Classification des lexèmes en hiérarchies à héritages multiples

Classification des lexèmes en hiérarchies à héritages multiples

En nous fondant sur les patrons d’alternance, nous avons défini deux types de partitions de classes flexionnelles : les microclasses regroupent les lexèmes ayant exactement le même com- portement flexionnel ; les macroclasses regroupent des lexèmes au comportement similaire, et correspondent aux classes généralement distinguées par les grammaires descriptives. La mo- délisation d’un système flexionnel par des microclasses ne rend compte que d’un petit sous ensemble des nombreux points de similarité entre ces microclasses. Sa modélisation en macro- classes met en avant certaines de ces similarités, mais en ignore nécessairement d’autres. Ce chapitre propose que tout point de similarité entre microclasses peut être considéré comme une classe flexionnelle en soi. En conséquence, nous représentons les classes flexionnelles sous la forme d’une hiérarchie où l’héritage peut être multiple (une classe peut avoir plusieurs su- perclasses non ordonnées entre elles), et qui rend compte très exactement de tous les points communs entre microclasses.En nous fondant sur les patrons d’alternance, nous avons défini deux types de partitions de classes flexionnelles : les microclasses regroupent les lexèmes ayant exactement le même com- portement flexionnel ; les macroclasses regroupent des lexèmes au comportement similaire, et correspondent aux classes généralement distinguées par les grammaires descriptives. La mo- délisation d’un système flexionnel par des microclasses ne rend compte que d’un petit sous ensemble des nombreux points de similarité entre ces microclasses. Sa modélisation en macro- classes met en avant certaines de ces similarités, mais en ignore nécessairement d’autres. Ce chapitre propose que tout point de similarité entre microclasses peut être considéré comme une classe flexionnelle en soi. En conséquence, nous représentons les classes flexionnelles sous la forme d’une hiérarchie où l’héritage peut être multiple (une classe peut avoir plusieurs su- perclasses non ordonnées entre elles), et qui rend compte très exactement de tous les points communs entre microclasses.

Il suit de ces critères qu’il n’existe, dans un système canonique, aucun point commun entre deux microclasses. En effet, si deux microclasses A et B partagent un exposant ou un patron d’alternance, elles violent le critère 1. De plus, la case concernée par ce partage est alors moins prédictive que les autres (A et B ne peuvent être distingués à partir de celle-ci), violant le cri- tère 4. Par ailleurs, en vertu du critère 2, un système de classes canonique ne peut présenter aucune entrée défective ou surabondante. Enfin, le critère 3 est vrai par définition de tout sys- tème de microclasses. Mais dans un système où chaque microclasse est entièrement distincte des autres, il n’existe pas de système de macroclasses non trivial et distinct des microclasses. En somme, un système flexionnel canonique prend la forme d’une partition de classes flexion- nelles à un seul niveau, conformément à la description traditionnelle des classes flexionnelles. Décrire un système non canonique au moyen d’une partition en classes revient donc à masquer sa non canonicité dans la classification.

En (60), nous proposons une analyse qui rend compte de l’ensemble des points de similarité (entre les noms exclusivement) entre ces quatre classes. Cette analyse ne se permet pas d’autres moyens d’assigner une propriété à une classe que la hiérarchie elle-même : en conséquence,Ce type de hiérarchie monotone à héritage multiple forme un treillis. Il s’agit du même type de structure que la hiérarchie des types en HPSG (Flickinger 1987 ; Pollard et Sag 1994 ; Ginzburg et Sag 2000), ou que les hiérarchies de traits phonologiques (Chomsky et Halle 1968 ; Frisch 1997).Dans la hiérarchie proposée en (60), chaque nœud intermédiaire existe en vertu d’un pointde similarité entre classes, et toutes les similarités entre classes sont ainsi exprimées. On peut lire l’ensemble des informations pertinentes pour une classe en lisant l’ensemble de ses an- cêtres. Les informations spécifiées sur les feuilles sont entièrement distinctives (elles sont propres à chaque classe seule). À l’opposé, les valeurs indiquées à la racine sont communes à toutes les classes. Dans la hiérarchie, les nœuds les plus hauts sont plus généraux que les nœuds les plus bas : ils sont moins spécifiés en termes d’information, mais concernent plus de classes. Les1. Pour cet exemple, nous considérons les classes I à IV comme des microclasses, ce qui exclue de nombreux lexèmes dont la hiérarchie de Brown (1998) rend compte via les fonctions . Cela n’est absolument pas un problème de principe : le type de classification proposé vise à être étendu à toutes les microclasses d’un système. Rien n’empêcherait en principe non plus d’intégrer également les adjectifs à ce type d’analyse.

 

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