oligo-Miocène sont quant à elles estimées à respectivement 4 milliards de m3 pour l’ensemble des nappes de Trarza, Bénichab et Boulanoir en Mauritanie (Fig,12). (Toupet, 1983).Figure 12: Carte hydrogéologique de la partie mauritanienne du bassin sénégalo-mauritanien et de la section transversale sud-sud-ouest/ouest-nord-ouest (AIEA, 2017). II.4.4. Le système aquifère de Boulanoir L’aquifère de Boulanoir a très rarement été l’objet de rapports quel qu’ils soient. Il s’agissait donc, dans un premier temps, de regrouper le plus possible des mesures entreprises depuis environ cinquante ans, de les analyser et de les synthétiser pour proposer un schéma si possible cohérent du fonctionnement hydrogéologique de cette zone. Comme pour la géologie, les systèmes de références hydrogéologiques datent des années 1960 suite à la campagne de reconnaissance hydrogéologique du Continental Terminal de la nappe de Boulanoir et il a été admis que : Le Continental Terminal contient deux nappes distinctes dans sa partie nord (La zone de l’ancien champ captant) superposées isolées par un niveau argileux. o La supérieure dite ‘’nappe phréatique’’ n’est puissante que d’une trentaine de mètres, elle est limitée inférieurement par un niveau argilo-sableux de 20 m d’épaisseur. Elle se situe (entre 50 et 70 m) avec des débits d’exploitation de 53 m3 /h (réserve totale estimée à 150 millions de m3 et réserve exploitable estimée à 151 millions de m3) (Martin 1968). o L’inferieur dite ‘’nappe subphréatique’’ puissante de 65 m maintenue captive par le niveau argilo-sableux, est limitée inférieurement par les formations imperméables du Tertiaire marin. On doit souligner l’apparition de nombreux lits d’argile sur sa moitié inférieure (Martin 1968). L’eau est assez minéralisée (0.9 g/l) située entre 85 et 115 m de profondeur. La minéralisation des eaux est généralement inférieure à 600 mg/l. Elle alimente Nouadhibou (réserve totale de 185 millions de m3 et exploitable de 131 millions de m3 (Samba T. et Chopin M. 2004) Les réserves en eau douce de cette zone ont été estimées dans les années soixante de 230 à 240 millions de m3, aucun élément nouveau n’est apparu pour permettre de modifier cette estimation. (CNRE, 2008). Les conditions aux limites de la nappe ont été définies dans le cadre de l’étude de la modélisation de la nappe (Martin, 1968), elles sont de types géologiques et hydrodynamiques. Le mur de la nappe repose sur les formations argilo-sableuses solidifiées de Tertiaire marin. A l’Est avec la remontée du socle, la nappe cède sa place à biseau stérile de 15 à 20 Km de largeur A l’Ouest la nappe douce est limitée par l’apparition d’eau salée, mais il ne s’agit pas d’un contact franc avec interface bien défini ; le passage est en effet graduel et s’effectue sur une quinzaine de kilomètres (Fig. 13). Dans le détail, et nous le verrons plus avant ce passage est compliqué par la présence de lentilles d’eau saumâtre imprévisibles au sein de la nappe douce. L’étalement du biseau salé à l’intérieur de la plaine côtière est régi par la topographie du substratum. En règle générale, plus ce dernier est incliné vers la mer, plus il y aurait une avancée rapide des eaux de mer vers l’aquifère côtier. Après les études réalisées par la BRGM dans les années soixante les niveaux statiques sont au même niveau que l’océan, La surexploitation des ces nappes permettra l’intrusion saline, d’où l’importance à faire un suivi régulier de l’évolution de la quantité et la qualité des eaux. Les mesures et leurs interprétations permettrons à assurer une gestion optimale et durable de la ressource en déterminant la potentialité de l’aquifère. 

Caractéristiques hydrodynamiques de l’aquifère de Boulanoir

 Ces caractéristiques représentent des paramètres hydrodynamiques moyens, la nappe supérieure est la plus douce, tandis que la nappe inférieure est relativement chargée en sel. Les valeurs indicatives de la Transmissivité obtenues lors des études précédentes dans la zone nord du champ captant et sont comprises entre 10-2 m2 /s à 10-3 m2 /s pour la nappe subphréatique et 10-3 à 10-4 pour la nappe phréatique. Le coefficient de perméabilité K est à l’ordre de 2.10-2 m 2 pour la nappe phréatique et 3.10-3 m 2 pour la nappe subphréatique. Ces différentes valeurs mettent en évidence une hétérogénéité des paramètres. Ce fait est probablement dû à la proportion d’éléments argileux contenus dans l’aquifère sableux pouvant varier d’un endroit à un autre.

 Etat des ouvrages du champ de captage de Boulanoir 

Depuis sa création le champ captant de Boulenouar compte 39 forages, (Fig.14) réalisés par deux exploitants différents : La SNIM, dispose 8 forages dont 5 fonctionnent à l’heure actuelle contre 5 abandonnés, pour l’alimentation en eau potable des localités le long du chemin de fer entre Nouadhibou et Choum et pour le chargement des bateaux en minerai au port de Nouadhibou. La SNDE, dispose 31 forages dont 17 fonctionnent à l’heure actuelle contre 14 abandonnés, pour l’alimentation en eau potable de la ville de Nouadhibou et Boulenouar. En ce qui concerne les piézomètres, la plupart existent en couple : l’un capte la nappe phréatique et l’autre la nappe subphréatique. Ainsi les piézomètres nommés D (par exemple) seront appelés DP et DS. Les piézomètres IP, IS, HP, HS, DP, DS, EP, ES, GS, GP, JP, JS, SE7, PR1968, PR1968’ implantés en 1968 sont situés à l’ouest du champ captant en amont des eaux salées. Les ouvrages qui bornent le champ captant de BLN : F19 et F18 sont situés respectivement au sud-ouest et sud dans le désert à des distances de 30 km à partir de nos derniers ouvrages. Figure 14: Carte de distribution des ouvrages du champ de captage de Boulanoir 

Conclusion 

Située dans nord de la Mauritanie, la nappe du Boulanoir s’étend sur une superficie d’environ 5000 km2. Elle assure l’alimentation en eau potable la ville de Nouadhibou. La géologie s’inscrit dans celle du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien d’âge méso- cénozoïque à quaternaire. D’origine marine et continentale, les formations du CT constituent le support de la nappe et sont composés des séries sédimentaires argilo- sableuses et sablo-argileuses. Les affleurements en surface du Quaternaire sont les résultats d’une alternance d’épisodes pluvieux et arides, marqués par plusieurs transgressions et régressions marines. Les précipitations représentent un processus hydrologique extrêmement variable, dans l’espace et dans le temps, aussi bien à l’échelle annuelle qu’à celle d’un événement pluvieux.

Table des matières

Liste de figures
Liste de tableaux
Liste d’abréviations.
Résumé.
Introduction générale
Chapitre I : Caractéristiques physique du milieu
I. Introduction
I.1. Secteur de l’eau en Mauritanie
I.1.1. Contexte générale
I.1.2. Structures d’accueil
I.1.2.1. Société Nationale D’Eau (SNDE)
I.1.2.1.1. Présentation de la SNDE
I.1.2.1.2. Caractéristiques générales de l’organisation
I.1.2.2. Société Nationale de Forage et des Puits (SNFP)
I.1.2.2.1. Présentation de la SNFP
I.1.2.2.2. Le marché des forages et des puits pour la période 2000-2015
I.1.2.2.3. Relation avec les Services Régionaux de l’Hydraulique (SRH)
II. Présentation de la zone d’étude
II.1. Situation géographique
II.2. Contexte climatique
II.2.1. Cadre général
II.2.2. Cadre local
II.2.2.1. Pluviométrie
II.2.2.2. Température
II.2.2.3. L’évaporation
II.2.2.4. Humidité relative
II.2.2.5. Vent
II.2.3. Hydrographie
II.3. Contexte géologique
II.3.1. Cadre général
II.3.2. Cadre local
II.3.2.1. Le bassin côtier Sénégalo-mauritanien
II.3.2.2. Lithostratigraphie
II.3.2.2.1. Le Maastrichtien
II.3.2.2.2. Le Paléocène
II.3.2.2.3. L’Eocène
II.3.2.2.4. Le Continental Terminal
II.3.2.2.5. Le Quaternaire
II.4. Contexte hydrogéologiqu
II.4.1. Hydrogéologie générale de la Mauritanie
II.4.2. Hydrogéologie locale
II.4.3. Les différents réservoirs aquifères du bassin mauritanien
II.4.4. Le système aquifère de Boulanoir
II.4.5. Caractéristiques hydrodynamiques de l’aquifère de Boulanoir
II.4.6. Etat des ouvrages du champ de captage de Boulanoir
III. Conclusion
Chapitre II : Méthodologie et matériels
I. Travaux géophysiques
I.1. Aperçu théorique
I.2. Application à la nappe de Boulenoir
I.2.1. Objectifs visés
I.2.2. Matériels utilisés et SEV effectués
I.2.3. Etalonnage
II. Réalisation des nouveaux forages (cas de PDP10)
II.1. Choix de méthode
II.2. Matériels utilisé
II.3. Mode opératoire
II.4. Echantillonnage
II.5. Equipement et mise en production du forage
II.5.1. La pose du décanteur ou sabot
II.5.2. La pose du tubage de protection (casing)
II.5.3. L a pose des crépines
II.5.4. Le massif filtrant
II.5.4.1. Calcul du volume nécessaire du massif filtrant
II.5.5. Cimentation
II.5.6. Développement et essai de pompage
III. Piézométrie et l’hydrochimie
III.1. Données disponibles
III.2. Matériels
III.3. Suivi piézométrique
III.4. Hydrochimie de la nappe
III.4.1. Réseau de mesure hydrochimique
III.4.2. Méthodologie
IV. Conclusion
Chapitre 3 : Analyses et interprétations des résultats
I. Comportement hydrodynamique de la nappe de Boulanoir
I.1. Débit d’exploitation
I.2. Rabattement de la nappe
I.3. Piézométrie
I.4. Fluctuations piézométriques
II. Résultats d’investigation géophysiques
II.1. Interprétation qualitative des sondages électrique
III. Nouveaux forages : cas de (PDP10)
III.1. Coupe lithologique du forage PDP1
III.2. Caractéristiques techniques de PDP10
III.3. Essai de pompage longue durée (essai de nappe)
IV. Analyses hydrochimiques
IV.1. Paramètres physico-chimiques
IV.1.1. Température et pH
IV.1.2. Conductivité électrique
IV.1.3. Chlorures
IV.1.4. Sulfate
IV.2. Autres ions majeurs
IV.3. Faciès chimiques
IV.4. Conclusion
Conclusion générale et recommandations
Références bibliographiques
Annexes

 

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